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SOMMAIRE :
1 - COLLOQUES :
• "Le droit de l’enfant et de l’adolescent à son orientation sexuelle à son identité de genre", 2-3-4 mai, Sion (Suisse)
• "Ecole, loisirs, sports, culture : la fabrique des garçons", 13-14 mai, Bordeaux
• "Les femmes dans la tourmente grecque", 16 mai, Paris Sorbonne
• Nancy Fraser, "Le Féminisme en mouvement : des années 1960 à l’ère néolibérale", 22 mai, Paris Sciences Po
• "Les paradigmes Masculin / Féminin à l’œuvre dans les œuvres", 1er juin, Paris
• "Théories et pratiques du care : comparaisons internationales", 13-14 juin, Paris Descartes
2 - SEMINAIRES et CONFÉRENCES :
• Leah Bassel, "Femmes réfugiées : Au-delà de l’opposition entre genre et culture", 2 mai, Bruxelles
• Marie-Hélène Boas, "Définir l’égalité : les effets de la participation sur les politiques locales du genre à Recife et Londrina", 3 mai, Bruxelles
• Alise Del Re, "Genre, démocratie, féminisme. Expériences italiennes", 17 mai, Paris Grands Moulins
• "Le genre dans la formation initiale et continuée des enseignant-e-s dans l’enseignement francophone public en Belgique", 12 juin, Lille 3
3 - APPELS A CONTRIBUTIONS :
• Avant le 20 mai, "Genre et violence dans les institutions scolaires et éducatives", Lyon
• Avant le 30 mai, "Corps et travail social : entre libertés et contraintes...", Sierre (Suisse)
• Avant le 30 juin, "Enfanter : discours, pratiques et représentations de l’accouchement dans la France d’Ancien Régime", Paris
• Avant le 15 juillet, "« Les frontières au prisme du genre » : ancrages du genre et genre des lieux", Marseille
• Avant le 30 septembre, "Luttes des femmes dans les pays arabes : quelles conséquences sur les processus démocratiques ?", revue NQF
4 - EN LIGNE :
• Nicolas Le ru et Laurent Perrain, "Chercheures-chercheurs : des stéréotypes de genre dès les formations"
5 - PUBLICATIONS :
• Monique Legrand, Ingrid Voléry, Genre et parcours de vie : vers une nouvelle police des corps et des âges ?
• Mérabha Benchikh, Femmes politiques : "le troisième sexe" ?
• Ghaliya Djelloul, Parcours de féministes musulmanes belges. De l’engagement dans l’islam aux droits des femmes ?
• Anne-Laure Garcia, Mères seules. Action publique et identité familiale
• Aline Le Berre, Angelika Schober, Florent Gabaude (dir.), Le Pouvoir au féminin. Identités, représentations et stéréotypes dans l’espace germanique
• Christine Morin-Messabel (dir.), Filles/garçons. Questions de genre, de la formation à l’enseignement
• Sébastien Dupont, Hugues Paris (ed), L’Adolescente et le cinéma. De Lolita à Twilight
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1 - COLLOQUES :
• "Le droit de l’enfant et de l’adolescent à son orientation sexuelle à son identité de genre"
Colloque international organisé par l’Institut universitaire Kurt Bösch (IUKB), l’Institut international des Droits de l’enfant (IDE), la Haute école pédagogique du Valais (HEP VS) et la Haute école spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO), Valais
IUKB, Sion - 2, 3 et 4 mai 2013
Présentation :
L’Institut universitaire Kurt Bösch (IUKB), l’Institut international des Droits de l’enfant (IDE), la Haute école pédagogique du Valais (HEP VS) et la Haute école spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO), Valais, s’associent en étroite collaboration avec le Conseil de l’Europe pour organiser le 5ème Colloque International de Sion, qui se consacre en 2013 à la thématique « Le Droit de l’enfant et de l’adolescent à son orientation sexuelle et à son identité de genre ».
Cet évènement scientifique se tient les 2, 3 et 4 mai 2014, et se déroulera le dans un climat national et international particulièrement attentif au domaine des Droits humains en général et aux Droits de l’enfant en particulier. Pour l’occasion, nous accueillons des spécialistes de grand renom dans le domaine, notamment les auteurs prolifiques, Kevin Jennings (Etats-Unis) et Marina Castaneda (Mexique).
L’opportunité d’une collaboration stimulante avec le Conseil de l’Europe apporte un complément inestimable. Nous pourrons ainsi examiner de manière approfondie la Recommandation CM/Rec(2010)5 du Conseil de l’Europe sur des mesures visant à combattre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, document qui s’applique également à la Suisse. Le Conseil de l’Europe nous apporte également la participation d’un réseau de 6 pays (Albanie, Italie, Lettonie, Monténégro, Pologne, Serbie) dont les représentants gouvernementaux et de la société civile exposeront les meilleures pratiques qu’ils promeuvent et les obstacles qu’ils confrontent.
Les enfants et les adolescents dont l’orientation sexuelle s’esquisse de manière non hétérosexuelle ou pour qui l’identité de genre ne va pas de soi font souvent face à l’incompréhension de leurs familles et de leurs pairs, et qu’une vaste majorité d’entre eux découvrent les affres d’une discrimination primaire. Il n’est pas anodin de souligner que la détresse de ces jeunes a des conséquences dramatiques. Une étude danoise (Gransell & Hansen, 2009(i), citée par le Conseil de l’Europe, 2011(ii)) a trouvé que les personnes gays et lesbiennes ont tenté le suicide deux fois plus souvent que la population hétérosexuelle. De ces tentatives, 61% étaient réalisées par des personnes de moins de 20 ans et 6% par des enfants de moins de 12 ans (Moseng, 2006(iii), cité par le Conseil de l’Europe, 2011).
La santé et le bien-être des enfants et des adolescents sont fondés sur une coresponsabilité parentale, scolaire et de santé publique exprimée à travers une législation et des programmes nationaux. Des organismes et des instances internationales aussi diverses que, parmi d’autres, la Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme (2011), l’Organisation Mondiale de la Santé (2006)(iv), le Conseil de l’Europe (Lignes directrices sur les soins de santé adaptés aux enfants, 2011(v) et le Comité des Nations-Unies des Droits de l’enfant (CRC/GC/2003/4, 1er juillet 2003. Observation générale n° 4) ont pris position sur la nécessité d’apporter les ressources nécessaires à la promotion de la santé, tout en agissant de manière positive pour endiguer des discriminations, quelles qu’elles soient, qui pourraient affecter le développement des enfants et adolescents.
Mettons en exergue la Recommandation CM/Rec(2010)5 du Conseil de l’Europe sur des mesures visant à combattre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre(vi) ou encore le travail remarqué des experts onusiens qui ont généré les Principes de Yogyakarta (9.11.2006)(vii).
L’hypersensibilité sociale et politique ambiante à propos de la formation de l’identité sexuelle et de genre des enfants et des adolescents justifie à elle seule que le Colloque international de Sion prenne le temps d’examiner cette thématique selon son approche usuelle fondée sur la sérénité scientifique interdisciplinaire. La tenue du Colloque se déroule également dans un climat national et international particulièrement attentif au domaine des droits humains en général et aux droits de l’enfant en particulier. La mise sur pied récente du Centre suisse de compétence pour les droits humains (CSDH), et la place occupée en son sein par l’IUKB et l’IDE pour ce qui concerne les Droits de l’enfant et la Politique de l’enfance et de la jeunesse, prend un sens réel et urgent en Suisse lorsque sont examinées des violations substantielles des droits des mineurs, en particulier sur un principe aussi fondamental que celui de non-discrimination (Art. 2, Convention des Nations-Unies relative aux droits de l’enfant, 1989).
Infos complètes et programme :
http://www.iukb.ch/accueil/actualites-conferences/colloque-2013/index.html
Contact :
colloque@iukb.ch
• "Ecole, loisirs, sports, culture : la fabrique des garçons"
Colloque organisé par l’ADES - Aménagement, Développement, Environnement, Santé et Sociétés - UMR 5185
Atelier genre, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, ADES CNRS
Coordination : Sylvie Ayral, Yves Raibaud
13 et 14 mai 2013, Bordeaux
Présentation :
S’adressant à un même public, éducation formelle et éducation non formelle sont confrontées à des questionnements proches. Cependant les espaces scientifiques communs nécessaires au débat entre tous les partenaires du parcours éducatif ainsi que de l’environnement des enfants et des jeunes sont rares. Des questions comme la mixité/non mixité, l’égalité filles/garçons ou les violences de genre, qui traversent l’un et l’autre champ, sont finalement peu débattues de façon transversale. Ce colloque se propose d’en fournir l’occasion.
