[Annonces du RING]
[N’hésitez pas à m’adresser vos informations susceptibles d’intéresser les autres membres de notre réseau.
GG]
=================
SOMMAIRE :
1 - APPELS A CONTRIBUTIONS :
Avant le 15 septembre, "Genre, journalisme et presse écrite. Place et production des femmes et des hommes dans la presse", Rennes
Avant le 10 août, "Labouring Feminism and Feminist Working-Class History in Europe and Beyond", Stockholm (Suède)
2 - PUBLICATIONS :
Delphine Naudier, Brigitte Rollet, Genre et légitimité culturelle. Quelle reconnaissance pour les femmes ?
Roland Pfefferkorn, Inégalités et rapports sociaux. Rapports de classes, rapports de sexes
"Des femmes et des hommes : un enjeu pour le social", revue Empan
"Erotisme et transgressions dans les productions culturelles contemporaines", revue Connexions
Monique Wittig, La Pensée straight
Marianne RUEL, Les Chrétiens et la danse dans la France moderne
Mark Jordan, L’invention de la sodomie dans la théologie médiévale
Peggy Antrobus, Le mouvement mondial des femmes
"Microfinance et Genre : un recueil", ADA Dialog
Geneviève Pruvost, Profession : policier. Sexe : féminin
====
APPELS A CONTRIBUTIONS :
Avant le 15 septembre
"Genre, journalisme et presse écrite. Place et production des femmes et des hommes dans la presse"
Colloque international organisé par le CRAPE, à l’IEP de Rennes, 10-11 avril 2008
Comité scientifique :
Béatrice Damian, Infocom, Université Rennes1-IUT de Lannion, CRAPE
Cégolène Frisque, Sociologie, Université de Nantes-IUT de la Roche sur Yon, CENS (Centre nantais de sociologie) associée au CRAPE
Christine Guionnet, Science politique, Université Rennes1, CRAPE
Erik Neveu, Science politique, IEP de Rennes, CRAPE
Roselyne Ringoot, Infocom, IEP de Rennes, CRAPE
Denis Ruellan, Infocom, Université Rennes1-IUT de Lannion, CRAPE
Eugénie Saitta, Science politique, Université de Poitiers, CRAPE
Présentation :
Si le constat de la place croissante des femmes dans les médias est largement partagé, l’analyse de ce phénomène doit être approfondie, ses mécanismes et surtout ses effets méritent d’être questionnés. Cette journée d’étude vise donc d’une part à appréhender de manière détaillée la position relative des femmes et des hommes dans les différents secteurs de la presse, les types de rédactions, les spécialités thématiques et positions de pouvoir, et d’autre part à s’interroger sur les éventuelles transformations de la production journalistique que la féminisation engage ou accompagne, et plus généralement sur les enjeux et effets des rapports de genre dans les rédactions et dans la production journalistique .
En effet, parallèlement à l’accroissement numérique de la profession (+23% en dix ans, entre 1997 et 2006, d’après les données affichées sur le site de la Commission de la carte d’identité de journalistes professionnels. ), et à l’augmentation du niveau de diplôme moyen des journalistes, on assiste à une féminisation du journalisme. Les femmes représentent aujourd’hui 43,0% des titulaires actuels de la carte de presse (contre 38,0% en 1997) et même 53,1% des personnes déposant une première demande. Cependant, de nombreuses inégalités entre les sexes persistent au sein de la profession : les femmes journalistes sont plus souvent demandeurs d’emploi que les hommes (4,5% contre 3,7%), pigistes (22,1% contre 16,1%), mais beaucoup plus rarement directrices de publication (0,5% contre 2,1%). Au delà de ces données générales concernant l’ensemble des médias, comment affiner l’analyse de la place des femmes et des hommes dans la presse écrite ? Quels sont les différents mécanismes qui aboutissent au maintien de ces écarts sexués ? Il s’agit notamment de se demander si l’accès des femmes aux positions les plus dominées de l’espace journalistique est le seul – ou le principal – élément d’explication ou si, et comment, d’autres facteurs de spécialisation entrent en ligne de compte. La position spécifique de certains secteurs de la presse, et notamment de la presse féminine, de la presse magazine, ou des médias alternatifs, et la place particulière que les femmes y occupent pourront faire l’objet d’une attention particulière. L’enjeu sera aussi de saisir les mécanismes concrets qui interviennent ensuite dans l’affectation au sein des rédactions (secrétaire d’édition/reporter, spécialités thématiques, rédaction centrale/départementale/bureau isolé...) et dans les logiques de promotion et d’accès aux responsabilités.
