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La circulation internationale du féminisme : éditeurs/trices ; traducteurs/trices

Avant le 20 mars - Toulouse


Date de mise en ligne : [16-03-2015]



Mots-clés : littérature | féminisme


Séminaire du groupe pluridisciplinaire des études de genre (ARPEGE) - Toulouse.

Jeudi 09 avril 2015

Maison de la Recherche, salle OBM2

Argumentaire :

La communication des textes et des idées par-delà les frontières relève d’un processus où les facteurs idéologiques et/ou politiques investissent aussi bien les choix linguistiques qu’éditoriaux : c’est précisément ce qui donne tout leur sens et leur intérêt aux recherches menées sur le sujet (Sapiro, 2008). D’abord, avec Cynthia Kraus (2005), la crise de la représentation féministe en France (au sens de visibilité et de délégation) se répercute dans la distinction féminisme/genre. La portée du concept de genre échappe à son usage strictement féministe tout comme il dépasse la question des « rapports sociaux de sexe » et de « sexage » (C. Guillaumin). Genre est alors mobilisable à la fois comme un concept féministe au sein de l’espace académique, un concept méthodologique, une « catégorie d’analyse » (Scott), un visa pour faire science (Kraus), un moyen rassembleur pour faire exister une position scientifique par-delà les cloisonnements disciplinaires. Mais comment son cadre de production étasunien peut-il traduire le mouvement social de son espace de réception, désigner la réalité du féminisme en France ? Ne traduit-il pas l’écart entre un espace théorique académique hétéronome et un mouvement social ?
Ensuite, la circulation transnationale des idées est une affaire éditoriale de la traduction. Parmi les multiples questions qu’aborde cette problématique, l’on pourrait interroger la traduisibilité des auteurs, dans un sens à la fois esthétique, culturel et économique. Comment la traduction franchit-elle les obstacles des systèmes de recension et du phénomène de censure qu’ils induisent ? En effet, Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l’identité se qualifiait de « travail de traduction culturelle » (introduction de 1999). L’essai fut connu des polyglottes dès sa parution originale (1990) de même que le concept circulait en langue française à la fin des années 1980 (Scott, 1988). La traduction tardive (2005) de Gender trouble puis sa réception controversée ont été expliqués non seulement par le contexte social et politique qui invitaient à la reformulation des questions féministes que posait alors le débat politique autour du Pacs (Fassin), mais aussi par les débats féministes visant à affilier l’auteure et son essai au French Feminism, c’est-à-dire à une - mauvaise - représentation du féminisme français, voire à une invention antiféministe (Kraus, Delphy).
Enfin, le point de vue genré des traducteurs/trices soulève également des questionnements en termes de prise en charge du travail de traduction. D’un point de vue historique, quel rapport d’influence l’identité sexuelle a-t-elle exercé entre une auteure et sa traductrice sur la circulation des textes (dans la langue originale comme dans sa version traduite) mais aussi sur leur diffusion et leur réception ? La longue tradition des métaphores misogynes générées par la culture occidentales comme Les belles infidèles pour n’en citer qu’une, reflète le confinement des femmes et de la traduction dans des espaces symboliques parallèles.
Le genre peut aussi masquer les recoupements qui se formulent dans les rapports entre sexe, race et classe, comme l’indique le terme d’intersectionnalité (Oristelle Bonis) chez Kimberlé W. Crenshaw. Comme en témoignent également les partis pris terminologiques des versions françaises de Traffic in Women de G. Rubin (1975). Autrement dit, comment mobiliser la perspective du genre pour éclairer les déterminants de la réussite - du succès d’estime au succès de librairie - ou de l’échec - et partant, de l’invisibilité - du texte, de son d’auteure et de sa traductrice ?
Cette journée vise à interroger la manière dont les concepts et théories circulent via les dispositifs de translation et d’édition. Les interventions se concentreront sur le matériau méthodologique mobilisé au sein d’études empiriques, relevant de cadres disciplinaires variés.

Modalités :

Les propositions de communication de 300 mots seront composées d’un titre et d’un résumé et assorties d’indications sur l’auteur.e (nom, prénom et institution de rattachement).
Merci d’envoyer les propositions avant le 20 mars 2014 aux adresses suivantes : fanny.mazzone@univ-tlse2.fr et karen.meschia@gmail.com

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