RING


Accueil > Doctorant-e-s > Soutenances > Véronique Perry, "Aspects du genre dans la didactique de l’anglais"

Soutenance de thèse

Véronique Perry, "Aspects du genre dans la didactique de l’anglais"

15 octobre 2011 - Toulouse 3


Date de mise en ligne : [18-10-2011]



Mots-clés : langage


Véronique Perry a soutenu sa thèse en langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes intitulée "Aspects du genre dans la didactique de l’anglais", le 15 octobre à l’Université de Toulouse 3 – Paul Sabatier.

Jury :

Nicole Décuré Université de Toulouse 3 – Paul Sabatier, directrice.

Jean-Rémi Lapaire, Université de Bordeaux 3 – Michel de Montaigne, rapporteur.

Nicky Le Feuvre, Université de Toulouse 2 – Le Mirail et Université de Lausanne.

Nicole Mosconi, Université de Paris 10 – Nanterre.

Marie-Françoise Narcy-Combes , Université de Nantes, rapportrice.

Résumé :

Le genre est un concept à la confluence de nombreuses disciplines, en lien avec les nouvelles approches critiques proposées par les gender studies et les études sur le genre. Dans le cadre de l’application de la Convention pour la promotion de l’égalité des chances entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif (2000 & 2006), quelques initiatives ont déjà permis d’amorcer une intégration du genre pour la classe de langue-culture (LC). Cependant, il est montré dans cette recherche qu’articuler la problématique du genre à la didactique de l’anglais-LC pour francophones requiert de se pencher sur différents « aspects du genre » : non seulement étudier les systèmes linguistiques du français et de l’anglais (analyse formelle, linguistique) mais aussi comprendre les représentations culturelles de chaque sphère linguistique (analyse sociolinguistique) pour expérimenter des pistes d’application en classe de langue.

Le genre, qui, dans les langues, est une catégorisation des termes, est grammaticalisé quand, porté par le substantif, il se manifeste par des marques au niveau du lexique et des contraintes d’accord au niveau de la syntaxe. Le français et l’anglais se situent à deux extrêmes : la grammaticalité du genre est maximale en français et le système alterne sur deux catégories (masculin/féminin pour les animés et les inanimés ; il n’y a pas de neutre), alors qu’elle est minimale en anglais (de type pronominal et associée au dualisme sexué pour les êtres humains), langue dont le système permet, en outre, de dépasser la contrainte de sexuation par des termes véritablement épicènes. L’approche comparée s’est appuyée sur la définition du genre que donne Edward Sapir dans Language (1921), celle que le genre est un concept d’ordre secondaire, une « forme pour la forme » opérant une « relation forcée » entre qualité, personne et action, et que les catégories du masculin et du féminin sont des « accidents philosophiques ». Il est donc proposé de considérer que la capacité de dépasser la bicatégorisation en anglais soit vue comme l’expression d’un tiers inclus.

Après avoir interrogé plus de 1100 personnes (54% de femmes : public apprenant en lycée, à l’université ; stagiaires en IUFM, enseignantes et enseignants d’anglais, personnes « conscientes du genre ») il a été montré une corrélation entre le degré d’expertise en langue anglaise par des personnes dont la langue première et/ou de socialisation est le français et l’emploi des formulations non-sexistes (préférence nette pour les formulations épicènes au dépend de la féminisation, vue comme encombrante et renforçant la logique différentialiste du dualisme sexué, bien qu’estimée également comme stratégiquement nécessaire pour contrer la domination masculine). Une enquête auprès de près de 230 enseignants et enseignantes révèle, en outre, la prégnance de la définition naturaliste du genre en anglais et la nécessité qu’une formation théorique sur le genre sous tous ses aspects. L’articulation genre/langage en didactique de l’anglais en contexte LANSAD (langues pour spécialistes d’autres disciplines) montre enfin que l’on peut proposer, par exemple, des parcours ciblés pour articuler « compétence en genre » et « compétence en communication » pour faire de la « conscience de genre » un élément fondateur de la professionnalisation du public apprenant, tout en respectant les exigences du Cadre européen commun de référence pour les langues.

Contact :

veronique_perry@yahoo.com

Haut de page

Fichiers de syndication :


Statistiques :


Le site contient 4383 articles

Info / contacts :


Navigation / Syndication :