Par ailleurs, il s’agit de s’interroger sur les effets de cette féminisation sur la production de la presse écrite, en questionnant les mécanismes de sexuation et la notion même de genre. Ce questionnement sociologique suppose probablement de renoncer à l’interrogation sur l’existence d’une « écriture féminine » ou d’une « spécificité » des femmes, pour déplacer le regard vers les mécanismes d’attribution sexuée des sujets et des spécialités (en les distinguant selon les secteurs de la presse, généraliste, magazine et féminine par exemple) et vers les rapports au genre engagés par les hommes comme par les femmes dans leur activité rédactionnelle. Quelle est la part de l’auto-affectation des femmes à des thématiques préconstruites comme féminines, et la part des assignations hiérarchiques ? Les lignes de partage des genres sont-elles figées ou varient-elles dans le temps et dans l’espace ? Les usages des thématiques féminines sont-ils uniformément conformes aux modèles dominants ou peuvent-ils laisser place à certaines forme de déplacement ou de subversion des codes sexués ? Dans quelle mesure l’anticipation de représentations sexuées du lectorat entre-t-elle en ligne de compte, ainsi que les attentes supposées des annonceurs ?
Les communications présentées lors de ce colloque international tenteront, à partir d’enquêtes de terrain dans la presse écrite et/ou d’analyses de contenu, de mettre au jour la manière dont ces logiques de genres influent sur le travail journalistique au niveau éditorial et/ou organisationnel, en s’attachant à explorer les axes suivants :
La répartition hommes-femmes dans les différents secteurs de la presse écrite, les mécanismes de distribution genrés et leur évolution, en lien avec les transformations morphologiques du journalisme ;
Les enjeux sexués de la gestion des ressources humaines, de l’accès aux responsabilités et des rapports de pouvoir au sein des entreprises de presse, en relation avec les évolutions de la réglementation, les transformations structurelles de la presse et la configuration des marchés lectoral et publicitaire des différents secteurs ;
La question du genre des rédacteurs et de l’attribution des spécialités journalistiques, les mécanismes de construction de l’expertise, en liaison avec la construction sociale des qualités dites féminines ou masculines.
Les propositions, d’une page maximum, accompagnées d’un court CV, sont à adresser aux organisatrices : Béatrice Damian-Gaillard (damian@univ-rennes1.fr), Cégolène Frisque (cegolene.frisque@univ-nantes.fr) et Eugénie Saitta (eugeniesaitta@yahoo.fr), au plus tard le 15 septembre 2007.
Un comité de lecture procèdera à la sélection courant octobre 2007. Les résumés des communications devront être remis en février 2008 et les textes définitifs en mars 2008.
Les communications présentées lors de la journée d’études pourront faire l’objet d’une publication.
Avant le 10 août
"Labouring Feminism and Feminist Working-Class History in Europe and Beyond"
International Conference 28-31 August 2008 in Stockholm
Planning committee :
* Dr. Silke Neunsinger ( Labour Movement Archives and Library, Stockholm)
* Dr. Yvonne Svanström ( Department of Economic History, University of Stockholm)
* Dr. Anna Thoursie (Agora, Stockholm)
* Prof. Ulla Wikander ( Department of Economic History, University of Stockholm)
* Prof. Ebba Witt Brattström ( Comparative Literature, University College of Södertörn)
Call for papers :
In September 2005 the first ’Labouring feminism conference’ was held at the Munk Centre, University of Toronto.
