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Appel à contributions

Femmes, corps et contraintes sociales

Avant le 10 juin - Le Mans


Date de mise en ligne : [04-06-2012]



Mots-clés : corps


Colloque

Jeudi 28 et vendredi 29 mars 2013 Le Mans – Université du Maine

Présentation :

Ce colloque propose d’explorer les différentes formes de contraintes dont les femmes sont/font l’objet, notamment à travers/dans leur corps. Le corps féminin – conçu comme corps-objet, corps-naturalisé, corps-sexué, corps-violenté, corps-résistant, corps-exposé... – est le fil conducteur de cette manifestation. Celle-ci invite précisément à rendre compte des situations de « sur-contrainte » – au sens de surexposition des femmes à la contrainte sociale, en raison d’une assignation au genre plus marquée.

L’appel à communication s’inscrit dans la perspective des études sur le genre ou des travaux sur les rapports sociaux de sexe, le genre étant une catégorie d’analyse. A contrario de tout essentialisme rapportant la hiérarchie et les différences perçues entre les hommes et les femmes à un fait de nature, la perspective adoptée ici se veut constructiviste et relationnelle : le masculin et le féminin sont le produit d’un rapport social. Le genre est ainsi entendu comme le système produisant une bipartition hiérarchisée entre les hommes et les femmes. Cette hiérarchisation s’inscrit dans un rapport de pouvoir entre hommes et femmes, entre le masculin et le féminin. Ce rapport de pouvoir est imbriqué dans d’autres rapports de pouvoir : de classe, de race, etc.

Argumentaire :

L’appel s’adosse à la notion durkheimienne de contrainte sociale ; à la fois contrainte incorporée, devenue invisible et non ressentie comme telle à l’issue du processus de socialisation, et contrainte coercitive, sanctionnée par soi ou par Autrui, quand elle n’est pas (ou risque de ne pas être) respectée.
Partant de quoi le rendez-vous s’articule autour de trois axes :

. corps et sport
. corps et espace public
. corps et travail

Les propositions de communication envisageant ces questions sous l’angle de l’intersectionnalité seront particulièrement appréciées.

Les contributeurs potentiels noteront par ailleurs que ce colloque met en avant l’intérêt de recherches portant sur la période actuelle, contemporaine, mais que ce centrage sur le temps présent n’exclut aucunement des contributions historiques.

AXE 1 : CORPS ET SPORTS

Le genre construit des qualités corporelles dites féminines ou masculines. Dans la pratique sportive, ces qualités ont été mises en avant pour rendre compte de l’orientation vers telle ou telle pratique sportive. L’histoire et la sociologie du sport ont montré des évolutions significatives en la matière. Mais bien des questions demeurent en suspens. Que peut-on dire aujourd’hui des qualités corporelles attendues pour les femmes et pour les hommes ? De nos jours, la conformité, la transgression, la transformation des normes corporelles se donnent-elles à voir pour les femmes et les hommes de manière différente au sein des pratiques sportives ? Existe-t-il des types de pratiques plus innovants en la matière, d’autres plus « traditionnels » ? Comment le genre utilise le corps pour construire du féminin et du masculin dans des sports désignés, selon les cas, comme sport masculin, sport féminin, sport au masculin, sport au féminin ? La naturalisation du corps a longtemps été une évidence dans la pratique sportive : l’est- elle encore ?
De manière transversale, nous porterons notre réflexion sur le corps comme enjeu de la reproduction ou de la transformation des identités sportives sexuées et, plus profondément, des formes actuelles de la domination de genre dans les pratiques sportives.

AXE 2 - CORPS ET ESPACES PUBLICS

La quête de la maîtrise du corps – au même titre que son redressement – s’est traduite en Occident par la mise à distance des corps (corps malades, corps des pauvres, corps ludiques, etc.) dans l’espace public. Tous les corps n’ont effectivement pas le même droit de cité et, par conséquent, ne se présentent pas indifféremment dans l’espace public. La présence de certains est légitime/autorisée, d’autres le sont un peu moins, voire pas du tout. Les pratiques de « nettoyage » des rues par les autorités (personnes Sans domicile fixe, prostituées, demandeurs d’asile, Roms notamment) en témoignent. Dans certains cas, la visibilité est davantage synonyme de domination que de valorisation. Les exhibitions de la Vénus Hottentot et, plus largement, la mise en exposition de l’Autre (le « sauvage », la « femme à barbe »...) dans les foires de toutes sortes en sont des exemples.
Tout bien considéré, l’espace public paraît être l’espace où s’exercent des dominations, d’une autre façon que l’espace privé. Espace de libre circulation et espace public sont donc loin d’être neutre en termes de genre. Se pose alors la question de réfléchir à la façon dont se donnent à voir/se mettent en scène les corps féminins et masculins dans l’espace public ? A quelles performances sont-ils soumis, autorisés, invités ? A quelles conditions l’espace public peut-il produire du « trouble dans le genre » ?

AXE 3 – CORPS ET TRAVAIL

Depuis longtemps la littérature a décrit les effets, rarement réversibles, de l’usure au long cours et de la fatigue sédimentée, a montré comment le travail abîme les corps et, par ricochet, la psyché. Comme d’autres maladies professionnelles, l’augmentation ces dernières années des troubles musculo-squelettiques traduit la sollicitation des corps à l’heure de l’intensification du travail. Outre cette dernière, il y a aussi les rythmes décalés conduisant à la perte de sommeil avec des effets durables dans le temps. Les atteintes à la santé, qui découlent de cette surexposition des corps dans de nombreux métiers de l’industrie et des services sont souvent négligées par les travailleurs, notamment précaires, qui considèrent le maintien dans l’emploi comme une priorité absolue. L’insuffisance des revenus et l’intermittence conduisent à des restrictions et à renoncer à des arrêts-maladie et à des soins. Si l’ergonomie, la médecine du travail, les Comités hygiène Sécurité et des Conditions de travail (CHSCT) font leur possible pour améliorer les conditions de travail et atténuer la souffrance des corps, il semble que l’efficacité de leur action, très variable d’une entreprise à l’autre, dépende largement des contraintes productives et des objectifs imposés par le management.
Ces différents aspects devront être soumis à la réflexion en les interrogeant sous l’angle du genre et du corps. Ainsi, la pénibilité des emplois de service, davantage occupés par des femmes, se donne à voir/à entendre dans la fatigue des corps. Les soins, les services à la personne amènent également les femmes à être confrontées aux corps des autres. Plus largement, nous nous interrogerons sur l’existence de corps « prescrits » au travail et les modalités, les canaux (DRH, formation) de cette prescription.

Les propositions devront être envoyées, par email, au plus tard le 10 juin 2012 aux deux adresses suivantes :
angelina.etiemble@univ-lemans.fr
omar.zanna@univ-lemans.fr

Chaque présentation (3 000 signes maximum, espaces compris, format word) comprendra : un titre, une présentation de la problématique et du travail de terrain fait ou envisagé. Un court CV accompagnera la proposition de communication. Après sélection des propositions, les auteur-e-s seront invité-e-s à remettre un texte de 20 000 signes le 1er décembre novembre 2012 en vue de la publication des actes.

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