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GRAL

Sexualité(s) et études féministes : quels problèmes ?

1er avril - Paris Pouchet


Date de mise en ligne : [19-03-2014]



Mots-clés : sexualité | féminisme


Première séance du cycle de conférences organisé par le GRAL (Groupe de Recherche Audre Lorde) « Limites frontières »

1er avril, 14h-17h30

59 rue Pouchet / 75017 Paris

Responsables :

Isabelle Clair et Elsa Dorlin

Présentation du projet :

Reprenant le nom du séminaire animé par le groupe d’action/recherche féministe « Laverie » au début des années 1980, le cycle de rencontres publiques « Limites Frontières », animé par le Groupe de recherche Audre Lorde (commun aux équipes GTM et LabTop du laboratoire Cresppa), propose de s’interroger, de façon généalogique et critique, sur des objets émergents ou en cours de redéfinition des études féministes. Sous des formes diverses (table ronde, journée d’étude, colloque, conférence, etc.), chaque séance sera centrée, au cours de l’année 2014, sur un « objet-problème » - au sens d’un objet qui pose problème, qui pose question, de par sa constitution (y compris bien sûr dans la relation l’unissant au sujet de connaissance qui le constitue ou l’énonce de fait), son élaboration (singulière/plurielle, locale/trans- nationale, conflictuelle/consensuelle) ou encore sa reformulation (son historicité, sa traduction linguistique et politique) ou, au contraire, de par sa disparition (ou son impossible apparition), son recouvrement, son illégitimité.
Depuis les années 1970, marquées par la construction de concepts critiquant la figure du « témoin modeste » de la recherche (androcentrisme, mais aussi eurocentrisme, blanchité, valorisation de la neutralité et de l’utilité de la « science »...), les principaux enjeux des conceptualisations féministes se sont en partie modifiés. Les savoirs sur le genre se sont accumulés et ont progressivement investi les disciplines et les objets de recherche, remettant en cause, bien que toujours à la marge, les approches « classiques ». Plus spécifiquement, les pensées, recherches et études féministes se sont progressivement institutionnalisées au sein des études de genre : de conditions de possibilité même des études de genre, elles sont devenues une sous- discipline. De ce fait, des pans entiers de leurs perspectives théoriques se sont dépolitisés quand d’autres se sont au contraire (re)politisés, à la faveur de mouvements sociaux en transformation et de renouvelle- ments générationnels.
Au cours des quarante dernières années, de nouveaux débats sont apparus ou ont été reformulés, et certaines articulations auparavant difficilement pensables peuvent aujourd’hui être thématisées et sont susceptibles d’ouvrir de nouvelles perspectives de recherche : concer- nant les catégorisations capables de rendre compte de l’articulation des dominations (produites non seulement par des rapports hétérogènes de sexe et de classe, mais aussi de race, de couleur, de sexualité, de religion, d’âge, etc.), les liens entre sexe, genre et sexualité, la construction de dialogues entre différents courants, en France et ailleurs, tels que le black feminism ou les théories queer, trans et crip. Ces courants théoriques renouvellent la critique des identités et identifications binaires (hommes/femmes, hé- térosexuel.le.s/homosexuel.le.s...) ainsi que des systèmes catégoriels dichotomiques qui masquent la complexité de l’intrication entre les rapports de domination.
Le cycle « Limites Frontières » sera l’occasion de débats sur ces évolutions et propositions théoriques, qui prendront en compte l’histoire des débats antérieurs, les rapports de force entre disciplines dans leurs formulations passées et présentes, et la pluralité des formes/sources de savoirs.

Présentation de la séance :

La prise en compte des sexualités, des dissidences sexuelles et de l’hétéronormativité dans les conceptualisations féministes du genre est relativement récente en France. Nombreuses sont les chercheuses qui voient un risque dans ce qu’elles présentent souvent comme une « nouveauté » : un risque de dépolitiser les études féministes, un risque d’offrir aux hommes un cheval de Troie pour s’imposer dans un domaine de recherche qui s’était construit contre leur monopole académique, un risque de remise en cause du primat du féminisme matérialiste « à la française », etc. Cette première séance du cycle de rencontres « Limites Frontières » souhaite mettre en discussion l’idée selon laquelle la sexualité serait un objet nouveau et un objet sur lequel le soupçon s’abattrait toujours, voire devrait toujours s’abattre. Revenir sur les années passées à des fins de reconstitution généalogique des débats et non débats sur le sujet, confronter les disciplines, prendre en compte le renouvellement des mouvements sociaux, faire un pas de côté en dehors des frontières françaises seront des stratégies privilégiées pour comprendre le « problème » (au double sens de difficulté et de perspective de recherche) que « la(les) sexualité(s) » pose(nt) aux pensées féministes et aux études de genre aujourd’hui.

Table-ronde :

> Maxime Cervulle, maître de conférences, sciences de l’information et de la communication (Paris 8, CEMTI) « Le féminisme au prisme du matérialisme culturel : sexualités et dissidences sexuelles »
> Natacha Chetcuti, post-doc, Cresppa-GTM, « Histoire française des études sur le lesbianisme : du schisme à l’illégitimité »
> Isabelle Clair, chargée de recherche au CNRS, Cresppa-GTM, Groupe de Recherche Audre Lorde « Au cœur d’un (non)débat : le poids des disciplines en France et les réactivations du conflit principal »

Contacts :

isabelle.clair@cresppa.cnrs.fr et elsa.dorlin@paris8-univ.fr

http://www.gral-recherches.fr/

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