Marion Manier a soutenu sa thèse "Le traitement social de la question des « femmes de l’immigration » dans le champ de l’action sociale. Les enjeux d’une catégorisation intersectionnelle – ethnique, de genre et de classe – et de ses effets sociaux"
le 28 septembre à l’Université de Nice Sophia-Antipolis Faculté des Lettres, Sciences Humaines et Sociales Ecole Doctorale « Lettres, Sciences Humaines et Sociales »
Sous la direction de M. Jean-Pierre ZIROTTI, Professeur à l’Université de Nice-Sophia Antipolis
Jury
M. Manuel BOUCHER, Directeur scientifique du Laboratoire d’étude et de recherche sociales (LERS) de l’Institut du développement social (IDS-IRTS) de Haute-Normandie, HDR
M. Eric FASSIN, Professeur agrégé à l’Ecole Normale Supérieure, Paris
M. Gilles FRIGOLI, Maître de conférence à l’Université Nice-Sophia Antipolis
M. Christian POIRET, Maître de conférence, HDR à l’Université Paris 7- Denis Diderot
Mme Jocelyne STREIFF-FENART, Directrice de recherche CNRS
M. Jean-Pierre ZIROTTI, Professeur à l’Université de Nice-Sophia Antipolis
Résumé :
Cette thèse explore le traitement social contemporain de la question des « femmes de l’immigration » dans le champ de l’action sociale, en saisissant les rapports sociaux dans leurs diversités et leurs articulations. Après une analyse préalable de la construction de la question des « femmes de l’immigration » comme priorité de l’action publique, cette recherche s’attache à rendre compte des modalités concrètes de prise en charge de publics de femmes migrantes dans l’action sociale et associative. Elle s’appuie sur les résultats d’une enquête qualitative, ethnographique et comparative menée au sein de différents dispositifs d’intervention sociale de la ville de Nice. D’une part, sont analysées les modalités selon lesquelles émergent, s’élaborent, se combinent les catégories de la différence ethnique, de genre et de statut social en usage dans la « problématisation » de cette question dans l’action publique, sociale et associative. D’autre part, sont décrits les effets sociaux de ce traitement social sur les dynamiques internes de l’intervention sociale et sur les femmes qui font l’objet de ces catégorisations, qu’elles soient usagères ou elles-mêmes intervenantes au sein des dispositifs d’action sociale et associative. De fait, les frontières qui se réalisent entre des « nous » et des « elles » produisent des effets, tant sur la place symbolique et matérielle que ces dernières occupent, que sur les « stratégies identitaires intersectionnelles » et les résistances qu’elles opposent.