Colloque international organisé par le laboratoire Institut de Recherches Intersites Etudes Culturelles (IRIEC-Toulouse) - Séances plénières, projections de films, table ronde, soirées ouvertes au public
sous la responsabilité de Michèle Soriano, Professeur d’Espagnol, Université de Toulouse II-Le Mirail, membre d’IRIEC-Toulouse, et
Laurence Mullaly, Maitre de Conférence d’Espagnol, Université de Bordeaux III
du 28 mars 2012 au 30 mars 2012
Institut Cervantès
Université Toulouse II-Le Mirail
Maison de la Recherche
Salle D29
ESAV, rue du Taur, Toulouse
Salle du Sénéchal, rue du sénéchal, Toulouse
Présentation :
« Le cinéma décuple nos connaissances, il nous jette hors notre cadre, hors notre milieu, hors nos pensées familières, hors nos connaissances acquises, dans des mondes ignorés. Il se déplace, il saisit les formes, leur rythme… Il est un oeil puissant qui s’ajoute au nôtre, beaucoup trop limité » — ces propos de Germaine Dulac (1931) indiquent à quel point, dans ses multiples jeux avec le réel, le cinéma est un vecteur privilégié de questionnement.
Capable de représenter des réalités passées, oubliées, tues, imperceptibles, imaginaires ou historiques, documentaires ou fictives et d’en exposer la complexité, le cinéma, « art du mouvement », rend compte et participe des mouvements profonds qui recomposent les identités actuelles. Faire du cinéma c’est donc se saisir de l’art pour agir sur le réel et notamment sur les processus de construction des identités individuelles et collectives.
Certains films actuels reflètent ou revisitent des dispositifs qui produisent des subjectivités, d’autres cherchent à intervenir en décomposant les processus sociaux et culturels constitutifs de celles-ci.
Les cinémas de la postmodernité ont ceci en commun qu’ils décodent, déconstruisent et reconfigurent les codes et les normes, les paradigmes du genre, de l’ethnie, ceux qui régissent les processus de racialisation. La deuxième vague féministe a agencé, à partir des années 70, la remise en cause radicale de la perspective masculine-masculiniste dans les productions culturelles, le cinéma est devenu alors, pour certaines féministes, un instrument puissant de désordre et de questionnement. Territoire encore très majoritairement masculin, le cinéma s’est métamorphosé en témoin et instrument des luttes pour la (re)conquête d’un droit à l’image et à la représentation qu’exercent désormais les femmes.
Quoique de façon irrégulière et hétérogène à l’échelle de l’aire culturelle latinoaméricaine, la multiplication des films tournés par des femmes expose cette volonté de rendre visibles et audibles des sujets-femmes hors notre cadre et hors nos connaissances acquises, désirant, observant, et imaginant, et par ailleurs impliqués, immergés, de gré ou de force, dans leur contexte sociopolitique et culturel.
Comment la génération actuelle des cinéastes assume-t-elle la filiation féministe ? Celles qui refusent cette étiquette cherchent-elles à éviter les effets d’une inévitable ghettoïsation ? Le corps, la sexualité, la violence de genre, les mouvements migratoires, les tensions ethniques, raciales et religieuses sont des thèmes récurrents dans les cinémas d’Amérique latine. Que nous disent-ils sur les réalités locales ou transnationales, sur l’état du monde ? Quelles sont les stratégies discursives, les variations et les déplacements, les options et les transgressions que les cinéastes s’autorisent ?
Quels dialogues et quelles alliances apparaissent, et en quoi sont-ils porteurs d’identités hybrides et plurielles ? Ce colloque, qui réunit des spécialistes du cinéma latino-américain et des études genre autour de cinéastes cubaines et argentines, a pour but de mettre en valeur ces questionnements.
Programme :
http://www.univ-tlse2.fr/medias/fichier/colloque-de-cierta-manera_1331651669683.pdf
Infos et contact :