We have the great pleasure to invite everyone to participate in continuing this initiative to focus on labour and gender from a historical perspective in Stockholm in August 2008.
The aim of the conference is to bring together a wide variety of feminist scholars working on various aspects of labour history, broadly defined, to share their research, to carry on a dialogue across generational, theoretical, national and disciplinary boundaries and to continue the debate on how to re-conceptualize working-class history in more inclusive ways.
Five themes
The conference is structured around five overlapping and inter-related themes :
* Gendering working-class history
* Labour feminism and female activism
* Women and work - paid and unpaid
* Bodies - trade and consumption - local, regional and international perspectives
* Cultural and ideological representations of gender related to the above topics
We prefer complete panels and sessions. We may take the liberty of rearranging proposed sessions in order to achieve an international mix. A panel should contain between two and four papers, a commentator and a chair.
As a general rule no one may appear more than once on the programme. Individual papers will be considered and we will try to arrange sessions and panels.
Submit a proposal
Please submit a copy of your proposal post marked by June 15, 2007 August 10, 2007 (extended deadline) to the address listed below. You will be informed if your paper has been accepted at the latest by October 1.
Your proposal should list a title and full contact information (address, phone and e-mail) for panel organizers and participants. It must also include a title, a half-page abstract for each paper or presentation ; a half-page with the most relevant publications and affiliation for each participant (including chair and commentator)
Send proposals to : labouring.feminism(at)arbark.se
Infos : http://www.arbark.se/labfem2/
====
PUBLICATIONS :
Delphine Naudier, Brigitte Rollet, Genre et légitimité culturelle. Quelle reconnaissance pour les femmes ?, L’Harmattan, Bibliothèque du féminisme, 172 pages, 15 euros
La "création" est une affaire d’hommes ; les femmes sont lectrices, spectatrices, animatrices, mais non point créatrices. Les conditions historiques seules n’expliquent pas les obstacles rencontrés par les femmes, leur absence dans certains arts ou le manque de postérité de leurs oeuvres. Voici un éclairage sur ces questions de légitimité pour les femmes écrivains et les femmes artistes, des pionnières des Beaux-Arts au cinéma de l’après-guerre.
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=23860
Roland Pfefferkorn, Inégalités et rapports sociaux. Rapports de classes, rapports de sexes, La Dispute, coll. "Le genre du monde", 2007, 412 p., 25 euros
L’émergence de la problématique du genre à partir de la fin des années 1970 a coïncidé avec le recul de la problématique des classes. Ce basculement est une manifestation de la tendance récurrente de la recherche, mais aussi des médias et des discours politiques, à expliquer le mouvement des sociétés à partir d’un seul type de rapports sociaux en écartant les autres.
Le livre de Roland Pfefferkorn, professeur de sociologie à l’université Marc-Bloch de Strasbourg et membre du laboratoire Cultures et Sociétés en Europe du CNRS, vise à analyser l’ensemble des rapports qui se nouent entre les divers groupes sociaux, et en premier lieu entre classes et entre sexes. Car les hommes et les femmes entrent en relation de plus d’une manière. Leurs groupes d’appartenance sont multiples : classes, sexes, générations, "races"...
Pour la première fois, un même ouvrage dresse un bilan des principales approches sociologiques des rapports de classes et de sexes. Il débouche sur un ensemble original et fortement argumenté de propositions pour sortir des représentations unilatérales de la société et inscrire ces rapports dans l’espace et dans le temps.
