Université des femmes, 190 p., 16 euros.
Ce travail analyse la façon dont les romans français de la Belle Époque (1880-1914) dépeignent les premières femmes à l’Université et plus particulièrement les étudiantes de la Faculté de Médecine de la Sorbonne.
Derrière ce portrait se dégage toute une série de sté- réotypes marqués par le discours ambiant de l’époque. L’auteure s’attache à les relever, à les replacer dans leur contexte historique et à en analyser les effets sur la nar- ration des œuvres. Elle montre en quoi ces représenta- tions figées contribuent à créer une image négative de l’étudiante et reflètent une certaine rhétorique – que l’on pourrait aujourd’hui qualifier d’antiféministe – sur la « femme nouvelle » au tournant du siècle, dont on retrouve aussi les échos dans de nombreux docu- ments de l’époque (presse, témoignages, essais).
En mêlant les théories littéraires en analyse du person- nage et des stéréotypes, elle propose une perspective d’approche originale de ces pionnières qui, très peu étudiées jusqu’ici, ne l’avaient encore jamais été sous un angle aussi bien littéraire que sociologique et his- torique.