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Le genre de l’engagement dans les années 1968

5-6 juin - Rouen


Date de mise en ligne : [06-05-2014]



Mots-clés : politique | histoire


Colloque international

5 et 6 juin

Université de Rouen

Organisation :

Ludivine Bantigny, Fanny Bugnon et Fanny Gallot

Argumentaire :

Depuis près de quarante ans, les travaux de sciences sociales analysant les sociétés contemporaines à la lumière du genre se sont développés et multipliés, offrant ainsi un éclairage particulièrement riche et stimulant pour la compréhension du social et du politique. Pour penser « l’arrangement des sexes » (E. Goffman), la dimension sexuée de l’organisation sociale et les tensions en découlant, le genre a en effet démontré sa pertinence critique comme catégorie d’analyse pour signifier les rapports de pouvoir entre les sexes. Forgé par des échanges disciplinaires et géographiques, le genre s’est notamment développé en France par l’intermédiaire de l’histoire des femmes. Loin de se réduire à l’étude d’un groupe, le genre a d’abord constitué un outil pour ceux – et surtout – celles qui entendaient analyser le social du point de vue des catégories de sexe historiquement construites sur le modèle de la division et de la hiérarchie, des femmes en particulier. En cela, l’histoire des femmes a contribué à un profond renouvellement historiographique, tandis que paraissent des travaux dans de nombreuses disciplines, soucieux de ne pas considérer le genre comme un cache-sexe dont on userait de manière descriptive pour désigner les femmes. La sociologie et la science politique ont ainsi produit des réflexions importantes analysant les effets du genre sur la construction du social et du social sur la (re)production des inégalités entre femmes et hommes. Au coeur de celles-ci, l’exclusion et l’inclusion du politique – dans sa définition large – apparaissent comme des zones de tension majeures, ce qu’illustrent les études sur le militantisme, les mobilisations et actions collectives.
Ce colloque souhaite s’appuyer sur ces travaux mais en ancrant la réflexion dans une perspective historique. L’ambition est de saisir l’influence du genre dans les multiples formes d’engagement et de conflictualité politique, du point de vue des organisations politiques ou syndicales, des mouvements associatifs ou des collectifs militants, mais aussi des trajectoires biographiques de l’engagement. Il s’agit de déterminer dans quelle mesure le genre bouscule et reconfigure les formes de l’engagement et du militantisme. Le cadre chronologique retenu, les « années 1968 » – dont il s’agit d’interroger la pertinence –, entend interroger les mobilisations politiques selon l’évolution des inégalités de genre et tout en mesurant les effets des féminismes de la première et deuxième vague sur le militantisme. Dans cette perspective, comment le genre s’articule-t-il avec les autres rapports sociaux (la classe, la race, l’âge, la sexualité) ? Quelle influence exerce-t-il sur les savoir-faire militants, les thèmes et les formes que revêtent les engagements ? Le genre intervient-il dans d’éventuelles concurrences entre objets et formes de mobilisations ?

Programme :

Jeudi 5 juin

9H15 : Accueil
 9H45-10H : Introduction : Ludivine Bantigny (Université de Rouen/ Centre d’histoire de Sciences Po), Fanny Bugnon (Centre Emile Durkheim IEP de Bordeaux), Fanny Gallot (LHEST-IDHE)
10H-12H45 :

Institutions et contestations (présidence : Michelle Zancarini-Fournel, Université Lyon-I)

> Caroline Rolland-Diamond (Université Paris-X-Nanterre), « "One Man, One Vote" : la délicate place des femmes noires américaines dans la lutte pour l’égalité et la justice au cours des longues années 1960 »
> Pauline Delage (EHESS), « Briser le silence / speaking out : la double voix contre les violences faites aux femmes en France et aux Etats-Unis »
> Ludivine Bantigny (Université de Rouen), « Le genre de l’événement : féminin/masculin en Mai-Juin 1968 »
> Andrea Cavazzini (Université de Liège), « La contradiction introuvable. Remarques sur le féminisme et le conflit de genre dans la Séquence rouge italienne »
> Felix Krawatzek (Oxford University), « De la contestation du régime du genre à l’écroulement du système politique ? Les engagements politiques des jeunes pendant la pérestroïka »
12H-12H30 Discussion

14H-16H30

Militantisme, organisations, émancipation (présidence : Xavier Vigna, Université de Dijon)

