Intervention dans le cadre du Cycle de conférences publiques en Etudes genre
Lundi 8 décembre
Salle S130, Université de Genève
Présentation :
L’étude des rapports entre psychiatrie et histoire des femmes s’est souvent faite sur le mode de la dénonciation : de Phyllis Chesler à Lisa Appignanesi en passant par Elaine Showalter, pour de nombreuses historiennes, la psychiatrie est une discipline au passé sexiste, les spécialistes du psychisme ayant non seulement nourri les discours sur l’infériorité du « sexe faible », mais aussi très concrètement contribué à l’exclusion des femmes en acceptant d’hospitaliser les « folles » qui osaient aller contre les désirs de la gent masculine.
Mais si cet examen d’une certaine victimisation des femmes par la médecine mentale est une veine utile et même nécessaire de l’historiographie, il n’empêche que cet angle a parfois restreint le regard et eu l’effet paradoxal d’éclipser le rôle que les femmes, et singulièrement les patientes, ont pu jouer dans cette histoire. Car il s’avère que les « folles » se sont essayées, parfois avec succès, à répondre aux docteurs, influant ainsi sur la construction des savoirs et l’évolution des pratiques médicales.
Aude Fauvel est MER, Institut Romand d’histoire de la médecine et de la santé, Lausanne.
Infos :
http://www.unige.ch/etudes-genre/cycleconferencespubliques/cycle-2014-2015/