pour le volume 29(2), 2010 de la revue Nouvelles Questions féministes.
Coordination : Martine Chaponnière, Farinaz Fassa, Edmée Ollagnier, Andrea Olivera
Présentation :
De la petite enfance à la formation continue des adultes, de l’école à l’université, tout le système éducatif est concerné par la manière dont les filles et les garçons mais aussi les femmes et les hommes cohabitent, apprennent et se développent dans les institutions d’éducation et de formation. Les adultes sont apprenant·e·s ou enseignant·e·s, formatrices et formateurs et certains d’entre eux ont des fonctions de décision. Quels que soient l’âge, le statut attribué ou encore la classe dans laquelle un enfant ou un adulte évolue et travaille, toute personne insérée ou tout du moins passant dans ce système éducatif, est confrontée à la manière dont les rapports sociaux de sexe fonctionnent en son sein.
Dans la classe, les stéréotypes véhiculés par le corps enseignant ont un impact fort sur le rapport au savoir des filles et des garçons. Les échanges verbaux, les supports pédagogiques, les stratégies d’enseignement sont autant de facteurs potentiellement sources de discrimination (directe ou indirecte) vis-à-vis des filles et d’inégalités. Et si l’analyse de certains résultats scolaires laisse penser que les filles réussissent bien ou mieux que les garçons, reste à interroger cette réussite en écho à la mixité, à l’orientation scolaire et professionnelle ou encore au fonctionnement des établissements scolaires. En ce qui concerne le personnel enseignant, les logiques de parcours professionnels restent le plus souvent modelées par des stéréotypes : fonction maternante assignée aux femmes pour la petite enfance et transmission du savoir savant assignée aux hommes dans les universités.
Quant à la formation des adultes, le constat stagne : l’accès, la nature et le volume des formations suivies, les sources de financement, le lien avec la carrière sont autant d’éléments qui permettent d’affirmer que les femmes restent fortement discriminées.
L’objectif de ce numéro de NQF est d’une part de faire le point sur les dernières recherches sur les inégalités genrées dans le système d’éducation-formation et d’autre part de montrer les réponses que peut apporter la recherche féministe pour construire un futur plus encourageant pour les filles. Cette question semble d’autant plus essentielle que le système de formation est au cœur des prescriptions formulées par les autorités étatiques : apprentissage constant et formation tout au long de la vie (« from the cradle to the grave »).
Pour l’heure, les réponses de la recherche féministe restent encore trop timides quant aux remèdes ou aux pistes conceptuelles et opérationnelles à développer. De la classe d’école aux politiques éducatives, le champ est vaste.
Les propositions d’articles (résumé d’une page, environ 5000 signes) sont à envoyer d’ici au 15 janvier 2009
à l’une des trois adresses suivantes :
martine(at)chaponniere.com ; Edmee.Ollagnier(at)pse.unige.ch ; Farinaz.FassaRecrosio(at)unil.ch
http://www2.unil.ch/liege/nqf/NactusNQF.html#CFPLois