Colloque international d’histoire organisée par Laurence Guignard, Pascal Raggi, Étienne Thévenin - CRULH (Centre Régional Universitaire Lorrain d’Histoire)
17-19 mai 2010, Université Nancy 2
Présentation :
Avec l’industrialisation, c’est un monde de machines qui s’impose en de multiples lieux de la société, offrant de multiples points de contact avec les corps. L’historiographie a jusqu’ici privilégié le monde de l’atelier puis de l’usine, insistant sur la dimension aliénante et coercitive des machines, sur les pathologies industrielles, sur l’usure d’un corps au travail dont l’étude doit aussi s’étendre aux rapports de sexe ou d’âge. Le procès de rationalisation du travail suggère l’idée d’un passage « foucaldien » d’un régime de discipline des corps à celui d’un biopouvoir, préservant et optimisant l’utilité des corps, dans lequel s’inscrit la normalisation des conditions de travail, les lois de protection des travailleurs, la prise en compte du facteur humain, ou les efforts de l’ergonomie. C’est aussi une nouvelle sensibilité à l’intégrité corporelle qui se met en place.
Dans la perspective d’une compréhension des rapports que nouent les corps avec les grandes mécaniques de l’âge industriel, l’hypothèse doit être confrontée à la grande diversité des formes et des champs d’activité des machines : de la guillotine au scanner, des machines de guerre au cinématographe en passant par les machines réadaptatrices, la machine à écrire ou le tourne disque. Les machines produisent de nouvelles formes corporelles, des voix, des images désincarnées, introduisent de nouvelles temporalités qui modifient les représentations du corps et sa perception. Elles déplacent les frontières corporelles, donnant les images d’un intérieur du corps, ou au contraire décuplant les capacités du corps, s’y substituent en étendant son aire d’influence, en une chronologie dont les interactions complexes restent à définir. Ces formes d’expérience corporelle des machines, faites d’ajustements et adaptations réciproques, induisent ainsi de nouveaux rapports au corps qui sont l’objet de ce colloque.
Les propositions sont à envoyer avant le 30 septembre 2009 par mail. Elles devront comporter un titre accompagné d’un résumé de 1 000 signes maximum présentant l’objet et les problématiques développés. Les textes définitifs seront demandés avant le 30 septembre 2010 (35 000 signes maximum), pour publication dès 2011.
Contact : laurence.guignard@univ-nancy2.fr