Interventions dans le cadre du séminaire du Psychadoc, séminaire des doctorant.e.s de l’ED Recherches en Psychanalyse et Psychopathologie (ED 450)
28 mars
19h-21h, Bâtiment Olympe de Gouges, Salle 146 (1er étage), Paris Diderot
Présentation :
Les « normes sexuelles » se conçoivent comme ce qui donne figure à l’effort de normativité et au traitement psychique du sexuel, à l’oeuvre dans les pratiques corporelles et sociales, individuelles et collectives.
Si elles s’imposent au sujet pour rendre intelligibles les corps, les usages, les pensées, les sexes, elles ne peuvent pas s’entendre uniquement comme des traits de séparation entre les sexes, entre les êtres. Les normes ne sont pas de simples règles ou de simples curseurs, mais des dispositifs inhérents aux pratiques sociales qui les créent en même temps qu’elles se réalisent. Elles sont au service d’une représentation et d’une organisation permettant à chacun de se situer et de situer autrui, dans le paysage sexuel ; s’en détourner reviendrait à produire une aberration.
Nous en trouvons des illustrations cliniques, par exemple, dans les « normes de sexes » et les « normes de genre » : lorsque l’organe sexuel féminin doit se conformer à un modèle esthétique par le biais d’une intervention chirurgicale (nymphoplastie), et lorsque la séparation du féminin et du masculin doit être préservée des risques de l’évolution sociale (« mariage pour tous »). La psychanalyse se trouve alors interpellée par ces « normes sexuelles », dans ses pratiques et ses théories, quand le sujet s’en soutient pour légitimer sa demande, mais aussi quand elles sont convoquées pour promouvoir un modèle social.
Dès lors, quand nous tentons de rendre compte du sujet de l’inconscient, comment négocions-nous nos relations avec les normes, les lois, les politiques qui, ici ou là s’imposent au sujet ? Quels positionnements pouvons-nous ou devons-nous avoir vis-à-vis des effets de normes, qui tantôt proviennent du social et de la culture, mais aussi qui proviennent parfois de la psychanalyse en tant que théorie ? Qu’est-ce que le genre fait à la psychanalyse ? Qu’est-ce que la norme fait à la psychanalyse ? Comment la thèse peut-elle accueillir ces dissensions, ces enjeux et ces défis ?
Nous pourrons, durant cette soirée, aborder ces questions à partir des travaux de thèse (en cours) de Sara Piazza et Vincent Bourseul. La première exposera depuis sa recherche sur la chirurgie vulvaire, les tensions entre norme et sexe ; le second commentera à partir de sa recherche sur la clinique du genre, les références à la psychanalyse dans les récents débats parlementaires sur la loi dite du « mariage pour tous ».
Sara Piazza est doctorante au CRPMS
(Thèse en cours, « Enjeux psychiques de la nymphoplastie de réduction », sous la direction de Mme Catherine Desprats Pequignot et du Pr. Christian Hoffmann)
Vincent Bourseul est doctorant au CRPMS
(Thèse en cours « Clinique du « genre » en psychanalyse », sous la direction de la Pr. Laurie Laufer et du Pr. François Villa)