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[Annonces du RING] - 15 décembre 2014


Date de mise en ligne : [16-12-2014]




[Annonces du RING]

// http://www.univ-paris8.fr/RING/index.php \\

[N’hésitez pas à m’adresser vos informations.]

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SOMMAIRE :
1 - COLLOQUES :
• "Sexualités : des lieux et des liens", 16-17 décembre, Angers
• "Espaces publics, genre et mobilisations actuelles au Proche-Orient", 16 décembre, Paris INED
• "Genre, médias et communication", 19 décembre, Paris Dauphine
• "Travail et maternité dans l’aire méditerranéenne. Réfléchir pour mieux agir", 15-16 janvier, Aix-en-Provence
• "Cherchez la Femme ! Enjeux du corps féminin en médecine contemporaine", 23 janvier, Paris Diderot
• "Femmes et santé", 27-31 janvier, Liège
• "Genre et éducation", 30 janvier, Lyon ENS
• "Homosexualité et religions monothéistes", 16-17 mars, Saint-Denis/EHESS
2 - SÉMINAIRES :
• "Genre et politique", Bruxelles
• Cynthia Kraus, "Peut-on changer de genre ? Regards croisés Europe / Afrique de l’Ouest" , 17 décembre, Toulouse
• Bérengère Marques-Pereira, "Politiques d’égalité de genre au Chili sous la Concertaciòn et réseaux de diffusion d’expertise", 17 décembre, Bruxelles
• "Féminisme et prostitution dans l’Angleterre des années 1870 et 1880", 18 décembre, Paris
• Pilar Aguilar Carrasco, "La fiction audiovisuelle : un monopole du mâle qui fait mal", 19 décembre, Paris
3 - APPELS A CONTRIBUTIONS :
• Avant le 15 janvier 2015, "(Non-)mixité de genre", Toulouse
• Avant le 15 janvier 2015, "Raconter les sexualités depuis la marge", Marseille
• Avant le 17 janvier 2015, "Genre et travail indépendant. Les divisions sexuées du non-salariat", Paris Dauphine
4 - THÈSES :
• Yvette Marcela Garcia, "Les femmes de l’exil chilien. De l’Unité Populaire vers la terre d’asile : une analyse en termes de rapports sociaux"
• Iris Ursula Moundaka, "Obstacles à l’accès aux soins d’urgences suite aux complications des avortements non sécurisés dans la province du Moyen Ogooué au Gabon : aspects juridique, socioculturel et médical"
5 - POSTES :
• Poste de DR en "études de genre : approches interdisciplinaires", 53e section du CNRS
• Deux offres d’emploi à la Central European University (Budapest)
6 - EN LIGNE :
• Eleanor B. Leacock, "Le genre dans les sociétés égalitaires", Période
• Alban Jacquemart, "« J’ai une femme exceptionnelle ». Carrières des hommes hauts fonctionnaires et arrangements conjugaux", Centre d’études de l’emploi
• Françoise Collin - Bibliographie partielle incluant les liens aux textes et conférences sur Internet
• Population & Sociétés, "Les inégalités de genre sous l’œil des démographes"
• Daniele Lorenzini, "Le sexe comme art", La Vie des idées
7 - PUBLICATIONS :
• Rafaela Cyrino, Le genre. Du déterminisme biologique au déterminisme socioculturel ?
• Patrick Deval, Squaws. La mémoire oubliée
• Sylvie Octobre, Questions de genre, questions de culture
• Nordiques, "Culture, genre, sexualité"
• Bérénice Levet, La Théorie du genre ou Le monde rêvé des anges
• Sexualities, "Queer Migration, Asylum, and Displacement"
• Geoffroy Huard, Los antisociales. Historia de la homosexualidad en Barcelona y París, 1945-1975

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1 - COLLOQUES :

• "Sexualités : des lieux et des liens"
IIIe biennale masculins / féminins organisé par l’UMR ESO – Espaces et Sociétés
16-17 décembre
Université d’Angers
Présentation :
Alors que les deux premières biennales ont été principalement consacrées à la question du genre, il semble opportun, avec la 3e biennale Masculins/Féminins, organisée par l’UMR 6590 ESO à l’université d’Angers les 16 et 17 décembre 2014, de resserrer les questionnements sur un objet scientifique encore trop peu traité en France par les sciences humaines et sociales en général et la géographie en particulier, celui des sexualités.
En effet, lors de la seconde biennale notamment, organisée à Grenoble en 2012, de nombreuses présentations ont mis en évidence la perpétuation des effets de domination de genre et le rôle premier joué par l’hétéronormativité dans l’accès de tous à l’espace et à ses ressources et à la possibilité de se déplacer à différentes échelles. Ces différents résultats ont montré l’importance de questionner les rapports entre espace et sexualités de la manière la plus complète qui soit.
Si la sexualité est partout et tout le temps, relevant autant de l’extime que de l’intime, du politique que du biologique, elle n’est le plus souvent étudiée que sous l’angle de la norme et de la déviance. Pourtant, philosophes, psychanalystes, sociologues, historiens ont depuis de nombreuses années montré le caractère essentiel de l’expression sexuelle dans la construction des réalités sociales. Et si toutes les sociétés ont produit des formes de coercition du plaisir, car s’il n’y a pas de société sans sexualités, il n’y a pas de société sans contrôle de celles-ci, il reste largement à étudier les modalités que ces formes prennent aujourd’hui (mariage, hétéronormativité, domination masculine, discriminations diverses, etc.).
[...]
Programme et infos :
http://biennalemasfem3.sciencesconf.org
Contact :
stephane [dot] leroy [at] univ-angers [dot] fr

• "Espaces publics, genre et mobilisations actuelles au Proche-Orient"
Journée scientifique organisée par Pôle Sud INED
Coordination :
Nisrin Abu-Amara, Sylvie Cromer, Smaïn Laacher
Mardi 16 décembre 2014
Institut national d’études démographiques (Ined) 133, boulevard Davout, 75020 Paris
Présentation :
Les transformations socio-politiques actuelles au Proche-Orient démontrent l’existence d’un processus de changement social touchant à la fois à la sphère politique, sociale mais également familiale. Les rapports de genre constituent une catégorie sociale autour de laquelle se concentrent des tensions, qui s’expriment par des violences étatiques et sociales, qui constituent des réactions contre la volonté de changement. L’objectif de cette journée d’étude est d’analyser, par le prisme du genre, l’effet des changements actuels dans plusieurs pays du Proche-Orient, en tenant compte des particularités de chaque pays. Le thème de l’espace constitue un fil conducteur de cette journée : nous nous interrogerons dans ce sens sur la place qu’occupent les femmes et les hommes dans les espaces « publics », espaces de contestation, espace « privé » familial, espaces frontaliers. Quel est le rôle des acteurs et actrices sociaux dans le processus de reconstruction d’un nouvel ordre social et politique ? Quelles sont les modalités d’action propres aux femmes et aux hommes pendant les manifestations ? Quelles sont les conséquences spécifiques pour les femmes en termes de vulnérabilités, prise en charge et diverses formes de résistances, notamment dans l’espace contrôlé par l’État et la société ? Enfin, on abordera les résistances des femmes et des hommes comme dans le cas de la Syrie ou les jeunes artistes créent des œuvres dans lesquels ils expriment leurs revendications à travers les médias et les réseaux sociaux.
Programme et infos :
http://pole_suds.site.ined.fr/fr/les_journees/mobilisations_sociales_et_changements_politiques_au_moyen_orient_au_prisme_du_genre/