La cohabitation des filles et des garçons à l’école et dans les activités périscolaires ne va pas de soi. L’égalité entre les sexes est loin d’être acquise, même si des progrès sont constatés chaque jour. Cela a valu, ces dernières années, un certain nombre d’attaques contre la mixité, défendue par ailleurs comme un dogme irréductiblement lié à l’idéal républicain. Certains chiffres sont accablants : au collège 80% des élèves punis mais aussi 70% des élèves de SEGPA et 86% des élèves des dispositifs Relais sont des garçons... Si l’Ecole met depuis quelques années l’accent sur l’émancipation des filles, en les encourageant, par exemple, à investir les domaines professionnels techniques et scientifiques, traditionnellement sexués « masculins », elle semble en revanche avoir bien du mal à penser l’évolution des garçons.
Les activités périscolaires, à l’inverse, enregistrent un décrochage massif des filles dès l’âge de 12 ans, notamment lors des temps de vacances et les séjours organisés. Des équipements tels que les skates parcs, les cités stades et les lieux de répétition des musiques actuelles, largement subventionnés car considérés d’utilité sociale, sont fréquentés exclusivement par les garçons.
Ces chiffres témoignent d’une asymétrie sexuée massive dans la prise en charge éducative des garçons et des filles. Qu’on les punisse, qu’on les oriente, qu’on les soutienne ou qu’on les distraie, l’essentiel des efforts se concentre sur les garçons. A cette échelle ce n’est pas un hasard mais bien un fait social. Comment parvient-on à cette surreprésentation masculine dans une institution qui se veut égalitaire ? Pourquoi n’est-elle jamais interrogée ?
1. Processus
Il conviendra de repérer et d’analyser, à la lumière des études de genre, les mécanismes de séparation et de hiérarchisation des sexes à l’œuvre dans le système éducatif et dans les loisirs culturels et sportifs périphériques à l’Ecole. N’existerait-il pas, en France, un programme institutionnel implicite qui consiste à fabriquer, par l’éducation, le sport, la culture, les loisirs, de « vrais » garçons et accessoirement de « vraies » filles ? La différence des sexes appréhendée dans ce cas comme un principe naturel, fondateur de la vie en société, suffirait en soi à justifier une intervention et une aide publiques favorisant les garçons « naturellement » plus « difficiles », plus « vulnérables », plus « enclins » à basculer dans la violence.
2. Effets produits
Ces mécanismes de séparation et de hiérarchisation des sexes peuvent avoir pour conséquence de considérer les filles et les garçons comme deux catégories homogènes, la première s’alignant sur le modèle « mignonne et sensible » et la deuxième sur le modèle « viril et dominant ».Peut-on y voir une des causes de la recrudescence d’attitudes et d’actes sexistes et homophobes observées ces dernières années, aussi bien dans les établissements scolaires que dans les activités périscolaires ? La « violence de genre » n’est-elle pas une des composantes centrales du harcèlement à l’école et de la violence scolaire en général ? Si les limites et les « pièges » de la mixité ont été interrogés, ces dernières années, notamment lorsqu’elle se trouve au carrefour d’autres rapports de domination tels que la classe ou l’ethnicité (la ‘race’), il s’agira d’analyser, à partir d’approches renouvelées par les études de genre, les effets politiques et sociaux de la non mixité.
3. Modèles d’analyse
Les Sciences de l’éducation ont longtemps pris pour modèles génériques le Contrat social de Rousseau (en tant que modèle universel de la construction du citoyen) et la triangulation freudienne Père-Mère-Enfant (comme modèle universel de la construction du sujet). Irène Théry les identifie comme des mythes de la modernité, plaçant « la différence sexuelle à l’origine de toute socialité. (…) Le premier (modèle) nomme son couple procréateur ‘la société de l’homme et de la femme’ et présente le mariage comme la première des sociétés et la seule naturelle ; le second (…) confond les institutions sociales avec l’interdit censé ordonner le trio oedipien du père, de la mère et de l’enfant ». Peut-on faire de l’approche traditionnellement androcentrique des Sciences de l’éducation (telle que l’Emile de Rousseau) une analyse critique et proposer d’autres approches scientifiques, issues des études féministes et des gender studies ? Quelle part la normativité des rôles de sexe joue-t-elle dans la définition des politiques éducatives ? Plus généralement, on se demandera dans quelle mesure les Sciences de l’éducation, qu’elles s’inspirent du modèle freudien de la construction du sujet ou du projet rousseauiste de la construction d’un citoyen neutre et universel, contribuent à la transmission et au maintien de rapports sociaux de sexe compromettant la réussite éducative des enfants et des adolescents.
Programme et infos :
http://www.ades.cnrs.fr/spip.php?article1101
• "Les femmes dans la tourmente grecque"
Débat dans le cadre des Amphis du MAGE
Jeudi 16 mai
17h-20h
Amphithéâtre Durkheim - Sorbonne
Galirie Claude Bernard, Esc. I
1 rue Victor Cousin, Paris 5e
Avec :
. Mary Leontsini, sociologue, Université d’Athènes, Département d’éducation pré-scolaire
. Antigone Lyberaki, économiste, Université Panteion, Athènes
. Aliki Mouriki, sociologue, Centre national de recherche sociale, Athènes
. Maria Stratigaki, sociologue, Université Panteion, Département de politique sociale ancienne Secrétaire d’État à l’Égalité des sexes, en Grèce
Infos et contact :
http://recherche.parisdescartes.fr/mage/Actualites/Femmes-dans-la-tourmente-grecque
• Nancy Fraser, "Le Féminisme en mouvement : des années 1960 à l’ère néolibérale"
Conférence dans le cadre du programme PRESAGE & l’Ecole doctorale de Sciences Po
Mercredi 22 mai 2013 – 17h15 / 19h30
Sciences Po, 28 rue des Saints Pères 75007 Paris Amphithéâtre Caquot (rez-de-chaussée)
Nancy Fraser est professeure de philosophie et de sciences politiques à la New School for Social Research, New York. Elle est également titulaire de la chaire "Repenser la justice sociale" au Collège d’études mondiales, à Paris. Parmi ses nombreuses publications, un autre de ses livres a été traduit en français : Qu’est-ce que la justice sociale ? Reconnaissance et redistribution (La Découverte, 2005).
Présentation :
Vue d’aujourd’hui, l’histoire du féminisme américain depuis les années 1960 apparaît comme un drame en trois actes. Dans un premier temps, le mouvement de libération des femmes naît comme une force insurrectionnelle visant à faire voler en éclats une politique technicisée et un imaginaire social- démocrate qui avait occulté l’injustice de genre. Ensuite, alors que les énergies utopiques commencent à s’épuiser, le féminisme est aspiré par la politique de l’identité. Ses élans transformateurs se trouvent canalisés vers un nouvel imaginaire politique qui place « la différence » au premier plan. Passant de la redistribution à la reconnaissance, le mouvement déplace son attention vers la politique culturelle au moment où un néolibéralisme naissant déclare la guerre à l’égalité sociale.
Enfin, depuis que le néolibéralisme est entré en crise, les conditions semblent réunies pour voir un féminisme revigoré rejoindre d’autres forces d’émancipation cherchant à assujettir des marchés déchaînés à un contrôle démocratique. Ainsi, le mouvement pourrait récupérer son esprit insurrectionnel tout en approfondissant les idées qui le caractérisent : sa critique structurelle de l’androcentrisme inhérent au capitalisme, son analyse systémique de la domination masculine et ses propositions d’amendements, informées par le genre, de la démocratie et de la justice. Écrits entre 1984 et 2010, les articles qui composent ce livre donnent à lire la trajectoire théorique et politique d’une théoricienne féministe majeure de notre temps.
Inscription :
charlene.lavoir@sciences-po.fr
• "Les paradigmes Masculin / Féminin à l’œuvre dans les œuvres"
Journée organisée dans le cadre des séances "Les paradigmes Masculin / Féminin sont-ils encore utiles ?" du Séminaire Gradiva – Créations au féminin
Samedi 1er juin 2013 à 9h00
Institut d’études ibériques et latino-américaines-Salle Delpy
31 rue Gay-Lussac, 75005 Paris
Séminaire 3 :
Lors des dernières séances consacrées à la question Les paradigmes Masculin / Féminin sont-ils encore utiles aujourd’hui ?, les problématiques abordées ont essentiellement porté sur la validité de la notion de paradigme appliquée au Masculin/Féminin, sur les manifestations, les formes et les contestations de ces paradigmes dans les créations, notamment dans les créations des femmes. Les incompatibilités, mais aussi les points de rencontre et d’activation mutuelle entre le concept de genre (gender) et les paradigmes du masculin et du féminin ont été envisagés et ont donné lieu à des propositions théoriques permettant de maintenir le masculin et le féminin sans pour autant les figer l’un et l’autre dans un essentialisme déterministe. Leur « utilité » théorique s’est avérée essentielle en particulier dans le domaine de l’analyse des œuvres de créatrices bousculant les canons esthétiques et, plus largement, « les règles de l’art » dans l’acception que Pierre Bourdieu a pu en proposer ; cette utilité s’est également imposée au travers de l’engagement dans « la chose publique » de ces mêmes œuvres et de leurs auteures.
