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Violences envers les femmes : de l’usage de l’interdisciplinarité

Avant le 1er septembre, Lausanne


Date de mise en ligne : [02-09-2014]



Mots-clés : violence


Session thématique 38 du CoSPoF 2015 6ème Congrès des associations francophones de Science Politique

Lausanne 5-7 février 2015.

Coordinatrices :

Pauline Delage, EHESS, ppauline.delage@gmail.com Marylène Lieber, UNIGE, marylene.lieber@unige.ch Stéphanie Pache, UNIL, EHESS, stephanie.pache@gmail.com Marta Roca I Escoda, UNIL, marta.rocaescoda@unil.ch

Argumentaire :

La reconnaissance publique acquise par le problème des violences envers les femmes résulte notamment des mobilisations féministes qui, depuis la fin des années 1970, ont fait de l’accueil et du soutien des victimes une part significative de leurs actions. En revendiquant le développement de politiques publiques, les militantes ont contribué à alerter les pouvoirs étatiques dans différents pays du monde et, plus largement, le public. Les violences conjugales et sexuelles sont par exemple prises en charge par des professionnel·le·s certifié·e·s dans des organisations financées par la puissance publique, et elles sont l’objet d’enquêtes statistiques subventionnées, parfois commandées, par l’État. Principalement entendues comme une question juridique et sociale, les violences envers les femmes sont également envisagées comme un problème de santé majeur, cause d’une mortalité et d’une morbidité importantes chez les femmes.
L’étude du phénomène des violences et de la construction du problème public nécessite un croisement des disciplines et des méthodes : les approches quantitatives et qualitatives peuvent être convoquées, tout comme la sociologie politique et de l’action publique, l’histoire des mouvements féministes, la sociologie de la santé publique, le droit, les études sur le genre, etc. Enjeu de nombreux débats scientifiques et politique, cette thématique de recherche fait s’articuler, se rencontrer, voire se heurter, différentes approches des sciences sociales ainsi que de la santé publique, de l’épidémiologie et de la psychologie. Quels problèmes méthodologiques l’interdisciplinarité peut-elle susciter ? Comment organiser des dialogues interdisciplinaires autour d’une question politique qui est à la fois relativement légitime dans le monde social et controversée ? La difficulté que posent ces questions méthodologiques et épistémologiques se double des ancrages nationaux dans lesquels la recherche est produite pour décrire et comprendre un phénomène étudié internationalement. Le problème des violences faites aux femmes permet d’illustrer les formes d’imbrication d’une approche thématique et interdisciplinaire et d’interroger les écueils et les obstacles qu’elles engendrent.
Dans ce panel, nous aimerions donc encourager les échanges interdisciplinaires au travers de contributions sur les violences envers les femmes et les politiques sur ce sujet. En outre, il s’agira d’accueillir une discussion réflexive sur cet aspect de l’étude politique des violences envers les femmes. L’apport de l’interdisciplinarité n’est pas propre à cet objet, mais il semble néanmoins que cette dimension prend un caractère nécessaire particulier s’agissant de l’analyse des violences dans la mesure où cette question reste polémique.
Le panel éclairera des questions méthodologiques et disciplinaires pour soulever les enjeux politiques qui peuvent se révéler dans ces décisions sur l’épistémologie et la méthode que l’on réduit parfois à une question scientifique. Les communications proposant de discuter les choix méthodologiques et disciplinaires faits par les chercheuses·eurs seront donc bienvenues.

Les propositions peuvent ainsi s’articuler selon les axes suivants :
− Quels échanges interdisciplinaires ? : Ce premier axe porte strictement sur la multiplicité des approches possibles pour comprendre le phénomène des violences envers les femmes et de la construction du problème public. Il s’agira alors d’interroger les conditions de possibilité des échanges interdisciplinaires, voire les limites méthodologiques et épistémologiques qu’ils posent. La définition même des violences, par exemple, constitue déjà un enjeu dans la construction de ce dialogue.
− Développement et évolution des recherches : Ce deuxième axe traite de l’évolution des recherches sur les violences dans différents contextes nationaux, afin de mettre en lumière le cadre institutionnel, politique et académique contribuant au développement des travaux scientifiques et favorisant les échanges interdisciplinaires autour de la question des violences. Cet axe doit ainsi permettre de comprendre quels sont les usages des recherches dans les politiques publiques. Peut-on conjuguer les impératifs scientifiques du développement des connaissances et ceux des pouvoirs publics visant à l’amélioration des pratiques des acteurs ? Dans quelles conditions ?
− Les terrains de la recherche : Enfin, un dernier axe veut se pencher plus particulièrement sur l’articulation des pratiques militantes féministes et des recherches universitaires dans la compréhension des violences faites aux femmes. Il est aussi possible de traiter plus largement la question des terrains de recherche, pour tenter de rendre compte des différentes arènes dans lesquelles la question des violences envers les femmes est soulevés, dans quels termes, et selon quel agenda (par exemple, associations féministes, parlements, systèmes de soins, etc.).

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