Jennifer Meyer a soutenu sa thèse intitulée "La genèse du racial-féminisme. Race, classe et genre autour de Pia Sophie Rogge-Börner" le vendredi 19 septembre 2014, à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon.
Jury :
Claudia Kraft, Université de Siegen (directrice de thèse),
Bärbel Kuhn, Université de Siegen,
Jürgen Martschukat, Université d’Erfurt,
Anne-Marie Saint-Gille, Université Lumière Lyon 2,
Michel Seniellart, Ecole Normale Supérieure de Lyon (directeur de thèse)
Anne Verjus , CNRS, Université de Lyon.
Résumé :
Dans la lignée des travaux sur l’intersectionnalité, cette thèse s’intéresse aux imbrications des catégories de « race », de classe et de genre ainsi qu’à l’articulation du féminisme, de l’antisémitisme et du racisme dans les écrits de Sophie Rogge-Börner (1878-1955).
Ce travail dévoile d’abord les mécanismes de racialisation du rapport de pouvoir entre les sexes à l’œuvre tant dans l’établissement d’une équivalence entre « race » nordique et égalité des sexes que dans la construction du caractère « juif » du patriarcat. Il confronte ensuite le modèle explicatif de l’émergence de la domination masculine comme produit d’un métissage et symptôme d’une dégénérescence avec l’affirmation du caractère construit de la différence de sexe.
Il étudie alors les revendications concrètes d’un discours qui faisait de l’émancipation féminine à la fois une potentialité circonscrite par l’appartenance raciale et la condition de réalisation du renouveau racial. Ce faisant, il montre que le recours à des catégories anhistoriques et essentialisées pouvait être au fondement d’un féministe certes égalitariste mais non-universaliste. Enfin, il s’intéresse à la pérennité de ces idées au sein de la Nouvelle Droite.
Mots-clés :
intersectionnalité, race, genre, féminisme, antisémitisme, racisme, patriarcat, égalité des sexes, Sophie Rogge-Börner
Contact :
jennifer_meyer@hotmail.fr