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Colloque

Itinéraires et productions des dramaturges et cinéastes espagnoles (1990-2014)

Avant le 23 juillet - Paris 3


Date de mise en ligne : [04-07-2014]



Mots-clés : Espagne | cinéma


Comité d’organisation :

Marie-Soledad Rodriguez (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3/ ARCE-CREC)
Catherine Flepp (Université de Valenciennes / CREC, Paris 3)

Colloque 20 et 21 novembre 2014

Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 / Colegio de España

Argumentaire :

Le théâtre et le cinéma espagnols, largement dominés par des figures masculines pendant la dictature franquiste, ont vu apparaître une série de créatrices avec la Transition puis la démocratie retrouvée. Ainsi, pour le cinéma, trois réalisatrices se sont imposées au cours des années 1970-80, Pilar Miró, Cecilia Bartolomé et Josefina Molina. Bien qu’elles n’aient pas revendiqué une posture féministe, leurs films ont introduit un nouveau regard sur les femmes et certains de leurs opus ont pu s’apparenter à un bilan de la condition féminine sous le franquisme ou proposer de nouvelles images féminines, plus en consonance avec l’évolution de la société espagnole.
Dans le champ théâtral, quelques dramaturges ont également fait entendre leur voix comme Ana Diosdado, à partir des années 1970, María Manuela Reina, Pilar Pombo, Paloma Pedrero ou Maribel Lázaro, dans les années 1980. Toutefois, Patricia O’Connor relevait encore en 1988 combien il était difficile pour ces femmes de réussir à faire jouer leurs pièces, dans un contexte social, hérité du franquisme, qui ne leur était pas favorable.
A partir des années 1990, en revanche, de nouvelles générations de créatrices semblent parvenir à rompre les barrières qui les maintenaient à l’écart et s’imposent tant comme réalisatrices (Camí-Vela, 2001) que comme auteures dramatiques (Oliva, 2002). Ainsi, profitant du cadre institutionnel, notamment les subventions publiques accordées aux premiers films, toute une série de réalisatrices telles Iciar Bollain, Patricia Ferreira, Chus Gutiérrez, Eva Lesmes, Gracia Querejeta, parvient à tourner son premier opus. Si leur apparition suscite un intérêt certain (Heredero, 1998), il n’en reste pas moins qu’il est leur est parfois difficile de réaliser un second ou un troisième film. Au cours des années 2000, alors que certaines réalisatrices ont désormais un parcours confirmé, d’autres se sont tournées vers la production publicitaire ou télévisuelle.
Au théâtre, les dramaturges femmes sont désormais assez nombreuses et leur production est reconnue par la critique (Floeck et Vilches de Frutos, 2004) comme c’est le cas, entre autres, de Lluisa Cunillé, Angélica Liddell, Yolanda Pallín, Itziar Pascual, Laila Ripoll ou María Velasco. Ainsi, elles arrivent à publier leurs textes et à voir leurs pièces représentées, toutefois seules certaines ont réussi à s’imposer dans le réseau des grands théâtres publics.
Considérant les difficultés rencontrées pour mener à bien leurs projets, ces dramaturges et réalisatrices ont créé des associations visant à soutenir leurs travaux et à leur donner plus de visibilité. A Madrid, sont ainsi apparues CIMA (Asociación de mujeres cineastas y de medios audiovisuales) et AMAEM (Asociación de Mujeres de las Artes Escénicas de Madrid).
De son côté, l’État espagnol a adopté une législation favorisant l’égalité effective entre les femmes et les hommes, la loi 3/2007 du 22 mars, qui a eu des développements particuliers dans certains domaines comme la création artistique, avec par exemple la loi sur le cinéma 55/2007.
Le colloque, s’inscrivant dans le cadre de l’histoire culturelle, se propose d’interroger la situation des femmes créatrices à partir de divers axes :
- quel bilan peut être fait quant à la production des dramaturges et des réalisatrices depuis les années 1990 (nombre de mises en scène de leurs œuvres par rapport à la production écrite / ratio dramaturges femmes-dramaturges hommes représentés / type de théâtres dans lesquels leurs pièces sont représentées/ nombre de films tournés et distribués / durée d’affiche / difficultés pour mener à bien leurs projets…) ?
- incidence de la législation, de l’action des associations, des festivals consacrés aux œuvres de femmes ;
- analyse de leurs œuvres à partir d’une perspective esthétique (quels genres théâtraux ou filmiques privilégient-elles ?/ quelles caractéristiques formelles présentent leurs œuvres ?) ;
- films et pièces construisent-ils de nouvelles figures féminines, des relations de genre plus égalitaires ?
- leurs œuvres traduisent-elles un engagement sociétal ?
Le colloque se déroulera sur deux journées, dont l’une sera consacrée aux dramaturges et l’autre aux réalisatrices. Cependant l’un de ses objectifs sera aussi de permettre une première approche comparative entre les deux domaines afin de voir dans quelle mesure dramaturges et réalisatrices sont confrontées aux mêmes difficultés, s’inscrivent dans une démarche de renouvellement formel et/ou thématique ou sont obligées de se plier aux impératifs économiques.

Les propositions de communications (résumé accompagné d’un bref CV) seront à adresser aux deux organisatrices : msrodrig@univ-paris3.fr et catherine.flepp@gmail.com au plus tard le 18 juillet. Les réponses seront communiquées le 23 juillet.
Le colloque se veut transversal et est ouvert aux hispanistes comme aux spécialistes de cinéma et de théâtre.
Les actes du colloque donneront lieu à une publication.

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