RING


Accueil > Textes > Annonces du RING > Annonces du RING - 1er novembre 2012

Annonces du RING - 1er novembre 2012


Date de mise en ligne : [01-11-2012]




[Annonces du RING]

// http://www.univ-paris8.fr/RING/index.php \\

[Rappel : Les Annonces du RING diffusent des informations sur l’actualité des études sur le genre dans les universités et les équipes de recherche en France.]

========

SOMMAIRE :
1 - COLLOQUES :
• "Femmes, féminismes, recherches. 30 ans après", 14-15 décembre, Toulouse
• "Le traitement de la violence (de genre) en Histoire. Outils notionnels - Méthodes", 9 novembre, Paris
• "Transgenres, familles, parenté. Recherches franco-canadiennes", 9 novembre, Aix-en-Provence
• "Le tournant spatial dans les études de genre / Gender and the Spatial Turn", 17-18 novembre, Paris Diderot
• "Femmes, genre, féminismes en Méditerranée. Hommage à Françoise Collin", 28-29 novembre, Paris 8 / FMSH
• "Genre, mobilisations et dynamiques sociales en Asie du sud", 8 novembre, Paris
• "Les antiféminismes : regards croisés France/Québec/Madagascar/Mexique", 16 novembre, Paris Pouchet
• "Masculins/Féminins. Dialogues géographiques et au-delà", 11-12 décembre, Grenoble
2 - SEMINAIRES ET CONFERENCES :
• "Le genre de la révolte", séminaire Campus Condorcet, Paris Pouchet
• "Genre et temporalités de la question sociale", séminaire IRIS/EHESS, Paris
• "Marginalités, conflictualités, criminalités", séminaire GEFEM, Aix-en-Provence
• "Sociologie et affects", EHESS, Paris
• Alberto da Silva, "Les représentations du masculin et du féminin dans le cinéma brésilien de la dictature", 12 novembre, Paris
• "Genre et Alcoolisation. Effets du Regard ?", Poitiers
• Nicky Lefeuvre, "L’affaiblissement du modèle du « male breadwinner » : quels défis pour les études genre ?", 19 novembre, Lille
• Catherine Louveau et Hélène Marquié, "Sport et danse. Le corps genré en mouvement", 19 novembre, Paris Pouchet
• Christelle Hamel, "Les hommes victimes de violences conjugales : qu’en savons-nous ? ", 20 novembre, Lausanne
• François Ansermet, "La clinique de l’intersexualité et de la transsexualité : la différence des sexes revisitée", 14 et 21 novembre, Paris
• "Gouvernance et Gouvernabilité des corps : les enjeux politiques et juridiques du genre", séminaire CERAM, Rabat (Maroc)
3 - APPELS A CONTRIBUTIONS :
• Avant le 15 novembre, "Formation à la profession enseignante : des savoirs en tout genre", revue "Formation et pratiques d’enseignement en question"
• Avant le 3 décembre, "Les lieux du corps : Politique et émancipation", Paris
• Avant le 10 décembre, "Le Corps, territoire du sacré", Paris
• Avant le 15 décembre, "Sexe et politique", revue L’homme et la société
• Avant le 15 décembre, "La production et la circulation internationale des normes de genre au cœur des nouvelles formes de gouvernance", AFSP
• Avant le 17 décembre, "Paris, ville de l’amour & du sexe, du 18e siècle à l’aube des années 1980", revue Genre, sexualité & société
• Avant fin janvier 2013, "Écrire l’histoire du pénis à l’époque moderne et contemporaine", Paris
• Avant le 15 janvier 2013, "Approche clinique des dominations", Nantes
4 - THESES :
• Marième N’Diaye, "La politique constitutive au Sud. Refonder le droit de la famille au Sénégal et au Maroc"
• Laura Fuentes Belgrave, "L’autonomie reproductive au Costa Rica et au Nicaragua : un talon d’Achille dans le processus de laïcisation"
• Nahema Hanafi, "Le frisson et le baume. Souffrantes et soignantes au siècle des Lumières (France, Suisse)"
5 - EN LIGNE :
• Geneviève Sellier, "Gender studies et études filmiques"
• "Genre et sexualité dans la présidentielle française de 2012"
• Repères, "Le profil des personnes de 18 à 75 ans s’étant déclarées victimes de violences physiques ou sexuelles par conjoint 1 ou ex-conjoint sur 2 ans"
• Huong Dang-Vu et Thomas Le Jeannic, "Femmes agressées au domicile ou à l’extérieur : une analyse des risques"
6 - PUBLICATIONS :
• Margaret Maruani et Monique Méron, Un siècle de travail des femmes en France. 1901-2011
• Cahiers du Genre et Recherches féministes, "Les antiféminismes"
• Anne Fausto-Sterling, Corps en tous genres. La dualité des sexes à l’épreuve de la science
• Mona Lachheb (dir.), Penser le corps au Maghreb
• Karen Offen, Les féminismes en Europe. 1700-1950
• Louise Cossette (dir.), Cerveau, hormones et sexe
• Renée Vivien, Une femme de lettres entre deux siècles (1877-1909)
• Raison présente, "Sexualités, normativités"
• Nicole Van Enis, Féminismes pluriels
• Félix Boggio Éwanjé-Épée, Stella Magliani-Belkacem, Les féministes blanches et l’empire

====

1 - COLLOQUES :

• "Femmes, féminismes, recherches. 30 ans après"
Colloque dédié à Françoise Collin (1928-2012)
Organisé par ARPEGE (Réseau genre de la MSH de Toulouse)
14-15 décembre 2012
Université Toulouse 2 le Mirail
Ecole supérieure de commerce de Toulouse
Présentation :
Du 17 au 19 décembre 1982, se tenait à Toulouse le colloque intitulé « Femmes, féminisme et recherches ». Première manifestation scientifique d’ampleur faisant le panorama d’un champ interdisciplinaire en plein essor, nommé alors « les études féministes » ou les « études femmes », il a été considéré comme « l’acte de naissance quasi ritualisé du champ des recherches sur les femmes ». Trente ans plus tard et sur le même lieu, ce nouveau colloque revient sur cet événement scientifique et militant majeur et poursuit plusieurs objectifs. Le premier est la commémoration : comment rétrospectivement analyser la situation, les engagements, les revendications et les espoirs de l’époque ? Quel bilan tirer de ces trente années ? Le second est l’analyse épistémologique du développement des études féministes et de leur transformation en études du genre, un champ défini par une double spécificité : son interdisciplinarité et son lien constitutif avec le militantisme féministe, spécificité qui sera interrogée au cours du colloque. Enfin le souci de la transmission, à la fois entre générations de chercheur-e-s et vers le grand public et les étudiants. Une diversité générationnelle et professionnelle qui permettra de dégager des éléments de prospective.
Inscription obligatoire :
http://w3.msh.univ-tlse2.fr/spip.php?rubrique207
Programme et infos complètes :
http://w3.msh.univ-tlse2.fr/arpege/spip.php?article80
La liste des ateliers sera très bientôt disponible en ligne.
Contact :
odile.saint-raymond@univ-tlse2.fr

• "Le traitement de la violence (de genre) en Histoire. Outils notionnels - Méthodes"
Table-ronde organisée par Claire Chatelain
avec le soutien du Centre de Recherches Historiques (CRH, UMR 8558) l’Identités, Relations Internationales et civilisations de l’Europe (IRICE, UMR 8138)
9 novembre
EHESS
Salle Denys Lombard 96 bd Raspail, 75006 Paris
Présentation :
C’est un fait : le thème de la violence est devenu un sujet important en histoire moderne. Il a acquis sa légitimité depuis une dizaine d’années. A la suite d’un appel qui a fait date, lancé dans la foulée d’une campagne nationale contre la violence faite aux femmes, des historiennes du genre depuis longtemps sensibilisées à cette question ont fait émerger le thème de la violence « mixte » comme axe programmatique de nombreux travaux de recherche. La première enquête nationale de la violence envers les femmes en France (ENVEFF) dont les résultats sont parus en 2000, a suscité d’intenses discussions autour de colloques et tables rondes diverses qui ont tenté de spécifier le sujet pour la discipline historique, de circonscrire les possibilités d’atteindre de façon méthodique les phénomènes de violence de genre dans les sources disponibles.
Dans cet environnement historiographique et sociétal, est-il possible de proposer une utilisation raisonnée de notions et/ou de démarches issues de la métapsychologie afin d’approfondir l’enquête historique sur ce sujet de la violence de genre ? En effet, présente et exposée, par exemple dans les archives judiciaires, la narration de la violence sidère le chercheur qui l’a longtemps laissée en dehors de ses préoccupations parce qu’elle éprouve sa capacité à endurer le récit d’atrocités physiques ou morales. Que faire avec cela ? Comment en rendre compte ? Peut-on la prendre au sérieux après la critique portée par la théorie du Linguistic Turn quant au texte comme dispositif et construction ? Faut-il s’en tenir aux instruments et formats d’analyse de la sociologie critique ou du fonctionnalisme des anthropologues ? Si l’on veut établir une histoire des mutations des rapports entre acteurs du passé pris en genre par exemple, ou encore, constituer une histoire du règlement judiciaire de leurs différends, de leurs délits ou crimes, peut-on employer d’autres catégories ou notions que celles inspirées des démarches pré citées, utiliser aussi celles de la psychanalyse et dans quelle mesure ? Et pour quels objectifs historiographiques ? Pourrait-on ainsi concevoir une historicité des rapports inter-subjectifs de la Modernité, jusque et y compris ceux qui débouchent sur des formes de violence ? Les champs ouverts par les différents courants psychanalytiques peuvent-ils aider à penser des régimes de violence particuliers à des dispositifs historiques, comme les violences en genre ? Peut-on aussi déceler une attention des contemporains à formuler des réponses vis-à-vis des trouées de la violence pour lui assigner des bornes, la tenir en respect en quelque sorte ou la déplacer ?
Chaque chercheur invité à cette table ronde, élabore des démarches pour analyser l’histoire des violences de genre, étudier les dispositifs institutionnels, culturels et sociaux qui l’ont rendue possible, et contribuer à dessiner des perspectives la circonscrivant dans des usages peu à peu inventés par les acteurs du passé. Emergent ainsi des notions relatives à la genèse des phénomènes de violence (par exemple, l’interdit, l’outrage, le pacte matrimonial, l’honneur ...), qui relancent des questionnements quant aux modalités sociales et culturelles particulières aux violences de genre qu’il me semble intéressant de discuter dans la perspective d’un renouvellement d’une psycho-histoire contextualisée. Ce terme suranné de psycho-histoire nous ramène en effet vers des tentatives historiographiques des décennies 1970- 1980 qui ont fait long feu en raison de leurs interprétations anachroniques et essentialistes. Que reste-t-il des approches qui ont tenté de concilier psychanalyse et histoire, si ce n’est l’œuvre de Michel de Certeau ?
Ce type de démarche a-t-il épuisé son programme heuristique (le doute est permis là-dessus), ou reste- t-il encore du champ pour poser « des questions psychanalytiques à l’histoire » comme le proposait le psychanalyste Michel Tort ? Mais alors, avec quelles sources et quel traitement de celles-ci ?
Programme et infos :
http://irice.univ-paris1.fr/IMG/pdf/TRViolencegenre.pdf

• "Transgenres, familles, parenté. Recherches franco-canadiennes"
Journée d’études
9 novembre 2012
MMSH - Aix-en-Provence
Salle B 269
organisée par
Laurence Hérault (Aix-Marseille Université, Idemec) et Line Chamberland (Université du Québec à Montréal)
 Programme :
Présidence de séance : Agnès Martial, anthropologue, CNRS, Centre N. Elias, Marseille 
. 9h30 
Introduction : Laurence Hérault, MCF en anthropologie, AMU, Idemec
. 10h45 Marie-Pier Petit, Doctorante en psychologie, Université du Québec à Montréal 
Exploration du rôle parental relativement aux normes de genre chez les personnes trans élevant des enfants 
. 11h30 Jake Pyne, Community-Based Researcher, Toronto
Transforming Family : Community-Based Research with Trans People and their Families in Ontario
. 12h15 Cheera Thongkrajai, doctorante en anthropologie, AMU, Idemec : 
Les conséquences de la migration sur les relations familiales : le cas des kathoeys migrantes en Europe
. 13h Pause déjeuner 
. 14h Gabrielle Houbre, MCF en Histoire, Université Paris Diderot : 
Identités plurielles et itinéraires singuliers : l’historien.ne et la question de la transidentité au XIXe siècle
. 14h45 Todd Sekuler, doctorant en anthropologie, Humbolt Universität & AMU.
Reversibility, Health and the True Transsexual
. 15h30 Line Chamberland, sociologue, Professeure au département de sexologie, UQAM : 
Les aînés trans : réseaux et soutien social
Infos et contact :
http://idemec.univ-provence.fr/spip.php?article783

• "Le tournant spatial dans les études de genre / Gender and the Spatial Turn"
Colloque organisée par le Centre d’Enseignement, de Documentation et de Recherches pour les Études Féministes (CEDREF)
sous la responsabilité de :
Lucia Direnberger, doctorante en sociologie, CSPRP et CEDREF, Université Paris Diderot
Camille Schmoll, maîtresse de conférences en géographie, Géographie-cités et CEDREF, Université Paris Diderot
17-18 novembre - Paris Diderot
Université Paris Diderot 16-17 Novembre 2012
Halle aux Farines - 478 F
Argumentaire :
L’intérêt pour la dimension spatiale des phénomènes sociaux connaît actuellement un renouveau dans les sciences humaines et sociales, si bien que certains auteurs parlent de tournant spatial pour désigner ce nouveau regard (Warf, Arias, 2009). Ce tournant spatial se manifeste à travers un intérêt renouvelé pour les notions de lieu, d’échelle, d’espace et de territoire, ainsi que de la façon dont elles s’articulent à d’autres catégories de la recherche en sciences humaines et sociales. Les travaux sur le genre s’inscrivent dans cette tendance, qu’on pense par exemple au succès de la revue Gender, Place and Culture.
Nous proposons, au cours de ces deux journées d’études interdisciplinaires de réfléchir à l’apport de la perspective spatiale aux études de genre, à partir des thèmes suivants :
1. Intersectionnalité et situation spatiale : quelles sont les articulations possibles entre l’étude des situations spatiales des femmes et des hommes et les autres rapports sociaux (race, classe, sexualité...) pris en compte dans les approches de l’intersectionnalité ?
2. Catégories spatiales et catégories du genre : comment l’entrée par le genre permet- elle de renouveler la réflexion sur des notions géographiques comme celle de lieu, d’espace, d’échelle et de territoire ? Comment, à l’inverse, l’entrée par l’espace permet-elle de questionner certaines catégories des études sur le genre ?
3. Les interactions entre le genre et les structures spatiales : comment des conflits genrés peuvent-ils émerger autour des questions d’appropriation spatiale et de droit à l’espace ? Dans quelle mesure les mobilisations féministes peuvent-elles contribuer à l’appropriation et à la transformation des espaces ?
4. Les limites de l’approche spatialiste : l’approche spatiale se focalise souvent sur certains lieux et échelles. Le « fétichisme spatial » peut-il être un obstacle à la compréhension des inégalités et, plus généralement, des relations de genre ?
5. L’utilisation de méthodes géographiques dans les études féministes et de genre : on entend par méthodes géographiques l’ensemble des méthodes visant à connaître et à représenter la dimension spatiale des sociétés : cartographie, suivis de trajectoires, parcours commentés, etc. Dans quelle mesure ces méthodes peuvent-elles contribuer à la mise en évidence de cartographies du pouvoir et de pratiques spatiales de résistance ?
Programme :
http://www.cedref.univ-paris7.fr/Vendredi-16-et-samedi-17-novembre
Contacts :
lucia.direnberger@gmail.com et camilleschmoll@yahoo.fr

