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Séminaire

Genre, gestion des ressources (eau, terre) et droits communautaires


Date de mise en ligne : [22-06-2010]




23 juin 2010

Maison de la Recherche, Université de Toulouse 2 le Mirail

9h30-17h, salle 601

Organisée par Catherine Baron (LEREPS, UT1) et Hélène Guétat (Dynamiques Rurales, UTM)

Présentation :

Deux ressources majeures conditionnent le développement rural et agricole dans les Afriques et les Amériques noires : la terre et l’eau. Le séminaire propose de réfléchir à la construction sociale des ressources. En dépassant une vision technique, il engage à réfléchir aux conditions de coordination ou au contraire de tensions entre les catégories socialement construites de genre, d’âge et de classe dans la valorisation, l’accès, la transmission des droits, la gestion, mais aussi les univers symboliques et sociaux qui façonnent la terre et l’eau en tant que biens. Par exemple, au Sahel, la croissance démographique élevée et le changement climatique exacerbent une pression foncière sans précédent, engendrant une transformation sociale des modes d’accès aux terres cultivables et aux ressources naturelles. La compétition pour les terres irriguées est forte. Les femmes rurales sont confrontées à des mécanismes d’exclusion de la production agricole, qui pourraient tendre à terme à une dé-féminisation de l’agriculture, situation spécifique qui ne se retrouve pas dans d’autres contextes, d’où l’intérêt de la comparaison. Quel avenir alors pour une agriculture familiale viable et équitable, face aux enjeux de l’agro-business et de la marchandisation des terres et des ressources ? La dimension globale ne sera pas évacuée dans le sens où ces enjeux liés aux ressources vitales planétaires nécessitent de reconsidérer des finalités du développement et s’inscrivent dans la définition des règles à l’échelle internationale.

Dans ce contexte, le prisme des rapports sociaux de genre permettra également d’interroger la force des mouvements sociaux qui émergent pour la défense des droits communautaires, notamment dans l’accès à la terre et à l’eau. La participation des femmes à ces dynamiques collectives est forte, comme elle l’est dans la préservation des ressources naturelles : l’eau, les arbres, la biodiversité, y compris des plantes cultivées. Les structures symboliques associent souvent le féminin à la nature : cette construction sociale et historique mérite d’être débattue afin de comprendre quelle place est prise et accordée aux mouvements féminins dans l’engagement supposé vers des pratiques plus précautionneuses des lieux et de leurs ressources. C’est au sein de ces environnements objectifs et subjectifs, favorables à des bouleversements des rapports de genre, que nous souhaitons comparer par exemple des sociétés « noires » d’Amazonie brésilienne autour des identités quilombolas et des sociétés d’Afrique de l’ouest (Burkina Faso, Niger, Mali). La mise en oeuvre de vastes projets de développement aux conséquences environnementales critiquées est souvent le contexte favorable à la mobilisation d’indicateurs identitaires autour de la « négritude » pour défendre les droits à la terre, la reconnaissance d’une culture singulière, et la préservation de savoirs faire dits « traditionnels ».

Programme :

9h30-12h30 :

Catherine Baron (Socio-économiste, Professeure en Aménagement de l’espace, UT2, et Lereps, UT1), Hélène Guétat (Maître de Conférences en Géographie, Dynamiques Rurales, UTM)
Propos introductifs : Quelle prise en compte du genre dans les problématiques de gestion et d’accès aux ressources (eau, foncier) dans les Afriques et Amériques Noires ?

Sylvie Paquerot (Professeure à l’École d’Études politiques de l’Université d’Ottawa, Canada)
Au-delà de l’étude des conséquences spécifiques pour les femmes des modes de gestion de l’eau : analyse féministe de la problématique mondiale de l’eau.

Stéphanie Dos Santos (Socio-démographe, Chargée de recherche IRD, Campus International de Recherche UCAD/IRD de Hann, Dakar, Sénégal)
Genre et accès à l’eau en Afrique au sud du Sahara.

14h-17h

Marie MONIMART (Chercheuse associée à l’Institut International pour l’Environnement et le Développement (IIED), Programme Zones Arides, Londres)
Sans terre pour les femmes, quel avenir pour l’agriculture familiale sahélienne ? Cas du Niger et du Mali.

Rosa Acevedo (Professeure en histoire, associée à l’Université Fédérale du Pará, Nucleo de Altos Estudos Amazônicos et coordinatrice de l’UNAMAZ, Belem, Brésil)
La difficile défense des droits sur la terre des Quilombolas d’Amazonie brésilienne.

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