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Appel à contributions

TIC et genre

Avant le 30 septembre - revue TIC & société


Date de mise en ligne : [16-07-2010]




numéro spécial de la revue TIC & société, vol. 4, n° 2

Présentation :

A l’heure où les technologies de l’information et de la communication (TIC) prennent une place grandissante dans la vie quotidienne et professionnelle, des inégalités liées au genre viennent s’inscrire dans l’usage, l’appropriation et la maîtrise de ces outils stratégiques. La situation est complexe.

Loin de souffrir d’un quelconque handicap technologique, les femmes et les jeunes filles, dans leur vie quotidienne ou scolaire, sont des utilisatrices aussi averties que leurs homologues masculins. Les écarts existants au début de la diffusion de ces outils s’amenuisent fortement avec la banalisation des TIC dans la vie quotidienne. La disparité numérique semble avoir d’autres facteurs explicatifs bien plus déterminants que le genre, comme le revenu ou le niveau de formation. Dans le monde professionnel, les femmes sont également des utilisatrices confirmées dans la plupart des activités où elles sont présentes. Le véritable problème semble se situer au niveau des métiers des TIC proprement dit. En effet, sauf exception, partout en Europe et en Amérique du Nord, la proportion de femmes occupées dans ces métiers est faible et par conséquent la proportion de femmes dans les cursus scolaires formant à ces métiers. Les femmes sont donc largement absentes des lieux où se conçoivent et se maîtrisent les enjeux des TIC (conception, gouvernance…). Manque d’intérêt ou éviction insidieuse, divers facteurs se conjuguent pour expliquer ces différences.

Plusieurs hypothèses sont habituellement avancées pour tenter d’expliquer les dissimilitudes de genre dans le rapport aux TIC. Elles sont spécifiques aux TIC et se distinguent, en partie, des hypothèses relatives à d’autres champs techniques. La perspective sociologique de la relation entre femmes et technologies s’intéresse aux processus de socialisation sans questionner la technologie en tant que telle. Elle développe des hypothèses autour de l’éducation et la formation, des conditions de travail et de l’ensemble du monde professionnel des TIC, considéré comme défavorable pour les femmes. Les cultural studies et gender studies, venues des pays anglo-saxons, ont amené d’autres courants de recherche et ouvert un questionnement sur la technologie elle-même. Un ensemble d’hypothèses associe la technologie à l’univers masculin (rationalité, compétition, domination…) et étudie la relation ambivalente des femmes aux TIC, le caractère hostile de la culture informatique pour les femmes, les aptitudes différentiées par rapport aux hiérarchies statiques et aux réseaux dynamiques. Des pratiques sexuées sont également mises en évidence dans les approches différentes de la programmation, l’orientation des jeux vers les garçons, les styles de communication, le contenu et le design des sites, les scripts sexués. L’ethnicité et la culture sont également envisagées dans la construction d’un rapport sexué à la technologie. Les approches constructivistes considèrent la relation entre genre et TIC comme une construction mutuelle. Cette perspective rejoint la sociologie des usages et y introduit la dimension du genre. Entre théorie et pratique, la perspective du cyberféminisme est également une nouvelle manière de penser la place et le pouvoir du genre dans un monde où les TIC sont devenues des réalités incontournables du quotidien.

Aucune de ces perspectives théoriques ne peut, à elle seule, expliquer les écarts qui existent entre les hommes et les femmes dans le rapport aux TIC. De plus, le caractère universel de ces hypothèses contraste avec des situations très différenciées d’un pays à l’autre. De nombreuses questions demeurent ouvertes. Pourquoi y a-t-il si peu de femmes dans la conception, le développement des TIC alors qu’elles sont plus nombreuses dans les technologies du vivant ? Alors que les jeunes filles utilisent Internet aussi régulièrement que les jeunes garçons, pourquoi s’engagent-elles si rarement dans les études qui mènent aux métiers des TIC ? L’informatique et les TIC ont-elles un genre ? La banalisation des TIC dans la vie quotidienne ne vient-elle pas corriger les écarts liés au genre ? L’interactivité croissante des TIC change-t-elle la donne ?

Ce numéro de tic&société propose de revisiter les hypothèses explicatives avancées dans l’analyse du rapport aux TIC, dans une perspective de genre. Nous encourageons les textes qui proposent des approches comparatives.

Les contributeurs et contributrices sont invités à soumettre leurs textes en français, voire en anglais ou en espagnol (mais dans ce cas accompagnés d’un résumé de 3000 caractères en français, en anglais et en espagnol). Les textes doivent faire environ 40000 caractères espaces compris. Les auteurs sont invités à respecter les consignes concernant la mise en forme du manuscrit (consignes disponibles sur le site de la revue, voir la rubrique « Consignes aux auteurs »). Les manuscrits feront l’objet de deux évaluations selon la procédure de lecture à l’aveugle. Les contributions en anglais et espagnol seront évaluées puis traduites en français dans la mesure du possible.

Les textes doivent être envoyés à l’adresse suivante, à l’attention de Patricia Vendramin, coordinatrice du numéro « TIC et genre » : pvendramin@ftu-namur.org

http://ticetsociete.revues.org/

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