• "Femmes, genre, féminismes en Méditerranée. Hommage à Françoise Collin"
Table ronde Internationale
organisée par la Fondation Maison des Sciences de l’Homme et l’Institut d’Etudes Européennes de Paris 8
28-29 novembre - Paris 8 / FMSH
Présentation :
Nous vous invitons à participer à cette table ronde internationale, dont l’intention directrice est de faire ressortir, à partir des contributions proposées et des échanges à venir, des expériences issues d’initiatives de femmes généralement inscrites au plan pratique et au plan théorique dans le sillage des féminismes ou de la "question de la femme", telle qu’elle a émergé au Proche-Orient (fin du XIXe - milieu du XXe s., Nahda ou Renaissance), puis ressurgi sous d’autres formes dans cette grande région (1980-1990 : Gendering the Middle East, Deniz Kandiyoti ; Remaking women. Feminism and modernity in the Middle East, Lila Abu Lughod). On privilégiera la dimension subjective des expériences et des parcours, leurs spécificités, leur singularité. Chemin faisant, des femmes ont forgé, parfois avec des hommes, des manières de penser dont on aimerait retrouver la trace (naissance et genèse, continuités et ruptures, échanges et conflits) et les apports (variations sur la notion d’égalité ; articulations théorie / pratique ; pensée de la différence). Les disciplines et les pays des intervenant-e-s et des participant-e-s seront pris en compte au fil de la table ronde, de même que des recherches menées dans l’interdisciplinarité (sciences sociales, philosophie, littérature, psychanalyse).
La disparition de Françoise Collin, décédée le 1er septembre, suscite une vive émotion chez ses lecteurs et ami-e-s - chercheurs et chercheuses en "histoire des femmes" entendue au sens interdisciplinaire. Nous rendrons hommage à la fondatrice et directrice des Cahiers du GRIF, philosophe et écrivain dont l’oeuvre, plus polyphonique qu’on ne le pense, est un itinéraire, non une boîte à outils (cf. sa conférence à l’Institut Emilie Duchâtelet, printemps 2011) - pensée toujours en mouvement, risquée, invitant à la tigueur. Le rayonnement de cette oeuvre a été marqué en Espagne où un recueil de textes a été traduit grâce à Marta Segarra, professeure à l’université de Barcelone, en Italie où un recueil est en préparation grâce à Marisa Forcina, professeure à l’università del Salento (Lecce), au Liban où Carmen Boustani, professeure à l’université Kaslik (Beyrouth), a mené de longues recherches sur l’oeuvre littéraire, moins étudiée en Europe occidentale ; des travaux intéressant les Algériennes (entre autres) font référence à des textes de F. Collin.
L’étude de son rayonnement conduira notamment à surmonter une conception de la Méditerranée réduite à un ensemble géographique (pays et régions riverains), ou à un espace sociologique modelé selon l’héritage de Braudel : quête de l’unité de la Méditerranée considérée comme un sujet historique unique alors qu’elle recouvre un sujet historique en mouvement, pluriel (cf. Georges Corm, Le Proche-Orient éclaté, 1956-2012, 7e édition 2012, deux tomes). On s’efforcera de rompre avec les dichotomies habituelles (rive Nord / rive Sud ; dominants / dominés), qui confortent involontairement la "fracture imaginaire Orient/Occident" (G. Corm, 2002). Il s’agira de déceler les composantes actuelles de la question méditerranéenne et leurs variations selon les pays, afin de progresser en direction d’une Méditerranée des femmes, plus précisément d’un espace d’échanges entre femmes autour de cette question brûlante. Dans cet espace en partie esquissé par la revue Peuples Méditerranéens (1977-1997) fondée et dirigée par Paul Vieille (sociologue, directeur de recherche au CNRS, décédé en septembre 2010), on incluera entièrement un pays tel que la France qui a été historiquement pénétré par la question méditerranéenne sous de nombreux aspects et continue à l’être dans la période dramatique que nous vivons, de même que d’autres pays européens à préciser.
Programme :
http://www2.univ-paris8.fr/RING/spip.php?article2117
Contacts :
Mireille Azzoug, mireilleazzoug@free.fr
Christiane Veauvy, veauvy@msh-paris.fr

• "Genre, mobilisations et dynamiques sociales en Asie du sud"
12e Séminaire Jeunes Chercheurs de l’AJEI
8 novembre 2012 au Centre d’études et de relations internationales (CERI, Salle Jean Monnet), Paris
avec le soutien du CEIAS (EHESS-CNRS) et de l’École doctorale de Sciences Po.
Programme :
Introduction (9h30) : Virginie Dutoya (CERI, Université de Cergy Pontoise), Naïké Desquesnes (Sciences Po)
Genre et mobilisations collectives (10h-13h)
> Maia Neff (Université Paris Descartes) : « La lutte contre le VIH/SIDA comme espace de redéfinitions identitaires pour les minorités sexuelles MSM à Delhi (Inde) »
Discutant : Patrice Pinell, (CESSP Paris 1, CNRS EHESS)
> Sophie Schrago (IHEID, Université de Genève) : « Genre et identité culturelle : le cas de la mobilisation des Indiennes musulmanes »
Discutante : Azadeh Kian, (CEDREF, Université Paris-Diderot)
> Julien Levesque (CEIAS, EHESS) : « Restaurer la dignité d’une « race non-martiale » : masculinité et féminité dans le nationalisme sindhi, des symboles aux trajectoires individuelles » Discutante : Amélie Blom, (Chargée de cours, Sciences Po-Campus Asie)
Pause déjeuner (13h-14h)
L’enquête à l’épreuve du genre (14h – 16h)
> Arnaud Kaba (EHESS) : « L’anthropologue et les « copains » : Construction des masculinités et relations enquêteur-enquêtés »
Discutant : David Picherit, (University College of London, Department of anthropology)
> Gayatri Rathore (CERI, Sciences Po) : “Negotiating Self-Other Boundaries : Reflections from a Muslim Neighbourhood in Jaipur (India)”
Discutante : Amélie Le Renard, (CMH-PRO, CNRS)
Conclusion générale (16h-16h30)
Remarques conclusives par Stéphanie Tawa Lama-Rewal (CEIAS, EHESS-CNRS) et clôture du séminaire.
Contact :
seminaire@ajei.org

• "Les antiféminismes : regards croisés France/Québec/Madagascar/Mexique"
Journée d’étude organisée par les Cahiers du Genre
vendredi 16 novembre 2012
au CNRS – 59 rue Pouchet - 75017 Paris salle de conférences
Métro Brochant ou Guy-Môquet, bus 66, arrêt La Jonquière
A l’occasion de la parution du n°52 / 2012 de la revue Les Cahiers du genre coordonné par Anne-Marie Devreux et Diane Lamoureux [voir ci-dessous]
Programme :
http://cahiers_du_genre.pouchet.cnrs.fr/pdf/JE_Antifeminismes_16nov2012.pdf

• "Masculins/Féminins. Dialogues géographiques et au-delà"
Colloque international
Responsable scientifique : Sophie Louargant, Maître de conférences, géographie et aménagement du territoire, IUT2, Grenoble 2
Le colloque se déroulera sur trois journées et en quatre lieux :
à l’Institut de Géographie Alpine de Grenoble, le lundi 10 décembre 2012 (IGA),
à l’Institut d’Urbanisme de Grenoble, le mardi 11 décembre 2012 (IUG),
à la Maison des Sciences de l’Homme Alpes, le mercredi 12 décembre 2012 (MSH),
à l’Institut Universitaire Technologique de Grenoble2, pour deux soirées d’échanges les 10 et 11 décembre 2012 (IUT2), sur la question des métiers des territoires au masculin/au féminin.
Les frais d’inscriptions au colloque sont de 90 € avant le 31 octobre 2012 et de 120 € après le 31 octobre 2012.
Présentation :
Il est fort à parier que les recherches interrogeant le rapport genré à la spatialité, aux lieux, à l’action sont traversées par des controverses. Dans le champ de la géographie, les approches par genre ont été questionnées dans leur fondement épistémologique, leurs valeurs et leurs légitimités pour être aujourd’hui coe nsidérées comme un objet géographique, un « construit cognitif permettant d’appréhender un phénomènspatial » (Lévy et Lussault, 2003). Il y a eu des moments, des lieux où cette controverse a été débattue (Lyon-Grenoble, 2004), (Bordeaux, 2010)… dévoilant ainsi les points aveugles et les effets d’occultation de la discipline dans l’analyse de la relation de genre à l’espace.
Le genre est un objet pour les sciences sociales ; il revêt donc un caractère pluriel d’inscriptions théoriques allant des marxistes, féministes, constructivistes, structuralistes, au poststructuralisme, au post-modernisme, au post-colonialisme, au post-socialisme dans des champs géographiques divers : géopolitique, géographie sociale, culturelle, géographie économique, géographie post-coloniale, géographie du pouvoir, du développement. Ces postures, souvent entremêlées, posent inéluctablement un point de vue sur le genre, sur ce qui conditionne les rapports masculins/féminins à la société, à l’autre et à soi. Les recherches passées et en cours sont hétérogènes. Elles ont mis en exergue les relations masculins-féminins en tant que différenciation, hiérarchisation, variabilité, intersectionalité s’exprimant dans l’analyse des formes de rapport à l’espace et aux territoires, aux temps, aux échelles, aux identités, à l’altérité, à la nudité, à la sexualité. Les champs privilégiés de recherches concernent les pratiques de mobilités, les pratiques de loisirs, le quotidien, le rapport à l’imaginaire, les corps, les minorités, les arts, les formes de travail, les formes de gestion des ressources, les formes de pouvoir, les formes de collectifs, qu’ils soient sociaux, culturels, territoriaux, politiques… La liste n’est pas exhaustive et les débats ne sont pas clos, bien au contraire !
Fort de ces acquis et sous l’impulsion du conseil scientifique du colloque de Bordeaux, l’idée de structurer une biennale itinérante sur ces enjeux a pris forme. Le rendez-vous a été pris et la prochaine session aura lieu à Grenoble les 10, 11 et 12 décembre 2012, organisée par l’UMR PACTE-Territoires. Elle vise à interpeller, à approfondir, à débattre, à échanger sur l’accumulation de savoirs réflexifs, empiriques, méthodologiques ou opérationnels de la relation de genre traduit dans et par l’espace.
Programme :
http://biennale-genre.sciencesconf.org/resource/page/id/10
Infos complètes :
http://biennale-genre.sciencesconf.org

====

2 - SEMINAIRES ET CONFERENCES :

• "Le genre de la révolte"
Atelier Genre, Campus Condorcet 2012-2013
(Paris 1, Paris 8, EHESS, INED)
Les séances auront lieu le vendredi de 16h/18h30
CNRS - 59 rue Pouchet 75017 PARIS
Métro Guy Môquet ou Brochant (Ligne 13)
Présentation :
Le Printemps Arabe a été marqué par l’implication majeure des femmes dans les mouvements organisés ou spontanés qui ont renversé les régimes autocratiques en place en Tunisie ou en Egypte en dépit d’une répression acharnée (sanglante même, comme en Syrie où la situation demeure tragique).
De ce côté de la Méditerranée, les images de femmes en révolte – voilées ou non – affrontant la police et les milices interrompent le flux continu de représentations stéréotypées communément diffusées sur la masculinité (voire la virilité) de la révolte – comme en témoignent, par exemple, la figure du révolté libyen fêtant armé la chute du régime, du militant masqué londonien lors des récentes manifestations, du manifestant réunionnais ou encore du « jeune des banlieues ». Or, ces images de femmes en révolte rompent également avec des représentations de « la » femme arabe ou musulmane par définition victime sans défense de la violence patriarcale.
La problématique de la violence n’en demeure pas moins cruciale et la place Tahrir constitue, à ce titre, le lieu paradigmatique de la complexité des rapports de genre, mais aussi de classe et de « race » (cf. les violences sexuelles subies par les manifestantes ou les journalistes présentes sur la place), se jouant en contexte de révolte.
Bouleversant un ordre social et politique liberticide, la réappropriation de l’espace public (de la rue, des assemblées comme des urnes) par les manifestantEs est le symbole d’un élan démocratique dont l’organisation d’élections mais aussi la pérennisation à moyen ou long termes d’une certaine culture de la révolte détermineront son caractère proprement révolutionnaire ou non. Toutefois, en choisissant de travailler sur le genre de la révolte, il n’est pas question de postuler une équivalence simpliste, ni même d’établir une échelle de valeur entre révolte et révolution, d’autant plus qu’en matière de genre les « grandes » révolutions ont souvent été inachevées.
Programme :
. 30 novembre 2012 (salle 159) : Violence révoltante, femmes révoltées
> Coline Cardi (Sociologue, Paris 8) & Geneviève Pruvost (Sociologue, CNRS-CEMS, EHESS) – « Penser la violence des femmes ».
> Christelle Hamel (Sociologue, INED) – « Enquête sur les violences faites aux femmes, nouvelles perspectives, nouveaux chantiers ».
. 21 décembre 2012 (salle de conférence RDC) : Le genre et la couleur de la révolte
> Françoise Vergès (Présidente du Comité pour la Mémoire de l’Esclavage)
> Annabel Guérédrat (Chorégraphe, performeuse martiniquaise) – « Mouvements, genre et révolte – un point de vue situé ».
. 18 janvier 2013 (salle de conférence RDC) : Genre, nation, révolution
> Eric Fassin (Sociologue, Paris 8) – « Franz Fanon, du sexe de la domination, au genre de la révolte ».
> Amélie Le Renard (CNRS-CMH/PRO,EHESS) – « Genre, sexualité et homonationalisme ».
. 22 février 2013 (salle de conférence RDC) : CombattantEs
> Mercedes Yusta (Historienne, Paris 8) – Genre, révolte et dictature dans l’Espagne de Franco (1939-1975)
> Jules Falquet (Sociologue, Paris 7) - « Participer, bien sûr, mais où vont se nicher les rapports sociaux de sexe dans les projets révolutionnaires ? »
. 29 mars 2013 (salle de conférence RDC) : Révoltes sans nom, jeunesse sans voix
> Nacira Guénif-Soulamas (Sociologue, Paris 13) - « Révoltes sous réserve »
> Isabelle Clair (Sociologue, CNRS/GTM) – « Révoltes reculées »
. 26 avril 2013 (salle de conférence RDC) : MilitantEs
> Frédérique Matonti (Science Politique, Paris 1) – « L’engagement des femmes au sein du PCF »
> Valérie Pouzol (Historienne, Paris 8) - « Le genre au coeur de la révolte : actions et revendications collectives des femmes juives orthodoxes (Israël 1998-2012) ».
. 31 mai 2013 (salle de conférence RDC) : Ecrire, filmer la révolte
> Marie-Dominique Garnier (Littérature anglaise, Paris 8) – « RêVolt(e)s :Du Genre au Jenre ».
> Hélène Fleckinger (Cinéma, Paris 8) – « Figures féministes de la révolte dans les cinemas militants ».
Contact :
elsa.dorlin@univ-paris8.fr

• "Genre et temporalités de la question sociale"
Séminaire IRIS/EHESS, année 2012-2013, semestre 1
Animé par : Marc Bessin, chargé de recherche au CNRS, IRIS/EHESS.
Tous les vendredis du mois, de 13h à 15h, salle 3, 105 Bd Raspail, 75006 Paris
Séances : 9, 16, 23 & 30 novembre 2012, 7 décembre 2012, 11, 18 & 25 janvier 2013, 1, 8, 15 & 22 février 2013
 Présentation :
Ce séminaire entend étudier les enjeux politiques du care, en insistant sur les dimensions temporelles et sexuées des interventions pour autrui, qui constituent l’objet d’une sociologie de la présence sociale. Celle-ci consiste en une description et une analyse des prises en charge et des pratiques d’accompagnement et de soins, ces activités professionnelles ou profanes étant observées comme des processus (attention et écoute, élaboration et coordination, émotions et actions concrètes, réception…) et envisagées dans leurs dimensions à la fois morales et pratiques, à partir de leurs enjeux de temporalisation et de sexuation. Envisager en ces termes les relations qui s’établissent entre une ou plusieurs personnes dans le besoin et des professionnel-le-s ou profanes qui tentent d’y répondre, permet de ne pas se limiter à cette situation dyadique et de ne pas la restreindre au moment présent. Cette présence s’inscrit dans des dispositifs de la société qu’il faut considérer pour situer les enjeux politiques de la question sociale, afin de ne pas céder à leur délimitation à la sphère privée et individuelle.
Cette année, le séminaire tentera d’articuler une réflexion théorique sur les temporalités politiques et les manières dont il est possible empiriquement de traiter les enjeux temporels et sexués sur le terrain, qu’il s’agisse d’observations ethnographiques, d’enquêtes par entretiens ou sur des données plus quantitatives. On travaillera, pour aborder ces questions, sur des recherches traitant de la présence sociale dans le travail social ou les pratiques soignantes, mais plus globalement dans les activités relationnelles, profanes ou professionnelles. 
Le séminaire fonctionnera sur la base de présentations de recherches, de lectures de textes et d’un travail sur des enquêtes et des matériaux empiriques émanant essentiellement du secteur social et sanitaire. Certaines séances basées sur des interventions d’invité-e-s seront préparées par des discussions sur leurs publications.
Programme et infos :
http://www.ehess.fr/fr/enseignement/enseignements/2012/ue/779/
Contact :
bessin@ehess.fr

