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Journée d’étude

Des sources marginales pour une histoire des marges : la transgression des normes. Race, classe et genre aux USA, de l’après-guerre aux années 1970

Avant le 30 juillet - Paris 3


Date de mise en ligne : [04-07-2014]



Mots-clés : race | classe | Etats-Unis


Journée d’étude des doctorants américanistes du CRAN et de l’EHESS

Comité d’organisation :

Christen Bryson, Pierre Cras, Jean Paul Lallemand-Stempak, Anne Légier, Olivier Mahéo.

10 octobre 2014 à l’institut du monde anglophone – université Sorbonne Nouvelle – Paris 3

Argumentaire :

La période du consensus libéral qui s’ouvre après 1945 aux États-Unis est peut-être celle pour laquelle une analyse en termes de normes sociales est la plus pertinente. La norme, bien que débattue en sociologie, peut être défi nie(en suivant Steven P. Dandaneau) comme la règle informelle qui guide l’interaction sociale. Elle est le produit des valeurs sociales dominantes. La transgression est en relation dialectique avec la norme, qu’elle enfreint et parfois modifie.
La société américaine de l’après-guerre conforte plus que jamais les normes ethno-raciales, genrées, ou de classe. L’assignation persistante (mais constamment remise en cause) de groupes spécifiques (femmes, Afro-Américains…) à une place subordonnée – dans la sphère privée comme dans la sphère publique – et plus largement la production sociale du genre et des attributs sociaux respectifs des groupes masculins et féminins, produit non seulement des normes sociales et culturelles, mais fournit un modèle univoque qu’il est possible de combattre. Ainsi une norme binaire et hétérosexuelle assure la continuité d’un modèle culturel et social. Les clivages ethno-raciaux sont eux aussi prégnants, le concept de race renvoyant ici à un processus de racialisation, toujours à l’œuvre et par lequel un groupe se voit attribuer une identité essentialisée dans laquelle il ne se reconnaissait pas auparavant. La stratification sociale est elle aussi confortée, alors que toute déviation du modèle socio-économique induit par le rêve américain est stigmatisée.
Ces normes sont donc loin de parvenir à une uniformisation. Elles peuvent être outrepassées, déplacées ou supprimées. Des perturbations intentionnelles d’individus et de groupes dénoncent l’injustice d’« une » culture homogène et homogénéisante. Mais cette contestation est elle-même subvertie. L’adaptabilité du modèle américain face à la contestation se révèle dans cette capacité à intégrer la contestation voire même à l’élever au rang de nouvelle norme. Cette cooptation de la subversion passe notamment par l’iconisation, la transformation en symbole, et l’absorption dans la culture dominante des objets de la contestation, ainsi neutralisés. Si normes et contestations ont souvent été interrogées, c’est le regard de l’histoire politique qui a primé, aux dépens d’une analyse au plus près des pratiques sociales et culturelles.
Pour déplacer notre regard nous voulons consacrer cette journée à des sources marginales ou peu exploitées jusqu’ à présent. Ainsi par exemple les yearbooks des universités américaines, des comics ou des dessins animés oubliés, ou bien encore des mémoires d’acteurs marginaux et marginalisés.

Axes de la journée d’étude :

. Les transgressions des normes genrées, ethno-raciales et socio-économiques à travers différents aspects de la production culturelle ou d’objets de la vie quotidienne.
. La cooptation de ces transgressions/contestations notamment à travers des processus d’iconisation.
. Comment les normes se plient ou évoluent face à ces remises en cause.

Conditions de soumission :

Les résumés de propositions de 300 mots environ sont à envoyer aux organisateurs, accompagnés d’un court CV à l’adresse suivante : normestrangression@gmail.com

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