"Des femmes et des hommes : un enjeu pour le social"
n° 65 de la revue Empan, 16 euros
La question du genre et des stéréotypes de genre dans le secteur social mérite d’être (re)posée dans notre société qui prône des valeurs sexuées égalitaires. Qui sont, que font et où sont les femmes et les hommes ? Qu’en est-il des rapports sociaux de sexe et de leur évolution induite par les mutations sociétales de ces trois dernières décennies ? Qu’en est-il de la répartition des femmes et des hommes, de leur place, de leur rôle, de leur champ de compétences au sein de notre société et, de façon plus singulière, dans le travail social… ? Assistons-nous à une répartition somme toute très stéréotypée du genre dans le travail social ou une évolution se dessine-t-elle vers moins de clivage qui orienterait notre société vers plus d’humanité ?
Coordonné par Chantal Zaouche, Mireille Gairaud, Alain Jouve
Sommaire :
. Des femmes et des hommes : un enjeu pour le social ?
Dossier coordonné par Chantal Zaouche-Gaudron, Mireille Gairaud et Alain Jouve
. Introduction
Chantal Zaouche-Gaudron, Mireille Gairaud et Alain Jouve
. Du trouble dans le genre ?
Du jeu à la norme : l’art du travestissement
Jérôme Carrié
. Cachez-moi ce genre que je ne saurais voir…
Brigitte Bouquet
. De la sphère privée à l’espace public : un mélange des genres
Gérard Neyrand
. Sous la neutralité, le déni : note sur la question du genre dans l’action sociale
Denise Ventelou
. Le genre à l’épreuve du social
Que sont les hommes devenus ?
Odile Barral
. L’intervention auprès des hommes… aussi…
Daniel Welzer-Lang
. L’absent
Alain Jouve
. Féminin et masculin, une équité pour demain !
Bruno Ranchin
. Le rôle des hommes à la maison, auprès de leurs femmes et de leurs bébés
Patrick Ben Soussan
. Genre et loisirs des jeunes
Yves Raibaud
. À la croisée des genres et du social
Femmes et hommes dans le secteur social
Muriel Rousseil
. Une drôle d’assistante sociale, qu’il nous fait, là !
Vianney Raisson
. Le choix d’enseigner : l’affirmation de valeurs sociales
Sophie Devineau
. Des stéréotypes de genre omniprésents dans l’éducation des enfants
Évelyne Daréoux
. Femme en pédagogie institutionnelle et la Loi du père
Jacqueline Viguier
. Une femme lieutenant pénitentiaire en milieu carcéral
Élise Raphiou
http://www.edition-eres.com/resultat.php?Id=1933
"Erotisme et transgressions dans les productions culturelles contemporaines"
n° 87 de la revue Connexions, 26 euros
Après avoir interrogé les problèmes de définition et de délimitation, notamment entre érotisme et pornographie, ce numéro abordera les principaux domaines d’expression (littérature, arts plastiques, cinéma, mode, danse, ou encore discours et conduites au quotidien) qui seront analysés par un collectif d’auteurs. Il s’agira de repérer certains processus majeurs, des évolutions, des transversalités, et aussi quelques énigmes dont il faudrait dégager le sens psychosocial.
Sommaire :
. Éditorial
Jean Maisonneuve, Claude Tapia
. Quelques soucis de définition
Jean Maisonneuve
. L’érotisme en question.
Regard sur quelques aspects de la littérature féminine contemporaine
Anne Juranville
. L’érotisme au cinéma
Claude Tapia
. Aux frontières de la morale
Nathalie Heinich
. Persistance d’un processus et d’une problématique (Éros et/ou Thanatos ?)
Jean Maisonneuve
. La pornographie est-elle soluble dans le discours féministe
grâce à la théorie des actes de langage ?
Claude Chabrol
. Érotisme et chorégraphie.
Entretien avec Anne Vincent-Buffault
Joëlle Bouvier
* Perspectives historiques
. Érotisme et pornographie au XVIIIe siècle :
les dispositifs imaginaires du regard
Anne Vincent-Buffault
. Imaginaires érotiques de l’hygiène féminine intime.