• "Genre, médias et communication"
Journée commune avec le séminaire « Genre, féminismes et mobilisations collectives » de l’EHESS et avec le séminaire « Presse magazine, source et objet d’histoire » du Laboratoire Communication et Politique (LCP).
Vendredi 19 décembre 2014
Institut Pratique du Journalisme de Paris Dauphine, 24 rue Saint Georges, 75009 Paris
Programme :
. 10h-12h : « Journalisme et féminisme »
Salle : Amphithéâtre de l’IPJ
> Bibia Pavard (Université Panthéon Assas, IFP, Histoire) et Claire Blandin (Université Paris Est Créteil, CRHEC, Histoire)
Des relais du féminisme dans la presse féminine ? Le cas des journalistes de Elle et Marie Claire dans les années 1968.
> Sandrine Lévêque (Université Paris 1, CESSP, Science politique)
Un projet journalistique au service d’une cause. Le féminisme de F. Magazine.
. 14h30-16h30 : « Médias, violence et normes de genre »
Salle : IPJ, Salle de réunion du laboratoire LCP
> Isabelle Garcin-Marrou (Pr. à Sciences Po Lyon, Directrice du Laboratoire ELICO)
Normes de Genre et récits médiatiques : les violences des femmes.
Résumé :
Le traitement médiatique du crime et du procès des sœurs Christine et Léa Papin renvoie a priori à ce que décrit Arlette Farge dans la fabrique de la figure de la femme criminelle : « la construction de figures stéréotypées et souvent monstrueuses déforme, caricature et amplifie de façon plus que négative les visages des femmes très déviantes » (Farge, 2010). Pourtant, dans l’affaire Papin, la construction de figures monstrueuses n’épuise pas le sens du crime. Les deux sœurs ont basculé, de façon aussi violente que brusque, d’une vie ordinaire de domestique au service d’une famille bourgeoise à un acte de sauvagerie qui provoque même les frissons des deux agents de police, messieurs Vérité et Ragot, qui ont effectué les premières constatations et mesuré, avant tout le monde, la sauvagerie du crime. Comment les médias peuvent-ils raconter pareil basculement, pareille mise en question des valeurs et des normes ? Le temps du procès des sœurs Papin est un moment propice à l’observation de la reconstruction symbolique à laquelle se livrent les médias confrontés à la violence des femmes. L’analyse des discours de presse consacrés au procès permet de comprendre comment se nouent, au cours de ces processus cathartiques, l’identification des causes de la violence et la réaffirmation publique, par l’institution judiciaire, des valeurs sociopolitiques au nombre desquelles les normes de Genre et de classe. C’est l’analyse de cette catharsis symbolique, tendue entre classe et Genre, que nous proposons d’analyser, à partir d’un corpus de presse constitué des articles parus de la veille jusqu’au lendemain du procès. Et comme dans le procès de Véronique Courjault, auteure d’un triple infanticide, dont nous solliciterons les cas come point de comparaison contemporaine, nous envisagerons le fonctionnement des discours médiatiques comme technologie de réaffirmation des rapports de domination, de Genre et/ou de classe.
http://www.facebook.com/GenreMediasEtCommunication

• "Travail et maternité dans l’aire méditerranéenne. Réfléchir pour mieux agir"
Rencontres internationales organisé par Déméter-Coré
15 et 16 janvier 2015 - Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme (MMSH) - 5, rue du Château de l’Horloge - 13090 Aix-en-Provence.
17 janvier 2015 - en collaboration avec l’association ARPSYDEMIO - CHU Sainte Marguerite - 270 Boulevard Sainte Marguerite- 13009 Marseille - (Pavillon Solaris, Amphi Pussim)
Présentation :
L’histoire de la maternité atteint un seuil où elle doit être réinterrogée au regard du travail. Les femmes, à la fois mères et "actives" participent aux profondes mutations des mœurs et des représentations, autant qu’elles doivent s’y adapter. DEMETER-CORE engage des réflexions et des débats pour tenter de mieux comprendre et de mieux vivre les transformations actuelles, au sein des populations méditerranéennes, si attachées à l’image de la "bonne mère".
Programme et infos :
http://demeter-core.over-blog.com/2014/11/rencontres-internationales-travail-et-maternite-dans-l-aire-mediterraneenne-reflechir-pour-mieux-agir-l-histoire-de-la-maternite-att

• "Cherchez la Femme ! Enjeux du corps féminin en médecine contemporaine"
Colloque organisé par Mi-Kyung Yi (CRPMS, Paris 7) et Pascale Molinier (UTRPPP, Paris 13)
Vendredi 23 janvier 2015
Université Paris Diderot
Amphi Buffon 15 rue Hélène Brion 75013 Paris
Présentation :
« Notre modernité se caractérise par une médicalisation sans précédent de toute la société. Devenue une pratique sociale agissante au-delà du champ des maladies, la médecine s’impose aujourd’hui comme principal mode de production des savoirs sur le corps, jusqu’à imprimer ses empreintes profondes sur l’expérience intime du corps du sujet moderne. Cette omniprésence médicale dans le « sentiment de soi » s’appuie également sur les avancées scientifiques et techniques de la médecine qui nourrissent l’image du médecin comme artisan capable non seulement de reconstruire mais aussi de remodeler la réalité corporelle humaine. De nombreuses questions en découlent, qui intéressent la psychanalyse, notamment celles concernant le corps féminin. Considéré tout au long de l’histoire médicale comme « problématique et instable », le corps féminin constitue, selon l’historien Thomas Laqueur, la pièce maîtresse du corps moderne. Est-ce à dire que forte de ses éclairages scientifiques, la pratique médicale se trouve, enfin, au clair avec ce que Freud appelle le « contient noir » ? Ou plutôt, sous couvert de l’approche objective – « un organe est un organe » -, la médecine serait-elle encline à façonner le corps féminin et à en déterminer les modalités d’expériences vécues, à l’image même de ce qui anime sa pratique et son discours ? Si comme dans les romans policiers, la piste pour s’aventurer en médecine contemporaine tentée par le remodelage biologique de l’humain était : « cherchez la femme ! » ? Piste à suivre à travers l’histoire, l’anthropologie, la psychanalyse et différents champs médicaux et cliniques convoquant le corps féminin.
Programme et infos :
http://www.crpm.univ-paris-diderot.fr/spip.php?article589

• "Femmes et santé"
Colloque organisé le groupe « Femmes, Enseignement, Recherche à l’Université de Liège » (FERULg)
27 au 31 janvier 2015
Université de Liège, Belgique
Présentation :
L’Université d’hiver – Colloque « Femmes et Santé » est organisée par le groupe « Femmes, Enseignement, Recherche à l’Université de Liège » (FERULg),
dont les activités portent à la fois sur l’enseignement et la recherche en
« Études femmes, études de genre ».
Centre de réflexion rassemblant des chercheurs d’un grand nombre de disciplines, depuis plus de dix ans, le FERULg s’efforce notamment de susciter et d’organiser les recherches collectives dans ce domaine.
Depuis quelques années, les conférences, journées d’étude et autres colloques prolifèrent, ciblant tantôt le thème du harcèlement, de la violence, voire du viol, tantôt celui de la prostitution, des Eros centers, ou encore ceux de la contraception, de l’avortement, de la procréation assistée…
Les mentalités et droits acquis se modifient, les manifestations se succèdent…
Ce colloque souhaite analyser les lignes de force qui se dégagent de ces événements et de leurs enjeux, tant du côté des patientes que de ceux des praticien(ne)s :
profils historique et sociologique, approche éthique, données techniques, recherches récentes…
Cette fois encore, le FERULg souhaite contribuer à l’enseignement, la réflexion et la vulgarisation des thématiques de la rencontre scientifique en doublant le colloque d’une Université d’hiver, au cours de laquelle les étudiants, doctorants, associations et toutes les personnes intéressées seront en contact avec des chercheurs et spécialistes chevronnés.
Programme et infos :
http://femmes-sante.be/