• "Marginalités, conflictualités, criminalités"
Séminaire GEFEM (Genre, femmes Méditerranée) 2012-2013
Responsable : Anne Montenach et Karine Lambert
jeudi 15h-17h salle E. Temime, MMSH, Aix-en-Provence
Présentation :
http://www.fabula.org/actualites/seminaire-gefem-genre-femmes-mediterannee2012-2013-axe-1-marginalites-conflictualites-criminalites_53339.php
Programme :
. 15 novembre : Francesca Arena (TELEMME), « La folie puerpérale au prisme du genre entre XVIIème et XXème siècle. Les transgressions de la maternité : marginalité et conflictualité ».
. 13 décembre : Marie-Joseph Bertini (Université de Nice), « Transgresser, disent-ils. Une approche philosophique et communicationnelle de la transgression ».
. 17 janvier : Actualité éditoriale du GeFeM. 
Nicole Cadène, Mon énigme éternel, PUP, 2012.
Geneviève Dermenjian, Jacques Guilhaumou, Karine Lambert (dir.), La place des femmes dans la cité, PUP, 2012.
Renée Dray-Bensoussan (et al.), Dictionnaire des Marseillaises, Gaussen, 2012.
Karine Lambert, Itinéraires féminins de la déviance : Provence 1750-1850, PUP, 2012.
« Agency, un concept opératoire dans les études de genre ? », Rives, n° 41, 2011.
. 14 février : Martine Lapied (TELEMME), « La conflictualité comme moyen d’expression politique pour les femmes, de l’Ancien Régime à la Révolution : des pratiques "normales" vues comme transgressives ? »
. 20 mars : Journée d’études « Genre et marginalités : regards croisés »
. 11 avril : Karine Lambert et Anne Montenach (TELEMME), « Genre et criminalités, XVIIIe-XIXe siècles »
. 16 mai : Laura TALAMANTE (California State University), « Ce n’est pas le genre mais les politiques : Les transgressions des femmes pendant la Révolution à Marseille »
. 20 juin : Caroline Mackenzie (TELEMME), « Devenir ‘hors-la-loi’ pour survivre : stratégies, transgressions et représentations des femmes latino-américaines (1950-2010) »
Contact :
klambert@unice.fr

• "Sociologie et affects"
Première année : Love, etc.
Séminaire coorganisé par Sébastien Roux, doctorante à l’EHESS et Jean-Baptiste Pettier, doctorant à l’EHESS.
Présentation :
Ce séminaire entend interroger le « tournant affectif » (affective turn) que les sciences sociales auraient opéré depuis le milieu des années 1990, et la place renouvelée qu’occupent les émotions et les sentiments dans la compréhension du social. Pour sa première année, le séminaire se concentrera principalement sur l’amour et articulera différentes approches : une lecture critique, inspirée des théories féministes et queer, visant à penser les rapports de pouvoir qui le traversent et le constituent ; une lecture compréhensive centrée sur les réflexions actuelles autour de la morale et de l’intime, qui vise à penser ce que le sentiment produit chez les sujets ; une lecture politique, davantage préoccupée de l’amour comme ressource et justification pour l’action, notamment humanitaire ; enfin, une approche sensible de l’amour comme expérience vécue, susceptible d’aider à renouveler certaines questions épistémologiques. Les affects faisant l’objet d’une interrogation particulièrement dynamique en sciences sociales, notamment dans l’espace anglo-saxon, une participation active des étudiant-e-s est attendue (lectures critiques de textes, présentation de travaux en cours, etc.).
Vendredi de 9 h à 11 h, du 26 octobre 2012 au 25 janvier 2013
EHESS, 105 bd Raspail, 75006 Paris
Programme :
. Séance 1 - 26 octobre 2012 - Introduction (1)
Salle 1
Introduction à la sociologie des affects et de l’amour. Histoire et éléments bibliographiques
. Séance 2 - 2 novembre 2012 - Introduction (2)
Salle 1
Introduction à la sociologie des affects et de l’amour. Enjeux politiques et sociaux
. Séance 3 - 9 novembre 2012 - Le vol de l’amour
Salle 1
Lecture collective :
GOODY Jack, « L’amour volé : Les émotions comme prérogative européenne », in Le vol de l’histoire, Comment l’Europe a imposé le récit de son passé au reste du monde, éditions Gallimard, Paris, 2010 [2006], pp.386-413.
Ouvrage à présenter :
ABU-LUGHOD Lila, Veiled Sentiments : Honor and Sentiments in a Bedouin Society, Berkeley, University of California Press, 1999 [1986].
. Séance 4 - 16 novembre 2012 - Un nouvel amour du capitalisme ?
Salle 1
Invitation : Eva Illouz, à l’occasion de la parution en français de son ouvrage Pourquoi l’amour fait mal : l’expérience amoureuse dans la modernité, Paris, Le Seuil, 2012 [éd. originale : Why Love Hurts, Cambridge, Polity Press, 2012.]
. Séance 5 - 23 novembre 2012 - Savoir/Pouvoir érotique
Salle 1
Lecture collective :
FOUCAULT Michel, « Usage des plaisirs et techniques de soi », in Le Débat, n°27, 1983, pp. 46-72.
 Ouvrage à présenter :
STOLER Ann, Carnal Knowledge and Imperial Power : Race and the Intimate in Colonial Rule, Berkeley, University of California Press, 2010 [2002].
. Séance 6 - 30 novembre 2012 - Inégalités, domination et sentiments
Salle 1
Lecture collective :
HOCHSCHILD Arlie Russel, « Le nouvel or du monde », suivi de BACHMANN Laurence, « Entretien avec Arlie Russel Hochschild » in Nouvelles Questions Féministes, 23 (3), 2004, pp. 59-74 et 75-78.
Ouvrage à présenter :
CLARKE Averil Yvette, Inequalities of Love : College Educated Black Women and the Barriers to Romance and Family, Durham, Duke University Press, 2011.
. Séance 7 - 7 décembre 2012 - Contrainte, intentionnalité, agency
Amphithéatre François Furet
Lecture collective :
ORTNER Sherry, « Power and Projects : Reflections on Agency », in Anthropology and Social Theory : Culture, Power, and the Acting Subject, Durham, Duke University Press, 2006, pp. 129-153.
Ouvrage à présenter :
WARDLOW Holly, Wayward Women : Sexuality and Agency in a New Guinea Society, Berkeley, University of California Press, 2006
. Séance 8 - 14 décembre 2012 - Amour et libéralisme
Salle 6
Lecture collective :
FEHER Michel, « S’apprécier, ou les aspirations du capital humain », in Raisons Politiques, n°28, 2007, pp. 11-31
Ouvrage à présenter :
POVINELLI Elizabeth, The Empire of Love : Towards a Theory of Intimacy, Genealogy, and Carnality, Durham, Duke University Press, 2006.
. Séance 9 - 21 décembre 2012 - Caring for... work ?
Salle 1
Lecture colletive :
PAPERMAN Patricia, « Pour un monde sans pitié », in Revue du Mauss, 2008, n°32,, pp. 267-283.
Ouvrage à presenter :
BROWN Tamara Mose, Raising Brooklyn : Nannies, Childcare, and Caribbeans Creating Communities, New York, New York University Press, 2011.
. Séance 10 - 11 janvier 2013 - L’amour comme modernité politique
Salle 6
Lecture collective :
ENGELS Friedrich, « La famille » (extrait sur « l’amour sexuel individuel), in L’origine de la famille, de la propriété privée, et de l’État, Éditions Sociales, Paris, 1971 [1884], pp. 74-80.
Ouvrage à présenter :
KENDALL Laurel, Getting Married in Korea : Of Gender, Morality, and Modernity, Berkeley, University of California Press, 1996.
. Séance 11 – vendredi 18 janvier 2012 – Écritures sensibles
Salle 1
Lecture collective :
MOLINIER Pascale, « Le sexuel dans le soin gériatrique. Une "difficulté dans la réalité" », in Genre, sexualité et société, n°6, 2011.
Ouvrage à présenter :
KOSOFSKY Sedgwick, A Dialogue on Love, Boston, Beacon Press, 1999.
. Séance 12 – vendredi 25 janvier 2012 – Conclusion
Salle 1
 Bilan et perspectives futures.
Infos et contact :
http://enseignements-2012.ehess.fr/2012/ue/1038/

• Alberto da Silva, "Les représentations du masculin et du féminin dans le cinéma brésilien de la dictature"
Intervention dans le cadre du séminaire d’Etudes lusophones du CRIMIC
Lundi 12 novembre 2012, 18h-20h, au Centre Culturel Calouste Gulbenkian (39 Bl de la Tour Maubourg, 75007 Paris)
Résumé :
Entre les années 1960 et 1980, les sociétés occidentales sont bouleversées par les revendications de groupes historiquement opprimés, qui remettent en cause la domination patriarcale. Au Brésil, ces revendications se heurtent à une dictature militaire instaurée en 1964 et légitimée par les valeurs conservatrices de « Dieu/patrie/famille ». Dans cette intervention, nous proposons d’analyser comment ces remises en cause et ces transformations politiques, sociales et économiques influencent et définissent les représentations des identités et des rapports de sexe dans le cinéma brésilien de cette période.
Infos et contact :
http://www.crimic.paris-sorbonne.fr/Les-representations-du-masculin-et.html

• "Genre et Alcoolisation. Effets du Regard ?"
Séminaire conjoint d’alcoologie 2012-2013
organisé par le réseau Alcool 86 et le GRESCO (EA 3815)
Responsables : Dr. Jean-Jacques Chavagnat & Dr Nathalie Papet (Réseau Alcool 86), Ludovic Gaussot (Gresco)
le mardi de 17h30 à 19h30 à la MSHS de Poitiers
Présentation :
Le Réseau Alcool 86 et le GRESCO partagent le fait de penser l’alcoologie comme une discipline transversale convoquant différents champs de connaissance : psychologie, médecine, sociologie, philosophie, droit... Ce rapprochement disciplinaire s’inscrit dans l’héritage de Pierre Fouquet, pour qui l’alcoologie se devait d’être une discipline plurielle, au croisement de tous les savoirs sur l’alcool. Nous proposons donc ensemble un séminaire de réflexion en alcoologie ouvert aux universitaires, aux membres du Réseau, aux étudiants (à compter du niveau master ou 3° cycle). L’objet de ce séminaire est de permettre des rencontres et des échanges entre les participants, une meilleure connaissance des uns et des autres facilitant l’émergence de questionnements, le partage des savoirs et des collaborations.
Programme :
13 novembre 2012 : "Exister sous le regard de l’autre"
18 décembre 2012 : "Expériences de l’alcool. Expériences de genre"
5 février 2013 : "Sur la honte..."
26 mars 2013 : "Regard social et soins en alcoologie : des enjeux liés au genre"
Infos et contact :
http://gresco.labo.univ-poitiers.fr/spip.php?article257

• Nicky Lefeuvre, "L’affaiblissement du modèle du « male breadwinner » : quels défis pour les études genre ?"
Intervention dans le cadre du séminaire ELIGE (Equipe lilloise genre et sociétés)
Lundi 19 novembre 2012 de 14 heures à 16h30 , salle A4 122 (bätiment A, labo Psitec, UFR de Psycho, escalier bleu à partir du hall d’entrée principal, 4e étage/5 étages), Lille 1
Nicky Lefeuvre est professeure de sociologie à l’Université de Lausanne (Suisse)
Présentation :
Cette présentation propose d’explorer deux questions.
D’une part, les éléments qui permettent de valider (ou
pas) une reconfiguration des "régimes de genre" en Europe,
caractérisé, notamment, par le passage d’un modèle du
"male breadwinner" à celui de nouveaux dispositifs
d’action publique fondés sur la modèle normatif de
"l’adult worker". D’autre part, les implications de cette
transition (normative et/ou réelle) pour la manière
d’appréhender les rapports de genre et la division
sexuelle du travail dans les recherches sociologiques.
Contact :
genevieve.cresson@univ-lille1.fr

• Catherine Louveau et Hélène Marquié, "Sport et danse. Le corps genré en mouvement"
Communications dans le cadre du séminaire public de l’équipe GTM, "Croiser les disciplines, historiciser les concepts"
Lundi 19 novembre 2012
Site CNRS Pouchet, 59/61 rue Pouchet, Paris 17e, salle des conférences, à 14h
Discussion : Marine Cordier
Présentation :
L’objectif de cette séance sera de croiser les interrogations sur le corps genré à partir de deux champs à la fois proches et éloignés, le sport et la danse, tous deux constitués de façon pluridisciplinaire. Chacune des intervenantes présentera la place des questionnements de genre dans son domaine, c’est-à-dire l’importance du genre dans la constitution des différents types de savoirs, en danse et en sport. Réciproquement, elles évoqueront ce que ces disciplines, avec leurs spécificités, peuvent apporter aux études de genre. Si la nécessité de prendre en compte le genre pour travailler dans des disciplines qui s’intéressent au corps, au mouvement ou encore à l’imaginaire peut facilement être démontrée, les deux communautés scientifiques ont développé des résistances importantes vis-à-vis de ce type de problématique, pour des raisons qui s’avèrent très différentes et qui seront présentées. Enfin, si sport et danse sont souvent regroupés comme des domaines proches, il existe des divergences très importantes dont on essaiera, en croisant les points de vue, de faire surgir des questionnements communs.
Contact :
isabelle.clair@yahoo.fr

• Christelle Hamel, "Les hommes victimes de violences conjugales : qu’en savons-nous ? "
Conférence co-organisé par le Laboratoire Interuniversitaire en Etudes Genre de la Haute Ecole Spécialisée de Suisse occidentale (LIEGE HES·SO) et le Centre en Etudes Genre LIEGE de l’Université de Lausanne.
mardi 20 novembre à 17h à la Haute école de travail social et de la santé EESP, à Lausanne, Auditoire A 321-322.
Résumé :
Les travaux de recherche sur les violences contre les femmes comme les activités des associations qui accompagnent celles qui en sont victimes ont mis au jour depuis longtemps que l’espace familial et en particulier la relation de couple sont un espace où la violence masculine contre les femmes se révèle plus fréquente que dans l’espace public, mais aussi plus dangereuse du fait de la proximité avec l’auteur et de la difficulté de s’en éloigner. Les campagnes de prévention de ces violences font réagir certains groupes d’hommes qui avancent que les violences des femmes contre les hommes existent aussi dans le couple et réclament auprès des pouvoirs publics la mise en œuvre de campagnes de prévention. Ces revendications s’appuient notamment sur des données statistiques issues de grandes enquêtes quantitatives produites en Amérique du Nord. Ces données chiffrées qui ont la force de la scientificité tendent à valider l’idée qu’il existerait des conjointes exerçant des violences contre leur conjoint et que cette violence serait aussi fréquente que celle déclarée par les femmes. Ces résultats interrogent à divers égards. Nous examinerons quelle définition de la violence conjugale est retenue dans ces enquêtes et discuterons des enjeux méthodologiques relatifs à l’enregistrement de ces violences dans les enquêtes quantitatives en comparant les enquêtes réalisées en France et au Québec.
Contact :
damien.michelet@eesp.ch

• François Ansermet, "La clinique de l’intersexualité et de la transsexualité : la différence des sexes revisitée"
Intervention dans le cadre du séminaire "Sexualités et genre" organisé par Monique David-Ménard
du Centre d’études du Vivant (Institut des Humanités de Paris - Université Paris Diderot )
François Ansermet, professeur de pédopsychiatrie à l’Université de Genève et psychanalyste, et Professeur invité au Centre Georges Canguilhem, donnera deux conférences sur
« La clinique de l’intersexualité et de la transsexualité : la différence des sexes revisitée ».
Les mercredis 14 et 21 novembre 2012 de 19h à 21h
Salle 056 A (rez-de-chaussée) du bâtiment Condorcet - 4 rue Elsa Morante - Paris 13è
Le séminaire se poursuivra, aux dates suivantes :
5 et 12 décembre, 9, 16, 23 janvier 2013, 27 mars, 3, 10, 17, 24 avril de 19h à 21h.
Interviendront notamment : Horacio Amigorena, psychanalyste, (Paris), Olivia Custer, philosophe (Bard College Etat de new York), Jean-François Solal, psychiatre et psychanalyste, Paris.
Contact :
centre_etudes_du_vivant@univ-paris-diderot.fr

