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Avant le 15 janvier 2013

Genre, Classe, Race. Rapports sociaux et construction de l’altérité

Nantes


Date de mise en ligne : [17-12-2012]



Mots-clés : classe | race | rapports sociaux


Appel à communication du réseau thématique « Sociologie clinique » (RT 24) pour le Vème Congrès de l’AFS à Nantes (2-5 septembre 2013)

Présentation :

Le 5è Congrès de l’Association Française de Sociologie a pour thème : Les dominations. Le RT24 se réjouit de ce thème qui structure en profondeur l’activité du réseau depuis sa création. Notre appel s’appuie aussi sur les séminaires internes qui ont animé la vie du réseau depuis 2009 et au cours desquels nous avons réfléchi sur les concepts, la méthodologie et l’épistémologie de l’articulation des rapports sociaux. Enfin, notre appel entend prendre en compte la dynamique contestataire qui dénonce les rapports de domination – notamment de racisation – au sein des espaces universitaires, qu’ils soient féministes ou non, et y compris au sein du RT24.
La volonté de croiser l’analyse des dominations et une forme de réflexivité sur les dominations nous a conduit-e-s à proposer de consacrer une des sessions à la question suivante : Comment le racisme traverse-t-il les espaces universitaires en France ? Pour cette session, nous n’attendons pas tant des communications que des témoignages, des analyses, des propositions sur le problème pointé et les moyens de s’y attaquer.
Par ailleurs, pour les autres sessions, les propositions de communication devront s’inscrire dans une perspective qui tient compte de la co-formation des rapports sociaux de sexe, de classe et de race. Nous souhaitons développer la réflexion commune autour des questions suivantes : Comment la sociologie conceptualise-t-elle les diverses formes de domination (sexe, classe, race) ? Pouvons-nous analyser la complexité des diverses formes de domination avec les outils méthodologiques conventionnels ? Quels sont les apports de l’étude des rapports sociaux de sexe, classe et race à la sociologie ?
Pour ce faire, nous proposons 4 axes directeurs dans lesquels nous classerons les propositions de communications retenues. Quel que soit l’axe privilégié, nous attendons que les communications présentent les dispositifs méthodologiques mobilisés.

Axe 1. Travail et dominations

La domination qui s’exerce dans le travail revêt des formes multiples. Dans le cadre de cet axe, nous voudrions nous centrer sur la manière dont tant la naturalisation des compétences professionnelles dites féminines que le culturalisme sont mobilisés pour produire la division ethnique, sexuée et classée du travail productif et reproductif avec son cortège de discriminations et d’inégalités complexes.
Il s’agit non pas de décrire les inégalités et rapports de pouvoir mais d’analyser l’articulation entre les dimensions matérielles et symboliques, ces dernières présentant souvent un caractère d’évidence tant pour les employeurs que pour les salarié-es qui freinent leur dévoilement. Quels sont les modes de résistance des salarié-es à ces assignations ? Si les effets de la naturalisation ont été au cœur des travaux fondateurs du féminisme matérialiste et des recherches contemporaines sur le care, ceux du culturalisme ont été moins documentés dans les recherches féministes. Nous attendons des communications qui se focalisent sur les intrications entre ces deux dimensions – matérielle et symbolique – à partir d’une enquête de terrain, notamment dans les services marchands.