C’est précisément cette « praxis » qui a fait l’objet des études, analyses et réflexions présentées lors du deuxième séminaire. Les paradigmes Masculin/Féminin ont été envisagés en tant qu’ils sont à la fois objets et acteurs, mais aussi enjeux et « outils » de bouleversements, de mutations sociétales profondes : engagement politique, implication dans l’actualité la plus immédiate, insertion, volontaire ou pas, dans les espaces marqués par l’affrontement belliqueux, démontage et dénonciation des codes de la sexualité sont quelques exemples des champs où ces paradigmes se rendent « utiles » comme autant de formes d’un positionnement, d’une prise de position politique.
S’impose alors d’explorer de façon plus approfondie l’utilité théorique de ces paradigmes dans le champ des créations. Peut-on les utiliser pour lire, voir, écouter les œuvres ? Qu’implique leur utilisation dans nos approches des œuvres alors même que ces dernières s’emploient à déstabiliser, à remettre en question le fonctionnement convenu, normé et naturalisé de ces paradigmes ? Dans quelle mesure, enfin, ces créations peuvent-elles générer, produire, faire sourdre d’elles-mêmes des fondements théoriques du masculin et du féminin ? Considérer le texte en tant que structure travaillée entre les lignes, de l’intérieur, par une pensée du féminin et du masculin n’est pas sans rappeler les propositions de Michèle Ramond qui, dans un des textes fondateurs de l’association « Gradiva-Créations au féminin », formula la nécessité d’une véritable « archéologie théorique » des créations des femmes, d’une fouille archéologique susceptible de saisir cet « impensé théorique » du féminin, latent dans les textes des femmes.
Les approches analytiques des œuvres permettront alors de compléter notre approche des paradigmes Masculin/Féminin, de juger de leur pertinence et de leur utilité en tant que paradigmes, de leur vitalité et de leur fécondité en tant que fondements silencieux, mais signifiants et significatifs de l’œuvre. Elles nous amèneront également à nous intéresser à cette instance productrice de l’œuvre qu’est l’artiste : comment ces paradigmes à l’œuvre dans les œuvres interfèrent-ils avec la figure de l’auteur.e ? Comment sont-ils alimentés, ou au contraire invalidés, par cette figure ?
Programme :
. 9h00-9h30 : Accueil des participants - Ouverture de la journée
. 9h30-10h30 : Marie-Édith Cypris, Paradigmes masculin/féminin. De la manipulation à l’obsolescence, aux occasions apparaissantes de l’utilité de repenser le masculin/féminin.
Échanges avec le public
. 10h30-11h00 : Séverine Hettinger, Vidéo, dessin, être fille et devenir artiste : enjeux, féminisme(s). Y a-t-il des pratiques dites féminines ?
. 11h00-11h30 : Violaine Vielmas, Ariane Mnouchkine, une pensée féministe en scène : d’une prise de conscience féministe à sa transposition scénique.
. 11h30-11h45 : Béatrice Rodriguez, A propos de Quant au féminin.
Débat général
Hommage à Michèle Ramond
Buffet offert
. 14h30-15h30 : Clara Janés, Las ecuaciones de la poesía.
. 15h30 - 16h00 : Michèle Ramond, Je voudrais faire un livre bien en tous genres.
Débat-Pause
. 16h30-17h00 : Fátima Rodríguez, Altérité-latéralité : autour de la photographie d’Alberto García Alix.
. 17h00-17h30 : Nadia Mékouar-Hertzberg, L’impossible profondeur du moi féminin en littérature.
Débat général et perspectives
Contacts :
michele.ramond@gmail.com
nadia.mekouar-hertzberg@univ-pau.fr
• "Théories et pratiques du care : comparaisons internationales"
Colloque international organisé par le MAGE, le GTM/Cresppa-CNRS et Agir pour le care, groupe Humanis
Jeudi 13 et vendredi 14 Juin 2013
Grand-Amphithéâtre,
Université Paris Descartes
12 rue de l’École de Médecine (en raison de travaux l’entrée se fera par le 83 bd Saint-Germain) – 75006 Paris
Présentation :
Ce colloque international consacré aux « Théories et pratiques du care : comparaisons internationales » a pour ambition d’apporter un éclairage nou- veau sur la question des significations, des pratiques et des politiques liées au care en tant que travail. Ce travail matériel, technique et émotionnel est façonné par des rapports sociaux de sexe, de classe, de « race » / ethnie, entre différents protagonistes : les pourvoyeur-euse-s et les bénéficiaires du care, ainsi que tous ceux qui enca- drent, supervisent ou prescrivent le travail. Le care n’est pas seulement une attitude attentionnée, c’est un tra- vail qui recouvre un ensemble d’activi- tés matérielles et de relations consis- tant à apporter une réponse concrète aux besoins des autres. On peut aussi le définir comme un rapport de service, de soutien et d’assistance, rémunéré
ou pas, impliquant un sens de la res- ponsabilité vis-à-vis de la vie et du bien-être d’autrui.
L’objectif de ce colloque est de rassembler des chercheur-e-s et des praticien-ne-s pour confronter leurs expériences et pré- senter la réalité du travail du care dans différents pays. Dans cette perspective, cette rencontre est organisée par le réseau international MAGE « Marché du travail et genre » qui fédère des chercheur-e-s et des universitaires en France et à l’étranger, « Agir pour le care » du groupe Humanis, programme d’actions visant à valoriser le care et le prendre soin, en particulier vis-à- vis des personnes âgées et des per- sonnes en situation de handicap, et le laboratoire Cresppa-GTM, centré sur les questions du travail, du genre et de la citoyenneté.
Programme et infos :
http://recherche.parisdescartes.fr/mage/Actualites/Theories-et-pratiques-du-care
• "Les masculinités au prisme de l’hégémonie"
Journée d’études internationales
13-14 juin
Amphithéâtre François Furet - École des hautes études en sciences sociales
105 boulevard Raspail 75006 Paris
Comité d’organisation :
Mélanie Gourarier, docteure en anthropologie et en ethnologie, LAS, EHESS
melanie.gourarier@ehess.fr
Gianfranco Rebucini, docteur en anthropologie, LAIOS, EHESS
gianfranco_rebucini@hotmail.com
Florian Voros, doctorant en sociologie, IRIS, EHESS
florian.voros@gmail.com
École des hautes études en sciences sociales, Paris, 13 et 14 juin 2013
Amphithéatre François Furet, EHESS, 105 bd Raspail, 75006 Paris
Présentation :
Dans le sillage des women’s studies et des gender studies émerge, dans les universités anglo-saxonnes des années 1980, un nouveau champ d’études alternativement appelé men’s studies, masculinity studies ou critical studies of men, qui se donne pour objet de recherche les hommes, problématisés en tant que groupe social dominant dans un ordre social genré. La constitution de ce champ d’étude marque d’abord une rupture féministe par rapport aux sciences humaines et sociales androcentrées qui, depuis leur fondation, étudient de manière privilégiée les hommes tout en ignorant plus ou moins consciemment que leurs analyses portent sur des expériences spécifiquement masculines. Ces perspectives se construisent ensuite contre les approches essentialistes de « la » masculinité pour déployer une compréhension historicisée des masculinités, appréhendées dans leur multiplicité, et à partir des rapports de pouvoir qui les constituent et les hiérarchisent.
Ce champ d’études s’est notamment constitué autour du concept de « masculinité hégémonique », qui apparaît en Australie dans des travaux de sociologie de l’éducation au début des années 1980, avant de connaître sa première formalisation théorique dans un article de 1985 (Carrigan, Connell, Lee, 1985). En collaboration avec James Messerschmidt, sa principale auteure, Raewyn Connell, avance ensuite une proposition théorique renouvelée (Connell, 1995/2005 ; Connell, Messerschmidt, 2005 ; Messerschmidt, 2008) qu’elle déploie sur de nouveaux terrains : la santé, la sexualité et la globalisation. Ce concept vise à analyser les processus de hiérarchisation, de normalisation et de marginalisation des masculinités, par lesquels certaines catégories d’hommes imposent, à travers un travail sur eux-mêmes et sur les autres, leur domination aux femmes, mais également à d’autres catégories d’hommes.
L’objectif de cette journée d’études est de problématiser les masculinités à partir du concept d’hégémonie, en faisant dialoguer l’approche connellienne avec d’autres approches des formes de domination se référant également à la conceptualisation de l’hégémonie par Antonio Gramsci (Gramsci, 2011). Les cultural studies britanniques et les subaltern studies indiennes, empruntent par exemple ouvertement les concepts gramsciens pour penser l’articulation entre genre, race, ethnicité et classe. Dans le domaine des études posctoloniales, Edward Saïd théorise la dialectique entre l’hégémonie culturelle et les conditions de possibilité de la domination épistémique de l’Occident. Peter D. Thomas (Thomas, 2009) note par ailleurs que, dans les relectures contemporaines de Gramsci, l’accent est trop souvent mis sur les aspects culturels de l’hégémonie en la réduisant parfois aux seuls champs de la culture ou de l’identité, et plaide en faveur d’une conception plus proprement gramscienne de l’ « appareil hégémonique » de l’État comme combinaison de coercition et de consentement, de violence et d’hégémonie, les deux termes étant dialectiquement indissociables.