• "Gouvernance et Gouvernabilité des corps : les enjeux politiques et juridiques du genre"
Séminaire CERAM (Centre d’études sur l’Afrique et la Méditerranée)
Jeudi 8 novembre – 18h30-20h30
Amphithéâtre – Ecole de Gouvernance et d’Economie de Rabat (Maroc)
Présentation :
Aujourd’hui, le terme de« gouvernance » fait l’objet d’usages multiples. Tout d’abord, comme le rappellent John Pierre et Guy Peters dans Governance, politics and the State (2000), il incarne le nécessaire renouvellement de l’Etat au sein d’un contexte marqué par les crises économiques et répond également au besoin de moraliser la vie publique. Le concept de « bonne gouvernance » est en effet régulièrement employé au sein des discours politiques et montre la performativité employée par les dirigeants pour légitimer ce nouvel idiome. Toutefois, comme le rappelle Yves Sintomer dans ses travaux sur la délibération publique, parler de gouvernance signifie également l’importation des techniques managériales des entreprises privées au sein du monde des affaires publiques. Pour certains, la gouvernance signifie la substitution d’une démocratie délibérative et participative par un gouvernement technocratique délaissant la concertation du peuple et privilégiant les impératifs du marché. Comme le montre la place occupée par les gender studies au sein des travaux de recherche sur la gouvernance, ces deux approches sont loin d’être antithétiques. Si l’objectif de ce colloque n’est pas de fixer un cadre référentiel à la notion de gouvernance, il entend par contre penser cette dernière à la lumière de la gouvernabilité, c’est-à-dire à partir des différents modes de contrôle et de gestion des populations gouvernées. Aujourd’hui, il semble possible de parler de « gouvernance pastorale » des corps pour définir le pouvoir normatif que l’Etat, notamment ce que l’on appelle « l’Etat de droit », exerce sur les populations gouvernées. Au sein de ces enjeux, les gender studies occupent une place importante sur laquelle nous nous proposons de revenir en croisant les approches juridiques et politiques. Il s’agit de penser la façon dont l’action publique agit sur le corps des gouvernés en tenant compte à la fois de la normativité juridique mais aussi des effets que le droit induits au sein des pratiques sociales.
Programme :
Présentation
> Jean Zaganiaris, « Foucault, la gouvernance, le féminisme : quelles affinités électives ? »
Jean Zaganiaris est enseignant-chercheur CERAM/EGE Rabat, auteur de « Les rapports sociaux de genre au moment de l’Indépendance du Maroc : les enjeux politiques de la littérature marocaine », Amar Mohand-Amer et Belkacem Benzenine (dir.), Le Maghreb et l’indépendance de l’Algérie, Paris/Tunis, CRASC/ IRMC/Karthala, 2012
Intervenants
> Bruno Perreau, "La gouvernance pastorale du genre"
Bruno Perreau est professeur au Massachusetts Institute of technology et Newton Fellow à l’université de Cambridge, auteur de Penser l’adoption. Une gouvernance pastorale du genre, Paris, PUF, 2012.
> Johanna Marie Buisson "Vers une herméneutique féministe de contre-pouvoir : la question de l’égalité dans le Coran"
Johanna Marie Buisson est enseignant-chercheur CERAM/EGE Rabat, auteure de Lingua Barbara or the mystery of the other. Otherness and exteriority in Modern Poetry, Oxford, Peter Lang, 2012.
Discutant :
Issame Kamal, Professeur de droit, responsable pédagogique, EGE Rabat.
Contact :
Jean Zaganiaris, zaganiaris@yahoo.fr

====

3 - APPELS A CONTRIBUTIONS :

• Avant le 15 novembre
"Formation à la profession enseignante : des savoirs en tout genre"
Pour la revue Formation et pratiques d’enseignement en question pour un numéro centré sur la question du genre dans la formation à la profession enseignante.
Présentation :
La question des inégalités dans le système éducatif entre hommes et femmes ne date pas d’aujourd’hui : en 2007 déjà, le Service de la Recherche de Genève (SRED) rappelle qu’une des recommandations de la Conférence des Directeurs de l’Instruction publique (CDIP) datant de 1993 comprend l’obligation de former les enseignants à l’égalité des sexes et veut les « amener à reconnaître tout ce qui peut être préjudiciable à ce principe et à y remédier (recommandation 4). La préoccupation est bien entendu partagée au-delà de nos frontières d’une manière large : pour ne prendre qu’un exemple largement diffusé, Philosophie magazine (2009), alerte ses lecteurs sur le « scandale de l’inégalité » dans la société en général et à l’école en particulier ; la revue en appelle à un nouveau « contrat social ». Nous postulons que ce contrat social passe, en amont, par la formation des enseignant-e-s.
Mais dans la patrie de l’auteur du Contrat social, pourfendeur des inégalités sociales et ardent défenseur de pédagogies actives, l’évolution est lente et dépend des rythmes cantonaux et des volontés politiques locales. Peut-être Jean-Jacques Rousseau a-t-il donné d’ailleurs le mauvais exemple : si Emile apprend ses leçons sous la houlette d’un « gouverneur », Sophie, elle, appartient à une espèce spécialement « faite pour plaire à l’homme et pour être subjuguée ... il lui faut une vie molle et sédentaire pour allaiter ses enfants » et de ce fait, écrit le philosophe, « les femmes ne doivent pas avoir la même éducation...elles doivent apprendre beaucoup de choses, mais seulement celles qu’il leur convient de savoir » , par exemple, « les travaux de [leur] sexe, même ceux dont on ne s’avise point, comme tailler et coudre [leurs] robes ».
Bien sûr, ces propos prêtent à sourire ou à s’indigner, vestiges d’un temps que chacun-e déclare révolu. Or, le danger de croire que l’égalité des sexes est acquise et que la question du genre n’a plus sa place dans la formation des enseignant-e-s ne se niche-t-il pas sous cette croyance ? Pour Catherine Marry et Nicole Mosconi, (2006), une des sources de cette croyance est la conviction que l’école publique républicaine, animée par le principe d’égalité entre les sexes, ne fait pas de différences entre filles et garçons, en tout cas pas au point que ces différences soient source d’inégalités en termes de réussite scolaire et donc d’orientation.
On constate en effet que certains enseignant-e-s en formation opposent une forme de résistance consciente ou non à un discours sur les « pédagogies inclusives » ou pédagogie de l’équité (Solar, 1998). En effet, en l’absence d’une culture commune sur la question du genre en éducation ou en formation, ils et elles rejettent la responsabilité de l’inéquité entre les sexes sur les familles, le monde politique, celui du travail ou encore sur les médias. Il est vrai que le système éducatif et de formation n’est pas le premier responsable de la division sexuée des savoirs (Mosconi, 1994) et de la surreprésentation des garçons parmi les élèves décrocheurs ou de l’orientation sexuée (Vouillot, 2010). D’après Duru-Bellat, (2008), « il suffit que l’école fonctionne comme un milieu « normal » [...] pour que les inégalités sexuées (tout autant que les inégalités sociales) y soient continûment fabriquées » (p. 142), puisque les rapports de domination qui ont cours dans la société vont la traverser avec la même facilité qu’ils traversent les autres champs de l’espace social. Dans ce sens, le rôle de l’école ne devrait-il pas justement de ne pas être un milieu « normal », mais un milieu plus juste ?
A cet égard, il faut souligner le paradoxe suivant : si les filles connaissent en moyenne une meilleure réussite scolaire au primaire comme au secondaire, elles ne bénéficient pas, en revanche, par la suite des filières et des sections les plus prestigieuses du système. De même, on constate une inversion entre le capital scolaire et le capital social, de sorte que les garçons rentabilisent mieux leur diplôme, qu’il s’agisse d’un diplôme d’apprenti ou d’ingénieur.
La réorganisation et la démystification des savoirs disciplinaires qui devraient suivre la prise en compte par l’enseignant de la dimension genre - à en croire Solar (1998) - remet également en question les « savoirs pour enseigner » et impliquent que la formation traite ces nouvelles questions dans le curriculum. Ainsi, à l’heure où l’introduction du Plan d’Etudes Romand (PER) et d’Harmo-s demande une cohérence dans les parcours scolaires, comment les cantons vont-ils traiter les nouvelles « demandes sociales » (Audigier, 2009) émergentes ? Si l’on postule que le genre n’est pas un « savoir à enseigner », n’est-il pas un savoir « pour enseigner », voire même « pour former » ? (Hofstetter & Schneuwly, 2009)
A Genève, par exemple, le Chef du Département a inscrit cette dimension comme sa septième priorité, assortie de sept projets disponibles sur le site officiel du Département (www.ge.ch/dip <http://www.ge.ch/dip> /priorités/7/genre). Quarante ans après l’introduction de la mixité (Renevey Fry, 1997), en 2009, il a donc été décidé d’introduire la dimension genre dans la formation initiale des enseignant-e-s et d’inscrire l’égalité dans les critères qualités de la formation professionnelle. On retrouve également cette préoccupation dans différentes études du SRED,que ce soit à propos de la motivation des candidat-e-s à embrasser la carrière enseignante, des stéréotypes du genre liés à la perception de soi, entre autres...
Remarquons parmi d’autres initiatives que, sur le plan romand, la Conférence Intercantonale de l’Instruction Publique (CIIP) a lancé un projet en 2008 autour du « genre et écriture » accompagné d’ un séminaire de l’université de Neuchâtel traitant de cette thématique sous la direction de M.J. Béguelin, J.F. Pietro et V. Conti : une publication devait marquer l’aboutissement du travail. Si l’on regarde du côté des HEP, de l’IUFE ou de l’IFFP, plusieurs intitulés de modules d’enseignements mentionnent également cette dimension.
Mais par manque d’identification claire, les divers plans d’études de formation risquent de saupoudrer la notion de genre dans le curriculum sans l’ancrer véritablement auprès des acteurs. Ni exclusivement didactique, ni essentiellement transversale, où faut-il la situer et la rendre visible ? Comment les différents instituts ou centres de formation en Suisse et au-delà des frontières helvétiques ont-ils résolu cette question ? Quelles avancées constate-t-on dans les questions relatives au genre grâce à son introduction en formation ? Les étudiant-e-s établissent-ils un lien entre ce message et la question plus large de l’égalité et de l’équité à l’école ?
Si vous souhaitez contribuer à ce numéro, merci d’envoyer un résumé de 600 mots maximum. Ce résumé doit être suffisamment détaillé pour permettre de se prononcer sur l’adéquation de l’article avec le projet général du volume. Le résumé doit comporter un titre, un exposé de la problématique traitée et doit montrer comment la contribution prévue s’articule au texte de cadrage.
Site de la revue : http://www.revuedeshep.ch
Délai d’envoi des résumés : 15 novembre, à adresser à isabelle.collet@unige.ch et isabelle.grin@unige.ch

• Avant le 3 décembre
"Les lieux du corps : Politique et émancipation"
Premier colloque des jeunes chercheurs en études critiques du politique
Cette manifestation, organisée conjointement par le CSPRP (Centre de Sociologie des Pratiques et des Représentations Politiques, Université Paris Diderot-Paris 7), le GTM-CRESPPA (Genre Travail Mobilités – Centre de Recherches Sociologiques et Politiques de Paris, Université Paris 8), le LLCP (Laboratoire d’études et de recherches sur les Logiques Contemporaines de la Philosophie, Université Paris 8) et la Maison des Sciences de l’Homme (sous réserve), a pour objectif de créer un espace d’échange entre doctorants et jeunes docteurs s’intéressant de façon critique au fait politique. Elle a vocation à se répéter annuellement.
Paris, 25-26 janvier 2013
Présentation :
Un corps hors de la place qui lui était assignée, reconfigurant les données d’un lieu, cela a été et reste une action politique forte : Rosa Parks donnant un lieu à son corps noir là où il n’avait aucun droit de cité ; le « peuple égyptien » reconfigurant la place Tahrir, espace de circulation quotidienne, par une multitude de pratiques de corps pour y installer une communauté polémique ; les sans-papiers occupant leurs nombreux lieux de travail à Paris, sortant des ombres administratives, donnant une visibilité polémique à leurs corps dans ces espaces publics et travailleurs où ils sont censés mener une existence invisible et silencieuse ; les féministes s’émancipant d’une corporalité dominante en agençant différemment les coordonnés, possibilités et pratiques du corps, brisant la logique du pouvoir en multipliant les corps possibles. Comment penser les lieux politiques du corps, leurs spatialités et temporalités, les pratiques et dynamiques qui y prennent place, les possibles qu’ils suscitent ? Nous entendons dépasser l’idée du corps comme simple lieu matériel de travail, de reproduction, de souffrance et d’exploitation ainsi que l’idée de l’émancipation comme le processus par lequel on s’élève de ses conditions corporelles dominées. Pour cela, il s’agira d’examiner comment les corps s’insèrent, s’agencent ou se subjectivent dans des situations politiques et des processus d’émancipation. Reconfigurations de corps normalisés et maîtrisés, constructions de communautés polémiques, peuvent questionner la manière dont se configurent les liens, disjonctions et dynamiques entre corps, politique, domination et émancipation.
Nous proposons aux intervenants, qui peuvent se situer dans divers champs disciplinaires des sciences humaines et sociales, d’élaborer leur communication autour d’un ou plusieurs des axes suivants :
1. Pratique des corps et processus d’émancipation
Les contributions s’inscrivant dans cet axe s’intéresseront à la possibilité de penser le corps comme lieu d’une pratique de l’émancipation. Peut-on voir par exemple dans les pratiques de lutte et dans l’engagement corporel militant une source d’émancipation ? Doit-on envisager les résistances et le détournement du travail par les ouvriers uniquement comme les conséquences d’une domination des corps devenue insupportable, ou est-il possible d’y voir des forces créatrices de nouveaux possibles ? Avec cet axe, nous invitons, sans renier la pertinence des travaux sur le gouvernement des corps, à penser la possibilité d’une émancipation des corps, par des pratiques de résistance reconfigurant les rapports et les espaces sociaux. Corps travailleurs, corps militants, corps sexués, corps racialisés, et d’autres, sont des angles pouvant permettre d’aborder ces questions.
2. Corps, violence, politique
La violence est une question corporelle : des corps s’affrontent et se détruisent, subjuguent et dominent. La violence n’est-elle qu’un moyen de domination, ou pire une mesure de corruption, ou sa force peut-elle briser les dispositifs sociaux écrasants et se lier aux mouvements émancipateurs ? Comment penser et situer les violences qui peuvent avoir lieu dans une situation politique composée d’un réseau d’investissements subjectifs et de positions et dynamiques différentes ? Nous invitons à dépasser deux hypothèses ayant déterminé ces questions : d’une part le dispositif libéral pour lequel la politique commence là où la violence cesse, là où l’Etat détient le monopole raisonné de la violence légitime ; d’autre part le dispositif marxiste orthodoxe où la violence devient un simple moyen de lutte pour déconstruire les systèmes de domination et parvenir à une liberté universelle. Est-ce possible de concevoir différemment les relations entre corps, politique et violence ? Peut-on conceptualiser des violences qui ne seraient ni la simple négation de la politique ni le simple moyen au service de la politique, mais problématiques ou problématisantes, situées dans une constellation de forces politiques tirées entre émancipation et domination ?
3. Corps utopiques
Un corps, marqué par la tradition comme prison de l’âme, peut-il être utopique, à la fois lieu de nulle part et lieu du bonheur ? N’est-il pas un espace à investir, à revisiter, à (ré)inventer ? En prenant le contre pied des dispositifs de normalisation et de naturalisation des individus, il s’agit de replacer le corps dans des imaginaires, des théories et des pratiques politiques (féminisme, transhumanisme, performances artistiques...) inédites, singulières, de penser un corps ouvert aux possibles. Ces corps utopiques, corps transfigurés, « corps sans corps » et « corps sans organes », corps cyborgs, corps minoritaires ne seraient-ils pas le premier lieu de l’action politique ?
Les projets de communication (2000-3000 caractères) doivent nous être envoyés au format .doc avant le 3 décembre 2012, à l’adresse suivante : colloque.critiques.politique@gmail.com. Ils comporteront les nom et prénom du contributeur, son rattachement institutionnel et le titre et un résumé de la communication proposée. Nous annoncerons les propositions retenues le 16 décembre 2012.
Infos complètes :
http://www.csprp.univ-paris-diderot.fr/Les-lieux-du-corps

