patriarcat
Silvia Federici revisite ce moment particulier de l’histoire qu’est la transition entre le féodalisme et le capitalisme, en y introduisant la perspective particulière de l’histoire des femmes.
En dépit d’un égalitarisme revendiqué entre les hommes et les femmes, nous ne cessons de fabriquer collectivement des inégalités de genre : carrières, salaires, charges parentales et domestiques, etc. Faut-il voir dans les discriminations et les formes insidieuses de subordination la persistance d’une domination masculine patriarcale souvent décrite comme une matrice anthropologique si puissante que sa critique, aussi radicale soit-elle, n’y peut rien changer ?
Comment en finir avec cette exploitation radicale qu’est le travail domestique des femmes ? – Pourquoi et comment 15 % du PIB sont fournis gratuitement par les femmes au profit des hommes ? Selon l’Insee, 15 % du PIB valorisés à 292 milliards d’euros, ou encore 60 milliards d’heures travaillées, ont été, en France, fournis gratuitement. Le nom de cette activité ? Le travail domestique assigné à une partie particulière de la population : les femmes.
Qui est l’« ennemi principal » ?
Pour la féministe matérialiste qu’est Christine Delphy, il ne s’identifie ni à l’Homme – avec une majuscule –, ni aux hommes en général.
Ce n’est en effet ni une essence ni un groupe naturel : c’est un système. Or ce n’est pas non plus, ou plutôt pas principalement, pour cette théoricienne qui s’inspire de Marx mais dans un parfait esprit d’hétérodoxie, le système capitaliste.
19 septembre 2014 - Lyon ENS