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Appel à contributions

"Le genre et la justice"

Avant le 1er mars - Aix-en-Provence


Date de mise en ligne : [06-03-2012]



Mots-clés : justice


Dans le cadre de l’appel à contributions pour le colloque : "La culture judiciaire du Moyen Âge à nos jours. Rhétorique, représentation et arbitraire"

Aix-en-Provence

Présentation :

Est-il naturel d’être soi-même sur la scène judiciaire ? La question peut sans doute surprendre. Pourtant, la pratique des archives judicaires fait émerger des configurations rhétoriques, des discours attendus et des attitudes motivées par la situation d’urgence dans laquelle la crainte du bras vengeur de la justice place le prévenu, le témoin, le plaignant devant l’opinion, plus souvent appelée le « bruit public » sous l’Ancien Régime. La pratique régulière de la justice, les confrontations aux différents récits qui s’échappent des tribunaux, des témoins bavards et des jurés peu scrupuleux, rendent compte d’une profonde familiarité des justiciables du monde de la justice, lesquels témoignent tous d’une fine connaissance des usages du discours judiciaire et des réponses qui peuvent être attendus en justice, réponses censées accabler, atténuer ou disculper l’auteur de l’acte réalisé auprès des juges chargés de l’enquête. Ainsi, selon le délit commis et, parfois, le sexe, se distingue une instrumentalisation des discours et des représentations des individus confrontés au crime, à la morale, aux convenances et à l’État. Parler de scène judiciaire suppose que le justiciable se produit et se donne en spectacle, selon une ritualisation de soi, à la fois dans son rapport à autrui et aux normes, le plus souvent tacites, régissant la société. Il apparaît, par exemple dans les affaires d’infanticides, que des similitudes rhétoriques sont dévoilées par de tels récits mortifères formulés en justice. Les infanticides ainsi élucidés mettent l’accent sur la mort de l’enfant, dès l’accouchement, ou soulignent alors l’inexpérience de la femme, incapable de comprendre son état de grossesse. L’intérêt est de considérer, dans chacune des articulations du procès, la capacité à relier la cause dénoncée avec la société, la justice et la politique : aucun procès ne peut être envisagé dans sa seule logique interne, quoique celle-ci soit essentielle à la compréhension et à la dynamique de l’instruction de l’affaire ; il tend aussi à s’intégrer dans un discours qui est celui de la politique, urbaine ou souveraine, du Moyen Âge à nos jours.

L’ouvrage propose 5 axes de réflexions :

Axe 1.- Le genre et la justice.

L’étude des archives judiciaires d’Europe sous l’Ancien Régime semble mettre en lumière que, selon les crimes et la circonstance de leur réalisation, les hommes et les femmes sont amenés à développer des stratégies rhétoriques et des procédés discursifs spécifiques, des postures et des récits propres à leur sexe. Mais existe-t-il un discours qui traduirait un dimorphisme sexuel ? Quelles sont les différences et les spécificités éventuelles en termes de représentations et de réalité sociale décrite par les hommes et les femmes du Moyen Âge à nos jours ? Quels sont les arguments mis en lumière par les hommes et les femmes, et quelles sont les réalités – leur vérité – traduites par le mot en justice ?

(...)

Contact :

Lucien Faggion, lcnfaggion@gmail.com

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