• Avant le 10 décembre
"Le Corps, territoire du sacré"
Colloque pluridisciplinaire de jeunes chercheurs sur les rapports entre corps et sacré dans l’histoire et aujourd’hui
organisé par l’École Pratique des Hautes Études Groupe Sociétés, Religions, Laïcités CNRS / EPHE - UMR 8582
4 et 5 avril 2013 – Paris
Présentation :
Entre Ciel et Terre, religions, prophéties et révélations traversent les corps ; le langage du sacré passant aussi bien par le verbe que par la chair. Pour certains, dieux, esprits et divinités investissent les corps mortels pour délivrer leur message ; tandis que les sociétés humaines expriment et impriment leurs croyances à la surface des corps, ceux-ci se faisant ainsi interfaces entre le monde sensible et la sphère d’un « tout autre ».
Par-delà la diversité des cultures et des traditions, la référence au sacré est porteuse d’une sémantique spatiale persistante qui accentue tantôt l’idée d’unité et d’intégrité, tantôt celle de discontinuité et de rupture. Si le sacré désigne ce qui est digne d’un respect absolu, parce que séparé et pur, toutes les langues envisagent la possibilité d’une transgression de ces limites. Par exemple, l’hébreu désigne cet acte sous le terme lehalel, « profaner », qui signifie littéralement « rompre l’enclos », ouvrir un trou dans l’espace. En arabe, harâm peut signifier « l’interdit », « l’illicite » mais aussi l’objet ou le lieu de sacralité qui ne doit souffrir aucun viol. L’ambiguïté intrinsèque de ces notions renvoie au corps, territoire à la fois pénétrable et opaque, qui appelle le respect tout en risquant de provoquer la souillure.
Alors que la croyance en Dieu et l’influence des religions dans la res publica sont globalement en recul dans les sociétés dites modernes, il pourrait sembler étrange de s’interroger aujourd’hui sur les rapports mutuels du corps et du sacré. Dans le contexte de sécularisation avancée des sociétés occidentales, on assiste en effet à un rétrécissement continu du champ religieux, ainsi qu’à une perte progressive mais régulière du pouvoir normatif des institutions religieuses sur le corps individuel comme sur le corps social dans son ensemble. Si donc par « sacré », on entend la puissance transcendante de la divinité et par « religion » l’administration même du sacré, le corps de l’homme contemporain peut-il encore faire l’objet d’un tel investissement ?
Si la religion tend effectivement à devenir une affaire de croyance à la fois personnelle et optionnelle, on constate cependant un attrait grandissant pour de nouvelles formes de spiritualités qui placent le corps et les sens au cœur de leurs expériences du sacré et qui, loin de faire disparaître le religieux, en déplacent simplement les frontières, et en transforment les manifestations.
Aussi, dans un contexte de globalisation qui conduit à des sociétés pluriculturelles où se côtoient mouvements de laïcisation et tentations intégristes, c’est en majeure partie sur le plan du corps que la question de l’identité religieuse se pose, tant au niveau individuel que collectif, politique que social, à travers des marqueurs identitaires notamment, des interdits alimentaires ou encore des représentations du divin. Ces interrogations convoquent aussi l’histoire qui nous rappelle combien dans les périodes de mutation, de concurrence ou bien de coexistence religieuse, le corps fut vecteur de différentiation et d’identité.
Enfin, la relation diachronique qui lie le corps au regard clinique ou politique semble être le lieu d’un possible surgissement du sacré. En effet, comme l’a montré Michel Foucault, le contrôle sur les individus ne s’effectue pas seulement par la conscience ou au moyen de l’idéologie, mais aussi dans le corps et avec le corps. Le pouvoir les traverse et les enclot dans des dispositifs discursifs et légaux qui produisent de la sacralité : tabous, cadavres d’animaux, restes des défunts, procréation médicalement assistée, etc.
[...]
http://www.gsrl.cnrs.fr/sites/gsrl/IMG/pdf/Appel_a_contribution.pdf
Les propositions de communication doivent être rédigées en français et ne pas excéder 2000 signes (espaces compris, sans notes de bas de page, ni bibliographie). Elles sont à adresser, avant le 10 décembre 2012, accompagnées d’un CV, à l’attention des organisateurs : Maryam Borghée, Lola Druilhe et Marc Lebranchu, à l’adresse suivante :
GSRL2013@live.fr

• Avant le 15 décembre
"Sexe et politique"
Appel à contribution de la revue L’homme et la société
Coordonné par Claude Didry, Monique Selim et Claudie Weill
Argumentaire :
Associés, les deux termes, sexe et politique, ouvrent un vaste champ de réflexion que l’actualité a brutalement remis sur le devant de la scène, enjoignant, pour comprendre le présent, à revisiter ses multiples déclinaisons. Sexe et politique s’articulent en effet sur de nombreux plateaux idéologiques, historiquement situés et aux résonances contrastées. Les liens entre formes de sexualité et modes de domination politique ont ainsi nourri l’inspiration freudo-marxiste des décennies 1950/1960. Le mouvement féministe, dans les années 1970 a reformulé la coagulation du sexe et du politique en luttant pour que le corps des femmes cesse d’être la propriété de l’État et des hommes et leur soit restitué dans toutes ses dimensions sexuées et générales. La fin de la guerre froide et les croisades humanitaires avaient laissé croire que dans les anciennes démocraties industrielles le politique avait été définitivement délié de ses avatars sexuels de toutes sortes. La barbarie des tyrans assoiffés de vierges aurait été refoulée vers des sphères lointaines dans la Chine maoïste ou dans les terres musulmanes, où les horreurs sidérantes perpétuées par les despotes déchus s’étalent cependant encore aujourd’hui dans les médias.
Et pourtant, sexe et politique ont refait ensemble une irruption fracassante dans le monde globalisé, au sein même de ses organes de « bonne gouvernance ». Dès lors, une autre trame s’est fait jour appelant à dénoncer une violence sexuelle masculine irrépressible et omniprésente. Derrière la centralité du viol qui incontestablement perdure partout et dans toutes les classes sociales, seraient retissées dans l’imaginaire des positions d’assignation pérennes des femmes aux rôles naturalisés de victime. La problématique de leur consentement s’en voit réactualisée souvent avec justesse mais parfois dans des termes extrêmes d’assimilation de tout acte sexuel à une domination hégémonique et forcluante. Dans ce théâtre fantasmatique fascinant c’est la figure même du désir qui paraît pouvoir être expulsée. Quel sens donner alors à cette éradication symbolique dans un monde saturé par le(s) marché(s) et la consommation hédoniste.
Ce numéro de L’homme et la société souhaite — bien au-delà du postulat désormais bien institué que le sexe est politique — interroger et confronter sous différents angles et à des époques variées les constructions idéologiques qui ramènent la sexualité sur la scène du politique : ces constructions mobilisent le capital symbolique des sociétés mais le transforment sous l’effet des imaginaires qui visent à dépasser les situations socioéconomiques et politiques. La conjoncture présente de crise — qui édifie l’altérité en négativité radicale — est particulièrement propice à la réflexion : les débats sont nombreux qui font de la sexualité un enjeu politique majeur sur des champs aussi contrastés que la prostitution, la sexualité précoce des petites filles, la pédophilie, l’homoparentalité, etc. Quels sont les termes et les contradictions internes à la somme de ces débats prise comme une totalité significative et un symptôme du politique et de la politique au présent ?
Sexe et politique convoquent donc philosophes, historiens, sociologues, politologues, économistes, anthropologues et psychanalystes à questionner et penser ensemble leurs strates innombrables et plurivoques parce qu’aliénation et émancipation s’enchevêtrent lorsque le sexe s’invite à la table du et de la politique.
Les contributions, de 35 000 signes en moyenne, sont à envoyer (format word) au secrétariat de rédaction de la revue L’homme et la société : deldyck@univ-paris-diderot.fr, avant le 15 décembre 2012. Les références bibliographiques doivent apparaître en notes de bas de page et non en fin d’article. Elles seront évaluées par deux lecteurs membres du comité de rédaction, voire un troisième si nécessaire.

• Avant le 15 décembre
"La production et la circulation internationale des normes de genre au cœur des nouvelles formes de gouvernance"
5e Congrès du réseau des associations francophones de science politique
« Les régimes politiques et leurs transformations au 20e siècle »
Luxembourg les 24-26 avril 2013
Présentation :
Fruit d’une histoire de plusieurs décennies pendant lesquelles les revendications féministes ont peu à peu pénétré les agendas des institutions internationales, le genre est désormais une « norme de gouvernement à part entière », voire même un « paradigme central du capitalisme globalisé » (Hours, Selim 2010). Concrètement institutionnalisé comme une nouvelle catégorie d’action publique sous la forme du gender mainstreaming, de la parité, de l’empowerment des femmes, voire de différentes formes de gouvernance centrées sur leur « capacité d’action » (agency) et faisant recours aux ONG et aux organismes publics et parapubliques des droits des femmes (Squires, 2007), le « genre » connaît une diffusion impressionnante grâce à son inscription sur l’agenda d’acteurs supra- et internationaux (Union européenne, ONU, Banque mondiale et Fonds monétaire international, fondations politiques et philanthropiques).
Les normes de genre sont constamment mobilisées dans des situations de reconfiguration de l’ordre politique : des « transitions » démocratiques latino-américaines aux « printemps arabes », en passant par les transformations post-communistes en Europe de l’Est jusqu’aux pays issus de la colonisation censés connaître des trajectoires de « développement » ou les régions « post-conflits » en voie de pacification. Dans tous ces contextes - aussi diversifiés fussent-ils -, l’ampleur des changements politiques s’est vue mesurée à l’aune de l’égalité entre les sexes et de l’avancement de la condition des femmes (en termes d’éducation, de représentation politique mais aussi d’autonomie économique ou de « bien-être »), voire, plus récemment, de l’état des droits des « homosexuel-l-es, bi et trans ». Les politiques de coopération leur réservent une place importante, de nombreux institutions et programmes internationaux mettent en place des dispositifs d’aide conditionnée et diffusent en direction des Etats un arsenal de plus en plus sophistiqué de mesures centrées sur l’égalité femmes-hommes et sur les droits des personnes « LGBT ».
Si l’action des gouvernements nationaux tout aussi bien que celle des groupes mobilisés en est indiscutablement orientée, les répertoires internationaux connaissent des traductions et des modalités d’adaptation variables selon le contexte de réception et ils sont incorporés dans des logiques localisées, propres à des espaces de luttes politiques dont les trajectoires historiques sont diverses. Les conceptions de l’égalité varient, l’articulation des divers rapports sociaux intervient à divers degrés pour infléchir les priorités politiques, la compréhension même de la notion de « genre » change selon les contextes institutionnels et sociaux.
La diffusion du paradigme « genre » - comme prisme perfectionné d’appréhension du « développement », de la « démocratie », des « droits humains », du respect de l’« environnement » et aujourd’hui de la « diversité » - peut être comprise comme le fruit d’une interdépendance forte entre organisations internationales, Etats, milieux experts et groupes mobilisés et se prête bien à une interrogation en termes de sociologie de la gouvernance globalisée. Afin de développer ce raisonnement, le présent panel sera consacré à la sociologie des processus de diffusion, voire des modalités spécifiques de réception des normes internationales en matière d’égalité dans différents espaces nationaux, à différentes échelles et dans différents secteurs de l’action politique - gouvernements et institutions étatiques, groupes militants nationaux et transnationaux, milieux experts. Selon quelle logique socio-politique les normes de genre sont-elles construites et transformées ? Quels sont les acteurs/actrices de cette production et circulation ? Quelle est leur liberté d’action et quelles contraintes politiques, sociales et discursives rencontrent-ils/elles ? Pour une sociologie fine de ces processus, nous encourageons les propositions de communications qui réservent une place à l’analyse des figures et carrières de « courtiers » du genre inscrits dans des « espaces de pratiques transnationales » (Dezalay, Rask Madsen 2009), ainsi qu’à l’étude de processus concrets de négociation de documents internationaux (conventions, décisions, plateformes, etc.) porteurs de normes de genre.
Contact :
Ioana.Cirstocea@misha.fr

