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Ce que la recherche fait de la sexualité. Le déplacement des points de vue, des objets et des débats

EHESS


Date de mise en ligne : [17-09-2013]



Mots-clés : théorie | sexualité


Séminaire organisé par Michel Bozon

Mercredi de 11 h à 13 h (salle 7, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 23 octobre 2013 au 5 février 2014. Pas de séance les 6 et 20 novembre 2013

Présentation :

Cette année, le cours est centré plus particulièrement sur les recherches en sciences sociales sur la sexualité et sur les déplacements sociaux et politiques qu’elles traduisent ou induisent. Comment les chercheur-e-s réfléchissent-elles/ils et abordent-elles/ils la sexualité ? Quels nouveaux domaines ouvrent-ils/elles et quelles nouvelles questions font-ils/elles surgir ? Comment le débat public en est-il nourri ? On mettra en évidence les mutations de regard et d’attitude qu’implique la confrontation critique de la recherche aux évidences communes, si prégnantes dans le domaine de la sexualité.

La sexualité et le genre sont des domaines par excellence dans lesquels le point de vue des chercheur-e-s fait partie de la recherche. Il n’en demeure pas moins que les modes d’engagement dans la recherche, de participation au terrain ou d’interaction avec les témoins/acteurs sont divers, selon les objets, selon les méthodologies mais aussi selon les appartenances des personnes.Alors que certaines recherches mettent en avant la proximité et la connivence avec un milieu et avec des personnes, d’autres misent sur une distance contrôlée et sur une attitude de réserve à leur égard. Dans tous les cas, la sexualité reste un objet sensible, et le processus même de la recherche pousse à développer une réflexivité particulière à l’égard de l’expérience sexuelle, qui accompagne la croissance historique de la réflexivité dans la sexualité et dans l’intimité.

La recherche sur la sexualité dévoile de nouveaux objets et pose des questions qui n’étaient jusqu’alors pas posées. Ainsi des travaux menés sur la sexualité en prison, sur la mise en place de l’éducation à la sexualité, sur la violence sexuelle, sur le tourisme sexuel, sur Internet et la sexualité mais aussi sur la sexualité dans les couples lesbiens, sur la transition chez les trans’, sur les nouvelles formes de prostitution obligent-ils à s’interroger sur les significations de la sexualité, mais aussi sur le fonctionnement des institutions ou sur les modes de construction de soi.

Les recherches nourrissent et déplacent les réflexions et débats publics sur la sexualité. Citons les mises en cause de l’hétéronormativité, notamment mais pas seulement à partir de la réflexion queer. Les recherches permettent d’analyser les nouvelles paniques morales autour de la sexualité, dont la jeunesse est l’objet, ou d’interroger l’obligation contemporaine à être sexuellement actif de manière continue, qui marginalise ceux/celles qui ne le sont pas. Objet de réflexion pour les féministes, la sexualité fait apparaître des divergences entre les féminismes, par exemple sur la question de la prostitution. La notion de consentement utilisée en droit et dans le sens commun est devenue elle aussi objet de débat, au fil du déplacement des seuils de l’inacceptable en matière de violence sexuelle.
À travers des exemples précis empruntés à des univers culturels divers, on montrera ainsi comment la recherche favorise un renouvellement des points de vue, des données de référence et de la réflexion critique sur la sexualité.

Programme :

. Mercredi 23 octobre : Sciences sociales et recherches sur la sexualité : mettre en cause les évidences communes
. Mercredi 30 octobre : Autonomie sexuelle des jeunes et panique morale adulte : les habits neufs du discours conservateur
. Mercredi 13 novembre : L’obligation au sexe à l’époque contemporaine. Description du phénomène, interprétations, critiques
. Mercredi 27 novembre : Emmanuelle Beaubatie (doctorante EHESS), Décrire la transition de genre chez les trans’. L’importance des conditions matérielles
. Mercredi 4 décembre : Natacha Chetcuti (postdoctorante, GTM-CrESSPA), Comment la sexualité lesbienne donne à penser
. Mercredi 11 décembre : Les scripts de la sexualité de Gagnon et Simon, ou l’art de distinguer les composantes de la sexualité
. Mercredi 18 décembre : Augmentation de la violence sexuelle, ou redéfinition de l’intolérable ?
. Mercredi 8 janvier : Myriam Joël-Lauf (postdoctorante Université Paris Ouest), La sexualité en prison de femmes. Une exacerbation des normes de genre
. Mercredi 15 janvier : Marie Bergström (doctorante Sciences Po), Les sites de rencontre sur Internet. Ce qui change et ce qui ne change pas dans les scénarios de la sexualité
. Mercredi 22 janvier : La prostitution dans une comparaison internationale : définitions, politiques, contextes sociaux, comportements
. Mercredi 29 janvier : L’allongement de la vie sexuelle, un vieillissement genré
. Mercredi 5 février : Nouveau régime normatif de la sexualité, nouvelle réflexivité, nouvelles pré-constructions sociales. Description d’un cycle.

http://www.ehess.fr/fr/enseignement/enseignements/2013/ue/815/

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