A quelques exceptions (Liotard, Terret, 2005 ; Revenin, 2007 ; Benvido, 2009 ; Farges, 2012 ; Quemener, 2012), les travaux francophones sur le masculin et les masculinités, qui se sont développés ces dernières années, se sont peu emparés de la question hégémonique. Dans le contexte français, cette frilosité non dissimulée s’explique sans doute par l’émergence de ce champ d’étude initialement du fait des historiens qui, pour des raisons de sources, rencontrent davantage la notion de virilité que celle de masculinité, d’usage bien plus précoce. Mais l’historicité du concept ne justifie pas à lui seul le silence académique. En amont des discussions sur l’intérêt d’une analyse des masculinités à partir de la notion d’hégémonie, l’emploi du terme « viril », fondant la singularité d’une approche française ainsi différenciée des men’s studies « à l’américaine », ne traduit-il pas une réticence à penser les formes de masculinités non problématiques qui, demeurant non problématisées, échappent à l’analyse critique ? L’intérêt heuristique du concept de masculinité hégémonique étant justement qu’il permet de saisir les processus simultanés de hiérarchisation, de normalisation et de marginalisation des masculinités.
Programme et infos :
http://iris.ehess.fr/document.php?id=1682
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2 - SEMINAIRES et CONFÉRENCES :
• Leah Bassel, "Femmes réfugiées : Au-delà de l’opposition entre genre et culture"
Conférence dans le cadre de la Formation doctorale Migration et diversité culturelle de l’École doctorale en sciences sociales de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Organisé en collaboration avec le GERME.
jeudi 2 mai, 17-19h
Salle Henri Janne (15e étage)
Institut de Sociologie de l’ULB
Avenue Jeanne, 44
1050 Bruxelles
Discutante : Alexandra Adrianssens (responsable de la Direction de l’Égalité des Chances, Fédération Wallonie-Bruxelles)
Présentation :
Depuis des années, la figure de la femme musulmane domine les débats publics européens et nord-américains. Les polémiques sur le foulard, le niqab, les tribunaux islamiques, la sharia ou le mariage forcé soulèvent toutes cette question : peut-on reconnaitre l’Islam sans violer les droits des femmes ?
Cet exposé, qui repose sur le livre Refugee Women : Beyond Gender versus Culture (Routledge, 2012), revient de manière critique sur les termes du débat. Il oppose les discussions autour du foulard en France et les tribunaux islamiques en Ontario au vécu d’un groupe de femmes musulmanes originaires de Somalie et Somaliland qui ont fui la guerre civile.
Cette approche, qui rompt avec les travaux se demandant si les accommodements culturels ou religieux sont dangereux pour les femmes, souligne l’importance des rapports de pouvoir dans la définition du « problème » des femmes musulmanes et son explication exclusive par les formes d’accommodement de l’Islam dans la sphère publique canadienne ou française. Elle montre aussi que la focalisation sur les accommodements culturels et religieux occulte d’autres enjeux, engendrant un déficit démocratique.
Il s’agit donc, contre une vision réductrice de poser le débat, de s’interroger sur l’histoire qui est présentée et sur celles et ceux qui la racontent. En insistant sur les enjeux politiques, cet exposé défend que les réalités des femmes dont il est question sont ignorées. S’écartant de l’image de victimes sans voix souvent diffusée par les médias, il considère avant tout ces femmes comme des agents démocratiques (democratic agents) et rompt avec une opposition simplificatrice entre genre et culture afin de mieux prendre en compte les multiples identités de ces femmes et les sources multiples de leur domination.
Biographie :
Leah Bassel est New Blood Lecturer en sociologie à l’Université de Leicester Par le passé, elle a été postdoctorante au Centre GERME de l’ULB Son travail, en sociologie politique, a été publie dans les revues telles que Ethnicities, Government and Opposition et Politics & Gender. Elle est Assistant Editor de la revue Citizenship Studies. En 2012, elle a publié Refugee Women : Beyond Gender versus Culture (Routledge).
Contact :
david.paternotte@ulb.ac.be
• Marie-Hélène Boas, "Définir l’égalité : les effets de la participation sur les politiques locales du genre à Recife et Londrina"
Conférence dans le cadre du cours « Régimes politiques des États d’Amérique latine »
Vendredi 3 mai, de 12 à 14h
Local AZ 1. 101, bâtiment A, ULB
Présentation :
Cette communication interroge les « effets » des dispositifs participatifs sur l’action publique du genre, à partir de l’étude des « conférences des femmes », instaurées à Recife et Londrina (Brésil). Si la mobilisation des citoyennes n’a que des effets marginaux sur un processus de prise de décision impliquant divers échelons de gouvernement, elle participe néanmoins à la sélection des groupes féminins jugés « vulnérables » et érigés, pour cette raison, en public prioritaire des politiques locales du genre. Dans les conférences des femmes, la notion de vulnérabilité est principalement définie à partir des corps et de leur signification sociale.
Biographie :
Marie-Hélène Boas est docteure en science politique (IEP d’Aix-en-Provence). Sa thèse porte sur l’engagement des femmes des quartiers populaires dans les dispositifs participatifs brésiliens. Elle a notamment publié « Ecrire la comparaison lorsque les données sont asymétriques. Une analyse de l’engagement dans les dispositifs participatifs brésiliens », Revue Internationale de Politique Comparée, vol. 19, n°1, 2012.
Contact :
david.paternotte@ulb.ac.be
• Alise Del Re, "Genre, démocratie, féminisme. Expériences italiennes"
Troisième séance du séminaire "Genre, politique, sexualité(s). Orient/Occident"
Responsable : Christiane Veauvy
Vendredi 17 mai
de 17 h à 19h, à la FMSH, salle 1 (rez-de-chaussée), 190 avenue de France, 75 013. Métro Quai de la gare ; bus 89, arrêt Quai de la gare.
Résumé :
Dans l’Italie confrontée à la crise de 2013, une femme sur deux ne dispose pas d’un travail rémunéré et trop de femmes ne peuvent compter que sur des emplois (et des salaires) précaires, alors que les soins aux enfants et aux personnes âgées reposent pour l’essentiel sur leurs épaules et qu’une femme sur cinq abandonne son travail à la naissance du premier enfant, faute de services sociaux. Même si elles ont rapidement comblé leur retard par rapport aux hommes en matière d’éducation et de formation, les femmes ne bénéficient pas de leur implication dans le monde du travail, de la politique et de la vie active. Il s’avère donc urgent de procéder à de vastes réformes et d’opérer des changements en profondeur. Face aux incertitudes de la situation actuelle, deux questions se posent : la législature à venir, ô combien fragile, pourra-t-elle impulser de tels changements ? Les élues, en nombre plus important que par le passé, seront-elles à même de s’attaquer aux discriminations qui touchent les femmes dans ce pays ?
Par-delà les diverses coalitions et alliances éventuelles, le Parlement issu des élections des 24-25 février 2013 représente un défi en termes de génération, dans un pays tel que l’Italie dont la classe dirigeante est la plus âgée d’Europe (59 ans en moyenne), mais aussi un défi pour le machisme qui prévaut dans les centres de décision politique. Cette situation n’est pas le fruit du hasard, même si le processus enclenché est tout, sauf linéaire, et recèle nombre d’ambiguïtés. Le paysage politique du féminisme italien connaît des changements importants depuis quelques années, en particulier dans le rapport aux institutions. La volonté initiale de non-implication des années 70 a fini par faire place à une phase de dialogue, ainsi qu’en atteste l’adoption d’un ‘Accord d’action commune pour la démocratie paritaire’. Ceci étant, les associations, réseaux et mouvements qui soutiennent cet accord sont confrontés à de fortes incertitudes puisque le féminisme radical issu des luttes des années soixante et soixante-dix n’est pas disposé à soutenir cette politique.
Biographie :
Alisa Del Re est professeure de science politique à l’Université de Padoue. Ses principaux centres d’intérêt en matière de recherche concernent la citoyenneté sociale, les politiques familiales, les transformations socio-économiques et démographiques, la citoyenneté politique des femmes et les rapports entre genre et politique locale. Depuis 2008 elle dirige le Centre interdépartemental de recherche : Etudes sur les politiques de Genre (CIRSPG). Elle fait partie du comité de rédaction de Cahiers du genre et du comité scientifique de la revue internationale on line AG-About gender.
Contact :
Christiane Veauvy, veauvy@msh-paris.fr
• "Le genre dans la formation initiale et continuée des enseignant-e-s dans l’enseignement francophone public en Belgique"
Séance du séminaire ELIGES
mercredi 12 juin à 14h à la Maison de la recherche de Lille 3 (1er étage) :
Présentation :
Ce séminaire va retracer des expériences pilotées par Nadine Plateau dans les sections pédagogiques des Hautes Ecoles chargées de la formation des maîtres.
