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Appel à contributions

Le corps sexué et ses constructions

Avant le 25 mars


Date de mise en ligne : [15-02-2008]




Le 18 septembre 2008

MSH Paris-Nord

Comité d’organisation :

Laurence Guyard ; Aurélia Mardon

Comité scientifique :

Bernard Andrieu, Nathalie Bajos (sous réserve), Christine Détrez, Anne-Marie Devreux, Michèle Ferrand, Laurence Guyard, Catherine Louveau, Aurélia Mardon, Christine Mennesson.

Argumentaire :

En dépit des transformations de la condition des femmes ces dernières décennies, les inégalités entre hommes et femmes persistent dans de nombreuses sphères de la vie sociale : marché du travail, école, politique, famille, sexualité. La sociologie du genre s’attache à décrire les mécanismes de production et de reproduction de ces inégalités. Dans le prolongement de ces travaux, ce colloque souhaite interroger la place du corps dans ces processus.

Les travaux sociologiques sur le corps ont surtout montré que les caractéristiques culturelles et historiques des sociétés (Elias, 1939, Mauss, 1950 ; Corbin, 1982, Perrot, 1984 ; Vigarello, 1985) ainsi que les appartenances sociales des individus (Boltanski, 1971 ; Bourdieu, 1979) avaient des répercussions directes sur ses représentations et ses usages. Or, le corps est construit comme corps sexué, à travers des techniques telles que la mode, l’alimentation, les injonctions verbales concernant la manière de le tenir, d’occuper l’espace et le temps, ce qui participe à la production et à la reproduction des rapports sociaux entre les sexes (Guillaumin, 1992). Si depuis plusieurs années, les ouvrages de synthèse sur le corps se sont multipliés, attestant de la fécondité de cet objet de recherche pour la sociologie et, plus largement, les sciences humaines (Memmi, 1998, Détrez, 2002 ; Duret et Roussel, 2003 ; Andrieu, 2006,), la dimension sexuée de cette construction est restée un thème peu investigué sur le plan empirique.

L’objectif de ce colloque est d’étudier les processus à travers lesquels les hommes et les femmes intériorisent des représentations, des normes et des pratiques corporelles qui contribuent à la reproduction des inégalités de genre. Il s’agira de s’intéresser tout particulièrement aux différentes sources de socialisation corporelle et à la façon dont elles interagissent pour construire le corps sexué des individus tout au long de leur vie. Car ainsi que le souligne Colette Guillaumin (1996) cette sexuation est une entreprise de longue haleine, commencée très tôt et qui n’est jamais achevée car chaque acte de l’existence est concerné et chaque âge de la vie introduit un chapitre nouveau dans cette fabrication. Tout en étant attentif aux processus d’intériorisation à l’œuvre, on s’intéressera également aux résistances qui peuvent être développées tant sur le plan individuel que collectif.

Les contributions, qui s’appuieront sur des matériaux clairement identifiés, pourront s’inscrire dans l’un des quatre axes de réflexion suivants, lesquels ne sont pas exclusifs :

. Axe 1- Physiologie et médecine

On s’interrogera sur les conséquences que peuvent avoir des évènements physiologiques comme la maladie, la puberté, la grossesse, la ménopause ou encore l’andropause sur la production du corps sexué. Dans quelle mesure sont-ils des occasions propices à la transmission de normes et de représentations sexuées du corps ? En quoi la gestion médicale de ces événements vient-elle construire, légitimer et renforcer ces normes ? De quelles manières ces événements participent-ils à la naturalisation de la différence des sexes ? Quelle est la place de la famille, des médias ou des pairs dans l’intériorisation de ces normes et de ces manières de voir le corps ?

. Axe 2- Apparence et activités physiques

Les communications pourront également contribuer à analyser la place de l’apparence et des activités physiques dans la construction sexuée des corps. Si l’inégalité des « rôles esthétiques » a été soulignée (Nahoum-Grappe, 1996 ; Remaury, 2000, Löwy, 2006), elle résulte d’un processus de socialisation qui n’a été que trop rarement décrit. Comment filles et garçons intériorisent-ils (elles) les normes de l’apparence au cours de l’enfance et de l’adolescence ? Les attitudes des hommes et des femmes à l’égard de ce domaine évoluent au cours de leur vie, mais sous quelles influences et de quelle manière ? Quelles conséquences l’engagement sportif des femmes et des hommes et plus largement leur rapport aux loisirs culturels ont-ils sur leur corps, la façon de le tenir, de l’esthétiser ou même d’occuper l’espace ?

. Axe 3- Sexualité

Il conviendrait également de reconsidérer la place de la sexualité dans la construction sexuée des corps alors que ces dernières décennies, les représentations, les pratiques et les trajectoires sexuelles des hommes et des femmes se sont transformées et individualisées (Bozon, 2005). On pourra s’intéresser à l’influence des médias, et plus particulièrement à la presse féminine et masculine, qui confère à l’apparence et à l’esthétique corporelle un rôle déterminant dans le cadre de la sexualité tant pour trouver un partenaire que pour maintenir une relation dans le temps.

. Axe 4- Méthodologies et réflexivité

Penser la construction sexuée des corps revient à s’interroger sur les difficultés et les problèmes méthodologiques que soulève une telle démarche. En sociologie, l’étude du corps a rencontré nombre d’obstacles. Outre ceux qui tiennent à la genèse de la construction de la discipline, l’absence de définition préalable pose un problème majeur (Memmi, 1998 ; Fassin et Memmi, 2004). Ce colloque voudrait prolonger les réflexions déjà entamées en questionnant les problèmes posés par les recherches sur le corps sexué. Comment les enquêtés parlent-ils de leur corps et quelles sont les incidences sur les travaux ? Comment arriver à observer des situations où le corps est exposé, mis à nu et manipulé ? Enfin, comment le sociologue gère-t-il cette parole ou cette exposition qui, toutes deux, le renvoient à sa propre subjectivité corporelle sexuée ?

Les communications pourront reposer sur des méthodologies variées, comme les entretiens semi-directifs, l’observation directe, voire participante ou encore l’exploitation de questionnaires.

Modalités de proposition des communications :

Les propositions de communication, d’une longueur maximum de 4000 signes, comprennent un titre, une problématique et des matériaux clairement identifiés. Elles sont accompagnées d’informations sur les auteurs (nom, prénom, statut, rattachement institutionnel et coordonnées) et sont à envoyer sous Word ou rtf aux deux adresses suivantes : Lo.guyard@free.fr et aurelia.mardon@wanadoo.fr

Calendrier :

Envoi des propositions de communications : 25 mars 2008

Réponse aux auteurs : 05 mai 2008

Envoi des communications écrites : 15 juillet 2008

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