> Manus McGrogan (Université de Portsmouth), « Chasser le flic viril de sa tête : mouvements de libération contre mao-spontex dans l’après-Mai »
> Fanny Gallot (LHEST-IDHE), « “Révo” à l’épreuve des féminismes dans les années 1968 : entre initiatives et tensions »
> Vincent Porhel (Université Lyon-I), « Femmes et militantisme : l’exemple du PSU à Lyon »
> Ophélie Rillon (Université Paris-I), « Des mobilisations de femmes lettrées en contexte autoritaire : la "dépolitisation" comme outil d’émancipation (Les années 1968 au Mali) »
> Massimo Prearo (Université de Vérone), « La construction de la mixité gay et lesbienne dans les années 1970 : espaces, territoires et lieux associatifs »
Anthony Favier (LARHRA-RÉSÉA), « Le genre du militantisme de la JOCF et ses contestations au moment du second féminisme (années 1968) ».
16H15-16H45 Discussion

16H45-19H

Images, figurations, représentations (présidence : Jean-François Sirinelli, Centre d’histoire de Sciences Po Paris)

> Chris Reynolds (Université de Nottingham), « Les représentations filmiques de femmes en 1968 »
> Hélène Fleckinger (Université Paris-VIII), Genre, cinéma et féminisme
> Julian Bourg (Boston College), « L’œil engagé : le film et le genre des années 1970 »
> Frédéric Thomas (Dissidences/ Louvain-la-Neuve), « Des hommes à la caméra ? Représentation et reconfiguration de l’engagement au prisme du genre dans Tout va bien (1972) et Camera sutra... ou les visages pâles (1973) »
> Lorraine Wiss (Université Lyon-II), « Penser les prises de paroles féministes au théâtre en période de luttes »
18H40-19H Discussion

Vendredi 6 juin

9H30-12H15

Genre, trajectoires et pratiques de l’engagement (présidence de séance : Sylvie Chaperon, Université de Toulouse-Le Mirail)

> Alban Jacquemart (Centre d’Etudes pour l’Emploi/ Centre Maurice Halbwachs), « Genre et répertoires d’action dans les mouvements féministes des années 1968 »
> Claire Blandin (Université Paris XII) et Bibia Pavard (Université Paris-II), « Des relais du féminisme dans la presse féminine ? Les journalistes de Elle et Marie Claire dans les années 1968 : genre, profession et engagement »
> Julie Pagis (CNRS, CERAPS Lille-II), « Reconvertir des ressources militantes dans d’autres sphères de vie »
> Myriam Paris (Université Paris-VIII), « Mobilisations féministes sur la frontière impériale : l’Union des Femmes de la Réunion »
> Camille Masclet (Université de Lausanne/Université Paris-VIII), « Entre femmes : revisiter la non mixité comme mode d’action des féministes de la deuxième vague »
11H45-12H15 Discussion

14H-16H

Genre et syndicalisme (présidence : Jean Vigreux, Université de Dijon)

> Vanessa Monney (Université de Lausanne), « Professionnalisation du militantisme syndical en Suisse : division sexuée du travail et trajectoires de soixante-huitard.e.s »
> Eve Meuret Campfort (CENS, Université de Nantes), « Comment de jeunes ouvrières nantaises deviennent militantes syndicales dans les années 1968 ? Le cas de l’usine Chantelle de Saint-Herblain »
> Vincent Gay (Université d’Evry), « Etre une femme dans un syndicat d’hommes et des grèves d’ouvriers immigrés »

15H20-16H Discussion et pause

Violences de genre, violences et genre (présidence : Raphaëlle Branche, Université Paris-I)

> Anne Kwaschik (Freie Universität Berlin), « Femme(s) terroriste(s). Violence politique et lutte armée dans les années 1970 »
> Dominique Grisard (Université de Bâle), La violence politique en Allemagne et en Suisse
> Maritza Felices-Lunes (Université d’Ottawa), « La libération des femmes par le sang : mysticisme et puritanisme dans le discours politique du Sentier Lumineux »
> Cristina Wolff (Université de Santa Catarina, Brésil), « Muchacha de mirada clara : être femme dans le mouvement de la gauche armée au Cône Sud d’Amérique dans les années 1970 »
> Stéphanie Latte Abdallah (IREMAM détachée à l’Institut Français du Proche-Orient, IFPO), « Les engagements post-67 en prison et sur la détention politique des Palestiniens : masculinités, féminités et relations de genre »

18H-18H30 Discussion

18H30-19H Conclusions : Julian Jackson (Queen Mary, University of London)

Contact :

fanny.bugnon@gmail.com

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