Nadine Plateau a participé à l’élaboration d’un premier module de sensibilisation à l’égalité filles/garçons, femmes/hommes destiné aux futur-e-s enseignant-e-s (en ligne sur le site du Ministère de l’Education :
http://www.ead.cfwb.be/index.php?id=offre_egalite_filles_garcons).
Elle travaille actuellement à un second module et plus particulièrement à la partie destinée aux enseignant-e-s qui donnent cours dans ces Hautes Ecoles pédagogiques.
Ce séminaire s’inscrit dans la perspective de la nouvelle convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, entre les femmes et les hommes dans le système éducatif qui demande de prévoir des formations à l’égalité et à la dé-construction des stéréotypes sexistes dans le cahier des charges de la formation des personnels enseignants, d’éducation et d’orientation.
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3 - APPELS A CONTRIBUTIONS :
• Avant le 20 mai
"Genre et violence dans les institutions scolaires et éducatives"
Colloque interdisciplinaire et international organisé par l’Equipe Pratiques genrées et violences entre pairs. ANR-09-ENFT-006, nov. 2009- nov.2013.
Coordination :
Patricia Mercader, Pr, Psychologie sociale, Université Lumière-Lyon 2
3-4 octobre 2013, Lyon
Argumentaire :
La question des violences entre élèves en milieu scolaire est aujourd’hui une préoccupation centrale des institutions éducatives et des pouvoirs publics. Elle donne lieu à de nombreuses recherches, se diffuse largement dans les médias, et globalement suscite de nombreux discours et débats dans l’univers social. Les présupposés sur lesquels elle repose méritent pourtant un examen détaillé : dans quelles conditions peut-on parler de violence entre élèves ? Existe-t-il vraiment, comme on le dit si souvent, des « décalages » perceptifs, normatifs, interprétatifs entre les élèves et les adultes ?
S’il est tellement important de comprendre ce qui se passe dans les groupes de pairs, c’est pour mettre en évidence les processus de formation mutuelle entre les jeunes eux-mêmes. En effet, les représentants de l’institution, et sa structuration même, ont une influence évidente sur la formation des élèves, mais on doit prendre en compte aussi le fait que les jeunes se socialisent entre eux.
Dans ce colloque, la question sera abordée en lien avec une problématique de genre, centrale à plusieurs niveaux : parce que le devenir homme ou femme est un enjeu essentiel des mutations et de la conflictualité propres à l’adolescence, parce que les normes sexuelles et familiales sont un enjeu essentiel des relations entre générations, parce que le genre et la situation faite aux femmes constitue un enjeu essentiel des différends entre groupes sociaux et culturels. Cette problématique sera envisagée de façon soit directe, soit indirecte.
De façon directe, la problématique de genre signifie qu’on cherchera, dans l’univers mixte des institutions scolaires et éducatives
· comment les violences entre pairs concernent les garçons et les filles (qui est violent ? qui est victime ? les violences se produisent-elles plutôt entre garcons, entre filles, entre garçons et filles ? garçons et filles sont-ils violents de la même façon, pour les mêmes raisons ? etc.)
· comment les violences entre pairs engagent la masculinité ou la féminité en construction de ces adolescent‑e‑s. Existe-t-il une ou des cultures des jeunes en matière de genre et de sexualité (normes sexuelles de comportement, relations amoureuses ou sexuelles, séduction, hétérosexisme, etc.) ? Quels sont les objets culturels qui sont mis à leur disposition et de quelles normes sont-ils porteurs ?
De façon indirecte, on pourra interroger le système sexe-genre comme prototype de toute relation de domination, de hiérarchie et de pouvoir, en tant que modèle de rapports sociaux qui instituent souterrainement, dans les pratiques et dans les représentations, voire les justifications, des rapports de force qui visent certaines catégories désignées comme faibles.
La problématique de genre est aussi engagée dans l’approche institutionnelle du problème. Les violences en milieu scolaire et éducatif se produisent dans un contexte social complexe (incertitude de l’insertion professionnelle des jeunes, diversification des valeurs sexuelles et familiales…) dont les institutions sont des lieux et des acteurs tout à fait fondamentaux, et par lequel elles sont en même temps mises en crise. Or, il est clair que les garçons et les filles ne sont pas concernés exactement de la même manière par cette tension multi-dimensionnelle.
Thématiques :
1/ Décrire et définir les violences liées au genre et les décalages qui existent entre les pratiques, cultures et discours des acteurs des institutions : décalages intergénérationnels entre jeunes et adultes, décalages entre les adultes en fonction de leur place dans l’institution.
2/ Comprendre en quoi les institutions scolaires et éducatives et les interactions qui s’y observent participent de la construction des masculinités et des féminités dans un rapport social hiérarchisé, impliquant un positionnement supposé différent des hommes et des femmes face à la violence agie et subie.
3/ Comprendre la place du sexuel dans l’institution scolaire qui l’exclut par principe, et dans les institutions éducatives où il fait toujours problème. Se représenter les questions de la sexualité et de l’amour telles qu’elles se posent pour les jeunes et les adultes de l’institution. En quoi les institutions scolaires et éducatives contribuent-elles à une construction sociale de la sexualité à travers l’incorporation de modèles sexuels et plus précisément l’apprentissage de l’hétérosexualité. Mesurer l’impact des discriminations et des violences sexuelles et liées au genre dans ce processus de socialisation.
4/ Connaître et analyser l’efficacité des dispositifs de prise en charge des relations entre élèves, et des réponses institutionnelles et éducatives aux violences de genre : prévention, sanction, etc.
Infos :
http://mixite-violence.sciencesconf.org
Contact :
anr.mixite.violence@gmail.com
• Avant le 30 mai
"Corps et travail social : entre libertés et contraintes..."
Colloque organisé par l’unité thématique ACORTS (Affects Corporéités Travail Social), Haute école de Travail Social, HES-SO Valais-Wallis
Du mercredi 11 décembre au vendredi 13 décembre 2013
HES-SO Valais-Wallis, Route de la Plaine 2, 3960 Sierre – Switzerland
Argumentaire :
Un certain nombre de travaux montrent qu’au sein des institutions sociales, autant dans l’accompagnement des jeunes ou des adultes en difficultés, que des personnes en situation de handicap ou confrontées aux méfaits de l’âge, les corps et les émotions sont à la fois très présents dans la pratique et singulièrement absents dans la formalisation des savoirs et des expertises qu’ils requièrent. La corporéité, comme un ensemble de pratiques, de représentations, de normes, d’affects et de travaux sur le corps, est centrale dans le travail social, qu’il s’agisse de ses trois orientations classiques (éducation, service social et animation socio-culturelle) ou de nouvelles formes d’action sociale. Elle constitue un des premiers engagements dans la relation entre professionnel·le·s et bénéficiaires. Longtemps mise à distance par les processus de professionnalisation, elle revient sur le devant de la scène mais manque encore de mise en perspective et d’analyse critique.
Or, différents principes de normalisation, visant le redressement des corps et la normativité des émotions pour les bénéficiaires et les professionnel·le·s, continuent de traverser les institutions du travail social. Citons pour exemples une forme d’inhibition des affects positifs ou négatifs, la neutralisation des corps sexués, la mobilisation de certaines pratiques physiques au détriment d’autres, la consolidation et la reproduction de certains tabous corporels ou sexuels, etc. Dans ce contexte, continuer la réflexion sur la mise en scène de la corporéité, développer et diffuser des connaissances pertinentes sur le corps et les affects des professionnel·le·s et des bénéficiaires du travail social est essentiel.
Ce colloque sera l’occasion de réfléchir à la place, à la définition et aux dimensions que la corporéité recouvre dans le champ du social. Il poursuivra quatre objectifs :
1) Mettre en perspective des pratiques et des recherches scientifiques relatives aux libertés conquises et aux contraintes imposées aux corps et aux émotions dans le travail social du côté des bénéficiaires et/ou des professionnel·le·s.
2) Instaurer un échange sur trois dimensions primordiales que sont l’intime, le privé et le social avec un public varié de chercheur·e·s, praticien·ne·s et étudiant·e·s de diverses disciplines.
3) Poursuivre la formalisation et la visibilisation du corps et des affects dans le travail social en général, au sein de la relation d’aide et dans les pratiques institutionnelles.
4) Permettre, par des expériences artistiques et corporelles, le dépassement du clivage théorie- pratique.
Deux axes orienteront les discussions, le premier s’intéressera au corps dans les divers aspects de la vie quotidienne liée aux institutions sociales, alors que le deuxième portera sur la réflexion quant à l’utilisation des émotions et du corps dans le travail social. Ces deux axes peuvent être abordés aussi bien sous l’angle des usagères et usagers, que des professionnel·le·s.