Approche anthropologique
Denise Jodelet
. L’éro-formation en deux temps, trois mouvements
Gaston Pineau
http://www.edition-eres.com/resultat.php?Id=1928
Monique Wittig, La Pensée straight, Editions Amsterdam, 13 euros, 128 p.
En 1978, Monique Wittig clôt sa conférence sur « La Pensée Straight » par ces mots : « Les lesbiennes ne sont pas des femmes ». L’onde de choc provoquée par cette énoncé n’en finit pas de se faire ressentir, aujourd’hui encore, dans la théorie féministe et au-delà. En analysant l’aspect fondateur de la « naturalité » supposée de l’hétérosexualité au sein de nos structures de pensées, que ce soit par exemple dans l’anthropologie structurale ou la psychanalyse, Monique Wittig met au jour le fait que l’hétérosexualité n’est ni naturelle, ni un donné : l’hétérosexualité est un régime politique. Il importe donc, pour instaurer la lutte des « classes », de dépasser les catégories « hommes » / « femmes », catégories normatives et aliénantes. Dans ces conditions, le fait d’être lesbienne, c’est-à-dire hors-la-loi de la structure hétérosexuelle, aussi bien sociale que conceptuelle, est comme une brèche, une fissure permettant enfin de penser ce qui est « toujours déjà là ».
Monique Wittig (1935-2003) est l’auteur de romans (comme L’Opoponax, prix Médicis), de pièces de théâtre et d’essais. Elle fut l’une des fondatrices du Mouvement de Libération des Femmes, et de celles qui, le 26 août 1970, déposèrent à l’Arc de triomphe une gerbe à la femme du soldat inconnu. Au cœur du conflit qui mena à la dissolution de l’association Questions Féministes en 1981, sa pensée reste centrale dans les débats qui traversent les théories féministes et la pensée queer, notamment à travers la pensée de Judith Butler. Elle a été professeur, entre autre, dans le département des Women’s Studies à l’université d’Arizona, à Tucson.
http://www.editionsamsterdam.fr/Site/accueil.htm#14
Marianne Ruel, Les Chrétiens et la danse dans la France moderne, XVIe-XVIIIe siècles, Paris, H. Champion, 2006, 464 p., 77 euros
La controverse sur le voile a récemment montré la complexité des liens entre corps, religion et identité collective. Ainsi, l’objet d’une histoire du corps et de ses représentations est-il avant tout la manière dont les identités collectives investissent le corps et ses usages. À l’époque moderne, la question des danses, tout comme celle du voile aujourd’hui, a fortement divisé les esprits et les consciences : peut-on, ou non, se rendre au bal sans pécher ? La danse est-elle chaos indescriptible ou harmonie céleste ? Lieu de toutes les débauches et violences, ou parfait professeur de grâce et de civilité ? Cet ouvrage s’attache à comprendre ce qui fit couler autant d’encre, en évitant de réduire la question à une simple opposition entre noceurs et tristes sires. Les deux controverses, l’ancienne et la moderne, rappellent donc que tout usage du corps, qu’il soit ressenti comme libre exercice ou discipline contraignante, trahit la manière dont chacun se pense et cherche à se construire, entre corps de l’individu et corps social.
http://www.honorechampion.com/
Mark Jordan, L’invention de la sodomie dans la théologie médiévale, traduction de Guy Le Gaufey, Editions Edel, 222 pages, 28 Euros
Pendant des siècles, rien ne laissait penser que les Sodomites se livraient exclusivement à la sodomie : ils étaient « arrogants », manquaient aux « devoirs de l’hospitalité », vivaient dans la luxuria et la terrible vengeance divine s’était abattue sur eux.
Ce n’est qu’au xie siècle que se trouve monté en épingle le martyre de saint Pelage, jeune éphèbe captif décapité pour s’être refusé aux pressantes sollicitations d’Abd al-Rahmân III. La Chrétienté, dans sa lutte contre le maure, utilise l’événement pour donner forme narrative à un acte, un péché qui ne s’appelle pas encore « sodomie ». La première mention du terme apparaît en effet dans le Livre de Gomorrhe (sic), écrit aux alentours de 1050 par Pierre Damien. Cette invention lexicale désigne alors une kyrielle de péchés innommables qui tous, gaspillant la semence mâle, vont « contre nature ».