• Avant le 17 décembre
"Paris, ville de l’amour & du sexe, du 18e siècle à l’aube des années 1980"
Appel à articles pour la revue Genre, sexualité & société
n. 10 / décembre 2013
sous la direction de Sylvie Chaperon, Emmanuelle Retaillaud-Bajac, Régis Revenin et Christelle Taraud
Présentation :
« Paris ville de l’amour », « Paris capitale du vice », depuis le 18e siècle, une mythologie s’est peu à peu sédimentée autour de la capitale et de ses quartiers « chauds », du Palais Royal jusqu’à Montparnasse en passant par les grands boulevards, Pigalle, Montmartre, ou encore la Bastille... Largement fantasmatique, cette « érotisation » de Paris n’en a pas moins prospéré sur des traits spécifiques à l’histoire de la ville. Très tôt, en effet, la capitale du royaume de France fut perçue, décrite, identifiée comme un lieu favorisant la rencontre des sexes et le commerce du sexe, en raison de la densité de son commerce galant, de l’extension de ses quartiers « chauds », du climat d’immoralité ou du goût du plaisir censés y régner. Subie ou revendiquée, cette réputation draine dès le 18e siècle un large public d’étrangers ou de provinciaux, et instaure de fait un certain climat de tolérance, de promiscuité et de rencontres, même si le moralisme et la répression restent cycliquement à l’œuvre. Le libertinage du siècle des Lumières, les illustrés du Premier Empire, les courtisanes de la « fête impériale », le renforcement de la prostitution au 19e siècle, lié à une immigration massive, l’importance des sociabilités homosexuelles et lesbiennes, un dense réseau de cinémas pornographiques et de commerces du sexe.
S’il existe ainsi un riche corpus de sources et une abondante bibliographie sur le sujet, ce sont d’abord et avant tous les chroniqueurs, les journalistes, les amateurs d’érotisme – parfois très érudits – qui tiennent le haut du pavé dans la production d’un discours sur l’éros parisien, tandis que la tradition des guides des plaisirs parisiens, rédigés sur un mode badin, s’est maintenue jusqu’à nos jours. Les historien.ne.s, en revanche, ont souvent négligé cette facette de l’identité parisienne, même si elle court en filigrane de nombreuses études consacrées à la ville (voir notamment le colloque Être Parisien, aux Publications de la Sorbonne, en 2004), ou concernant, par exemple, la prostitution (Jean-Marc Berlière, Alain Corbin...), le théâtre (Christophe Charle...), le monde étudiant (Jean-Claude Caron...), l’homosexualité (Régis Revenin, Michael Sibalis, Florence Tamagne...) ou la nuit (Simone Delattre). Bien souvent, toutefois, les historien.ne.s de l’amour et de la sexualité (Fabienne Casta-Rosaz, Sylvie Chaperon, Anne-Marie Sohn...) ont brossé des panoramas généraux sans s’attarder spécifiquement sur Paris, ses rues, ses quartiers, ses territoires, ses habitants, ses sociabilités.
Mais la dimension érotique déborde le seul enjeu du rapprochement des chairs, pour s’inscrire dans une culture, une sociabilité, une économie, aussi, qui intègrent de multiples dimensions : par exemple, celle du flirt et de la séduction, celle des spectacles (Opéra, théâtre, music-halls...) et de la littérature (« légère » ou pornographique), mais aussi des aspects plus politiques et institutionnels, puisque les pratiques s’inscrivent dans l’horizon de seuils de tolérance qui ont varié, évolué, et ou souvent trouvé une traduction juridique. Par-delà les aspects proprement érotiques doivent enfin être envisagés l’ensemble des plaisirs qui participent étroitement à la « fête des sens » qu’entend offrir Paris – gastronomie, mode, luxe... Il va de soi qu’ils sont tissés de hiérarchies de genres, d’identités, de positions sociales, qu’il convient également de prendre en compte.
C’est cette circulation entre données positives et représentations figuratives ou narratives, ainsi que la façon dont elles se solidifient ou se défont au gré des transformations du monde urbain, que nous souhaiterions explorer à travers ce dossier thématique et ce séminaire. Ils ont pour ambition d’instituer un dialogue entre les disciplines (l’histoire bien sûr, mais aussi l’anthropologie, les arts, la géographie, la littérature, ou encore la sociologie et la science politique), de rassembler également chercheur.e.s français.es et étranger.e.s.
Quatre axes seront plus particulièrement privilégiés – ce qui n’exclut pas d’autres approches ou d’autres thématiques qui ne trouveraient pas leur place au sein des sous-thèmes suivants ; ce qui n’exclut pas non plus leur croisement :
1. Constructions et évolutions de l’éros parisien.
Comment Paris, rivale et complémentaire de Versailles, s’affirme-t-elle dans l’économie et la culture des plaisirs (les incursions de la Cour à Paris, Paris capitale du jeu, des bals, de la mode...) ? Le libertinage est-il un phénomène prioritairement parisien ?
On pourra s’intéresser ici à la création littéraire des types et des lieux érotiques parisiens, d’abord au 18e siècle (Casanova, Laclos, Louis-Sébastien Mercier, Rétif de la Bretonne, Sade...), puis à travers l’érotisation de Paris et de la « Parisienne » dans la littérature du 19e siècle (Balzac...), ou encore à la presse, la littérature de masse, la chanson ou le théâtre, qui convergent pour célébrer les séductions érotiques de cette « vie parisienne », chantée en 1866 par Offenbach.
Il s’agit aussi d’analyser la manière dont s’élabore une dialectique entre représentations et comportements sociaux : ce puissant réservoir imaginaire dont a pu se prévaloir Paris n’a-t-il pas constitué un puissant moteur de ses activités culturelles ou économiques ? Et aussi, comment ces représentations s’articulent-elles à l’imaginaire national (la France, vieux pays de la « galanterie ») ? Comment Paris devient-elle, au cours du premier 19e siècle, la capitale de l’érotisme mondial ?
On se demandera enfin comme cet imaginaire a évolué avec le temps. La réputation encore vivace de Paris comme « ville de l’amour » ou « ville romantique » (qui alimente une industrie du voyage de noces ou du week-end en amoureux...) n’est-elle pas la version tempérée d’une réputation dont les feux les plus vifs auraient brillé avant le 20e siècle ?
2. Les territoires parisiens du sexe.
Il s’agira d’étudier la géographie parisienne des lieux de la sexualité, leurs facteurs de localisation et de déplacement, et les milieux socioculturels qu’ils drainent, principalement aux 19e et 20e siècles(et leurs mutations sur une longue période) : quartiers (Palais-Royal, Montmartre, Montparnasse, les grands boulevards, Bastille, le Marais, etc.), réseaux d’activités (maisons de tolérances, lieux de prostitutions, lieux de drague, bals publics, cafés et cabarets, bains douches, maisons d’éditions pornographiques ou érotiques, cinémas pornographiques, peep-shows et sex- shops, etc.), mais aussi réseaux de sociabilité qui y sont associés (prostitué.e.s, client.e.s et proxénètes, gigolos et courtisanes, éditeurs, marchands et amateurs d’érotisme, etc.).
3. Paris, terre des révolutions sexuelles ?
En tant que grande métropole, Paris a souvent abrité les avant-gardes de la libéralisation des mœurs, des « lionnes » de la monarchie de Juillet aux garçonnes des années 1920, des anarchistes amateurs de « moeurs libres » aux jeunes révoltés de Mai 68, appelant à « jouir sans entrave ». Par ailleurs, la ville a souvent représenté une terre d’accueil pour de nombreux provinciaux ou étrangers, qui souhaitaient pouvoir y vivre plus librement leur sexualité.
Dès lors, existe-t-il un lien sous-jacent entre mouvements révolutionnaires et mouvements de libération des mœurs ? Et comment ces deux dimensions se nourrissent-elles ou se contredisent- elles ? La question se pose dès la Révolution de 1789 qui, tout en visant à mettre un frein aux dévergondages aristocratiques, enclenche aussi le processus de laïcisation qui, plus tôt qu’ailleurs, dégagera partiellement la France de l’emprise de la morale religieuse.
Plus largement, cette réputation libertine de la ville n’est-elle pas un élément de son rayonnement national et international, de son aura progressiste et émancipée ?
4. Réguler le sexe à Paris.
Réputée libérale, Paris n’en a pas moins été le territoire d’élection de la répression sexuelle à des époques et sous des formes diverses : réglementations de la prostitution, mise en place d’une brigade des mœurs destinée à réprimer le racolage de l’outrage public à la pudeur, programmes de prophylaxie, surveillance des homosexuels, censure de la presse, moralisation de la presse pour enfants... La Première et la Seconde Guerres mondiales, mais aussi la guerre froide, qui restent des temps forts de tentative de contrôle en matière de mœurs sexuelles, pourront faire l’objet d’une attention plus spécifique, ainsi que le Paris de l’Occupation, défini tout à la fois comme « ville érotique » et « ville bordel » pour soldats allemands.
Enfin, on valorisera les propositions qui, par-delà les sources écrites, sauront mobiliser aussi des catégories variées d’images et d’objets : affiches, cartes postales, chansons, films, gravures, guides touristiques, photographies, tableaux...
Nous attirons l’attention des auteur.e.s sur le fait que les propositions doivent nécessairement intégrer une réflexion spécifique sur Paris, et non pas utiliser Paris comme simple exemple.
Les propositions comprennent un titre, un résumé d’une page maximum, ainsi que les nom, prénom, statut, rattachement institutionnel et adresse e-mail de l’auteur.e. Les propositions doivent être adressées à sylvie.chaperon@free.fr ; retaillaudbajac@univ-tours.fr ; regisrevenin@free.fr et christelle.taraud@wanadoo.fr ; ainsi qu’au comité de rédaction de la revue : gss@revues.org
La date limite de remise des propositions est fixée au lundi 17 décembre 2012. Les auteur.e.s seront avisé.e.s par mail des propositions retenues fin janvier 2013.
Les articles seront à envoyer au plus tard le 20 mai 2013. Selon la charte déontologique de la revue Genre, sexualité & société, chaque article fera l’objet d’une double évaluation anonyme. A noter donc que l’acceptation de la proposition ne signifie pas acceptation automatique de l’article.
Ce dossier sera discuté lors de deux journées d’étude organisées dans le cadre du séminaire Approches historiques des sexualités 2013-2014, consacré à l’eros parisien, co-organisé par le Centre d’histoire du 19e siècle (Université Paris 1-Panthéon Sorbonne / Université Paris-Sorbonne), le Centre d’histoire sociale du 20e siècle (Université Paris 1-Panthéon Sorbonne / CNRS), le laboratoire Framespa (Université Toulouse 2-Le Mirail), ainsi que par New York University en France. Le programme des journées d’étude sera communiqué ultérieurement.

 

• Avant fin janvier 2013
"Écrire l’histoire du pénis à l’époque moderne et contemporaine"
Pour le séminaire de recherche Approches historiques des sexualités (19e-20e siècles) (Thématique de l’année 2012-2013 : "La sexualité masculine").
Organisation : Sylvie Chaperon, Didier Foucault, Régis Revenin, Christelle Taraud.
Journée d’étude
24 mai 2013
New York University, 56 rue de Passy, Paris 16e sous la direction de Christelle Taraud & Régis Revenin.
Présentation :
Le séminaire Approches historiques des sexualités est co-organisé, en 2012-2013, par le Centre d’histoire du 19e siècle (Paris 1-Paris 4), le Centre d’histoire sociale du 20e siècle (Paris 1-CNRS), le laboratoire Framespa (Toulouse 2-CNRS), ainsi que par New York University en France.
Dans le cadre des deux journées d’étude du séminaire 2012-2013 Approches historiques des sexualités – l’une, toulousaine, consacrée à "médecine et sexualité masculine" (4 avril 2013), l’autre, parisienne, sur l’histoire moderne et contemporaine du pénis (24 mai 2013) – nous avons choisi, cette année, de nous intéresser tout particulièrement à la sexualité masculine.
Les recherches historiques sur la masculinité et la virilité se sont certes développées ces dernières années1, mais les hommes restent encore un impensé, le point aveugle des discours et des travaux sur le genre et la sexualité. Bien que le pénis symbolise ou soit souvent associé à l’homme, les sciences humaines et sociales ne s’y sont, pour l’heure, pas véritablement intéressées, du moins pas de manière spécifique2. Souvent écrits par des urologues, des sexologues ou des psychiatres3, les essais consacrés aux organes génitaux masculins en méconnaissent souvent la dimension historique, politique, sociale. De leur côté, dans une perspective de genre, les historien.ne.s se sont surtout penché.e.s sur la sexualité et son contrôle social, mais le corps sexué, tout comme la réalité des pratiques sexuelles, restent peu explorés. Pourtant les organes génitaux masculins sont des territoires essentiels de la production des normes de genre et des normes sexuelles.
C’est pourquoi, lors de la journée d’étude parisienne, nous désirerions dresser un premier bilan des réflexions et des travaux sur cette question – terminés ou en cours –, produits dans le champ historique, sans toutefois en exclure les approches sociologiques, anthropologiques, littéraires et artistiques, pédagogiques ou encore philosophiques. La périodisation ici retenue court du 16e siècle à nos jours, et l’aire géographique et culturelle privilégiée concerne la France et son empire.
La journée consacrée à l’histoire moderne et contemporaine du pénis aura lieu le vendredi 24 mai 2013 dans les locaux de New York University à Paris 16e. Les propositions concernant cette journée d’étude sur le pénis – et seulement elle seront rédigées en français, comprendront un titre, un résumé d’une page maximum, ainsi que les nom, prénom, statut, rattachement institutionnel et adresse e-mail de l’auteur.e, et seront adressées à Christelle Taraud et Régis Revenin : christelle.taraud@wanadoo.fr ; regisrevenin@free.fr
La date limite d’envoi des propositions est fixée au dimanche 9 décembre 2012. Les auteur.e.s seront avisé.e.s par mail des propositions retenues dans le courant du mois de janvier 2013.

• Avant le 15 janvier 2013
"Approche clinique des dominations"
Appel à communication du réseau thématique « Sociologie clinique » (RT 16) pour le Vème Congrès de l’AFS à Nantes (2-5 septembre 2013)
Présentation :
L’approche clinique dans les sciences sociales porte un souci particulier pour l’étude des déplacements subjectifs par lesquels les individus s’efforcent de se dégager des processus de domination qui les assujettissent. Les dispositifs de recherche et la méthodologie que mettent en œuvre les sociologues cliniciens, dans des groupes d’analyse des pratiques professionnelles, des groupes d’implication et de recherche ou encore des ateliers d’écriture, permettent l’émergence d’un savoir émancipatoire, co-construit par le sociologue et les participants. Pourtant, si l’approche clinique dans les sciences sociales est compréhensive et critique, elle ne vise pas à dénoncer les diverses formes de domination produites par les interactions et rapports sociaux, mais plutôt à accompagner les individus qui se heurtent à des situations sociales auxquelles ils peuvent participer à travers des processus d’assujettissement comme la servitude volontaire (La Boétie), l’hégémonie culturelle (Gramsci) ou encore la violence symbolique (Bourdieu). Il est cependant impératif de ne pas considérer comme allant de soi l’existence de tels processus d’assujettissement. Il faut préciser non seulement par quelles modalités socio-psychiques des individus peuvent se retrouver sous leur emprise, mais aussi quelles sont leurs conditions sociales d’émergence. Il est donc important de questionner les expériences de la domination qui ne reposent pas sur de tels mécanismes d’adhésion et de soumission volontaires. Étudier le rôle et la place des affects dans le renforcement aussi bien que l’altération, voire la défaillance de tels mécanismes s’avère aussi essentiel. De même, puisque l’approche clinique dans les sciences sociales privilégiant l’échelle d’observation mésociologique afin d’étudier les articulations entre l’individu et le social, « l’être de l’homme » et « l’être de la société », il s’agit de déterminer les mécanismes de production des différentes formes de domination et la manière dont elles sont médiatisées au sein des groupes restreints et des organisations.
L’approche clinique en sciences sociales n’oppose pas le déterminisme social à la liberté des acteurs, mais s’attache plutôt à étudier leurs mouvements dialectiques. Par conséquent, elle ne réduit pas l’analyse sociologique des dominations à l’étude de son intériorisation et de son incorporation. En ce sens, nous serons attachés aux recherches qui établissent comment toute forme de domination suscite des résistances, et réciproquement, comment toute forme de résistance comporte une dimension contraignante ou coercitive. Cela peut nous mener à mettre à jour les différentes ‘‘failles’’ et autres ‘‘ratés’’ par lesquels les processus de domination se trouvent, relativement, mis en échec. C’est une sociologie clinique du quotidien qui se trouve ici mobilisée, attentive à la diversité des actes quotidiens par lesquels les sujets résistent aux dominations, en s’efforçant de se dégager de ce dans quoi ils sont assujettis.
En explorant les théories et pratiques managériales hypermodernes, la sociologie clinique a déjà mis en évidence quel est le « coût de l’excellence ». Dans cette optique, on peut se demander quel est le coût subjectif de la domination (réelle et symbolique) ? Autre manière d’approcher la problématique selon laquelle les dominants sont dominés par leur propre domination. Par ailleurs, l’emprise que les pratiques managériales ont sur les salariés peut se comprendre comme une forme de dépendance subjective, liée à la manière dont les individus investissent, affectivement et même libidinalement, leur entreprise, association ou organisation. Nous suivons ici les pas de la contribution pionnière qu’ont apportée les auteurs de L’emprise de l’organisation, en mettant en évidence les ressorts socio-mentaux de la domination managériale, parvenant à obtenir l’adhésion active des salariés en captant leur énergie psychique et leurs activités désirantes inconscientes, tout en constituant une formation de compromis à leurs complexes psychiques ainsi qu’aux contradictions et paradoxes qui apparaissent entre eux et leur organisation. Or, c’est notamment sur la médiation de telles contradictions (par exemple entre autonomie et contrôle) que les entreprises hypermodernes fondent leur mode de domination.
Une attention spécifique peut être portée à la domination de l’idéologie managériale, afin de comprendre de quelle manière des individus sommés de ‘‘se réaliser’’ par le travail se trouvent réduits au statut de ‘‘ressources’’, qu’il s’agit de gérer et d’optimiser, quitte à ce que les salariés finissent par s’épuiser et se consumer (donnant naissance au syndrome du burn-out). Enfin, l’étude d’univers sociaux aussi différents que les entreprises, les associations et la fonction publique, de plus en plus assujettis à la rationalité instrumentale, permettent d’étudier en quoi le verbal constitue plus que jamais un instrument de domination et de normalisation ? De même qu’il est urgent d’interroger comment le savoir savant, produit par des sujets supposés savoir, domine et instrumentalise d’autres formes de savoir, comme les savoirs techniques et ceux issus de l’expérience existentielle ?
Les interrogations peuvent aussi être d’ordre méthodologique. Globalement, il s’agit de mettre en évidence quel apport à la connaissance des processus de domination permettent les méthodologies, les dispositifs de recherche et les techniques d’enquête mobilisés par les sociologues cliniciens ? En quoi l’approche clinique dans les sciences sociales donne-t-elle accès à certaines dimensions particulières des processus d’assujettissement ? De quelle manière les dispositifs de recherche clinique, en s’appuyant sur la consistance dialectique du social, contribuent à transmuer les forces coercitives et inhibitrices du social en supports d’actions ? En quoi les dispositifs cliniques permettent-ils de reconnaître, d’entendre et de nourrir une parole spécifique, distincte de celle prélevée par d’autres approches sociologiques ? Cela nous conduit in fine à interroger l’accompagnement que les sociologues cliniciens effectuent afin que les individus adviennent comme sujets, en convertissant en capital leurs souffrances et handicaps culturels, incorporés sous la forme d’un habitus.
Voici quelques-uns des axes et pistes de recherche que pourront aborder les communications, donnant à voir quelles contributions, théoriques autant que méthodologiques, l’approche clinique dans les sciences sociales apporte à la problématique de la domination.
Contact :
pascal-fugier@orange.fr

