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Le genre dans l’intégration européenne

Avant le 1er mars - Paris


Date de mise en ligne : [16-01-2015]



Mots-clés : Europe


Colloque organisé par l’équipe « genre » du LabEx EHNE
19 et 20 novembre 2015, Paris

Argumentaire :

À l’occasion du premier congrès de l’institut du genre à Lyon le 3 septembre 2014, l’axe « Genre » du LabEx Écrire une histoire nouvelle de l’Europe a organisé un atelier consacré à la construction européenne. Un double constat s’est alors imposé : la rareté des travaux sur le sujet et l’intérêt d’envisager l’histoire de l’intégration européenne avec une approche de genre. Nous souhaitons réunir plus largement celles et ceux qui travaillent sur ces sujets à l’occasion d’un colloque interdisciplinaire qui se déroulera à Paris les 19 et 20 novembre 2015 sur « Le genre de l’intégration européenne ». L’intégration européenne est en l’occurrence entendue dans son acception large : ce colloque s’intéresse à la fois au processus de construction européenne et à l’émergence d’un espace politique et d’une identité commune à l’échelle européenne depuis le début du XXe siècle.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les « pères fondateurs » de l’Europe ont souvent été célébrés alors que les femmes qui ont également œuvré à sa construction sont bien souvent oubliées. Louise Weiss, parfois qualifiée de « grand-mère de l’Europe », est sans doute la plus célèbre d’entre-elles. Mais quel fut également le rôle des divers mouvements européistes de l’entre-deux-guerres, du Lobby Européen des Femmes, de personnalités telles Ursula Hirschmann, Jacqueline Nonon, Fausta Deshormes La Valle (fondatrice de la revue Femmes d’Europe) et de tant d’autres actrices de l’intégration européenne ? Quand, comment et avec quels moyens œuvrent-elles pour une Europe plus égalitaire en matière de sexe et de genre ? 
La Communauté économique européenne puis l’Union européenne d’une part et le Conseil de l’Europe d’autre part sont des institutions créatrices de droit. L’Union européenne édicte des règles et directives, longuement négociées et traduites ensuite dans les législations nationales. Le Conseil de l’Europe s’est quant à lui donné pour mission de protéger les droits humains et les libertés dans tous les États membres. Quel est tout d’abord l’impact des traités fondateurs à commencer par l’article 14 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme (1949) relatif à la non-discrimination notamment fondée sur le sexe, ou encore celui de l’article 119 du traité de Rome (1957) sur l’égalité salariale entre travailleurs hommes et femmes ? Quelles sont par ailleurs les politiques et formes d’action publique spécifiques mises en œuvre par ces institutions pour promouvoir l’égalité de genre (en matière de parité, de prévention de la violence faite aux femmes, etc.) et quels en sont les effets sur le continent européen ? Quelles sont les structures qui portent ces politiques et leur fonctionnement ? Comment enfin s’exprime, au sein des institutions européennes et selon les pays, cet instrument privilégié de promotion de l’égalité de genre que constitue le gender mainstreaming (traduit en français par « approche intégrée de l’égalité ») ? Il importe en outre d’évaluer l’influence de la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne et de celle de la Cour européenne des droits de l’homme sur la protection des droits des femmes et sur les rapports de genre.
Les institutions européennes offrent également des opportunités d’emploi et des mandats temporaires (électoraux ou non) à des hommes et des femmes de divers pays, au même titre que les organisations internationales. Comment fonctionne la répartition hommes/femmes au sein du personnel européen ? Il conviendrait à cet égard d’étudier son évolution depuis les débuts de la construction européenne et ses variations selon les organisations et selon les États membres ?
Enfin, ce colloque a pour ambition d’analyser l’Europe comme idée et comme espace politiques selon le prisme du genre. Comment les citoyens et citoyennes européen.ne.s utilisent-ils le droit européen pour promouvoir l’égalité de genre ? Quel est le rapport des Européennes à l’égard du projet européen ? Existe-t-il des formes spécifiques d’engagement, d’adhésion ou d’hostilité des Européennes aux valeurs et aux politiques menées par les institutions précitées ? Peut-on y voir des inflexions, des temporalités propres aux différentes étapes de cette histoire (telle que la mise en place d’une citoyenneté européenne avec le traité de Maastricht en 1992 ou les élargissements successifs de l’Union européenne comme du Conseil de l’Europe) ? Ainsi, le refus d’adhésion de la Norvège à l’Union européenne en 1994 a souvent été qualifié de « non » féminin tandis que le vote féminin a été jugé déterminant dans l’adhésion de la Finlande et de la Suède. Le rapport des Européennes à l’égard du projet européen doit-il dès lors également être envisagé sous l’angle géographique ? Enfin, alors que le déficit démocratique de l’Europe est fréquemment souligné, comment la société civile s’organise-t-elle pour faire entendre les questions de genre au cœur du débat européen ?
Le genre a donc fort à faire avec l’Europe. Qu’elle soit considérée comme un espace politique, comme un marché ou comme une aire culturelle, s’interroger sur le genre de l’intégration européenne permet d’en mieux comprendre les origines, le fonctionnement et les effets.

Les propositions de communications pourront s’inscrire dans un ou plusieurs des axes suivants :
* Acteurs et actrices (individuel.le.s et collectif/ves) de la construction européenne
* Textes fondateurs et leurs usages (art 119 du traité de Rome, ….)
* Rapports de genre dans les institutions et organisations européennes (des approches diachroniques, synchroniques, comparatives sont les bienvenues)
* Politiques de genre et histoire des structures qui les portent
* Législations européennes, législations nationales et rapports de genre. Peut-on identifier des moments-clés à l’échelle européenne et des dynamiques spécifiques entre les institutions européennes et les pays membres ?
* Discours de l’Europe sur le genre (à travers des textes de lois, des commissions, rapports sur les violences faites aux femmes en Europe, programmes européens de soutien aux projets de recherche sur les rapports de genre, gender mainstreaming)
* Formes d’engagement, d’adhésion et de mobilisations des femmes et/ou pour l’égalité de genre au niveau européen (notamment réseaux féminins ou mixtes mobilisés sur les questions « femmes »)
* Effets des politiques et actions européennes sur les rapports de genre (quels sont-ils ? comment les évaluer ?).

Modalités :

Les propositions de communication d’un maximum de 300 mots, accompagnées d’un bref CV (une page maximum) doivent être adressées à l’adressegenreeurope@gmail.com.
avant le 1er mars 2015.
Les candidats seront informés de la décision du comité scientifique le 31 mars 2015

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