• "Genre et éducation"
Journée d’étude organisée par GenERe - Genre : Epistémologie & Recherches
Vendredi 30 janvier 2015
à l’ENS de Lyon (site Descartes), salle F104, de 10h à 18h.
Présentation :
Pointer l’éducation comme point de départ (chronologique, si ce n’est ontologique) où observer et intervenir quant à l’injustice de genre est loin d’être une posture originale. Cependant, les catégories mobilisées pour préciser la notion même d’éducation engendrent un certain nombre de problèmes, à commencer par les distinctions faites entre ses différentes institutions. Ainsi, la (re)production du sexisme est une responsabilité que se renvoient l’Ecole et la Famille (Fraisse, 1984), dans une approche qui semble ignorer leur(s) [absence de] rapports. Or, considérer les institutions éducatives comme des réalités cloisonnées semble peu opératoire pour rendre compte de divers phénomènes et peut également être mis en question comme norme pour la culture démocratique (Dewey, 1916). Certaines théoriciennes de l’éducation ont ainsi interrogé cette séparation, séparation qui recoupe et produit celle entre l’espace public et l’espace privé, mise en question depuis longtemps par les féministes (Martin, 1992).
Ériger la distinction entre École et familles (ou, au contraire, leur continuité) en norme peut aussi bien être mis au service d’idéaux progressistes que conservateurs, comme l’ont montré les débats récents en France autour des ABCD de l’égalité. Le refus de l’introduction de la notion de genre dans les classes a ainsi pu être justifié au nom d’un respect de l’éducation parentale – ce qui renforçait la délimitation des différentes sphères éducatives – mais également selon l’argument d’un droit de regard des parents quant aux programmes scolaires, ce qui revenait à brouiller cette même délimitation. L’idée d’une spécificité de l’éducation selon les institutions recoupe une distinction entre connaissances (instruction) et valeurs (éducation), cette articulation se retrouvant par exemple dès les écrits de Condorcet (1791). Cela est particulièrement visible lorsqu’il est question de genre, mais également de(s) sexualité(s), comme l’avait montré la séparation entre « information sexuelle » et « éducation sexuelle » dans la circulaire Fontanet de 1973 (Mossuz-Lavau, 2002). Ainsi se construit une opposition, entre la Famille garante d’un ordre et l’École émancipatrice, l’une n’étant définie comme telle qu’au regard de l’autre. Pourtant, de même que la distinction entre connaissances et valeurs peut être questionnée (notamment à partir des épistémologies féministes), ce couple qui assigne à la Famille un rôle de conservation ne va pas de soi. Les théoriciennes du care, par exemple, voient dans certaines valeurs dites « familiales » des résistances possibles à une idéologie compétitive véhiculée par l’École et au service du marché (Noddings, 2013). De plus, il importe de s’interroger sur les effets (émancipateurs ou reproducteurs d’un ordre oppressif) de cette séparation sur celles (et ceux) qui éduquent, et non seulement sur celles et ceux qui sont éduqué.e.s. Les façons d’éduquer liées à la Famille et à l’École ainsi que leur articulation ouvrent-elles la voie à de nouveaux rôles sociaux ou, au contraire, viennent-elles reproduire des habitudes genrées ?
Un travail de décentrement vis-à-vis de ces classifications qui semblent se figer au moment de débats difficiles et urgents nous semble nécessaire pour penser d’autres possibilités de luttes contre l’injustice de genre par l’éducation. Développer d’autres stratégies passe par la reconnaissance que ces rapports entre les sphères éducatives sont propres à un lieu et un moment donnés. Il devient alors possible de repérer les points aveugles des éducations genrées à la la marge des normes admises. C’est dans cet interstice méconnu par les lieux de l’éducation traditionnelle que peuvent œuvrer les associations, et jouer, à leur tour, un rôle essentiel dans une éducation qui défait le genre.
Programme et infos :
http://labogenere.fr/2014/12/journee-detude-genre-et-education/

• "Homosexualité et religions monothéistes"
Colloque international organisé par Transferts critiques et dynamique des savoirs (EA1569, Université Paris 8), le Centre d’études interdisciplinaires des faits religieux (UMR 8216, CNRS/EHESS), le Centre d’études féminines et d’études de Genre (Université Paris 8), le Laboratoire d’Etudes de Genre et de Sexualité (UMR 8328, CNRS/Université Paris 8) et le Groupe Sociétés, Religions, Laïcité (CNRS/EPHE)
16 et 17 mars 2015
Université Paris 8 Batiment D Amphi D001 - 2 rue de la liberté
Saint-Denis, France (93526)
EHESS, Amphithéâtre François Furet - 105 boulevard Raspail
Paris, France (75006)
Présentation :
On trouve, au sein des trois grands monothéismes, des mouvements, qui souhaitent reconsidérer la vision traditionnelle du genre et de la sexualité afin de pleinement inclure les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles (LGBT). Ces mouvements sont apparus depuis plusieurs décennies dans le monde anglophone mais aussi, plus récemment, dans d’autres aires linguistiques et culturelles, dont la France. Ils cherchent à montrer le caractère légitime, d’un point de vue chrétien, juif ou musulman, d’une relecture de la tradition religieuse. Ce colloque propose un état des lieux de ces mouvements, des processus et ressources sur lesquels ils s’appuient ainsi que des résistances auxquelles ils se heurtent.
Programme et infos :
http://ceifr.ehess.fr/index.php?1357
Contact :
gross [at] ehess [dot] fr

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2 - SÉMINAIRES :

• "Genre et politique"
Association belge francophone de science politique (ABSP)
Institut de Sociologie de l’ULB.
Avenue Jeanne, 44 – 1050 Bruxelles
Programme :
- 4 mars 2015
18-20h, Salle Henri Janne
> « Passé et présent du mouvement des femmes au Guatemala »
Leticia Bendelac Gordon (Université Complutense de Madrid)
Discutante : Bérengère Marques-Pereira (ULB)
Résumé :
La formation du Mouvement des Femmes au Guatemala a été marquée par le contexte sociopolitique du pays, à savoir une période de guerre civile, un processus de paix entre les acteurs militaires, la guerrilla avec une participation de la société civile et la consolidation du Guatemala en tant que pays prioritaire pour certains donateurs internationaux.
Dans ce contexte, une attention particulière sera portée à la configuration du mouvement des femmes. Plus précisément, l’objectif est de déterminer la forme que le mouvement acquiert en fonction du sentiment d’exclusion de la vie politique des femmes et l’analyse des réponses pratiques formulées par le collectif féminin.
- Lundi 23 mars
18-20h, Salle Henri Janne
>The symbolic representation of gender : a discursive approach"
Emanuela Lombardo (Universidad Complutense de Madrid)
Petra Meier (Universiteit Antwerpen)
Résumé :
What is symbolic representation ? Why should (feminist) political science engage more with it ? In the book The Symbolic Representation of Gender. A Discursive Approach, Emanuela Lombardo and Petra Meier explore the symbolic dimension of political representation, which has received far less attention over the course of the last decades than descriptive and substantive representation, arguing that it deserves a thorough analysis in itself. They build upon Pitkin’s seminal work on ‘The Concept of Representation’ (1967), but underline the constructed nature of the symbol – thus agent – in symbolic representation. Adding a discursive approach to this understanding of the symbol, the authors develop throughout the book how symbolic representation contributes to the shaping of social identities, to their legitimization and the delegitimization of others, and thereby open the way to politically control social subjects. Based on this understanding of symbolic representation the authors analyze how symbolic representation relates to and interacts with descriptive and substantive representation in the second part of the book.
- Mercredi 6 mai
18-20h, Salle Henri Janne
> « Le démantèlement de la politique européenne d’égalité entre les femmes et les hommes. Vers une action publique symbolique ? »
Sophie Jacquot (Sciences Po Paris)
Discutante : Bérengère Marques-Pereira
Résumé :
L’Union européenne est considérée comme un des systèmes politiques les plus progressistes du monde en ce qui concerne la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes. La politique européenne visant à lutter contre les inégalités de genre est souvent considérée comme « exceptionnelle ».
Basé sur une enquête de plus de dix ans, L’égalité au nom du marché ? présente une lecture des transformations de la politique européenne d’égalité entre les femmes et les hommes sur le long-terme, analyse les mécanismes de construction, de consolidation puis de déconstruction de l’« exceptionnalité » de l’action européenne dans ce domaine. Cet ouvrage envisage l’impact de la crise économique sur l’action européenne en faveur de la lutte contre les inégalités et s’interroge sur les effets de son démantèlement en cours, y compris sur les mobilisations féministes au niveau européen.
- Vendredi 8 mai
12h-14h, la salle sera précisée ultérieurement
> « De la citoyenneté au pouvoir populaire au Venezuela : une transformation favorable au pouvoir des femmes en politique »
Jessica Brandler (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)
Résumé :
L’arrivée au pouvoir de l’ancien président Hugo Chávez est synonyme d’ébullition mais aussi de participation politique, au Venezuela. Le pays change de régime politique et adopte dans la Constitution de 1999 le projet de démocratie participative et protagónica, dont le protagoniste serait le peuple. La centralité des Conseils Communaux dans la politique de la participation vénézuélienne permet de valoriser les « territoires quotidiens » comme niveau d’action et comme espaces investis par des acteurs précis, majoritairement des femmes. Dans cette présentation il s’agira de se demander en quoi le « pouvoir populaire » du socialisme du XXIème siècle quitte le registre de la citoyenneté de l’Etat libéral, créée par et pour les hommes, pour valoriser et s’inspirer des compétences et des pratiques des femmes en politique ? Avec la mise en place des Conseils Communaux, l’effondrement de la division Etat-société permet de reconnaître le caractère politique de l’action locale des femmes. Mais, elle pose également la question de l’affiliation partisane dans l’engagement politique et, paradoxalement, de l’autodétermination du pouvoir qu’elle permet aussi.
Contact :
Sophie van der Dussen : svddusse@ulb.ac.be

• Cynthia Kraus, "Peut-on changer de genre ? Regards croisés Europe / Afrique de l’Ouest"
Intervention dans le cadre des Mercredis de la connaissance
Mercredi 17 décembre 2014 9h30 - 12h30
Université Toulouse - Jean Jaurès Maison de la Recherche, salle D29
Présentation et animation des débats : Julie Jarty et Jean-Yves Le Talec, sociologues (UT2J)
Contact :
elodie.herrero@univ-tlse2.fr

