Philippe Artières et Michelle Zancarini-Fournel (dir), 68 une histoire
collective, 1962-1981, La Découverte, 2008, 848 pages (A paraître).
Ouvrage collectif avec plusieurs contributions sur l’histoire des femmes et du genre :
. Elodie Nowinski "La mini-jupe une révolution de tissu"
. Anne Claire Rebreyend "La révolution de la pilule"
. Florence Rochefort "L’insurrection féministe" et la "politisation des corps"
Mai 68 demeure l’un des moments de l’histoire contemporaine de la France qui suscitent les plus vifs débats : magnifiées par certains, accusées par d’autres des pires maux d’aujourd’hui, les « années 68 » dérangent autant qu’elles fascinent. Elles restent pourtant largement méconnues – et d’autant plus qu’on ne retient de 68 que son fameux mois de mai, les barricades du quartier Latin et l’occupation de la Sorbonne. Or ces scènes participent d’un paysage beaucoup plus vaste, à Paris, en province, en Europe et dans le monde. Surtout, on ne peut comprendre ce « moment 68 » sans examiner la longue séquence historique dans laquelle il s’inscrit, de la fin de la guerre d’Algérie en 1962 à l’élection de François Mitterrand en 1981, de la révolution cubaine à la révolution iranienne. Cet ouvrage collectif invite pour la première fois à parcourir l’histoire de ces vingt années qui ont transformé la société française. Il rend accessible les travaux de recherches historiques les plus novateurs ainsi que l’exploitation de nombreuses sources inédites (archives des organisations politiques et syndicales, de la police, fonds privés, etc.). Ce grand récit fait apparaître un autre visage de 68 : le lecteur découvrira ainsi que la question sociale – les grèves ouvrières, mais aussi les luttes des femmes et des immigrés – occupe une place aussi centrale que la mobilisation des étudiants, et que le monde rural et les villes de province participent autant, voire plus, que Paris à l’effervescence qui gagne alors le pays. Acteurs anonymes et célèbres, lieux connus et inconnus, objets de la culture matérielle et artistique s’animent et se côtoient pour nourrir cette histoire polyphonique qui touche aussi bien l’urbanisme que le corps, la vie intellectuelle que la condition ouvrière, le cinéma que l’économie. Ce paysage recomposé donne à voir l’intensité des débats politiques, ainsi que l’incroyable diversité des luttes et des aspirations dont ces années furent le théâtre.