Axe 1 : Le corps (dé)mobilisé dans les pratiques institutionnelles : la corporéité dans tous ses états
Il s’agira d’aborder ici la prise en considération des différentes dimensions du corps des bénéficiaires, mais aussi des professionnel·le·s, dans les institutions ouvertes ou fermées. Cet axe cherchera à répondre à des questions telles que :
. Qu’en est-il de la violence institutionnelle s’agissant des pratiques corporelles dans les institutions d’aujourd’hui ?
. Comment les corps sont-ils pris en compte dans des institutions du travail social en général ?
. Comment, dans la vie au quotidien, sont abordées les questions corporelles dans les institutions ?
. Comment considère-t-on des corps hors normes, souffrants, sales, fatigués, vieillis, malades...?
. Quelles sont les stratégies professionnelles et personnelles mises en œuvre pour supporter
et soutenir les corps « défaits » ?
. Comment les dimensions sexuées et/ou sexuelles des corps sont-elles prises en compte ?
. Comment vit-on cette proximité physique et relationnelle du côté des bénéficiaires et des professionnel·le·s ?
. Dans quelle mesure l’institution contraint-elle ou au contraire libère-t-elle les corps des bénéficiaires et des professionnel·le·s ?
Axe 2 : La place du corps et des affects dans le travail social et dans la relation d’aide
Le deuxième axe portera sur la présentation de soi, ainsi que sur l’utilisation et la mise en scène du corps et des émotions dans le travail social autant du point de vue des praticien·ne·s, que de celui des usagères et usagers. Il cherchera à répondre à des questions telles que :
. Comment les « défenses de territoire » se manifestent-elles ?
. Comment les corps et les affects sont-ils mobilisés aujourd’hui en tant qu’outils, objets et enjeux de communication ?
. Comment les affects et le corps influencent-ils la (re)présentation de soi ?
. Dans quelle mesure participent-ils à une nouvelle définition des interactions entre bénéficiaires et professionnel·le·s ?
. Comment le corps et les émotions participent-ils à la constitution d’une intelligence pratique au service de l’action ?
. De quelle manière les professionnel·le·s du travail social utilisent leur corps et leurs émotions en tant qu’outil dans les situations concrètes de travail ?
. Comment les frontières entre intime, privé et professionnel se (re)configurent-elles pour les bénéficiaires et les professionnel·le·s ?
Réponse à l’appel à communication :
Nous invitons praticien·ne·s du travail social, chercheur·e·s et enseignant·e·s à apporter leur contribution à ce colloque sous forme d’une communication de quinze minutes en français ou en allemand. Les communicant·e·s pourront présenter soit les résultats d’une recherche scientifique, soit une réflexion sur une pratique professionnelle, soit une pratique novatrice. Les communications se feront, de façon classique, par oral ou, de façon moins conventionnelle à l’aide d’autres média (ex : présentation d’un film, d’un extrait de spectacle etc.). Elles s’inscriront dans des ateliers d’une heure trente, comprenant chacun trois présentations ainsi qu’un temps de discussion, et ce dans la langue de présentation des communications (il n’y aura pas de traduction simultanée). Ces communications pourront être effectuées par une ou deux personnes, le temps imparti restant le même quel que soit le nombre de communicant·e·s. Toute personne pourra soumettre au maximum deux contributions, seule ou à deux.
Les propositions de communication devront répondre à l’un des deux axes proposés, sous l’angle « bénéficiaire » et/ou « professionnel ». Le résumé est à écrire en français ou en allemand et contiendra 4’000 signes au maximum, avec une brève présentation des auteur·e·s (maximum 300 signes) et une bibliographie (maximum 2’000 signes). Il sera à soumettre en ligne au comité scientifique via le site http://acorts.hevs.ch
Les propositions sont à envoyer jusqu’au 30 mai 2013 et les évaluations seront effectuées par le comité scientifique au fur et à mesure de la réception des propositions. Les communicant·e·s seront avisé·e·s de l’acceptation de leur proposition au plus tard le 2 septembre 2013. Les résumés, si les propositions sont acceptées, seront publiés en l’état et transmis sous forme de brochure aux participant·e·s du colloque. Ils seront mis en ligne à disposition du public.
• Avant le 30 juin
"Enfanter : discours, pratiques et représentations de l’accouchement dans la France d’Ancien Régime"
Colloque international organisé par la Société internationale pour l’étude des femmes de l’Ancien Régime (SIEFAR) En partenariat avec :
Université Columbia à Paris – Reid Hall
Université de Liège – FER ULg
Université de Nantes – L’AMO
31 janvier – 1 février 2014
Paris, Reid Hall, rue de Chevreuse, 75006 Paris
Comité organisateur :
Laetitia Dion (U. Lyon 2/Siefar)
Adeline Gargam (U. Brest/Siefar)
Nathalie Grande (U. Nantes/Siefar)
Marie-Elisabeth Henneau (U. Liège/Siefar)
Argumentaire :
L’accouchement fut, pendant de nombreux siècles, un art du ressort des femmes. Du Moyen Âge jusqu’au Grand Siècle, les femmes ont exercé leur monopole sur la pratique des accouchements en ville comme à la campagne. Mais dès le XVII siècle, la médicalisation de la science obstétricale a opéré un bouleversement des rôles et induit, à la fin du XVIII siècle, une inversion faisant de ce territoire gynocentré un territoire désormais androcentré. Cette histoire de la mise au monde passionne depuis plusieurs décennies des historiens, comme Mireille Laget (Naissances : l’accouchement avant l’âge de la clinique, Paris, Le Seuil, 1982) et Jacques Gélis (L’arbre et le fruit, la naissance dans l’Occident moderne, XVI -XIX siècles, Paris, Fayard, 1984 ; La sage-femme ou le médecin, Paris, Fayard, 1988). Jusqu’à aujourd’hui, cette question de l’accouchement a principalement été envisagée d’un point de vue historique, anthropologique et sociologique, à travers les croyances, les rites, les pratiques, le vécu, la souffrance, ainsi qu’à travers les mutations survenues dans l’Europe moderne.
L’objectif de ce colloque est de traiter la question selon une nouvelle approche en envisageant l’accouchement du point de vue du « genre ». Il s’agit de déterminer s’il a existé en France une science obstétricale féminine et masculine et d’en définir les caractéristiques sexuées à la lumière des textes et de l’iconographie, notamment en explorant dans une perspective comparatiste les pratiques,
les théories et les pédagogies mis en place par les sages-femmes, par les chirurgiens accoucheurs et par les autorités religieuses. Trois axes de réflexion peuvent être envisagés :
1. L’accouchement en tant qu’acte médical (perspective scientifique)
Il s’agit de confronter et de comparer les pratiques obstétricales des sages-femmes et des chirurgiens accoucheurs, d’en explorer les caractéristiques et les spécificités, d’en observer les éventuelles similitudes et différences pour chercher à déterminer s’il existait un art obstétrical typiquement féminin. À travers cette confrontation, on tentera de mettre en lumière l’apport des femmes à l’obstétrique. Dans cette perspective, on pourra s’intéresser aux :
a. Pratiques médicales de l’accouchement (rituels et gestes obstétricaux en usage, objets et instruments, préventions chirurgicales et sanitaires...)
b. Discours médicaux, traités et manuels d’obstétrique : les techniques et les pratiques médicales, l’instrumentation et la médecine de l’accouchement (pharmacopée en usage pour les maladies puerpérales).
c. Représentations littéraires et iconographiques de l’accouchement
2. La femme enceinte et la parturiente (perspective pédagogique)
On s’intéressera à la pédagogie de l’accouchement auprès de la femme enceinte et de la parturiente. On pourra confronter les pédagogies obstétricaleset voir s’il existait, ou non, une pédagogie sexuellement différenciée à l’égard de la femme enceinte et de la parturiente.
a. Pédagogie destinée aux femmes enceintes en vue de la préparation à l’accouchement. - Manuels et traités sur l’art des accouchements : typologie, contenu, destinataires ...
Méthodes, matériels et supports pédagogiques
b. Discours religieux à propos de et destinés aux femmes enceintes et accouchées
c. Représentations littéraires et iconographiques de la femme enceinte et de l’accouchée
3. Les maîtresses de l’art (perspective polémique)
Il s’agit de présenter quelques parcours exemplaires de l’art d’être sages-femmes, de leur formation et de leur « carrière », de leur difficile co-existence avec les représentants masculins de la science, d’interroger les discours qui leur sont adressés par les autorités (de la société, de la science ou de la religion) et les représentations diverses qu’elles ont pu susciter.
a. Représentations des maîtresses de l’art
à travers les trajectoires de praticiennes méconnues ou laissées pour compte - sages-femmes de charité, sages-femmes libérales ou pensionnées et sages-femmes de prison - qui ont pratiqué l’accouchement en milieu urbain, campagnard et carcéral.
à travers les représentations littéraires et iconographiques
b. Débats à propos du partage de la science obstétricale : les conflits d’intérêts entre médecins, chirurgiens et sages-femmes
c. Discours religieux (catholiques et protestants) destinés aux sages-femmes (avortement et contraception, baptême sous condition...).
