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Soutenance

Viviane Albenga, "Lecteurs, lectures et trajectoires de genre"

10 juin - EHESS


Date de mise en ligne : [02-06-2009]




Viviane Albenga soutiendra sa thèse de doctorat en sociologie "Lecteurs, lectures et trajectoires de genre", sous la direction de Mme Rose-Marie Lagrave, Directrice d’études à l’EHESS,

le mercredi 10 juin à 14h, à l’EHESS, 54 bd Raspail, Paris, salle 524.

Jury :

M. Roger CHARTIER, Professeur au Collège de France ;
Mme Rose-Marie LAGRAVE, Directrice d’études à l’EHESS, directrice de thèse ;
M. Bernard LAHIRE, Professeur à l’ENS-LSH ;
M. Érik NEVEU, Professeur à l’IEP de Rennes, rapporteur ;
Mme Michèle OLLIVIER, Professeure à l’Université d’Ottawa ;
Mme Claude POLIAK, Chargée de recherches au CNRS, rapporteure.

La soutenance sera suivie d’un pot dans le hall de l’EHESS.

Résumé :

Cette thèse vise à explorer les relations entre les pratiques de lecture, le genre et la classe : en construisant, par un maillage théorico-empirique, ce que peuvent être un habitus de genre et une trajectoire de genre, on s’approprie à nouveaux frais la théorie bourdieusienne. En choisissant d’étudier empiriquement des lecteurs et lectrices ayant développé un habitus de lecteur au cours de leur socialisation, participant à des cercles de lecture, on a privilégié l’appréhension des effets de la lecture lorsque celle-ci opère comme un support de soi particulièrement agissant, en postulant que le genre pouvait être réagencé, voire pouvait être subverti par la lecture. Or, l’habitus de lecteur s’élabore particulièrement au cours d’une socialisation de classe moyenne. Cette bonne volonté culturelle est plus spécifiquement dévolue aux femmes des classes moyennes, mais l’habitus de lecteur ne peut être qualifié ni de féminin, ni de masculin. L’habitus de lecteur développe, en guise de raison pratique, un souci de soi et des autres, tel que Michel Foucault l’avait mis en évidence. Les convergences entre le souci de soi foucaldien et l’éthique du care formalisée par des théoriciennes féministes permettent de mettre au jour l’idéal politique anti-individualiste sous-jacent à ce souci de soi par la lecture. Mais la bonne volonté culturelle l’emporte et empêche la politisation des pratiques de lecture, en donnant le primat à la constitution d’un capital symbolique distinctif. En effet, entre les lecteurs se dessine également un enjeu pour détenir la légitimité littéraire, au sein duquel le genre opère comme catégorie distinctive. Quant à la possible subversion du genre par la lecture, elle est à la fois virtuellement accomplie sous la forme d’une « trajectoire de genre » franchissant divers seuils de rupture, grâce aux effets tant symboliques que pratiques de l’habitus de lecteur ; et limitée par l’enjeu d’ascension sociale porté par l’habitus de classe moyenne.

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