Colloque
organisé par :
André DUHAMEL, professeur, Département de philosophie et d’éthique appliquée, Université de Sherbrooke
Rhéa JEAN, docteure en philosophie et chercheure indépendante
29 mai
Université du Québec à Rimouski, 300 Allée des Ursulines
Rimouski, Canada (G5L 3A1)
Présentation :
La parole et l’expérience des femmes en philosophie est bien présente dans le milieu académique québécois. Le spectre de leurs contributions est large, aussi bien en ce qui a trait à l’avancement des connaissances, les pratiques d’enseignement ou la critique sociale. Cependant, parallèlement à ces avancées, des enquêtes (Leydet 2013, Baril 2005) soulignent la sous-représentation persistante des femmes dans les départements de philosophie, dans les contenus des programmes, ou encore dans les bilans qui sont fait de la discipline (Guillin 2014). Dans ce contexte sont apparus des regroupements autonomes d’étudiantes pour donner une place et une voix accrues aux femmes dans les différents cycles d’étude (Fillosophie à l’UQAM, SoFéPUM à l’Université de Montréal), en même temps que se créent ou reviennent des cours sur Philosophie et féminisme dans d’autres universités (Sherbrooke, Laval). Assistons-nous à une nouvelle prise de conscience et à de nouvelles de perspectives de changement, après celles des années 80-90 (voir Philosophiques 1994), susceptibles de faire bouger davantage les choses ? On pourrait le croire et en tous cas l’espérer, et de nombreuses activités et initiatives vont en ce sens. A l’instar de ce qui se fait ailleurs, plusieurs mettent l’accent sur le portrait et la critique du milieu de l’emploi et de la carrière en philosophie (voir Hutchison 2013 pour les pays anglo-saxons), d’autres sur le cœur traditionnel de l’activité philosophique (rationalité, normativité, universalité, autorité vs ‘épistémologie du point de vue’, éthique du care… voir Despret 2011), d’autres enfin sur la réécriture de l’histoire de la philosophie, aussi bien ancienne que moderne, contemporaine et actuelle (Colin et al. 2011), car il y eut des femmes philosophes à toutes ces époques.
Il y a cependant moins d’activités et de recherches qui s’intéressent directement aux expériences, aux parcours, aux initiatives et aux critiques des femmes en philosophie, à la prise de parole personnelle ou collective qui ont été les leurs pour persister, progresser ou changer la donne dans le milieu philosophique. Comment devenir et être philosophe dans un univers où les coutumes et les normes de la discipline ont été largement érigées par les hommes (voir le site What is it Like to be a Woman in Philosophy) ? Comment ‘être femme’, ‘être féministe’ ou simplement ‘être soi’ compte tenu de la rareté de modèle féminin ? Comment se délester des vertus-fardeaux de la modestie ou de la déférence, ou dépasser les situations d’isolement ou de marginalisation ? Ce sont ces expériences et ces parcours dont nous voudrions solliciter l’expression et la rencontre à l’occasion de cette table ronde.Des épisodes autobiographiques, des témoignages, des récits de vie (voir Alcoff 2013 pour les É-U) ou des analyses seront bienvenus dans cette perspective En plus d’avoir une incidence et une portée sur la philosophie (comprise aussi bien comme spécialité académique, critique sociale ou parcours de vie), ils pourront interpeller les femmes (et les hommes) engagées dans le milieu, afin de fournir des perspectives de changement.
Programme :
I – Femmes, féminisme et philosophie
* 9h45-10h10 « Du devenir féministe » Christine DAIGLE, Brock’s University
* 10h10-10h35« Femmes et pouvoir en philosophie » Julie PERREAULT, Université de Moncton
* 10h35-11h00 « Penser les femmes » Rhéa JEAN, postdoctorat Université du Luxembourg et chercheure indépendante
II - Initiatives et perspectives de changement
* 13h30-13h55 « Fillosophie. Promouvoir la place des femmes en philosophie » Alice LIVADARU, Université du Québec à Montréal
* 13h55-14h20 « Ce qui se dit dans les Salons… (sur l’absence de diversité en philosophie) » Louise Caroline BERGERON, Université du Québec à Montréal
* 14h20-14h45 « Oléoduc en fuite : le cas des femmes en philosophie au Québec »Xander SELENE, Université de Montréal
* 15h30-15h55 « Point aveugle et pédagogie engagée » André DUHAMEL, Université de Sherbrooke
* 15h55-16h20 « Pour qu’il y ait des changements aujourd’hui et demain » Pascale CAMIRAND, Philosophe éthicienne féministe et chercheure indépendante
Contact :
andre.duhamel@usherbrooke.ca, rhea.jean.perso@outlook.com