Les propositions sont à envoyer pour le 30 juin 2013 aux quatre adresses suivantes :
laetitiadion@free.fr
a_gargam@yahoo.fr
nathalie.grande@univ-nantes.fr
mehenneau@ulg.ac.be
• Avant le 15 juillet
"« Les frontières au prisme du genre » : ancrages du genre et genre des lieux"
Deuxième journée d’études - EFiGiES Aix-Marseille, à l’occasion des 10 ans d’Efigies.
Vendredi 22 novembre 2013, Centre Norbert Elias, Marseille.
Résumé :
La notion de genre, en affirmant la dimension sociale des identités sexuées a permis de repenser la personne en son entier. Cette dernière a pu être conçue comme un ensemble complexe et articulé de relations et de rôles sociaux. Le couple dichotomique masculin/féminin, et avec lui d’autres oppositions structurantes, se révèlent être des entités historiquement changeantes dont les frontières ne cessent d’être retravaillées. A la croisée de la tradition interactionniste et des études de genre, la journée d’étude organisée en 2012 avait permis d’illustrer la fécondité du concept de genre pour interroger les grands partages sociaux. Le genre constitue un exemple de frontière sociale particulièrement prégnante, et un concept analytique permettant de voir autrement les frontières, quelles qu’elles soient. Pour nous, lire la notion de frontière au prisme du genre, c’est tenir ensemble trois propositions :
. L’existence d’une frontière est toujours relative, et tributaire d’un processus : aucune frontière n’est donnée une fois pour toute ;
. Les frontières sont le fruit d’activités collectives : les gens font et défont sans cesse diverses frontières sociales, par des opérations à la fois matérielles (répartir, organiser, ordonner les êtres et les choses) et discursives (assigner ou contester une place) ;
. Etudier une frontière ce n’est pas chercher une ligne de démarcation fixe et univoque, mais prendre en compte un espace, une « zone frontière » dans laquelle, souvent, les partages dichotomiques s’avèrent problématiques.
Les communications discutées lors de la première journée « Les frontières au prisme du genre », en mars 2012 (http://efigies-ateliers.hypotheses.org/923), ont permis de décrire comment les activités sociales travaillent des partages en partie instables et marqués par des zones de flous. Par l’élaboration d’un regard raciste et sexiste dans les sciences médicales françaises, par la négociation des statuts juridiques dans le quotidien de couples palestiniens, ou par le jeu entre parenté et amitié dans la succession des rites matrimoniaux au Mexique, actrices et acteurs sociaux manipulent le partage dichotomique masculin/féminin.
Annonce :
Afin de poursuivre notre réflexion, nous souhaitons organiser une deuxième journée EFiGiES. Il s’agira cette fois de faire travailler la métaphore de la frontière à partir du registre spatial sur lequel elle s’appuie : comment les frontières sociales contribuent-elles à découper ou unifier des territoires ? comment les partages géographiques ou leurs représentations alimentent-ils les frontières sociales ? Nous souhaitons donc réunir des communications autour des thèmes suivants :
Comment le genre contribue-t-il à produire l’espace ? La différence de sexe participe à modeler à la fois matériellement et symboliquement l’espace. Quels sont les effets de la division sexuelle du travail sur l’aménagement des lieux ? Comment le genre soutient-il l’existence de mondes imaginés ? De quelles façons et avec quels effets certains espaces se voient-ils investis de connotations genrées ?
Comment l’espace modèle-t-il le genre ? L’ancrage spatial des pratiques sociales dans des lieux, des sites, des territoires, des parcours ou des trajectoires participe à la production, tangible et symbolique, d’un système binaire lié au genre. Que nous aident à penser les mécanismes de ségrégation sexuelle de l’espace ? De quelles manières les mobilités géographiques engagent-elles le genre ? Comment les enjeux géopolitiques mobilisent-ils le genre ?
Nous souhaiterions que chaque contribution insiste sur la dimension spatiale des analyses présentées, et examine la question de la (re-)production ou de la transformation du genre sur le terrain étudié. Nous sommes également intéressé-es par des interventions proposant une critique explicite du cadre esquissé ici, à partir d’autres approches théoriques.
Modalités de soumission :
Les propositions d’intervention (une à deux pages dans lesquelles seront explicités le contenu de l’intervention, l’objet empirique, la méthode d’enquête ainsi que quelques repères théoriques) sont à envoyer à efigies.aixmarseille@gmail.com avant le 15 juillet 2013.
• Avant le 30 septembre
"Luttes des femmes dans les pays arabes : quelles conséquences sur les processus démocratiques ?"
Pour un prochain numéro de la revue Nouvelles Questions Féministes
Argumentaire :
L’implication à part entière des femmes dans les bouleversements qui traversent les pays arabes depuis l’étincelle tunisienne est incontestable. L’étendue de leurs mobilisations nous incite par conséquent à n’écarter aucun pays arabe du champ de notre réflexion sur les femmes, sans toutefois prétendre à l’exhaustivité. Leurs actions nous montrent que le rythme des processus en cours est tributaire des contextes historiques et politiques nationaux. Car les soulèvements dans les pays arabes de ces dernières années ont pris des formes diverses : révolutions en Tunisie, en Égypte, au Yémen, en Libye et en Syrie, soulèvements, émeutes et grandes manifestations en Palestine, en Algérie, au Maroc, à Bahreïn, en Jordanie et dernièrement en Irak, et, enfin frémissements en Arabie Saoudite, au Soudan, en Somalie et en Djibouti.
Ce numéro vise à cerner les caractéristiques des luttes passées des femmes pour mieux comprendre la spécificité de leurs revendications actuelles dans ces différentes formes de soulèvements, ceci au sein de contextes nationaux divers dont la nature (histoire, régime politique, etc.) doit être prise en compte dans l’analyse des luttes en question. Pour le dire en deux mots : les luttes des femmes aujourd’hui sont-elles en continuité ou au contraire en rupture avec leurs luttes d’hier ? Certes, la participation des femmes aux mouvements de contestation a toujours été ; notamment, sous des régimes militaires, autoritaires et monarchiques, de nombreuses militantes ont dénoncé la censure et la répression, ce qui leur a valu d’être emprisonnées, torturées, tuées. En ce sens, contrairement à ce que disent les médias occidentaux, la présence des femmes sur les places publiques et leurs appels à manifester en utilisant les réseaux sociaux ne sont pas une surprise. Mais la nature de cette participation a-t-elle changé, le type de revendications portées par les femmes s’est-il transformé, pourquoi, comment, etc. ? A titre d’illustration sur le type d’articles attendus, ceux-ci pourraient traiter de questions telles que :
. Les femmes des pays arabes ont-elles inscrit leur engagement dans un mouvement de femmes ou dans les courants de l’opposition politique ? Dans certains cas, ont-elles conjugué les deux démarches ?
. La mobilisation des femmes contre les lois régissant les rapports familiaux qui sont discriminatoires en matière de mariage, de divorce, d’autorité parentale, de successions, etc. s’est-elle manifestée de manière continue ou plutôt sporadique ? Quelles sont les raisons socio-politiques de cette continuité ou discontinuité ?
. Le statut des femmes dans les nouvelles configurations politiques qui se dessinent au Maghreb et au Mashreq est-il un révélateur de l’état de la transition démocratique ?
. Au sein des luttes (actuelles ou passées), comment s’articulent les revendications des femmes pour l’égalité avec les exigences des soulèvements pour la liberté et la dignité ?
Ces questions peuvent être traitées par des articles portant sur un aspect ou un autre de l’histoire des femmes et des mouvements de femmes au Maghreb et au Moyen-Orient depuis le XIX° siècle, par des articles analysant la situation, les luttes et les mouvements actuels des femmes, par des articles comparant deux ou plusieurs pays arabes, et enfin par des témoignages de luttes.
Ces articles peuvent être rédigés en français, en anglais ou en arabe. Cet appel sera proposé aussi en arabe et en anglais.
Contact pour toute information : Ghaïss Jasser, tynn@noos.fr.
Les propositions d’article devront être envoyées en fichier Word par courriel à nqf@unil.ch avant le 30 septembre 2013. Les propositions attendues doivent faire 1 à 2 pages. En cas d’acceptation, l’article (35 à 40’000 signes maximum) devra être soumis pour évaluation le 1er avril 2014 au plus tard. L’acceptation d’une proposition d’article ne signifie pas qu’il sera accepté au final. En effet, chaque texte est confié pour évaluation à deux relectrices ou relecteurs. Il peut être « accepté tel quel », « accepté à condition de modifications » ou « refusé ».
Les propositions de témoignages des luttes donneront lieu à des textes plus courts, d’environ 10’000 signes.
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4 - EN LIGNE :
• Nicolas Le Ru et Laurent Perrain, "Chercheures-chercheurs : des stéréotypes de genre dès les formations", Note d’information du Ministères de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, avril 2013.