Lecteur de Pierre Damien, Alain de Lille, Albert le Grand, Thomas d’Aquin, Mark Jordan retrace ici l’histoire de ce concept, et surtout celle des incohérences et inconsistances que la doctrine morale chrétienne a tramées autour de ce terme satanique : seul péché de chair à être aussi péché contre l’Esprit, il ne peut être rédimé.
Se pourrait-il qu’un pli ait alors été pris dont ne se serait guère départie notre moderne sexualité ? Que sous couvert d’un sens tenu de nos jours pour techniquement précis continue de courir une somme millénaire de préjugés ?
http://www.epel-edition.com/index.php?action=publications&action2=fiche&id=179
Peggy Antrobus, Le mouvement mondial des femmes, Editions Ch. L. Mayer, 19 euros
Qu’ont en commun des intellectuelles féministes radicales, des groupes de soutien aux femmes victimes de la guerre, des associations de mères ou d’ouvrières ? Peu de choses, à première vue. Or, depuis quelques décennies, des femmes de partout travaillent à tisser des liens, organiser des échanges et donner à leurs luttes une structure cohérente. Alors que plusieurs ignorent même son existence, le mouvement des femmes peut aujourd’hui compter sur une expérience, un pouvoir et des réseaux extraordinaires.
Ce livre, fruit de décennies de rencontres, de négociations, d’écoute et de réflexion, retrace les origines du mouvement mondial des femmes, l’étudie dans son extrême diversité et invite toutes les citoyennes engagées à dialoguer les unes avec les autres. C’est le message d’une pionnière aux nouvelles générations de militantes. Peggy Antrobus redonne au mouvement mondial des femmes la place qui lui revient dans la mouvance altermondialiste et resitue l’action des femmes dans le monde et dans l’histoire.
“Le mouvement des femmes“ se trouve aujourd’hui à un carrefour entre la protection de gains acquis de haute lutte et la submersion par la vague de la globalisation. À mon avis, la politique et l’action féministes détiennent la clé pour résoudre la crise actuelle qui menace la sécurité des êtres humains partout dans le monde. »
Peggy Antrobus est née en Jamaïque. Des études en économie l’ont menée à s’impliquer dans le domaine du développement socioéconomique. Son travail avec des ONG et la découverte du féminisme transformèrent à jamais sa compréhension de l’économie et de la politique. Elle s’impliqua notamment à l’ONU, au Women and Development Unit (WAND), et dans le réseau Development Alternatives with Women for a New Era (DAWN).
http://www.alliance-editeurs.org/fr/projetseditoriaux/popup.php?id_paru=603&cat=parution
"Microfinance et Genre : un recueil"
ADA Dialog n° 37, mai 2007
La microfinance a-t-elle mené à une plus grande stabilité économique, à l’autonomisation des femmes et à l’égalité entre les genres ? La question reste posée. La présente collection d’articles illustre diverses opinions et expériences, fournit un aperçu des résultats de la microfinance à ce jour et examine ce qui reste à faire.
Sommaire
Le crédit des femmes et l’avenir des hommes
ELISABETH HOFMANN, UNIVERSITÉ DE BORDEAUX III et KAMALA MARIUS-GNANOU, CNRS
"Les faits, rien que les faits, M’dame" : histoires de genre tirées des sources inattendues
SUSY CHESTON, OPPORTUNITY INTERNATIONAL
Microfinance et empowerment des femmes : la révolution silencieuse aura-t-elle lieu ?
