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Appel à contributions

Espace et rapports sociaux de domination Où en est la recherche ?

Avant le 19 décembre - Marne-la-Vallée


Date de mise en ligne : [02-12-2011]



Mots-clés : géographie | théorie | pouvoir


Colloque interdisciplinaire organisé par le laboratoire Analyse Comparée des Pouvoirs, Université Paris-Est Marne-la-Vallée, 20-21 septembre 2012

Présentation :

La pensée critique s’est profondément renouvelée en France et dans le monde depuis la fin des années 1990. Plus récemment, différentes initiatives ont permis de faire redécouvrir en France la géographie radicale anglophone, comme, par exemple, la traduction de plusieurs articles en 20011 et celle d’ouvrages du géographe britannique David Harvey depuis 2008. C’est dans ce sillage que souhaite s’inscrire ce colloque.

La géographie radicale anglophone s’est structurée aux États-Unis à la fin des années 1960, notamment autour de la revue Antipode. Ce creuset a donné naissance à plusieurs courants, s’enrichissant d’autres approches à travers le monde, par exemple les études post-coloniales ou subalternistes. C’est en son sein que se sont épanouies une géographie marxiste relevant le défi du projet théorique de Marx en tentant d’en faire une lecture spatialisée dans la lignée d’Henri Lefebvre, mais aussi une géographie féministe et tout un foisonnement d’approches géographiques radicales de la ville et plus récemment de l’environnement. Ces approches ont en commun d’interroger l’espace, sa production et sa transformation, en fonction des rapports de pouvoir qui structurent les sociétés, et ce dans une perspective critique et politique qui analyse les modalités de l’oppression, qu’elle soit capitaliste, patriarcale ou raciste, tout en mettant en évidence le rôle que joue l’État dans ces différents rapports de domination.

De nombreux jalons ont déjà été posés en France depuis les années 1960. La sociologie urbaine marxiste et certaines approches de géographie sociale se sont ainsi intéressées à la dimension spatiale des rapports de classe. Beaucoup de recherches sur les rapports Nord-Sud, sur les sociétés du Tiers Monde, les dynamiques urbaines, rurales ou migratoires ont interrogé les processus de production d’inégalités et de rapports d’exploitation. Le renouvellement de la géopolitique dans les années 1970 a quant à lui contribué à enrichir la compréhension de l’espace et de ses représentations comme produit de rapports de pouvoir à toutes les échelles. Plus récemment, plusieurs champs de recherche ont émergé, articulés autour de la géographie culturelle, de la justice spatiale et environnementale ou encore d’approches critiques de l’urbanisme, qui ont enrichi le corpus théorique sur la dimension spatiale des rapports de domination. On peut se demander pourquoi ce foisonnement n’a pas débouché sur la formation d’un courant spécifique structuré par le paradigme des rapports de domination et posant clairement la question de l’engagement politique.

S’inscrivant dans le renouveau plus large de la géographie critique, l’objectif de ce colloque est double : échanger autour d’approches radicales marquantes (Christine DELPHY, Jean-Pierre GARNIER, Don MITCHELL, Pierpaolo MUDU, Jesse RIBOT et Neil SMITH) d’une part (en plénière) ; partager et confronter les analyses de chercheurs francophones qui travaillent sur l’espace dans ses multiples dimensions en prenant en compte les rapports sociaux de classe, de sexe ou de race d’autre part (dans les ateliers). Il s’agit donc de favoriser un dialogue avec la géographie radicale anglophone, tout en mettant en avant des approches radicales francophones, afin qu’elles se confrontent et s’enrichissent mutuellement.
Ce colloque s’adresse aux chercheurs et chercheuses travaillant à l’intérieur ou à l’extérieur des universités, en géographie ou dans d’autres sciences sociales sensibles aux questions spatiales. Nous faisons appel à des contributions en français qui présentent des résultats de recherche empirique ou des réflexions méthodologiques et épistémologiques.

Les résultats de recherche empirique mettront l’accent sur les conditions matérielles et les aspects culturels des rapports sociaux de domination, et interrogeront la manière dont ces rapports transforment ou instrumentalisent concrètement l’espace. Ces contributions pourront relever de thématiques variées, sans limitation a priori, comme la question urbaine et les rapports urbain/rural, l’environnement, les processus migratoires, le développement, ou encore le sexe, le genre et la sexualité. Il s’agit dans tous les cas d’éprouver la possibilité d’une pensée critique de l’espace et de s’interroger sur les enjeux méthodologiques et théoriques d’un positionnement radical.
Les travaux à caractère méthodologique et épistémologique, s’appuyant sur une recherche bibliographique ou empirique, interrogeront par exemple les positions de pouvoir dans la production du savoir scientifique, le pouvoir performatif des mots utilisés en géographie ou l’origine des catégories hégémoniques. Ils pourront se demander dans quelle mesure certains paradigmes, la segmentation disciplinaire et la fonction sociale de la géographie (enseignement, aménagement du territoire) ont pu reléguer à l’arrière-plan les rapports de domination.

Les contributions transversales se situant à la croisée des thématiques et des échelles, ou proposant des approches originales à contre-pied des champs académiques sont cependant particulièrement attendues. Nous encourageons toutes les contributions à poser la question du positionnement des chercheurs par rapport à leur objet et de l’engagement politique.

Les propositions de contribution (en français) comporteront les éléments suivants :
titre de la communication ; - résumé de la communication (3 000 signes) ; - nom et prénom du ou des auteur-es, en précisant pour chacun-e, l’institution ou l’association
de rattachement (s’il y a lieu) et les coordonnées complètes (adresse mail, adresse postale, numéro de téléphone) ; un-e correspondant-e principal-e sera clairement identifié-e.

Afin de faciliter le travail de lecture et de sélection, veuillez préparer deux documents : le premier contenant les trois éléments énumérés ci-dessus, le second ne contenant que les deux premiers, afin d’assurer une sélection anonyme. Ces deux documents seront envoyés sous format .rtf à l’adresse suivante : cerd2012@univ-mlv.fr.

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