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Minorisations en actes : race, classe, genre au prisme de l’ethnographie

26-27 juin - Berlin


Date de mise en ligne : [16-06-2014]



Mots-clés : ethnographie


Journée d’études

Organisation :

Mathilde Darley (CNRS-CMB), Jérémie Gauthier (CMB), Sarah Mazouz (CMB), Nicolas Hubé (Paris 1, Viadrina, CMB), Anika Keinz (Viadrina)

26-27 juin, Centre Marc Bloch, Berlin

Présentation :

Les formes d’articulation plurielles des rapports de pouvoir que sont la classe, la race et le genre ont fait ces dernières années l’objet d’un intérêt grandissant de la part des sciences sociales. Ancrés dans un contexte militant par les féministes nord-américaines, en particulier les féministes africaines-américaines et le courant black feminist (Combahee River Collective 1977 ; King 1988), les débats se sont d’abord attachés à penser le genre sans l’isoler des autres rapports de pouvoir, au premier rang desquels la race. Les sciences sociales se sont alors saisies de la réflexion ouverte par les militant.e.s féministes pour complexifier l’analyse des rapports entre classe, race, genre et sexualité. Les New Slavery Studies ont ainsi montré que les rapports de pouvoir auxquels se trouvaient soumises les femmes esclaves ne sauraient se résumer à une addition de handicaps ou au renforcement du patriarcat pour les hommes noirs mais invitaient au contraire à tenir ensemble l’analyse des assignations de genre, de sexualité et de race (Davis 1982 ; Fox-Genovese 1988). En France, les travaux de Danièle Kergoat (1978) sur les femmes ouvrières ont également mis en lumière la « consubstantialité » des rapports sociaux qui fondent la domination. D’autres travaux au croisement du droit et de la sociologie ont quant à eux montré comment les catégories de l’action publique rendent possibles ces hiérarchisations. Dans un texte fondateur, Kimberlé Crenshaw (1991) s’est ainsi attachée à analyser la manière dont ces catégories produisaient l’exclusion de certains groupes se trouvant à l’intersection de plusieurs rapports de pouvoir, telles les femmes noires notamment. Les critiques faites à ce texte au sein même du mouvement Black Feminism ont toutefois pointé le caractère abstrait et anhistorique des analyses proposées. C’est pourquoi l’enjeu des recherches a ensuite été d’ancrer l’étude des rapports entre classe, race et genre dans un travail ethnographique et empirique en montrant comment les assignations identitaires s’actualisent les unes par rapport aux autres dans des interactions et des contextes concrets (West et Fenstermaker 1995 ; Bettie 2000) – par exemple comment, pour une femme noire, l’appartenance à la bourgeoisie peut dans certains contextes renforcer les assignations de genre et de race qu’elle subit.

Programme :

26 juin

9:00 – 10:00 Ouverture des journées d’étude / Eröffnung der Tagung Alexandre Jaunait (Faculté de droit de Poitiers)

10:00 – 12:30 En quête de hiérarchies / Ethnographie als Methode in der Forschung zur Intersektionalität

> Yohan Selponi (CADIS-EHESS) : Comment et pourquoi nos enquêtés nous rappellent à l’ordre. Coûts et rétributions de la mise en scène de ses caractéristiques sociales en situation d’enquête. Sébastien Roux (CSE, EHESS) : La couleur du bonheur. Enjeux raciaux dans la constitution des familles adoptives
> Noémi Katona (Humboldt Universität) : Interkulturelle Mediatorin und Ethnografin : Dilemmas der Doppelrolle und ihre Auswirkung auf das Forschungsprojekt
Discutants : Nicolas Hubé (Paris 1, Viadrina, CMB), Yasmine Siblot (Paris 8)

14:00 – 17:00 Hiérarchisations et mobilisations / Hierarchisierungen und Mobilisierungen

> Audrey Célestine (CERI, CRPLC, ISP) : L’espace associatif antillais en France : entre assignation et réinvestissement identitaires Stéphanie Guyon (UPJV Amiens) : Entrée en politique des femmes amérindiennes de Guyane et co-construction des catégories de genre, race et classe.
> Massimo Prearo (Université de Verone) : Se situer : stratégies de positionnement et de hiérarchisation en contexte militant LGBT
> Pauline Delage (IRIS-EHESS) : Penser les différences entre femmes dans des associations féministes en France et aux Etats-Unis
Discutantes : Anika Keinz (Viadrina), Sarah Mazouz (CMB) 1

27 juin

9:30 – 12:30 Construction croisée des catégories : classe, race, genre dans l’action publique / Konstruktion der Kategorien in public policies

> Jonathan Miaz (Faculté de Lausanne) : Qualifier, catégoriser, trier : Ethnographie des usages sociaux du droit d’asile en Suisse Marine Bourgeois (Science-po Paris) : Qualifier les immeubles, hiérarchiser les demandeurs : une enquête ethnographique sur les pratiques professionnelles des agents HLM dans deux agglomérations françaises
> Simona Pagano (Universität Göttingen) : ‚Nomad Plans’ in the eternal city : securitarian logics and the construction of the ’gypsy’/’nomad Julian Irlenkäuser (Viadrina-Universität) : Das türkische Militär und die (Re)Konstruktion hegemonialer Männlichkeit
Discutants : Coline Cardi (Université Paris 8), Jérémie Gauthier (CMB)

14:00 – 16:00 Sexualiser le genre, genrer la sexualité / Sexualizing Gender, Gendering Sexuality

> Gwénaëlle Mainsant (CERAPS) : (Dés-)ajustements entre genre et sexualité dans le contrôle policier de la prostitution Mathieu Trachman (INED) : La sexuation du travail pornographique
Discutantes : Mathilde Darley (CNRS-CMB), Rebecca Pates (Universität Leipzig)

16:30 – 17:30 Clôture / Schlusswort Ina Kerner (Humboldt Universität)

Contact :

jeremie_gauthier@hotmail.com

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