Que ce soit dans les entreprises ou dans les administrations, la présence de femmes dans les équipes de chercheurs varie fortement selon la discipline de recherche. C’est par exemple dans le domaine de la santé (industrie pharmaceutique, Inserm ou Institut Pasteur de Paris) et dans le domaine agricole
(industrie agroalimentaire, INRA) que les femmes sont les plus présentes. À l’inverse, elles sont moins nombreuses dans la construction aéronautique
et spatiale et à l’ONERA.
Ces différences existent dès les filières de formation, à l’université ou dans les écoles d’ingénieurs. Avec 26 % des postes de chercheurs occupés par des femmes, la recherche est moins féminisée en France que dans l’Union européenne.
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid71462/chercheures-chercheurs-des-stereotypes-de-genre-des-les-formations.html
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5 - PUBLICATIONS :
• Monique Legrand, Ingrid Voléry, Genre et parcours de vie : vers une nouvelle police des corps et des âges ?, PU de Nancy-Lorraine, 324 p., 12 euros. ISBN-13 9782814301351
Chaque jour, nous expérimentons, tous et toutes, des situations dans lesquelles nous sont rappelées les conduites sociales, vestimentaires et corporelles que l’on se doit de tenir lorsqu’on est un jeune homme/une jeune femme, un homme ou une femme d’âge mur ou plus âgé. Qu’il s’agisse de ce décolleté un peu trop osé pour « quelqu’un de cet âge » ou de cette tenue dont on dira qu’elle fait « vieux beau » : nombreux sont les exemples montrant la complexité des normes façonnant les corps au gré des âges et les âges à travers les corps.
Et pourtant, ce qui se laisse voir dans les vies ordinaires comme un tout indissociable (on n’est pas une femme/un homme plus un vieux/une vieille mais une vieille femme ou un vieil homme !), a été scientifiquement construit comme deux objets distincts aux frontières étanches.
Issu d’une manifestation scientifique organisée à Nancy en 2011, cet ouvrage se propose de confronter deux types de perspectives : celles se focalisant sur la définition sociale des âges et des parcours de vie et celles s’intéressant aux pratiques par lesquelles on assigne aux hommes et aux femmes des qualités asymétriques au nom de leur « sexe biologique ». A travers des terrains divers (école, famille, santé, emploi, vieillissement et grand-âge), les contributions réunies dévoilent les contours d’une police des âges et du genre qui n’a, en rien, été effacée par la montée des normes individualistes et la diversification apparente des parcours de vie mais qui s’en est trouvé profondément recomposée.
http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100476430
• Mérabha Benchikh, Femmes politiques : "le troisième sexe" ?, L’Harmattan, 274 p., 28 euros. ISBN : 978-2-336-00714-4
Au sein d’un champ politique fortement concurrentiel et encore largement dominé par les hommes, l’auteure tente d’appréhender la manière dont se contruisent les carrières politiques des femmes. À travers l’incarnation viriliste d’un pouvoir exercé et partagé entre pairs, ce contexte permet d’aboutir à un autre genre qui tente de se construire et de s’élever au-delà de tout clivage politique, faisant entendre une voix nouvelle : celle d’un troisième sexe.
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=39944
• Ghaliya Djelloul, Parcours de féministes musulmanes belges. De l’engagement dans l’islam aux droits des femmes ?, Editions Academia, Belgique, 132 p., 13 euros. ISBN : 978-2-8061-0103-7
L’enquête présentée dans ce volume a été réalisée en 2010-2011 auprès de femmes musulmanes engagées sur le terrain des droits des femmes en Communauté française de Belgique. Qu’elles soient impliquées dans le tissu associatif sociopolitique, religieux ou qu’elles contribuent intellectuellement aux débats, ces militantes produisent des discours féministes à partir de ou dans leur religion. Pour comprendre les impacts réciproques entre rapports sociaux de sexe et religiosité sur leur engagement, l’enquête rassemble des récits de vie pour dégager les trajectoires biographiques, les parcours sociaux et les formes d’engagement militant. L’analyse permet de comprendre comment l’ancrage dans des situations sociales différentes, les contraintes, les façons d’être et de penser, héritées ou acquises, constituent des outils dans la construction d’une identité en rupture et qui aspire au changement social : celle de « féministe musulmane » comme posture politique et identitaire au croisement du local et du transnational.
http://www.editions-academia.be/index2.php?PHPSESSID=eeca521193cb9a839b721fd7877d19a2
• Anne-Laure Garcia, Mères seules. Action publique et identité familiale, PU de Rennes, 232 p., 18 euros. ISBN : 978-2-7535-2661-7
La maternité : affaire de famille ou affaire d’État ? Au carrefour de la sociologie de la famille, de la sociologie du droit, de la sociologie de l’action publique et de la sociologie historique, Anne-Laure Garcia met en lumière les croisements et les interactions entre action publique et identité familiale à partir du cas des mères seules célibataires en France et en Allemagne(s) au XXe siècle (Pays-de-la-Loire, Thuringe, Schleswig-Holstein).
http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=3182
• Aline Le Berre, Angelika Schober, Florent Gabaude (dir.), Le Pouvoir au féminin. Identités, représentations et stéréotypes dans l’espace germanique, PU de Limoges, 504 p., 30 euros. ISBN : 9782842875824
« Pouvoir au féminin » : l’association de ces deux termes ne va pas de soi, suscitant controverses et questionnements multiples. Et d’abord que recouvrent-t-ils au juste ? A la lumière de sa fragilité et de sa brièveté, le pouvoir est souvent taxé d’illusoire. Quant au féminin, cette notion se trouve fortement relativisée depuis que des philosophes contemporains ont contesté son caractère inné.
Il s’agit donc pour les auteurs du présent volume de se pencher sur le concept d’identité, d’étudier, depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours, les multiples représentations, stéréotypes, théories dont le pouvoir au féminin a fait l’objet en croisant des approches philosophiques, linguistiques, sociologiques, littéraires, voire cinématographiques. Ils analysent en particulier les liens entre féminité et écriture, la question des genres, les progrès et blocages de la société allemande, tracent le portrait de personnalités féminines d’exception... Ainsi, cet ouvrage d’une grande richesse permet, à travers la variété des sujets abordés et des méthodes appliquées, d’engager une réflexion approfondie sur un thème plus que jamais d’actualité.
http://www.pulim.unilim.fr/index.php/notre-catalogue/fiche-detaillee?task=view&id=718
• Christine Morin-Messabel (dir.), Filles/garçons. Questions de genre, de la formation à l’enseignement, PU de Lyon, 510 p., 25 euros. ISBN-13 : 978-2-7297-0865-8
Le genre en éducation, question abordée depuis les années 1970 au niveau institutionnel, attendait encore de faire l’objet de recherches innovantes. C’est à cette nécessité que répond le présent ouvrage, à travers une série d’études approfondies sur les effets « genrés » dans le système éducatif. Quelle est la place du genre dans l’histoire, et notamment dans celle que l’on enseigne ? Quelles sont les représentations du féminin et du masculin en contexte éducatif ? Comment influencent-elles les évolutions scolaires, sociales et professionnelles des élèves ?
La formation des enseignant-e-s et les supports pédagogiques (manuels, films ou albums) sont interrogés dans une logique pluridisciplinaire qui permet de mieux comprendre la complexité des enjeux de mixité et d’égalité des chances à l’école.
http://presses.univ-lyon2.fr/produit.php?id_produit=886
• Sébastien Dupont, Hugues Paris (ed), L’Adolescente et le cinéma. De Lolita à Twilight, Editions Erès, 28 euros. ISBN : 978-2-7492-3667-4
Entre ange et démon, femme-enfant et tentatrice, l’adolescente est une figure omniprésente du cinéma depuis les années 1950. La fascination qu’elle exerce sur les cinéastes reflète celle qu’elle suscite dans notre culture moderne. Sa beauté, son attractivité, son mystère, sa jeunesse, son innocence, le pouvoir qu’on lui prête... l’élèvent au rang d’idole de notre imaginaire collectif, une idole au statut ambigu, interdite sexuellement et pourtant exposée aux regards.
Parallèlement, les adolescentes sont des spectatrices passionnées, voire des consommatrices effrénées de films qu’elles aiment revoir encore et encore. Que viennent-elles chercher sur l’écran : projection, miroir, modèle ? En quoi les films dont elles se nourrissent participent-ils de leur construction subjective ?
Le cinéma constitue une porte d’entrée dans le monde complexe et introverti de l’adolescence féminine, dont il révèle, en les illustrant, des continents méconnus. Psychologues, psychanalystes, sociologues et spécialistes du septième art interrogent l’écran noir de la féminité naissante et explorent « tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les adolescentes sans oser le demander au cinéma ! »
http://www.editions-eres.com/parutions/enfance-et-parentalite/vie-de-l-enfant-la-/p3107-adolescente-et-le-cinema-l-.htm
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