 Axe 2. Domination, catégorisation et action collective

Depuis 6 ans, l’un des groupes de travail du RT 24 réfléchit sur les mouvements sociaux et les résistances. Pour ce Congrès, nous proposons d’orienter la réflexion dans trois directions.
1. Les rapports de domination suscitent des formes d’action collective visant à préserver ou contester les formes de domination. Par exemple, comment les rapports sociaux contribuent-ils à sélectionner les participant-e-s à une mobilisation ou encore les répertoires d’action collective (grèves, occupations, squats, manifestations, action syndicale, lobbies, recours au droit, etc.) ?
2. Les actions collectives rejouent les rapports de domination en leur sein. Par exemple, comment l’organisation du travail militant contribue-t-elle à (re)produire des frontières et hiérarchies sociales au sein d’une mobilisation ? Avec quelle conséquence sur les pratiques et trajectoires militantes ?
3. Par l’analyse des frontières sociales qui se reconfigurent dans les mobilisations, nous souhaitons approfondir la question de la catégorisation. L’action collective importe-t-elle un lexique catégoriel préexistant et/ou produit-elle, via l’actualisation des rapports de domination en son sein, un lexique catégoriel spécifique ? Quelle dialectique entre catégorisation et minorisation ? Entre catégorisation et segmentation des causes ? Entre catégorisation et résistance ?
Nous invitons ici les communications à interroger le travail sociologique de catégorisation. Comment les catégories utilisées pour donner à voir l’action des rapports sociaux sont-elles construites ? Comment déjouer les pièges de l’essentialisation ? 

Axe 3. Homonormativité : (re)penser les normes à partir des « minorités » sexuelles

Dans une perspective critique des concepts d’hétéronormativité et d’hétérosocialité, nous souhaitons interroger ces modèles d’analyse dans le processus d’institutionnalisation des couples homosexuels qui se manifeste depuis les années 1990 à travers les revendications relatives au statut légal des couples de même sexe. Dans le contexte actuel, en France, les revendications pour le mariage (gay et lesbien) et celles relatives à la filiation sont devenues un enjeu politique qui peut être pensé à la fois comme un accès au droit pour tou-te-s selon un éthos universaliste, mais aussi comme un mouvement de normalisation à l’opposé des théories critiques des institutions selon une position revendiquée de marge en tant que pouvoir subversif.
Comment les normes hétéronormatives dominantes peuvent-elles rejoindre les normes homonormatives ? Par exemple, l’homoparentalité peut être saisie comme une injonction à la procréation qui pèse plus sur les lesbiennes que sur les gays, rejoignant ainsi l’injonction sociale à la maternité qui pèse sur toutes les femmes et soulève la question de la marchandisation des corps des femmes avec « la gestation pour autrui », l’un des modes d’homoparentalité revendiqué par certains gays. Enfin, l’homonormativité peut être saisie par l’analyse de l’injonction à la vérité sur soi (coming-out) dans une analyse croisée genre, classe, race et en lien avec l’homonationalisme qui met l’accent sur la construction de l’altérité ethnico-raciale au sein des « minorités » sexuelles.

 Axe 4. Pratiques de la masculinité et domination

Dans la lignée des travaux féministes matérialistes ayant interrogé les hommes comme dominants, cet axe propose d’étudier les pratiques de la masculinité en tant qu’elles participent des rapports sociaux de sexe. En questionnant le renouvellement des manifestations sociales de la masculinité, il s’agit de penser l’articulation dynamique des structures matérielles d’oppression et des formations identitaires. Cette perspective liant les structures aux pratiques ouvre la voie à une convergence des approches matérialistes et des théories poststructuralistes dites postféministes. Si, dans un contexte de backlash antiféministe, l’étude de la masculinité requiert de placer au centre de l’analyse la question de la domination, il nous apparaît nécessaire de concilier celle-ci avec celle des masculinités subalternes et de leurs expressions sociales. Des subcultures sexuelles ayant vu émerger des masculinités féminines ou trans aux masculinités populaires et/ou racisées, quelles relations ces formes subalternes entretiennent-elles avec la « masculinité hégémonique » ? Quels types d’agencement des rapports sociaux de genre, classe, race soutiennent ces pratiques de la masculinité ? Quelles relations de dépendance ou d’autonomie ont-elles à l’égard du modèle hégémonique et de la domination ? Enfin, ces masculinités subalternes sont-elles à même de mettre à jour les mécanismes ordinaires de la domination masculine ?

 Le RT24 tient à rappeler que la participation au Congrès suppose des frais d’inscription et d’adhésion à l’Association Française de Sociologie.

 Les propositions de communication de 3000/4000 signes (bibliographie comprise) sont à adresser d’ici le 15 janvier 2013 à l’adresse suivante :

rtgcr.afs@inv.univ-rouen.fr

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