Journée d’études organisé par des étudiant.e.s du Master Genre de Paris 8
17 juin, Paris 8
Argumentaire :
En tant que masterant.e.s en étude de genre, nous proposons d’organiser une journée d’étude sur le thème « transcrire le corps ». Comment parler du corps ? Comment dire le corps ? Comment écrire le corps ? C’est par une approche transdisciplinaire faisant appel à l’anthropologie, l’esthétique, la littérature, la philosophie, la sociologie, et les techniques de l’information et de la communication, que nous souhaitons porter un regard sur la notion de corps au prisme des études de genre. Nomade, se situant à la fois partout et nulle part, dans un passage, en changement, le corps se meut, mute, transmute, fait trace, marque ou est marqué, il est écrit, transcrit. Le corps est interrogé, il est normalisé, nommé, assigné. Le corps bio, le corps queer, le corps trans, la chair, l’anatomie, la morphologie, l’organisme, l’objet, le sujet, la substance, sont autant de concepts à questionner, travaillés qu’ils sont par les différents courants théoriques féministes. Corps en tout genre, corps entre sexe et genre, corps invisibilisé... Le corps révèle, tel un corpus, une unité et une multitude, un corps, des corps, un corps au sein d’un corps. Nous voudrions également interroger la notion même de « transcription » accolée à celle de « corps » : copier très exactement, en reportant / transcrire un texte / effectuer la transcription de (un texte) / translittérer / écrire ce qui est oral / opérer la transcription de (une œuvre musicale) / effectuer la copie d’un gène...
Cette journée est une opportunité pour les masterant.e.s et les doctorant.e.s de faire part de leurs recherches sur le corps. Mais de quel corps parlons-nous ? Quel est le décor de cette journée d’études ? Nous souhaitons suivre la ligne de fuite de Donna Haraway et des corps cyborg. Il s’agit de sortir des constructions dualistes du corps, femme/homme, corps/esprit, corps/machine. Au contraire, les corps cyborg viennent brouiller les catégories qui qualifient « l’humain » produit par des théories universalisantes. Il s’agit de se réapproprier l’histoire des corps, les resignifier hors du mythe de l’origine et de l’unité. Ils sont une invitation à l’utopie, à repenser les corps hors des schémas produits par les sciences dominantes. Notre position se recompose. Comment et à partir de quel point de vue rendre compte du monde qui s’encode ironiquement par delà nos catégories d’analyses ? Peut-être nos positions se doivent-elles d’être partielles, car notre position d’individu est divisée, elle nécessite dès lors des connexions. Des connexions de positions partielles biomorphes.
Afin d’orienter les propositions nous vous proposons les axes de recherche suivants :
Dans un premier temps, nous questionnerons le travail de recherche à partir d’une approche réflexive, et interrogerons la production d’un savoir à partir des corps. Quelle méthodologie, quelle place pour le chercheur ?
Ensuite, nous interrogerons les études de terrain : comment écrire l’oral ? Comment transcrire les résultats d’une enquête dans le cadre de la recherche universitaire ?
Puis, nous aborderons l’écriture normée de ces corps, cette écriture qui, peut-être, empêche la mise en place d’une corporalité cyborg. Nous travaillerons la question des normes corporelles, agissant dans les arts, les sciences, ou la société. Comment mettre en place des corps qui échappent aux normes écrites et les recomposent ?
Encore, avec le terme transcrire nous souhaitons aborder le déplacement, la délocalisation, la déterritorialisation. Il s’agit donc de laisser place à l’expérimentation, qu’elle soit philosophique, littéraire, artistique ou sociale. De créer un échange, une communication entre recherches intra- et extra-universitaires.
Enfin, nous aimerions questionner la nécessité de la transdisciplinarité pour penser les corps. Quelles disciplines invoquer pour ce faire ? Quelles positions sont construites à partir de ces disciplines ? Comment ces positions construisent les corps ? La métaphore spatiale de « position » disciplinaire peut-elle également être repensée ?
Modalités :
Nous lançons un appel à participation aux masterant.e.s et doctorant.e.s intéressé.e.s. Le temps de parole réservé à chaque intervenant.e.s est de 1/2 heure. Nous souhaitons offrir un maximum de souplesse et permettre des présentations orales très diverses, autant dans les styles, sujets, thèmes que champs de recherches.
Toute personne souhaitant participer, peut nous envoyer 1/2 à 1 page de résumé susceptible de pouvoir répondre à la thématique de cette future journée d’étude à Paris 8. Ces présentations peuvent être envoyées à partir de maintenant jusqu’au 1er mai. La journée d’études est prévue pour le 17 Juin.
Contact :
transcrirelescorps@gmail.com