RING


Accueil > Actualité du genre > Appels à contributions > La globalisation à l’aune du genre : vers une sociologie politique de la (...)

Appel à contributions

La globalisation à l’aune du genre : vers une sociologie politique de la promotion internationale des normes égalitaires

Avant le 15 octobre - Congrès AFSP


Date de mise en ligne : [02-10-2012]



Mots-clés : égalité | sociologie | politique


Atelier dans le cadre du Congrès 2013 de l’AFSP
Paris, 9-13 juillet

organisé par
Delphine Lacombe (IRIS‐ EHESS)
Elisabeth Marteu (Sciences Po Paris)

Présentation :

De la « Décennie de la femme » après la conférence internationale de Mexico (1975), aux politiques de « gender mainstreaming » à la suite de la conférence de Pékin (1995), les luttes féministes ont connu une légitimation croissante sur la scène internationale. Les politiques d’égalité femmes‐hommes et la sexuation du langage des droits humains ont été portées aux échelles locales, nationales et transnationales, avec pour point de mire les institutions étatiques et pour agent de promotion internationale l’Organisation des Nations Unies. Terminologie d’usage où convergent aujourd’hui à la fois les rapports sociaux de sexe et les identités sexuelles, le genre est devenu une catégorie globale d’intervention publique, à l’appui de laquelle il s’est agi de prétendre reconfigurer l’organisation sexuée des sociétés dans un sens plus égalitaire.
Un débat tant scientifique que politique a émergé sur les modalités de ce processus globalisant, en particulier sur les contraintes et les ressources qu’il présente vis‐a‐vis des populations, des Etats et des sociétés civiles.
L’institutionnalisation internationale du genre a‐t‐elle rimé avec la standardisation des actions et l’uniformisation des savoirs ? Ses modalités ont‐elles été facteur de dépolitisation des luttes féministes ? Leur a‐t‐elle ouvert de nouvelles marges d’actions à toutes les échelles ? A‐t‐elle plutôt signifié l’accentuation des divisions et des hiérarchies entre différents entrepreneur‐e‐s de causes et entre productrices de savoirs ? A‐t‐elle été combinée à un renforcement de la transnationalisation des revendications et des mobilisations ? A‐t‐elle conduit les Etats à se
revendiquer à peu de frais de l’égalité femmes‐hommes ou du respect des droits des « minorités » sexuelles ?
Telles sont quelques‐unes des questions récurrentes qui animent encore ces débats. A côté des perspectives qui soulignent les effets de structure de la mondialisation néolibérale sur les rapports sociaux de sexe et qui insistent sur les effets de dépolitisation des questions de genre dans ce contexte, nous proposons d’explorer une autre hypothèse : la promotion internationale de normes centrées sur l’égalité des sexes n’est ni linéaire ni unidirectionnelle et elle provoque des effets inattendus, voire même déconnectés des logiques qui lui sont propres au départ.

Il s’agirait donc plutôt de processus hybrides, certes traversés par des rapports de pouvoir, où stratégies et discours se réinventent selon des enjeux et des débats localisés. Certains acteurs situés dans des contextes sociopolitiques précis sont connectés ou ont accès à des arènes
internationales et ils peuvent participer à la production voire à la resignification des agendas politiques et des normes globales (Cîrstocea 2011). Plutôt donc que de réfléchir en termes de
dépossession ou d’appropriation par les institutions internationales de savoirs, de mobilisations ou de ressources militantes, l’option qui est pour nous la plus heuristique consiste à penser en termes de processus d’hybridation, de co‐formation et d’imbrication des savoirs et des pratiques, des répertoires de discours et d’actions.

La section thématique entend ainsi d’une part renouveler la sociologie politique de l’international sous le prisme du genre et d’autre part affiner sociologiquement et empiriquement notre compréhension d’une globalisation à vocation universelle (Marques‐Pereira et al. 2010, Lacombe et al. 2011, Verschuur, Destremeau et al. 2012). La réflexion engagée touche donc à des enjeux d’ordre théorique mais également méthodologique, puisqu’il s’agit aussi de réfléchir à des méthodes d’enquête permettant de saisir sociologiquement et empiriquement les phénomènes globaux. Le principal défi que nous souhaitons relever est donc celui de saisir les modes de circulation du genre au gré de phénomènes sociaux enchevêtrés mais habituellement abordés à travers des perspectives disciplinaires et géographiques cloisonnées.

Les propositions d’intervention dans le cadre de cette section thématique, qui se déroulera en deux sessions s’inscriront dans un ou plusieurs axes problématiques suivants :

. Les modes de production et de circulation internationale des normes en rapport avec
l’égalité des sexes et des sexualités
. La reconstitution des logiques pratiques du déploiement transnational des militances
. Les modes d’action, les formats de la réception et les usages des répertoires
internationaux du genre dans des contextes localisés restitués dans leur historicité.

Contacts :

delphine.lacombe@free.fr
elisabeth.marteu@sciences‐po.org

Haut de page

Fichiers de syndication :


Statistiques :


Le site contient 4383 articles

Info / contacts :


Navigation / Syndication :