• Bérengère Marques-Pereira, "Politiques d’égalité de genre au Chili sous la Concertaciòn et réseaux de diffusion d’expertise"
Intervention dans le cadre du séminaire Sextant
Mardi 17 décembre
12h30 à 14h, Salle Doucy (Bâtiment S, 12e étage)
Université Libre de Bruxelles
Présentation :
Cette communication portera sur les politiques d’égalité de genre développées par le SERNAM (Servicio nacional de la Mujer) au Chili durant les gouvernements de la Concertación. L’objectif est d’analyser les réseaux de diffusion d’expertise (savante et profane) et leur rôle dans ces politiques. Suite à l’article que nous avons publié sur « Savoir et système de genre au Chili », nous entendons poursuivre nos réflexions en mettant en lumière la construction de ce que nous pourrions nommer le losange de l’action féministe. Celui-ci est constitué de quatre pôles : trois d’entre eux, centrés sur le genre comme catégorie d’action publique, sont composés de féministes du système onusien, par les femmes des groupes féministes et des instances exécutives et législatives ; le dernier pôle est composé de femmes dont les voix sont marginalisées par le féminisme institutionnel. Ce faisant, nous mettrons l’accent sur les conflits et les compromis à l’œuvre dans ce contexte institutionnel et organisationnel et qui s’expriment dans les discours et les expertises savantes et profanes produites à l’échelle internationale, transnationale et nationale, discours et expertises ayant trait aux politiques d’égalité de genre de la Concertación. Ainsi, deux questions de recherche guident notre travail : d’une part, quels sont les réseaux d’expertise et d’autre part, quels sont les mécanismes de diffusion des connaissances du système de genre mis en œuvre par ces réseaux. Dans cette perspective, nous nous baserons sur trois types de mécanismes mis en évidence par Charles Tilly : les mécanisme d’ordre contextuel permettant de créer un espace politique d’ouverture à des alternatives sociales et politiques, les mécanismes d’ordre cognitif qui modifie les cadres de perception qui permettent la réception et la re-signification des idées, et les mécanismes d’ordre relationnel qui recompose les relations entre groupes et individus porteurs de ces idées. Pour ce faire, nous mettrons en exergue la réalité et les limites de la dé-légitimation de la vision naturalisante des rapports de genre, issue de la dictature, en soulignant trois moments majeurs : la ratification de la CEDAW en 1989, la création du SERNAM en 1991, la préparation de la Conférence internationale tenue à Beijing en 1995. Ensuite, nous mettrons en lumière les mécanismes cognitifs et relationnels à l’œuvre dans les réseaux d’expertise multi-niveaux (national, international et transnational). Dans ce cadre, nous envisagerons les plans d’égalité des chances élaborées par le SERNAM, la politique de gendermainstreaming porté par celui-ci, et quelques enjeux majeurs de l’individuation des femmes (violence de genre, droits reproductifs, quotas et parité). Les réseaux d’expertise à l’œuvre dans la diffusion de l’idée d’égalité de genre à travers ces politiques et ces enjeux, participent d’une consolidation du genre comme catégorie d’action publique. En même temps, nous montrerons que ces réseaux produisent des effets d’exclusion des voix des féministes autonomes, populaires et indigènes.
Biographie :
Bérengère Marques-Pereira (bmarques@ulb.ac.be) est professeure à l’Université libre de Bruxelles, présidente de l’Université des Femmes, co-organisatrice de l’atelier “Genre et Politique” de l’ABSP, qu’elle a fondé lorsqu’elle en était présidente. Elle a également été professeure invitée dans diverses universités étrangères (IEP de Paris, Université Laval, Université de Montréal, Université de Lyon 2...). Elle est l’auteure de nombreuses publications ayant trait à la citoyenneté politique et sociale des femmes en Amérique latine et en Europe.
Contact :
laura.dispurio@gmail.com

• "Féminisme et prostitution dans l’Angleterre des années 1870 et 1880"
Séance du séminaire franco-britannique d’histoire
Université Paris IV-Sorbonne, en partenariat avec l’Institute of Historical Research (University of London), le CREA (Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense) et le et le CICC (Université de Cergy Pontoise).
Jeudi 18 décembre à 17h30
Maison de la Recherche, 28 rue Serpente, Paris 6e , salle D421
Présentation :
Autour de Féminisme et prostitution dans l’Angleterre du XIXe siècle : la croisade de Josephine Butler , textes réunis et présentés par Frédéric Regard, en collaboration avec Florence Marie et Sylvie Regard, Lyon, ENS Editions, 2013 ; et de : William Thomas Stead, Pucelles à vendres. Londres 1885, postface de Dominique Kalifa, Paris, Alma, 2013.
Intervenants :
Dominique Kalifa (Paris 1) et Frédéric Regard (Paris 4)
http://sfbh.hypotheses.org

• Pilar Aguilar Carrasco, "La fiction audiovisuelle : un monopole du mâle qui fait mal"
Intervention dans le cadre de l’Institut Emilie du Châtelet
19 décembre 2014
Jardin des Plantes, Grand amphithéâtre d’entomologie, 43 rue Buffon (Paris 5e)
Présentation :
En regardant, même de façon superficielle, les films à l’affiche ou ceux programmés par les chaînes télévisuelles, on constate que, dans une très large majorité, les protagonistes sont toujours des personnages masculins. C’est un petit « détail » sans importance diront certains car, après tout, « ce n’est que du cinéma ». 
Nous pensons, au contraire, qu’il faut prendre cette anomalie très au sérieux car nous avons besoin du récit pour nous constituer comme des êtres humains. Et, aujourd’hui, celui-ci est accaparé en bonne partie par la forme audiovisuelle. De plus, leurs puissants messages nous assènent inlassablement que la moitié importante et intéressante de l’humanité est masculine ; la moitié féminine est complémentaire et subalterne. 
Dans ce séminaire nous analyserons les conséquences de cette aberration patriarcale. 
 Pilar Aguilar Carrasco est essayiste et critique de cinéma 
Infos :
http://www.institutemilieduchatelet.org/seminaire-detail?id=274

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3 - APPELS A CONTRIBUTIONS :

