Editions Seismo, 224 p., 26,50 euros. ISBN 978-2-88351-047-0
Les thèses constructivistes de la différence sexuelle sont tout à la fois le lieu de la critique et le point d’appui de cet ouvrage, qui déploie une réflexion épistémologique sur les théories féministes antinaturalistes en vue de proposer les linéaments d’une autre sociologie de la différence sexuelle.
Plus précisément, cette enquête répond à une interrogation qui paraît anodine mais à laquelle, pourtant, les sociologies du genre doivent pouvoir répondre, à tout le moins si elles n’entendent pas reproduire, pour analyser le monde social, le discours profane. Cette question est la suivante : quels sont les présupposés sous-jacents à la prémisse selon laquelle les catégories de sexe sont des catégories socialement construites ?
Dépliant, étape après étape, les problèmes encapsulés dans une telle affirmation, ce travail montre que pour rendre sociologiquement compte des catégories de sexe, il n’est pas suffisant d’adopter un point de vue déréalisant sur le réel, en soulignant que celles-ci sont socialement construites. Car si le réel est construit, il est aussi communément appréhendé comme un phénomène mondain doté d’une objectivité certaine, qui existe indépendamment des pratiques, des représentations et des subjectivités. C’est pourquoi la sociologie du genre pour laquelle plaide cet ouvrage est une sociologie capable de saisir et de décrire les méthodes et les procédures ordinaires au moyen desquelles la factualité de la différence sexuelle est produite.