ISABELLE GUERIN, LPED /IFP et JANE PALIER, LPED/IFP
Atteindre les femmes et les autonomiser : défis pour la microfinance
LINDA MAYOUX, CHERCHEUSE et CONSULTANTE
La microfinance permet-elle l’autonomisation des femmes ? Groupes d’entraide en Inde
RANJULA BALI SWAIN, DEPARTEMENT D’ECONOMIE, UNIVERSITE D’UPPSALA
Evaluation de l’impact du genre sur la microfinance et les micro-entreprises : pourquoi et comment ?
SUSAN JOHNSON, ETUDES EN DEVELOPPEMENT, UNIVERSITE DE BATH
Allocation interne des ressources de ménage au Maroc et implications pour le développent des micro-entreprises
WOMEN’S WORLD BANKING et AL AMANA
Relations hommes/femmes et distribution des ressources au sein du ménage : principaux résultats en provenance de la République dominicaine
INEZ MURRAY, WOMEN’S WORLD BANKING
Microfinancement sexo-sensible ? Remarques critiques concernant la ’’tendance féminine’’ dans le secteur du microcrédit
MARIA DABRINGER, INSTITUT D’ANTHROPOLOGIE CULTURELLE ET SOCIALE, UNIVERSITE DE VIENNE
Femmes et microcrédit en Europe de l’Ouest
TAMARA UNDERWOOD, RESEAU EUROPEEN DE LA MICROFINANCE
Quelques ressources sur le genre et la microfinance
Les textes sont réunies dans un fichier pdf :
http://www.microfinance.lu/comas/media/dialogue_37_fr.pdf
Geneviève Pruvost, Profession : policier. Sexe : féminin, Editions de la maison des sciences de l’homme / Ministère de la Culture et de la Communication, coll. "Ethnologie de la France", 2007, 307 p., 20 euros
L’accès des femmes aux pleins pouvoirs de police est récent... Depuis une trentaine d’années, les policiers de sexe féminin suivent la même formation, sont dotées des mêmes habilitations judiciaires et du même armement que les hommes. S’agit-il d’un changement profond dans la conception de l’ordre public ? Ont-elles accès aux mêmes services et aux mêmes missions ? Comment s’intègrent-elles à la sociabilité virile des commissariats ? Telles sont quelques unes des questions auxquelles Geneviève Pruvost répond dans cet ouvrage pionnier qui constitue la première recherche française d’ampleur sur la féminisation de la police. L’étude fouillée -qualitative et quantitative- permet de suivre et de comprendre les trajectoires des « femmes policiers », de la fabrique familiale de la vocation à la gestion de la carrière, de la scolarité aux coulisses du métier, du travail sur la voie publique aux arrangements avec le conjoint, de l’accomplissement des tâches nobles au « sale boulot ». Elle montre comment, en adoptant les codes virils en vigueur, ces femmes tentent d’échapper aux stéréotypes de fragilité et d’indisponibilité, qui leur sont encore trop souvent accolés.
Ce livre met ainsi l’accent sur les arrangements, les processus d’« asexuation » et les possibles neutralisations d’un espace fortement sexualisé, tout en pointant les discriminations et les contraintes fortes qui entravent la progression des femmes dans la profession. Geneviève Pruvost cerne, au plus près et avec une grande subtilité, la diversité des interactions entre hommes et femmes dans la police nationale. A l’originalité d’une démarche attentive à la mobilité de genre, s’ajoute celle d’une approche compréhensive des principes fondateurs de l’institution policière.
Geneviève Pruvost est chargée de recherche au CNRS (Cesdip). Ce livre est issu de sa thèse sur L’accès des femmes à la violence légale. La féminisation de la police (1935-2005), soutenue à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales en 2005 (où elle a obtenu le premier prix).
http://cems.ehess.fr/document.php?id=1145
RING
(Réseau Interuniversitaire et
interdisciplinaire National sur le Genre)
Bâtiment D - Salle 226
Université Paris 8
2 rue de la Liberté
93526 Saint-Denis - Cedex 02
tél. 01 49 40 73 49
mél ring@iresco.fr
http://www.univ-paris8.fr/RING