• Avant le 15 janvier 2015
"(Non-)mixité de genre"
Journée d’étude organisée par les doctorantes du réseau Arpège.
Vendredi 3 avril 2015 à Toulouse.
Présentation :
La journée des doctorant-e-s Arpège se déroulera le vendredi 3 avril 2015 à l’Université Jean Jaurès de Toulouse. Elle est coordonnée par Anna Le Pennec, Justine Zeller, Auréline Cardoso, Kenza Droua, Anaïs Garcia et Pauline Moszkowski. En fonction du nombre de propositions de communications, la journée d’étude pourra avoir lieu en deux temps et se tenir dès le jeudi 2 avril.
Cette journée d’étude propose d’explorer les multiples implications de la (non-)mixité au prisme du genre, dimension souvent impensée en sciences sociales. On pourrait envisager la mixité comme « la mise en coexistence des deux sexes dans un même espace social » (Fortino, 2002, La mixité au travail, p 10) et la non-mixité comme son contraire.
Les évolutions dans les pratiques de mixité et de non-mixité entre les sexes, étroitement liées aux rapports de dominations, semblent s’inscrire dans des luttes sociales pour l’égalité de genre ou l’émancipation des femmes. A ce titre, les recherches sur Google sont éloquentes : les résultats obtenus pour les termes "mixité genre" portent essentiellement sur l’école, alors que "non-mixité genre" concerne principalement des articles et débats sur les pratiques de non-mixité dans les espaces féministes. Ces résultats traduisent ce à quoi renvoient les termes mixité et non-mixité dans l’imaginaire collectif, mais pas seulement : les chercheurs et chercheuses qui se sont intéressé-e-s à ces thématiques ont surtout travaillé sur l’éducation et les groupes féministes. Pourtant les enjeux de la (non-)mixité ne se réduisent pas à ces seuls objets de recherche. Lors de cette journée d’étude, nous souhaitons explorer d’autres aspects de la séparation ou du regroupement des sexes :
- La (non-)mixité peut être pensée, choisie, imposée : non-mixité choisie comme outil de lutte par des femmes visant à s’émanciper, ou au contraire comme pratique active de résistance à l’égalité par l’exclusion systémique des femmes des sphères publique et politique.
- Lorsqu’elle découle de pratiques sociales liées à des normes culturelles intégrées, la (non-)mixité reste largement impensée : de la mixité dans la sphère familiale qui semble si évidente à la non-mixité de nombreuses filières professionnelles qui a peu été questionnée avant les années 1980.
- Il faut s’interroger sur l’évolution des pratiques sociales de la (non-)mixité dans le temps et dans l’espace. Dans une perspective socio-historique et géographique, il est intéressant de questionner les processus de transition d’un modèle de (non-)mixité à un autre, les causes de cette transition et la place des acteurs et actrices dans ces processus. L’école en est un exemple emblématique puisque la non-mixité dans les classes françaises, longtemps considérée comme une évidence, est progressivement remise en cause. La mixité des classes se développe tout au long du vingtième siècle pour devenir obligatoire avec la loi Haby de 1975, qui engendre un processus de normalisation arrivé à son terme aujourd’hui.
- Pourtant, il serait inexact d’opposer radicalement mixité et non-mixité : la mixité n’empêche pas la formation de non-mixité en son sein. Les lieux publics censés être investis librement par les hommes et les femmes sont en réalité fortement sexués dans le temps et l’espace. Par ailleurs, la (non-)mixité de genre peut s’envisager au-delà de la séparation des catégories de sexe socialement construites. La revendication de s’affranchir d’une identité de genre normée, assignée à la naissance en fonction de critères biologiques, vient enrichir la réflexion en incitant à redéfinir la notion de (non-)mixité.
Au cœur de ces interrogations, on s’attachera à contextualiser ces processus de séparation ou de regroupement des sexes : comment se fait-il qu’à tel moment on se pose ou on ne se pose plus la question de la (non-)mixité ? En quoi l’évolution des normes de genre, des rapports de pouvoir, l’émergence et la médiatisation de nouvelles questions sociales contribuent-elles à transformer les formes de (non-)mixité ?
On s’intéressera enfin aux conséquences de ces transformations de la (non-)mixité en terme de reproduction ou de déconstruction des rapports sociaux de sexe.
Modalités :
Cet appel à communications s’adresse aux doctorant-e-s travaillant en sciences humaines et sociales. Les propositions de communications (environ une page, en indiquant un titre, nom et prénom, université de rattachement ainsi que des coordonnées électroniques) doivent être adressées par email avant le 15 janvier 2015 aux deux adresses suivantes : aureline.cardoso@univ-tlse2.fr / annalepennec@gmail.com
Les réponses aux auteur-e-s seront envoyées début février.

• Avant le 15 janvier 2015
"Raconter les sexualités depuis la marge"
Journée d’étude interdisciplinaire organisée par atelier Efigies Aix-Marseille
22 mai 2015, à la Vieille-Charité de Marseille
Argumentaire :
Pour Michel Foucault, la sexualité recouvre « l’ensemble des effets produits dans les corps, les comportements, les rapports sociaux par un certain dispositif relevant d’une technologie politique complexe ». Il ajoute cependant que ce dispositif ne fonctionne pas de façon symétrique : « Il faut donc revenir à des reformulations depuis longtemps décriées ; il faut dire qu’il y a une sexualité bourgeoise, qu’il y a des sexualités de classe ». La sexualité est ainsi un objet de recherche qui englobe des pratiques, des représentations, des discours, des identités ainsi que des enjeux de classe donnant à voir la composition et la recomposition des normes majoritaires. Mais les discours normatifs sur la sexualité sont également réemployés par/dans les marges qu’ils produisent, marges qui recomposent à leur tour les normes et valeurs des groupes majoritaires.
L’intellectuelle bell hooks s’est intéressée à la notion de marge et à la manière dont il est possible de conceptualiser l’espace de cette marge. Elle rappelle que c’est sa propre expérience, aussi bien dans l’université qu’en-dehors de celle-ci, qui lui a permis de développer cette pensée « aux marges ». Féministe afro-américaine, elle interpelle, dans les années 1980, le mouvement féministe majoritairement blanc et l’invite à se repenser comme un possible vecteur d’analyse de toutes les oppressions. Pour elle, la marge offre un espace nécessaire à ce projet, sous condition de ne pas comprendre la marge seulement comme un espace de répression, mais également comme un espace de résistance. Aussi évoque t-elle le silence que la pratique scientifique impose – volontairement ou malgré elle – à ces espaces. Elle insiste sur ce dialogue biaisé :
« Réduit.es au silence. Nous craignons celles/ceux qui parlent de nous sans nous parler et sans parler avec nous. Nous savons ce que c’est qu’être réduit.es au silence. Nous savons aussi que ces forces qui nous font taire parce qu’elles ne veulent pas nous parler divergent des forces qui nous disent parle, raconte moi ton histoire. Mais ne parle pas depuis la voix de la résistance. Parle seulement depuis cet espace dans les marges qui est le signe de la privation, de la blessure, et du désir inassouvi. Dis seulement ta douleur ».
Le croisement de ces lectures sur les sexualités et les marges fait émerger, selon nous, quatre questions principales : en quoi la marge met-elle à l’épreuve les concepts issus de la littérature scientifique pour penser les sexualités ? Quels « habitus scientifiques » (Bourdieu, 1992)[3] se construit-on quand on pense sur la marge, depuis la marge, ou depuis la marge sur une autre marge ? Quels imaginaires des marges activons-nous ou matérialisons-nous au travers de la place laissée à la sexualité sur nos terrains de recherche comme dans nos vies quotidiennes ? Quelles intersections acceptons-nous entre ces deux espaces ?
Afin d’interroger la notion de marge dans les études sur les sexualités, l’atelier Efigies Aix-Marseille organise une journée d’étude interdisciplinaire dans laquelle nous proposons de penser les pratiques minoritaires comme révélatrices de normes autres. Mais aussi, et peut-être surtout, comme des lieux essentiels pour saisir les logiques qui président à la recomposition des valeurs dominantes.
Nous souhaitons réunir des communications autour des thèmes suivants :
Positionnements
En basculant de la marge comme objet à la marge comme lieu d’énonciation, on s’interrogera sur ce que signifie parler, raconter depuis la marge. Comment se joue le positionnement des acteurs (chercheur.e, s inclus) les uns vis-à-vis des autres ? Comment inclure la corporéité du chercheur.e. (Haraway, 2007) dans l’étude des sexualités ? Quelle description des processus d’exotisation des sexualités la marge nous permet-elle ? On pourra également faire travailler la tension entre une marge comme lieu d’oppression, comme lieu de résistance ou encore une marge comme lieu de qualification de la norme. Enfin, est-il possible d’étudier les marges indépendamment de leur relation aux centres, émancipées de celles-ci, sans risquer de nier les rapports de pouvoir à l’œuvre ?
Espaces
La sexualité est localisable mais également bien plus que cela : à la fois créatrice d’espaces, elle les détourne également. Elle organise l’espace, du corps au vaste monde, et produit tout autant des lieux, que des territoires et des mobilités. En quoi la visibilité et l’invisibilité de la sexualité relèvent-elles d’un questionnement géographique ? Les marges et leur nécessaire hétérogénéité nous invitent à travailler sur les jeux d’échelle (Revel, 1996). Il s’agit de saisir les sexualités simultanément dans leurs dimensions particulières et dans leurs dynamiques globales. L’articulation des niveaux micro à macro questionne une vision structurale de la sexualité et interroge les phénomènes de territorialisation et déterritorialisation des sexualités pour repenser leurs définitions politiques à la lumière des approches transnationales.
Pratiques langagiÈres
Les manières de nommer et de dire interrogent les lexiques de la sexualité et révèlent leurs dimensions socialement et historiquement situées. Il s’agit de penser des qualifications et contre-qualifications – médicales, juridiques, intimes, savantes, numériques, etc. – au travers du travail de négociation et des processus de circulation de sens qui y sont liées. La question de la traduction se pose : peut-on traduire d’une langue à une autre les systèmes de catégorisation des sexualités ? Quelles définitions s’imposent et comment celles issues des marges perturbent les catégories majoritaires ? Traduire, est-ce assigner l’autre aux catégories du chercheur ou lui permettre de s’inventer ? Renoncer à la traduction est-il un moyen de rendre à l’autre sa singularité ou au contraire, l’expression d’une logique majoritaire qui s’impose par la spécification des autres ?
Silences
Une réflexion sur les sexualités implique de s’interroger sur l’inexistant, l’illicite et l’informulable. Cette tripartition des « silences » dessine une rhétorique du tabou, qui se décline en trois dimensions : affirmer que ce n’est pas permis, empêcher que ce soit dit et nier que cela existe.[6] Cet axe invite à se pencher sur tout ce qui ne se dit pas ou ne se voit pas, ce qui reste caché, dissimulé dans les interstices de la sexualité normée et normalisée. On s’interrogera sur les conditions de production de ces silences (tabou, censure) tout autant que sur la façon dont ils se manifestent.
Nous sommes également intéressé-es par des interventions proposant une critique explicite du cadre esquissé ici, à partir d’autres approches théoriques.
Modalités :
Les propositions d’intervention (une à deux pages dans lesquelles seront explicités le contenu de l’intervention, l’objet empirique, la méthode d’enquête ainsi que quelques repères théoriques) sont à envoyer à efigies.aixmarseille@gmail.com avant le 15 janvier 2015.
Les retours sur les contributions seront communiqués fin février 2015.