• Avant le 15 janvier 2013
"Genre, Classe, Race. Rapports sociaux et construction de l’altérité"
Appel à communication du réseau thématique « Sociologie clinique » (RT 24) pour le Vème Congrès de l’AFS à Nantes (2-5 septembre 2013)
Présentation :
Le 5è Congrès de l’Association Française de Sociologie a pour thème : Les dominations. Le RT24 se réjouit de ce thème qui structure en profondeur l’activité du réseau depuis sa création. Notre appel s’appuie aussi sur les séminaires internes qui ont animé la vie du réseau depuis 2009 et au cours desquels nous avons réfléchi sur les concepts, la méthodologie et l’épistémologie de l’articulation des rapports sociaux. Enfin, notre appel entend prendre en compte la dynamique contestataire qui dénonce les rapports de domination – notamment de racisation – au sein des espaces universitaires, qu’ils soient féministes ou non, et y compris au sein du RT24.
La volonté de croiser l’analyse des dominations et une forme de réflexivité sur les dominations nous a conduit-e-s à proposer de consacrer une des sessions à la question suivante : Comment le racisme traverse-t-il les espaces universitaires en France ? Pour cette session, nous n’attendons pas tant des communications que des témoignages, des analyses, des propositions sur le problème pointé et les moyens de s’y attaquer.
Par ailleurs, pour les autres sessions, les propositions de communication devront s’inscrire dans une perspective qui tient compte de la co-formation des rapports sociaux de sexe, de classe et de race. Nous souhaitons développer la réflexion commune autour des questions suivantes : Comment la sociologie conceptualise-t-elle les diverses formes de domination (sexe, classe, race) ? Pouvons-nous analyser la complexité des diverses formes de domination avec les outils méthodologiques conventionnels ? Quels sont les apports de l’étude des rapports sociaux de sexe, classe et race à la sociologie ?
Pour ce faire, nous proposons 4 axes directeurs dans lesquels nous classerons les propositions de communications retenues. Quel que soit l’axe privilégié, nous attendons que les communications présentent les dispositifs méthodologiques mobilisés.
Axe 1. Travail et dominations
La domination qui s’exerce dans le travail revêt des formes multiples. Dans le cadre de cet axe, nous voudrions nous centrer sur la manière dont tant la naturalisation des compétences professionnelles dites féminines que le culturalisme sont mobilisés pour produire la division ethnique, sexuée et classée du travail productif et reproductif avec son cortège de discriminations et d’inégalités complexes.
Il s’agit non pas de décrire les inégalités et rapports de pouvoir mais d’analyser l’articulation entre les dimensions matérielles et symboliques, ces dernières présentant souvent un caractère d’évidence tant pour les employeurs que pour les salarié-es qui freinent leur dévoilement. Quels sont les modes de résistance des salarié-es à ces assignations ? Si les effets de la naturalisation ont été au cœur des travaux fondateurs du féminisme matérialiste et des recherches contemporaines sur le care, ceux du culturalisme ont été moins documentés dans les recherches féministes. Nous attendons des communications qui se focalisent sur les intrications entre ces deux dimensions – matérielle et symbolique – à partir d’une enquête de terrain, notamment dans les services marchands.
 Axe 2. Domination, catégorisation et action collective
Depuis 6 ans, l’un des groupes de travail du RT 24 réfléchit sur les mouvements sociaux et les résistances. Pour ce Congrès, nous proposons d’orienter la réflexion dans trois directions.
1. Les rapports de domination suscitent des formes d’action collective visant à préserver ou contester les formes de domination. Par exemple, comment les rapports sociaux contribuent-ils à sélectionner les participant-e-s à une mobilisation ou encore les répertoires d’action collective (grèves, occupations, squats, manifestations, action syndicale, lobbies, recours au droit, etc.) ?
2. Les actions collectives rejouent les rapports de domination en leur sein. Par exemple, comment l’organisation du travail militant contribue-t-elle à (re)produire des frontières et hiérarchies sociales au sein d’une mobilisation ? Avec quelle conséquence sur les pratiques et trajectoires militantes ?
3. Par l’analyse des frontières sociales qui se reconfigurent dans les mobilisations, nous souhaitons approfondir la question de la catégorisation. L’action collective importe-t-elle un lexique catégoriel préexistant et/ou produit-elle, via l’actualisation des rapports de domination en son sein, un lexique catégoriel spécifique ? Quelle dialectique entre catégorisation et minorisation ? Entre catégorisation et segmentation des causes ? Entre catégorisation et résistance ?
Nous invitons ici les communications à interroger le travail sociologique de catégorisation. Comment les catégories utilisées pour donner à voir l’action des rapports sociaux sont-elles construites ? Comment déjouer les pièges de l’essentialisation ? 
Axe 3. Homonormativité : (re)penser les normes à partir des « minorités » sexuelles
Dans une perspective critique des concepts d’hétéronormativité et d’hétérosocialité, nous souhaitons interroger ces modèles d’analyse dans le processus d’institutionnalisation des couples homosexuels qui se manifeste depuis les années 1990 à travers les revendications relatives au statut légal des couples de même sexe. Dans le contexte actuel, en France, les revendications pour le mariage (gay et lesbien) et celles relatives à la filiation sont devenues un enjeu politique qui peut être pensé à la fois comme un accès au droit pour tou-te-s selon un éthos universaliste, mais aussi comme un mouvement de normalisation à l’opposé des théories critiques des institutions selon une position revendiquée de marge en tant que pouvoir subversif.
Comment les normes hétéronormatives dominantes peuvent-elles rejoindre les normes homonormatives ? Par exemple, l’homoparentalité peut être saisie comme une injonction à la procréation qui pèse plus sur les lesbiennes que sur les gays, rejoignant ainsi l’injonction sociale à la maternité qui pèse sur toutes les femmes et soulève la question de la marchandisation des corps des femmes avec « la gestation pour autrui », l’un des modes d’homoparentalité revendiqué par certains gays. Enfin, l’homonormativité peut être saisie par l’analyse de l’injonction à la vérité sur soi (coming-out) dans une analyse croisée genre, classe, race et en lien avec l’homonationalisme qui met l’accent sur la construction de l’altérité ethnico-raciale au sein des « minorités » sexuelles.
 Axe 4. Pratiques de la masculinité et domination
Dans la lignée des travaux féministes matérialistes ayant interrogé les hommes comme dominants, cet axe propose d’étudier les pratiques de la masculinité en tant qu’elles participent des rapports sociaux de sexe. En questionnant le renouvellement des manifestations sociales de la masculinité, il s’agit de penser l’articulation dynamique des structures matérielles d’oppression et des formations identitaires. Cette perspective liant les structures aux pratiques ouvre la voie à une convergence des approches matérialistes et des théories poststructuralistes dites postféministes. Si, dans un contexte de backlash antiféministe, l’étude de la masculinité requiert de placer au centre de l’analyse la question de la domination, il nous apparaît nécessaire de concilier celle-ci avec celle des masculinités subalternes et de leurs expressions sociales. Des subcultures sexuelles ayant vu émerger des masculinités féminines ou trans aux masculinités populaires et/ou racisées, quelles relations ces formes subalternes entretiennent-elles avec la « masculinité hégémonique » ? Quels types d’agencement des rapports sociaux de genre, classe, race soutiennent ces pratiques de la masculinité ? Quelles relations de dépendance ou d’autonomie ont-elles à l’égard du modèle hégémonique et de la domination ? Enfin, ces masculinités subalternes sont-elles à même de mettre à jour les mécanismes ordinaires de la domination masculine ?
 Le RT24 tient à rappeler que la participation au Congrès suppose des frais d’inscription et d’adhésion à l’Association Française de Sociologie.
 Les propositions de communication de 3000/4000 signes (bibliographie comprise) sont à adresser d’ici le 15 janvier 2013 à l’adresse suivante :
rtgcr.afs@inv.univ-rouen.fr

====

4 - THESES :

• Marième N’Diaye a soutenu sa thèse intitulée "La politique constitutive au Sud. Refonder le droit de la famille au Sénégal et au Maroc" le vendredi 26 octobre 2012 à Sciences Po Bordeaux
Jury :
Christian Coulon, Professeur émérite, Sciences Po Bordeaux.
Dominique Darbon, Professeur des Universités, Sciences Po Bordeaux ; directeur de thèse.
Catherine Delcroix, Professeur des Universités, Université de Strasbourg.
Baudouin Dupret, Directeur de recherche au CNRS, Directeur du Centre Jacques Berque (Rabat, Maroc) ; rapporteur.
Mamoudou Gazibo, Professeur titulaire, Université de Montréal ; rapporteur.
Résumé :
Le droit de la famille constitue un sujet très sensible dans les pays musulmans et donne lieu à une controverse récurrente, principalement structurée autour des pôles islamique et féministe. C’est le cas au Sénégal et au Maroc où l’option retenue par le législateur - qui vise à renforcer les droits des femmes dans le cadre d’un texte cherchant à concilier impératifs islamiques et injonctions à la modernité - est loin de faire l’unanimité.
En prenant les débats sur le droit de la famille comme point de départ, ce travail se propose - à partir d’une analyse croisant action publique et sociologie politique du droit - de voir comment l’Etat cherche à réguler l’intime pour s’affirmer comme entreprise totale de domination dans un contexte marqué par un fort pluralisme normatif. La comparaison par contrastes dramatiques permet de centrer l’analyse sur le différentiel de capacité et de légitimité des Etats marocain et sénégalais pour mieux saisir le processus différencié d’institutionnalisation de l’Etat au sud.
Dans les deux cas, l’Etat cherche à tirer avantage de la controverse en jouant sur les différents systèmes normatifs et en impliquant l’ensemble des acteurs qui le reconnaissent comme arbitre légitime, ce qui lui permet de conserver le pouvoir déterminant de la mise en forme juridique. Afin de pallier les difficultés d’application du droit, l’Etat s’appuie également sur les acteurs non étatiques pour le diffuser, ce qui confirme le caractère co-produit de la politique du droit de la famille. Si le droit étatique ne constitue pas la norme unique mais une norme mobilisable parmi d’autres, il contribue néanmoins à l’orientation des schèmes de perception et d’action des individus et renforce ainsi la prétention de l’Etat à constituer l’autorité politique ultime.
Contact :
Marieme N’Diaye, marieme_16@hotmail.com

• Laura Fuentes Belgrave a soutenu sa thèse intitulée "L’autonomie reproductive au Costa Rica et au Nicaragua : un talon d’Achille dans le processus de laïcisation" sous la direction de Nathalie Luca, le 30 novembre à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
Jury :
Patricia Birman, professeure à l’Universidade do Estado do Rio de Janeiro, rapporteuse.
Séverine Mathieu, PRAG HDR à l’École pratique des hautes études, rapporteuse.
Jean Baubérot, directeur d’études émérite à l’École pratique des hautes études.
Nicoletta Diasio, professeure à l’Université de Strasbourg.
Danièle Hervieu-Léger, directrice d’études à l’EHESS.
Nathalie Luca, directrice de recherche au CNRS.
Résumé :
Comment expliquer le maintien des restrictions à l’autonomie reproductive des femmes qui prévaut au Costa Rica et au Nicaragua ? Pour répondre à cette question qui demeure plus que jamais d’actualité, cette thèse interroge les conséquences de l’influence de l’Église catholique sur l’établissement des frontières symboliques à l’intérieur desquelles se sont construits les États-nations costariciens et nicaraguayens. Le maintien, jusqu’à aujourd’hui, de l’affinité élective entre les autorités politiques et religieuses a nui aux tentatives de laïcisation de ces pays : à chaque seuil de laïcisation franchi a succédé un seuil de confessionnalisation qui a pris très largement pour enjeu les droits des femmes. Si ces droits sont finalement passés du contrôle religieux au contrôle étatique, le processus de sécularisation reste inachevé, empêchant l’avènement d’un statut de la femme reconnue dans sa liberté à disposer d’elle-même. Les États s’emparent de la morale chrétienne pour confisquer son corps, même si le Nicaragua est devenu laïc tandis que le Costa Rica demeure confessionnel.
Cette situation de non-droit est renforcée par l’apparition et le développement rapide des Églises évangéliques qui viennent soutenir l’Église catholique sur le terrain politique grâce à la participation électorale des partis pentecôtistes. Ces communautés religieuses par ailleurs concurrentes trouvent un terrain d’entente autour de la défense du « droit à la vie du non-né » et face à l’émergence des droits sexuels et reproductifs. Elles s’allient pour lutter contre l’accès à l’avortement thérapeutique, à la pilule du lendemain et à la fertilisation in vitro. Cette alliance porte ses fruits : l’avortement thérapeutique est interdit au Nicaragua tandis que la pilule du lendemain et la fertilisation in vitro sont condamnées au Costa Rica.
Le populisme, la juridicisation du politique et la resacralisation de « l’ordre naturel » dans les lois, transforment le non-né en sujet de droit, au détriment des droits acquis par les femmes. La laïcité est considérée comme une valeur minoritaire. Elle menace l’identité de la communauté de citoyens et remet en question le ciment chrétien des imaginaires nationaux.
Mots-clés :
Amérique Latine, Costa Rica, Nicaragua, laïcité, État, Église catholique, Églises évangéliques, droits reproductifs, législation.
Contact :
laura.fuentes-belgrave@ehess.fr

• Nahema Hanafi soutiendra sa thèse intitulée "Le frisson et le baume. Souffrantes et soignantes au siècle des Lumières (France, Suisse)" samedi 17 novembre 2012 à 14h, Bibliothèque d’Etudes Méridionales, 56 rue du Taur
31 000 Toulouse.
Thèse en cotutelle internationale dirigée par Sylvie Mouysset (Framespa, Université Toulouse II-le Mirail) et Vincent Barras (I(IUHMSP, Université de Lausanne)
Jury :
Vincent Barras (IUHMSP, Université de Lausanne)
Scarlett Beauvalet-Boutouyrie (Université de Picardie)
Sylvie Chaperon (Université Toulouse II-le Mirail)
Colin Jones (Queen Mary University, Londres)
Sylvie Mouysset (Université Toulouse II-le Mirail)
Danièle Tosato-Rigo (Université de Lausanne)
 Résumé :
C’est au XVIIIe siècle que la médicalisation prend véritablement son essor en Europe, les praticiens - le plus souvent masculins - investissent les domaines de la santé publique, de la politique et de la morale. Ils s’adressent notamment aux femmes lettrées par le biais d’ouvrages de vulgarisation et tentent ainsi de faire d’elles de précieuses disciples. Quelle est la perception de cette prise de pouvoir par ces femmes et quels rôles jouent-elles dans la médicalisation croissante de la société ? Leurs connaissances et leurs pratiques médicales ainsi que leurs choix de médecine peuvent aider à déterminer leur adhésion à ce mouvement. Le recours à un certain type de praticiens, l’utilisation de l’automédication et le don de soins, la présence de nouvelles thérapeutiques et des préceptes de la médecine préventive sont autant de marqueurs de l’évolution des mentalités face à la médecine. Les questions principales sont de savoir si elles adoptent les nouvelles représentations du corps, acceptent l’émergence d’un discours médical masculin prédominant et la place que les médecins entendent leur donner dans la société. Acceptent-elles d’être des mères attentives, d’allaiter, de laisser le corps de leurs enfants grandir sans contraintes, de recourir au médecin au moindre symptôme pathologique ? Ces femmes se positionnent-elles en alliées ou en concurrentes de ces praticiens, de cette croisade pour la reconnaissance de leur légitimité ?
Contact :
nahema.hanafi@gmail.com

====

5 - EN LIGNE :

• Geneviève Sellier, "Gender studies et études filmiques"
Geneviève Sellier s’attache à montrer, dans cet article, le lien entre la cinéphilie - invention française - et une vision masculine de la création, prônant une esthétique formaliste et un panthéon de “ grands auteurs ” masculins. Elle oppose à cette cinéphilie l’approche développée au sein des gender studies, présente dans les pays anglophones, mettent en avant la dimension sexuée des productions filmiques et le rapport de domination qui s’y construit.
http://lmsi.net/Gender-Studies-et-etudes-filmiques,463

• "Genre et sexualité dans la présidentielle française de 2012"
Mise en ligne des vidéos du colloque du jeudi 27 septembre 2012
Sous la responsabilité de Marion Paoletti (université Montesquieu Bordeaux IV, centre Emile Durkheim), Margaret Maruani (MAGE), Sandrine Levêque (université Paris 1 CRPS-CESPP), Lucie Bargel (université de Nice, Ermès) et Catherine Achin (UPE, Cresppa-CSU & Largotec)
http://recherche.parisdescartes.fr/mage/Rediffusion-video/Colloque-Genre-et-politique

• Repères, n° 18, "Le profil des personnes de 18 à 75 ans s’étant déclarées victimes de violences physiques ou sexuelles par conjoint 1 ou ex-conjoint sur 2 ans", INSEE-ONDRP
Le cumul des résultats des enquêtes « Cadre de vie et sécurité » de 2008 à 2012 permet d’étudier ce qu’on appelle le « profil des victimes » de violences physiques ou sexuelles par conjoint ou ex-conjoint. Il s’agit de présenter et d’analyser les disparités des proportions de personnes se déclarant victimes en fonction de leurs caractéristiques personnelles (sexe, âge, niveau de diplôme ou autre), de celles de leur ménage, de leur quartier ou de leur commune de résidence.
http://www.inhesj.fr/fichiers/ondrp/reperes/reperes_18_CR.pdf

