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Genre, sexualité & société, "Eros parisien"


Date de mise en ligne : [04-04-2014]



Mots-clés : érotisme


n°10, automne 2013

Sous la direction de Sylvie Chaperon, Emmanuelle Retaillaud-Bajac, Régis Revenin et Christelle Taraud

« Paris, ville de l’amour » ; « Paris, capitale du vice » ; « Paris, bordel de l’Europe », « Paris, Babylone moderne »… Précoce, insistante, universelle, la réputation « galante » de Paris, établie dès le XVIIIe siècle, renforcée au siècle suivant, persistante encore au XXe siècle, constitue un mythe majeur que ce numéro a l’ambition d’explorer. Largement fantasmatique, cette « érotisation » de Paris n’en a pas moins prospéré à partir de traits spécifiques à l’histoire de la ville. Très tôt, en effet, la capitale du royaume de France a été perçue, décrite, identifiée aussi bien par des étrangers ou des provinciaux de passage que par certains Parisiens eux-mêmes comme un lieu favorisant la rencontre des sexes et le commerce sexuel, autant en raison de la densité de son activité galante, de l’extension de ses quartiers « chauds » que du climat d’immoralité ou du goût du plaisir censés y régner. Cette réputation a généré une énorme quantité de sources primaires, régulièrement augmentées, au fil des siècles, par la curiosité des chroniqueurs, des journalistes, des amateurs d’érotisme – parfois très érudits –, qui tiennent le haut du pavé dans la production d’un discours sur l’Éros parisien. Parallèlement, la tradition des guides de plaisirs parisiens, rédigés sur un mode badin, voire franchement leste, s’est maintenue jusqu’à nos jours – sur leur origine, on lira avec profit l’article de Pierre Monzani, « Guides et plaisirs parisiens au xviiie siècle » (Urbi, automne 1984) - comme le montre la synthèse récente, entre récits anecdotiques et histoire grand public, d’Emmanuel Pierrat, Paris ville érotique, du Moyen Âge au xxie siècle, (Parigramme, 2013) ou encore l’ouvrage de Marc Lemonier, Histoire(s) du Paris libertin (La Musardine, 2003). Absolument central dans l’image, la sociabilité, l’économie de la ville, ce terrain n’a évidemment pas été ignoré des historien.ne.s, mais face à l’immensité de ce continent thématique et documentaire, de surcroît déployé sur plusieurs siècles, c’est à des études de cas, ou à des approches en biais, qu’il faut recourir pour jeter un éclairage plus savant sur ce Paris de l’amour et du sexe.

http://gss.revues.org/2920

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