• Avant le 17 janvier 2015
"Genre et travail indépendant. Les divisions sexuées du non-salariat"
Journée d’étude organisée par le Pôle Mutations du Travail et de l’Emploi et Politiques Sociales de l’IRISSO
Comité d’organisation :
Sarah Abdelnour, Université Paris Dauphine, IRISSO Sophie Bernard, Université Paris Dauphine, IRISSO Julien Gros, IRISSO-CREST-CMH
Lundi 18 mai 2015
Université Paris Dauphine – salle A709
Présentation :
La sociologie du travail indépendant, prenant souvent jusqu’ici pour objets les secteurs agricole et artisanal, a mis en lumière un résultat fort : l’activité économique indépendante ne peut bien souvent être saisie qu’en l’inscrivant dans l’économie domestique dans laquelle elle prend place. Cet appel à contributions vise à revisiter ce résultat au vu des transformations et reconfigurations récentes du travail indépendant.
Si la sociologie du travail s’est depuis sa naissance focalisée sur l’étude du salariat, le renouveau de l’indépendance fait l’objet d’un intérêt croissant. Après plus d’un siècle de croissance quasi continue du salariat en France comme dans la plupart des pays occidentaux, le travail indépendant connaît depuis quelques années un certain essor. Numériquement d’abord, puisque la majorité des pays de l’OCDE ont vu la part du travail indépendant dans l’emploi total remonter périodiquement depuis les années 1980. Symboliquement ensuite, le travail indépendant faisant l’objet d’un investissement renouvelé dans une société de travail déstabilisée par le chômage et par l’expansion des « formes particulières d’emploi » participant d’un effritement du salariat.
Ce renouveau du travail indépendant se traduit par l’émergence de formes nouvelles d’entrepreneuriat : multiplication des statuts de micro-entreprises, diffusion de l’auto- entrepreneuriat et de statuts hybrides (coopératives d’activité, franchises, etc...). En outre, au modèle de l’indépendance de métier s’adjoint de plus en plus massivement une indépendance de services. En quoi ce déplacement des frontières de l’indépendance reconfigure-t-il les rapports de genre qui traversent ces formes d’activités ? Deux grandes séries de questions structurent cet appel à contributions : dans quelle mesure les femmes investissent-elles (ou pas) ces nouveaux statuts de travail indépendant ? Et comment l’indépendance s’articule-t-elle avec les économies domestiques et les configurations familiales ? En outre, les contributions posant des questions méthodologiques, et s’interrogeant notamment sur les difficultés à cerner ces populations non-salariées et leur entourage, seront appréciées.
1) Pourquoi la proportion de femmes parmi les travailleurs indépendants est-elle aussi faible (environ un quart) ? L’indépendance ne peut-elle constituer une occasion de contourner le « plafond de verre » qui les empêche d’accéder aux positions sociales les plus élevées ? Pourquoi et comment les femmes accèdent-elles à l’indépendance ? La multiplication des formes « atypiques » d’emploi et le développement des statuts « hybrides » tendent à brouiller les frontières entre travail salarié et travail indépendant. Cela favorise-t-il l’accès des femmes à l’indépendance ? Investissent-elles ces statuts « hybrides » plus que les hommes ? La dégradation du marché de l’emploi, les diverses incitations à la création ou à la reprise d’entreprise, la généralisation de l’externalisation des services par les entreprises ont produit à la fois des contraintes et des opportunités propres à développer de nouvelles formes de non-salariat. Le travail indépendant revêt ainsi des formes hétérogènes. Y aurait-il des spécificités au travail indépendant des femmes ? Comment l’indépendance s’inscrit-elle dans leurs trajectoires professionnelles ?
2) Comment s’articulent le travail indépendant et les configurations familiales ? Quel est l’impact du non-salariat au sein des économies domestiques ? Et cela tant en termes de statut socio-professionnel, de rémunérations, de protection sociale que des modalités pratiques de travail (lieu de travail, horaires) et de l’articulation avec le hors-travail (sociabilités, militantisme...). Dans quelle mesure les revenus des nouveaux statuts d’indépendant constituent-ils des revenus principaux ou des revenus d’appoint ? Comment se gère la fluctuation des revenus et les modifications de la protection sociale au sein des familles ? Comment le travail, professionnel et domestique, est-il réparti, entre les conjoints, mais aussi en faisant éventuellement appel à des aides extérieures ? Comment les horaires de travail sont-ils aménagés par rapport à la vie privée et familiale ? Et inversement, quels sont les impacts des évolutions de la structure familiale (naissances, déménagements, séparations, décès) sur l’activité indépendante ?
Cet appel concerne la sociologie, mais aussi l’histoire, la science politique, ou encore l’économie et le droit. Dans tous les cas, les contributions attendues devront avoir une dimension empirique forte (ethnographie, statistiques, archives) et proposer des éléments de réflexion originaux. Les contributions pourront porter tant sur la France que sur d’autres pays, plus ou moins proches en termes de modèles de travail. Et les comparaisons seront appréciées.
Calendrier :
Les propositions de communication (une page) doivent être adressées avant le 17 janvier 2015 à sarah.abdelnour@dauphine.fr ; sophie.bernard@dauphine.fr ; juliendgros@gmail.com Retour vers les auteurs : fin janvier 2015 Envoi des articles complets : fin avril 2015
Publication :
Une publication de textes présentés dans la journée d’étude est envisagée, sous la forme d’un numéro spécial de revue. Cette proposition ne pourra concerner que des travaux qui n’auront pas encore été publiés. Des précisions concernant cette publication seront communiquées ultérieurement.

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4 - THÈSES :

• Yvette Marcela Garcia a soutenu sa thèse de sociologie intitulée "Les femmes de l’exil chilien. De l’Unité Populaire vers la terre d’asile : une analyse en termes de rapports sociaux" le vendredi 12 décembre 2014 à l’Institut Le bel, Campus esplanade de l’Université de Strasbourg.
Jury :
Claudio BOLZMAN, Professeur, Haute école du Travail social - Genève et Université de Genève (Rapporteur)
Blandine DESTREMAU, Directrice de recherche, UMR 3320 LISE CNRS/CNAM (Rapporteure)
Fanny JEDLICKI, Maîtresse de conférence, Université du Havre (Membre invitée)
Juan MATAS, Maître de conférence HDR, Université de Strasbourg (Directeur)
Bérengère MARQUES-PEREIRA, Professeure, Université Libre de Bruxelles (Examinatrice)
Roland PFEFFERKORN, Professeur, Université de Strasbourg (Directeur)
Résumé :
L’Unité Populaire (1970-1973), comme expérience fondatrice, et la répression sous la dictature militaire (1973-1989) sont à l’origine de l’exil chilien. Cet exil a largement été abordé sous ses aspects politiques et la figure du réfugié le plus souvent traitée au neutre masculin. Ainsi, les multiples engagements des Chiliennes dans l’action collective, leur entrée sur le marché du travail ou encore leur participation au processus migratoire restent le plus souvent occultés.
Les Chiliennes de l’exil traversent des situations singulières de par leur condition de femmes. Cependant, selon leurs différentes appartenances sociales, les expériences vécues ne sont pas identiques. Ce travail doctoral se propose d’analyser leurs parcours familiaux, professionnels et militants, de leur situation au Chili à leur arrivée en France, en articulant à la fois le niveau subjectif (leur vécu, leurs expériences personnelles et leurs perceptions) et le niveau objectif (le contexte sociopolitique et les différents rapports sociaux en jeu).
L’attention est particulièrement portée sur les rapports sociaux structurants (sexe, classe sociale, génération et « race ») ainsi que sur les stratégies et les ressources que ces femmes mobilisent selon leurs inscriptions sociales. En outre, cette thèse illustre l’enchevêtrement de différentes sphères d’activités (travail domestique, travail salarié et travail militant) et réinterroge la notion d’engagement militant, notamment au regard des rapports sociaux de sexe.
Contact :
ymgarcias@gmail.com