• Huong Dang-Vu et Thomas Le Jeannic, "Femmes agressées au domicile ou à l’extérieur : une analyse des risques", INSEE
L’enquête cadre de vie et sécurité (CVS) permet de mesurer différentes formes d’agres- sions envers les personnes, depuis les injures, vols, jusqu’aux agressions physiques ou sexuelles, en dehors du ménage ou en son sein.
Les femmes sont plus souvent victimes que les hommes de violences sexuelles et de violences physiques dans le ménage. Elles sont également plus sujettes au sentiment d’insécurité.
Elles connaissent fréquemment leur agresseur personnellement, quand ce n’est pas le conjoint ou l’ex conjoint. Cette proximité de la victime et de son agresseur a pour corol- laires la répétition des violences et une faible propension de la femme qui les endure à porter plainte. Les femmes jeunes, vivant seules ou en situation de monoparentalité, sont la cible privilégiée de la plupart des types d’agression. Celles bénéficiant d’un niveau socioculturel élevé sont plus souvent victimes d’agressions de faible gravité (vols, inju- res, gestes déplacés). Les femmes de milieux modestes subissent plus fréquemment des agressions sexuelles ou des violences intrafamiliales.
Bien que moins sujettes à des agressions, les femmes plus âgées éprouvent davantage d’insatisfaction que les autres vis-à-vis de la présence de la police et de son efficacité. Cette insatisfaction est également relevée dans les quartiers pauvres ou difficiles. Elle s’explique plus par l’atmosphère du quartier (dégradations ou comportements illicites dont sont témoins les personnes interrogées) que par la fréquence des agressions envers les femmes.
http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ES448G.pdf

====

6 - PUBLICATIONS :

• Margaret Maruani et Monique Méron, Un siècle de travail des femmes en France. 1901-2011, La Découverte, 232 p., 24 euros. ISBN : 9782707145710
Compter le nombre de femmes au travail dans la France du XXe siècle et conter l’histoire de ces chiffres, telle est l’ambition de ce livre. Au prix d’une recherche de grande ampleur, les auteures ont rassemblé- pour la première fois - les statistiques du travail, de l’emploi et du chômage des femmes de 1901 à 2011, ces chiffres basiques que l’on peine à retrouver dans le labyrinthe des publications statistiques.
À rebours des idées reçues, cet ouvrage met en évidence le poids indiscutable de l’activité laborieuse féminine dans le fonctionnement économique, sa remarquable constance, en dépit des crises et des récessions, par-delà les périodes de guerre et d’après-guerre. Jamais moins du tiers - et désormais près de la moitié- de la population active : telle est la part des femmes dans le monde professionnel au XXe siècle en France. Telle est la portée de leur force de travail.
Au fil des recensements de la population, les auteures analysent les fluctuations de la division sexuelle du travail, des métiers d’antan aux professions d’aujourd’hui, et décryptent, d’un début de siècle à l’autre, les illusions d’optique statistique. Un livre original et accessible, qui intéressera, au-delà des spécialistes, toutes celles et ceux qui sont attachés à comprendre comment se construisent les stéréotypes sur la place des femmes dans la société.
http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Un_siecle_de_travail_des_femmes_en_France-9782707145710.html
Cet ouvrage est complété par des annexes statistiques comportant de nombreux tableaux détaillés, à télécharger sur www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Un_siecle_de_travail_des_femmes_en_France-9782707145710.html

• Cahiers du Genre et Recherches féministes, "Les antiféminismes", 52/2012, L’Harmattan, 272 p., 24,50 euros. ISBN : 978-2-296-96551-5
Illustrant la dynamique des relations entre pays produisant des travaux féministes, ce numéro élaboré conjointement avec la revue québécoise Recherches féministes montre la variété des champs d’action des antiféministes et leurs stratégies pour tenter de faire taire les voix multiples des féminismes, en France et au Québec mais aussi au Vatican, au Mexique ou à Madagascar.
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=numero&no_revue=59&no=37385

• Anne Fausto-Sterling, Corps en tous genres. La dualité des sexes à l’épreuve de la science, La Découverte, 400 p., 32 euros. ISBN : 9782707169105
« Il y a deux sexes ! » Ce serait un fait de nature. La biologiste Anne Fausto-Sterling défait cette fausse évidence du sens commun, fût-il scientifique. N’y en aurait-il pas cinq, voire plus ? Ironique, cette proposition n’en est pas moins sérieuse : pour les intersexes, ni tout à fait garçons ni vraiment filles, il en va de leur vie. Va-t-on les faire entrer de force, par la chirurgie, dans l’une ou l’autre catégorie ? Et, quand ils envoient des messages différents, qui, des chromosomes, des hormones, du cerveau ou du squelette, aura le dernier mot ?
L’enjeu, ce sont les exceptions mais aussi la règle, à savoir tout le monde ! Le partage entre deux sexes est toujours une opération sociale. C’est bien la société qui tranche dans les variations attestées pour donner un sexe au corps. Et quand le médecin ou le savant parlent sexe, ou sexualité, c’est encore la société que l’on entend. Loin d’être neutre, la science est donc toujours située : telle est l’une des leçons de cet ouvrage, devenu un classique depuis sa publication aux États-Unis en 2000.
La critique du biologisme par une scientifique du sérail trouble nos oppositions convenues - entre genre (social) et sexe (biologique), entre culture et nature. Ainsi ne pourra-t-on plus dire qu’il faut choisir entre féminisme et science.
http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index.php?ean13=9782707169105

• Mona Lachheb (dir.), Penser le corps au Maghreb, Khartala, 288 p., 28 euros. ISBN 9782811107291
Ce livre traite du corps socialisé, que l’on habite et qui vous habite. Le corps que l’on regarde, que l’on danse, que l’on promène, que l’on photographie, que l’on écrit, que l’on touche, que l’on domine. Le corps vécu y est décrit dans ses expressions quotidiennes : selon la doctrine musulmane et les proverbes ou dictons populaires, à travers le culte du Saint et la spiritualité du Cheikh, par la transe et la communication avec l’au-delà, dans la déambulation de l’espace public, au hammam comme lieu de parole et d’expression du plaisir corporel, sous le hijab et le corps voilé et stratégiquement protégé du regard de l’homme.
Le corps dominé est évoqué lors des illégitimes flâneries de femmes dans la rue. Mais c’est aussi le corps violenté. Violence symbolique par l’assignation d’une identité sociale au corps biologique. Violence physique du contrôle familial de la virginité, de l’excision et de l’amputation du désir, de la sexualité annexée et du corps féminin stigmatisé par le corps masculin.
Le corps représenté est traité au prisme des arts qui en proposent une lecture critique et sublimée, voire transgressive : la danse contemporaine comme rejet des codes identitaires nationaux, la photographie comme témoin des transformations du corps social colonisé et des patrimoines à réhabiliter, le cinéma comme mise en images du corps intériorisé, la littérature et la poésie comme expressions du corps transfiguré. Puisant ses exemples dans des sociétés du Maghreb (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie), cet ouvrage s’interroge particulièrement sur la rencontre et sur la cohabitation souvent inégalitaires entre les corps masculin et féminin.
http://www.karthala.com/hommes-et-societes-anthropologie/2608-penser-le-corps-au-maghreb-9782811107291.html

• Karen Offen, Les féminismes en Europe. 1700-1950, Traduction de Geneviève Knibiehler, PU de Rennes, 544 p., 24 euros. ISBN : 978-2-7535-1714-1
Cet ouvrage ambitieux retrace l’histoire des défis féministes à l’hégémonie masculine à travers l’Europe continentale. Une grande place est accordée à la France mais l’auteure a rassemblé une riche documentation comparative. Son récit, qui se déroule sur deux cent cinquante ans, balaie tout l’espace européen, sans oublier les organisations féministes internationales et transnationales. À un autre niveau, cet ouvrage démêle un enchevêtrement d’idées fausses et démystifie des polémiques contemporaines : pour Karen Offen, la différence des sexes et ses conséquences sont au cœur même de la pensée et de la politique qui définissent la condition humaine.
http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=3001

• Louise Cossette (dir.), Cerveau, hormones et sexe, Editions du Remue-ménage, 116 p., 14,95$. ISBN : 978-2-89091-437-7
Les différences psychologiques entre les sexes suscitent un intérêt considérable, tant dans les milieux de la recherche que dans les médias. On ne compte plus le nombre de publications scientifiques, d’ouvrages de vulgarisation ou de reportages consacrés à ces questions. Pourtant, une large part de l’information diffusée tient davantage du préjugé, du parti pris idéologique, que d’une démarche scientifique rigoureuse. Les femmes seraient ainsi plus douces, mieux disposées à prendre soin des autres, incapables de lire une carte routière, alors que les hommes seraient bons en maths, compétitifs, plus agressifs. Comment expliquer la persistance de tels mythes aujourd’hui encore ?
C’est de ce constat, et d’un certain sentiment d’exaspération, qu’est né le présent ouvrage. Il réunit des chercheures de différentes disciplines : neurobiologie, psychologie, sociologie, science politique. S’appuyant, notamment, sur les données les plus récentes en neurosciences et en psychologie comparée des sexes, ces dernières proposent une synthèse des connaissances actuelles et une réflexion sur la différenciation psychologique des sexes, sur l’orientation sexuelle et sur les notions de sexe et de genre inspirée des textes d’auteures féministes.
Il ne s’agit plus de savoir si le cerveau a un sexe, mais si cette question est pertinente et, surtout, pour qui ?
Des textes de Line Chamberland, professeure au département de sexologie de l’UQAM et titulaire de la Chaire de recherche sur l’homophobie de l’UQAM ; Louise Cossette, professeure au département de psychologie de l’UQAM et membre de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF) de l’UQAM ; Chantal Maillé, professeure à l’Institut Simone de Beauvoir à l’Université Concordia et Catherine Vidal, neurobiologiste, directrice de recherche à l’Institut Pasteur de Paris.
http://www.editions-rm.ca/livre.php?id=1427

• Renée Vivien, Une femme de lettres entre deux siècles (1877-1909)
, Honoré Champion, 216 p., 50 euros. ISBN : 9782745322906
Textes réunis par Nicole G. Albert et Brigitte Rollet 
D’une vie courte mais riche et agitée, Renée Vivien a su faire une aventure littéraire et une quête poétique. Issu de la journée d’étude organisée à Paris en 2009 pour commémorer le centenaire de sa mort, ce volume le prouve, qui explore et revisite de multiples aspects de son œuvre, poésie et prose confondues : la question du genre, l’humour, les jeux avec la fiction, la place du platonisme et de la spiritualité, la relecture de Sappho.
Depuis sa disparition en 1909, la postérité de Vivien s’est déclinée au pluriel, confirmant sa légitimité – et sa marginalité – dans les lettres françaises. La poétesse demeure plus largement une icône, une figure emblématique du saphisme dont la sépulture fait l’objet d’un culte discret mais vivace. Derrière l’image sédu isante bien que mortifère de la muse 1900, la modernité de sa plume et de ses choix ne laisse pas de surprendre. Son œuvre a repris le chemin des éditeurs, les études vivieniennes connaissent un nouvel essor attesté par la variété des contributions recueillies dans cet ouvrage. Celui-ci comporte d’abondantes annexes reproduisant des pièces rares ou inédites, lettres, photos, critiq ues et autres documents personnels destinés à enrichir l’exploration d’une figure littéraire singulière.D’une vie courte mais riche et agitée, Renée Vivien a su faire une aventure littéraire et une quête poétique. Issu de la journée d’étude organisée à Paris en 2009 pour commémorer le centenaire de sa mort, ce volume le prouve, qui explore et revisite de multiples aspects de son œuvre, poésie et prose confondues : la question du genre, l’humour, les jeux avec la fiction, la place du platonisme et de la spiritualité, la relecture de Sappho.
Depuis sa disparition en 1909, la postérité de Vivien s’est déclinée au pluriel, confirmant sa légitimité – et sa marginalité – dans les lettres françaises. La poétesse demeure plus largement une icône, une figure emblématique du saphisme dont la sépulture fait l’objet d’un culte discret mais vivace. Derrière l’image sédu isante bien que mortifère de la muse 1900, la modernité de sa plume et de ses choix ne laisse pas de surprendre. Son œuvre a repris le chemin des éditeurs, les études vivieniennes connaissent un nouvel essor attesté par la variété des contributions recueillies dans cet ouvrage. Celui-ci comporte d’abondantes annexes reproduisant des pièces rares ou inédites, lettres, photos, critiq ues et autres documents personnels destinés à enrichir l’exploration d’une figure littéraire singulière.
http://www.honorechampion.com/cgi/run?wwfrset+3+840417203+1+2+cccdegtl1+N+1+10024820

• Raison présente, "Sexualités, normativités", n° 183, 2012
Sommaire :
> Patricia Legouge, Roland Pfefferkorn, Jean-Noël Sanchez :
Avant-propos : sexualités, normativités
> Nathalie Bajos, Michel Bozon :
Sexualité et appartenance sociale à l’âge adulte
> Charlotte Le Van :
Infidélité conjugale, genre et sexualité
> Gabriel Girard :
Prévention du sida chez les gais dans les années 2000
> Natacha Chetcuti :
Hétéronormativité et hétérosocialité
> Jean-Noël Sanchez :
Tristes folles tropicales. Normes et homosexualité aux Philippines
> Stéphanie Kunert :
Constructions médiatiques du féminin-sexuel
> Ruwen Ogien :
La répression morale et légale de la curiosité sexuelle
> Lilian Mathieu :
Les paradoxes de la pénalisation des clients de la prostitution
http://www.union-rationaliste.org

• Nicole Van Enis, Féminismes pluriels, Editions Aden, Bruxelles, 98 p., 10 euros. ISBN : 9782805920189
Féminismes pluriels entend rendre compte des composantes variées de ce vaste mouvement social en constante évolution, envisager les enjeux développés par ces féminismes d’hier et d’aujourd’hui, et permettre de démêler les options du débat.
Il s’agira aussi de déterminer quels courants influencent ou, au contraire, résistent à une pensée devenue dominante qui privilégie la libération individuelle au détriment de la recherche de solutions collectives.
Plus qu’un inventaire, ce livre nous propose un diagnostic, capable de susciter de nouvelles formes de luttes.
http://www.aden.be/index.php?aden=feminismes-pluriels

• Félix Boggio Éwanjé-Épée, Stella Magliani-Belkacem, Les féministes blanches et l’empire, La Fabrique, 144 p., 12 euros. ISBN : 978-2-3587-2043-4
Depuis la loi dite « sur le voile à l’école » de réelles fractures sont apparues entre les différentes composantes du mouvement féministe pour aboutir à des clivages profonds en termes de mots d’ordre, d’actions et de mobilisations. Dans le même temps, l’offensive raciste s’est affermie, greffant à sa rhétorique la question des « droits des femmes ». Il est de plus en plus courant d’analyser ce virage en terme d’« instrumentalisation du féminisme à des fins racistes ». Ce livre entend précisément interroger et discuter cet énoncé.
L’idée qu’un mouvement social, une politique d’émancipation, puissent être simplement utilisés, ou récupérés par l’ordre existant pour renforcer son discours rencontre bien des limites. Comment expliquer que la réaction ait pu soudainement se parer de vertus « féministes », elle qui a toujours été si hostile aux mouvements féministes, elle qui est si prompte à défendre le patriarcat ? Pour comprendre ce tournant, il faut envisager la chose non comme une simple « récupération » ou « instrumentalisation » mais plutôt comme une convergence d’intérêt, comme une affinité entre les objectifs, à court ou moyen terme, de larges franges du féminisme et du pouvoir raciste et impérialiste, à des moments historiques précis.
C’est dans cette perspective que les auteur-e-s de ce court essai entreprennent une généalogie des stratégies féministes : non pas une histoire détaillée, mais plutôt un coup de projecteur sur des situations historiques où la question raciale et/ou coloniale s’est trouvée au cœur du discours des féministes. Les suffragettes et « la mission civilisatrice », le féminisme de la deuxième vague et, plus près de nous, l’épisode de la loi sur le voile à l’école ou encore celui de la solidarité internationale, constituent ces « moments » dont l’étude met à jour les logiques qui ont conduit certaines féministes à promouvoir leurs objectifs aux dépens des colonisé-e-s et descendant-e-s de colonisé-e-s.
Le livre propose une discussion stratégique sur le féminisme et le racisme, un récit des occasions perdues et de certaines faiblesses héritées que les mouvements progressistes doivent comprendre et dépasser pour inventer des futurs émancipateurs.
http://atheles.org/lafabrique/livres/lesfeministesblanchesetlempire/index.html


Fédération de recherche sur le genre RING (FED 4120)
Bâtiment D - Salle 226
Université Paris 8
2 rue de la Liberté
93526 Saint-Denis - Cedex 02
- permanence tous les mardis -
01 49 40 73 49
genre.ring@univ-paris8.fr
http://www.univ-paris8.fr/RING

Haut de page

Fichiers de syndication :


Statistiques :


Le site contient 4383 articles

Info / contacts :


Navigation / Syndication :