La Découverte, 256 p., 25 euros. ISBN : 9782707158772
Dossier coordonné par Agnès Fine et Isabelle Puech
Nées dans le sillage des Women’s Studies à la fin des années 1970, les recherches en sciences humaines sur l’emploi domestique sont fortement redevables des réflexions féministes sur la valeur économique de l’activité des femmes dans le foyer. La remise en question d’une certaine improductivité féminine fait très vite place à un nécessaire examen de la condition de « bonne à tout faire ». Les historiens, anglo-saxons puis français, seront les premiers à se pencher sur le sujet. Des travaux en sociologie et anthropologie suivent de peu ce mouvement, démontrant alors la pertinence d’une approche pluridisciplinaire de la question ancillaire. Au tournant des années 2000, les études se multiplient et sur tous les continents (Amérique du Nord et Asie, principalement ; mais aussi Amérique latine, Afrique, Europe). Souvent ces recherches rendent compte de l’intensification des migrations internationales des pays du Sud vers les pays du Nord, ainsi que du rôle de l’emploi domestique dans ces migrations. Localement, le service domestique prend également des formes nouvelles, liées aux évolutions législatives et économiques (accès aux droits, salariat du travail des enfants).
Face aux mutations accélérées de ce début de siècle, les explicitations théoriques, censées sonner le glas de l’activité ancillaire dans une ère pleinement moderne (thèse de l’indus-trialisation), semblent singulièrement obsolètes. Comment dès lors penser les transformations actuelles de ce type d’emploi ? Le regard comparatif peut-il nous aider dans cette démarche ? Ce numéro de Travail, genre et sociétés, loin de prétendre apporter une réponse à des questions aussi complexes, propose de croiser les regards, entre plusieurs disciplines et aires culturelles, pour entrevoir la diversité des dynamiques à l’œuvre.
Table des matières :
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