• Iris Ursula Moundaka a soutenu sa thèse de sociologie intitulée "Obstacles à l’accès aux soins d’urgences suite aux complications des avortements non sécurisés dans la province du Moyen Ogooué au Gabon : aspects juridique, socioculturel et médical", Université Paris 8, sous la direction de Gail Pheterson, le 9 décembre 2014.
Jury :
Anne-Marie Devreux, sociologue, Directrice de recherche au CNRS, Cresppa-CSU
Elizabeth Aubeny, MD, Gynécologue, Présidente de l’Association Française pour la Contraception (AFC) et co-fondatrice, ancienne présidente de la Fédération Internationale des Associés Professionnels de l’Avortement et la Contraception (FIAPAC)
Yamila Azize-Vargas, PhD, Professeur à l’École de Médecine, Université de Puerto Rico
Samuel Mbadinga, Professeur de Psychologie clinique et psychopathologie, Université Omar Bongo de Libreville
Gail Pheterson, PhD, HDR, psychosociologue, Cresppa-CSU
Résumé :
Cette thèse aborde dans la première partie une revue panoramique des controverses historico-juridiques autour de l’avortement dans le monde, suivi par une analyse du contexte socioculturel des attitudes et des pratiques liées aux rapports sociaux de sexe,aux grossesses non désirées et à l’avortement non sécurisé. Enfin, nous examinons les articulations entre la médecine traditionnelle, coloniale et moderne au Gabon. Tout cela nous amène à notre étude sur les barrières à l’accès aux soins modernes chez les femmes en situation d’urgence médicale.
L’objectif de cette thèse doctorale est d’élaborer et d’appliquer, dans sa
deuxième partie, une méthodologie pour étudier le réseau des acteurs impliqués dans les pratiques liées aux avortements afin de mieux comprendre les résistances aux changements socio-cliniques et juridiques. Quel est le système de soins formel et informel chez les prestataires médicaux de soins en matière d’avortement et quels sont les obstacles que les praticiens et les femmes doivent franchir pour fournir(les praticiens) et obtenir (les femmes) ce service ? Spécifiquement une investigation des interactions sociales et institutionnelles en milieu hospitalier de Lambaréné et dans les zones rurales environnantes a été réalisée. Elle nous a conduit à déceler différentes barrières extra médicales et intra médicales à l’accès aux soins d’urgence suite aux complications des avortements non sécurisés. Ainsi, nous nous sommes concentrés, d’une part, sur les discours des professionnels de la santé, leurs pratiques et les contextes de soins ; et d’autre part, nous avons privilégié les récits des femmes sur les stratégies à interrompre les grossesses avec ou sans l’aide médicale et sur leurs stratégies d’accès aux soins modernes malgré les obstacles.
Les résultats obtenus à partir des entretiens, après l’analyse de
contenus,montrent qu’en pratique, il existe d’importantes barrières à l’accès aux soins d’urgences. Ces difficultés débutent dans leur environnement social avec la recherche des produits abortifs et les premiers traitements (automédication,aller en pharmacie ou chez le tradithérapeute). En cas de complications aggravées, les obstacles extra médicaux s’amplifient avec la distance géographique, les problèmes de transport et des moyens financiers.
Par ailleurs, une fois ces obstacles plus ou moins franchis, les femmes
doivent encore affronter les obstacles intra médicaux la prise en charge des urgences. Fournir un accès aux services d’avortement sans risque pour les Gabonaises est l’un des grands défis auquel nous devons faire face
actuellement. Cette thèse contribue à dénoncer tout haut ce qui se passe de
manière informelle dans la société gabonaise. Les femmes vivent des situations tragiques.
Contact :
gail.pheterson@csu.cresppa.fr

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5 - POSTES :

• Poste de DR en "études de genre : approches interdisciplinaires", 53e section du CNRS
Un poste de Directrice/teur de recherche 2e classe en "études de genre : approches interdisciplinaires" destiné au laboratoire LEGS (UMR 8238) est mis au concours dans la section 53 du CNRS
Détail de l’offre : concours n°53/02
Commission interdisciplinaire n°53 : Méthodes, pratiques et communications des sciences et des techniques
http://www.cnrs.fr/comitenational/cid/cid.php?cid=53
Le concours
N°53/02 - 1 Directeur de recherche de 2e classe. « Etudes de genre : approches interdisciplinaires », affecté au Laboratoire d’Etudes sur le Genre et la Sexualité (LEGS).
Descriptif du poste
Le candidat doit présenter le projet de programme de recherche de son choix dans la limite des thèmes et des sous-thèmes scientifiques de la Commission interdisciplinaire n° 53 ou du/des thème(s) prioritaire(s) mentionné(s) dans l’intitulé du concours.
Affectation
Le candidat présentera son ou ses projet(s) en se référant à un ou plusieurs laboratoire(s) dans le(s)quel(s) son activité pourrait s’inscrire.
Pour toute information complémentaire contactez legs@cnrs.fr

• Deux offres d’emploi à la Central European University (Budapest)
The Gender Studies department at the Central European University in Budapest is looking for two new colleagues. Apply by January 15, 2015 :
Gender, Policy, and Global Inequalities :
http://gender.ceu.hu/news/2014-11-27/call-for-applications-for-an-assistant-professor-position-in-gender-policy-and-globa
Gender and Humanities
http://gender.ceu.hu/news/2014-11-27/call-for-applications-for-an-assistant-professor-position-in-gender-humanities-revie

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6 - EN LIGNE :

• Eleanor B. Leacock, "Le genre dans les sociétés égalitaires", Période
Comment expliquer l’oppression des femmes, et sa diffusion à travers le monde et les sociétés ? Poser cette question, c’est s’opposer au récit mythique selon lequel les femmes auraient été de tout temps et en tous lieux opprimées. Et en effet, cette hypothèse d’une universalité du sexisme prend racine dans un grand nombre de discours scientifiques ou pseudo-scientifiques, dans une partie de l’anthropologie et de la sociobiologie. Dans ce texte, Eleanor Leacock, anthropologue féministe, met en lumière les soubassements eurocentriques et sexistes de telles conceptions. Elle décrit une organisation sociale égalitaire dans les sociétés indigènes d’Amérique du Nord auxquelles les chercheurs étaient aveugles ou bien qui avaient été bouleversées par l’impérialisme occidental et l’émergence du commerce. À partir de ce récit, elle propose quelques pistes pour penser l’émergence historique de l’oppression des femmes d’un point de vue matérialiste.
http://revueperiode.net/le-genre-dans-les-societes-egalitaires/

• Alban Jacquemart, "« J’ai une femme exceptionnelle ». Carrières des hommes hauts fonctionnaires et arrangements conjugaux", Centre d’études de l’emploi
Majoritaires au sein de de la Fonction publique d’État (54 %), les femmes n’étaient en 2011 que 26,5 % des cadres à y occuper des fonctions d’encadrement et de direction. Une inégalité professionnelle qui persiste en dépit du développement de politiques d’égalité. C’est pour mieux en comprendre les mécanismes que la Direction générale de l’administration et de la fonction publique a commandité une recherche qualitative auprès d’agent.e.s de la haute administration.
Cette enquête montre à quel point, même (ou a fortiori) dans la Haute Fonction publique, la conciliation entre sphères professionnelle et privée reste un problème essentiellement féminin. En effet, l’organisation du travail y est telle que seuls peuvent se plier aux exigences de leurs postes les cadres dont la conjointe, bien que tout aussi diplômée, assume l’exclusivité des charges familiales et désinvestit la vie professionnelle, devenant « une femme exceptionnelle » au service de la carrière de son conjoint. Ces cadres ne modifient leurs arrangements conjugaux que lorsque leur couple est en danger ou qu’ils éprouvent des déconvenues dans leur carrière. Des constats qui font mesurer le chemin restant à parcourir sur la voie de l’égalité professionnelle.
http://www.cee-recherche.fr/publications/connaissance-de-lemploi/jai-une-femme-exceptionnelle-carrieres-des-hommes-hauts-fonctionnaires-et-arrangements

• Françoise Collin - Bibliographie partielle incluant les liens aux textes et conférences sur Internet
http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/archive/2014/12/14/francoise-collin-bibliographie-partielle-incluant-les-liens-550013.html

• Population & Sociétés, "Les inégalités de genre sous l’œil des démographes", n°517, décembre 2014
En matière d’égalité entre les femmes et les hommes, des avancées se sont produites au cours des dernières décennies. En est-on arrivé à l’égalité complète ? Les études menées par l’unité de recherche Démographie, genre et sociétés de l’Ined confirment l’importance des évolutions en la matière et font aussi apparaître l’ampleur du chemin qui reste à parcourir.
http://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/22685/population.societes.2014.517.inegalites.genre.fr.pdf

• Daniele Lorenzini, "Le sexe comme art", La Vie des idées
Dans son cours au Collège de France de 1980-1981, Michel Foucault étudie le passage de l’éthique « païenne » à la morale chrétienne. Au-delà de cette question philosophico-historique, c’est la généalogie de notre morale sexuelle qui est en jeu.
http://www.laviedesidees.fr/Le-sexe-comme-art.html

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7 - PUBLICATIONS :

• Rafaela Cyrino, Le genre. Du déterminisme biologique au déterminisme socioculturel ?, L’Harmattan, 248 p., 26 euros. ISBN : 978-2-343-03114-9
Pourquoi ce concept provoque-t-il autant de troubles ? Pourquoi la discussion autour du genre retombe-t-elle facilement sur des oppositions classiques (inné / acquis, nature / culture) ? Est-il possible que le genre ait remplacé un déterminisme biologique par une sorte de déterminisme social ? Rafaela Cyrino revient sur les premières formulations discursives de ce concept pour chercher dans son histoire, des pistes pour identifier les pièges et s’en dégager.
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=44327
Compte rendu :
http://lectures.revues.org/16364

• Patrick Deval, Squaws. La mémoire oubliée, Editions Hoëbeke, 224 p., 26,90 euros. ISBN : 978-2-84230-510-9
Si la terrible épopée des Indiens d’Amérique a frappé d’emblée les imaginations, les Indiennes, elles, sont restées les grandes oubliées de l’Histoire. Elles jouèrent pourtant un rôle primordial au sein des tribus, tantôt initiatrices spirituelles, chamanes, négociatrices ou guerrières. Qu’il s’agisse de la conquête du Mexique par Cortès avec la Malinche, de la colonisation de la Virginie avec Pocahontas ou de l’expédition de Lewis et Clark guidée par Sacagawea, les Indiennes furent liées aux grands épisodes de l’histoire de l’Amérique, sans omettre l’important métissage vécu par ce continent et longtemps occulté par l’ethnocide. L’enquête ethnologique a révélé leur condition féminine évoluée et leur place dans le cercle sacré. Et l’on constate que, dans le prolongement moderne de leur rôle traditionnel, des femmes indiennes sont aujourd’hui romancières, artistes, pédagogues de leur peuple, avocates des droits civiques et écologiques, aux premières loges de la résistance culturelle amérindienne. Leur héritage peut apporter des réponses aux interrogations de notre époque. Où l’on découvre le Squaw Power…
http://www.hoebeke.fr/ouvrages/422/

• Sylvie Octobre, Questions de genre, questions de culture, La Documentation française, 152 p., 12 euros. ISBN : 978-2-11-128156-1
Supposés librement choisis, les loisirs culturels peuvent passer pour l’expression des intérêts, des goûts, des passions des individus, voire de leur personnalité. C’est que l’écheveau subtil des incitations et des interdictions de l’entourage - de l’enfance à l’âge adulte -, des stéréotypes de sexe, réduit la liberté de choix en dessinant des voies balisées. Comment les loisirs culturels contribuent-ils à la construction identitaire des filles et des garçons ? Comment les usages, pratiques et consommations culturels et les représentations qui en découlent participent-ils à façonner le genre ? Les différenciations de genre présentes dans le champ des loisirs culturels sont-elles le terreau d’inégalités, d’autant plus cachées qu’elles sont renvoyées au goût, naturel et électif ? Telles sont les questions que soulève cette étude, à travers différentes perspectives, selon l’âge des individus, les goûts et les pratiques : pratiques musicales en amateur, consommations médiatiques, culture scientifique et technique. Les cinq contributions réunies ici démêlent l’écheveau du genre et interrogent sa construction sociale, étroitement imbriquée à celle de l’âge, de la position sociale et de la couleur de la peau.
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/catalogue/9782111281561/index.shtml

• Nordiques, "Culture, genre, sexualité", n°28, Bibliothèque de Caen - Association Norden, 19 euros.
Sommaire :
. Citoyenneté et normalité, Marianne Liljetröm
. La célébration de l’homosexualité comme spécificité danoise, Michael Nebeling Petersen
. Citoyen intolérable : tolérance, Islam et homosexualité, Randi Gressgard, Christine Jacobsen
. Exposer la loi. L’application de la loi norvégienne sur le recours aux services sexuels, Synnove Okland Jahnsen
. Gouverner la sexualité des couples : des cours pour les couples financés par l’Etat norvégien, Hilde Danielsen, Kari Lundvigsen, Weznche Mühleisen
. Sur les citoyens et les minorités modèles : perspectives de la critical race theory appliquées à l’éducation, Gaudencia Mutema
. Bodily Citizenship int the Age of Biosciences : a Historical and Comparative Perspective, Teresa Kulawik
http://revue-nordiques.com/fr/33-n28-culture-genre-sexualite

• Bérénice Levet, La théorie du genre ou Le monde rêvé des anges, Grasset, 240 p., 18 euros. ISBN : 9782246811770
Le Genre se veut notre nouvel Evangile, porteur de la « bonne nouvelle » que le masculin et le féminin ne sont que constructions et peuvent par conséquent être déconstruits. A cet historicisme intégral qu’elle récuse, Bérénice Levet n’oppose pas Dieu, la nature ou la tradition mais la partition que l’Europe et spécialement la France ont composée sur cette donnée universelle de la dualité des sexes : la galanterie, l’érotisme et la conversation. Non parce qu’ils sont des legs du passé mais parce qu’ils exhalent une saveur incomparable.
Forte d’une position critique, Bérénice Levet se situe à égale distance des partisans du Genre et de ses opposants : au cœur du Genre, dans cette promesse d’un monde où il n’y aurait plus ni hommes ni femmes mais des êtres rendus à une prétendue neutralité originelle, n’y a t-il pas une volonté de couper les ailes du désir hétérosexuel, d’exorciser la hantise de l’attirance que les deux sexes s’inspirent ?
En d’autres termes le Genre n’est-il pas le dernier avatar de la haine d’Eros, l’ultime mouture d’un puritanisme qui n’ose pas dire son nom et se pare d’un alibi progressiste ?
http://grasset.fr/la-theorie-du-genre-ou-le-monde-reve-des-anges-9782246811770

• Sexualities, "Queer Migration, Asylum, and Displacement", Special Issue, December 2014 ; 17 (8)
This special issue of Sexualities emerges in response to the growing visibility of LGBTQI immigrants, refugees and asylum seekers within global gay rights advocacy. Despite the increasing prominence of LGBTQI issues on the international human rights agenda, there has been relatively little discussion of the relationship between queer migration and LGBTQI human rights activism in the field of sexuality studies. This special issue seeks to bring queer migration and sexual citizenship studies into critical conversation with current literature in the area of gender, sexuality and human rights.
http://sexualities.sagepub.com/content/17/8.toc

• Geoffroy Huard, Los antisociales. Historia de la homosexualidad en Barcelona y París, 1945-1975, Marcial Pons, Madrid, 384 p., 28 euros. ISBN : 978-84-15963-20-2
Hoy día se cree que los gays vivieron ocultos hasta la « revolución gay » de la década de 1970 y los primeros movimientos homosexuales de la Transi- ción. Según este lugar común, no hubo práctica- mente nada antes de estas fechas. Sin embargo, el historiador Geoffroy Huard demuestra que nada más lejos de la realidad. Gracias a un exhaustivo trabajo —en archivos inéditos consultados por primera vez desde la democracia, como los de la Brigada Mundana de París, los de los juzgados de vagos y maleantes, de peligrosidad y rehabilitación social de Cataluña, además de informes policiales, jurídicos, médicos, artículos de prensa, novelas y entrevistas con actores de la época— el autor reconstruye el intenso mundo gay que existía tanto en el París de los « treinta años gloriosos » como en la Barcelona franquista entre 1945 y 1975. Se trata, por tanto, de un enfoque nuevo que reconsi- dera la historia reciente de los « invertidos » en ambos países.
http://www.marcialpons.es/libros/los-antisociales/9788415963202/


Fédération de recherche sur le genre RING (FR 4120)
Bâtiment D - Salle 226
Université Paris 8
2 rue de la Liberté
93526 Saint-Denis - Cedex 02
01 49 40 73 49
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