RING


Accueil > Actualité du genre > Appels à contributions > Genre et médias : quels espaces de subversion ?

EFiGiES

Genre et médias : quels espaces de subversion ?

Avant le 8 avril - Paris


Date de mise en ligne : [04-03-2014]



Mots-clés : médias


Journée d’études organisée par l’Atelier Genre et Médias - EFiGiES

Comité d’organisation :

Mélanie Lallet, doctorante en SIC, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 Isabelle Matamoros, doctorante en Histoire et Litt. française, Universités Paris 5 et Lyon 2 Doriane Montmasson, doctorante en Sciences de l’éducation, Université Paris 5 Marie-Sherley Valzema, doctorante en SIC, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3

11 juin 2014 – Labo 13
15, rue Jean-Antoine de Baïf, 75013 Paris

Argumentaire :

Les médias ont souvent été appréhendés comme un laboratoire du genre, source et vecteur d’une conception normative et hiérarchisée des représentations qui lui sont associées. S’ils reproduisent les normes dominantes, des éléments transgressifs, voire subversifs, émergent parfois au sein de ces espaces, déstabilisant les assignations sexuées et les oppositions binaires. L’objectif de cette journée d’études est de mettre en lumière ces possibilités, en articulation avec les différents moments du temps médiatique (discours, production, réception).
Les médias, dans leur acception la plus large – presse, audiovisuel, NTIC, littérature, musique, spectacles vivants, cinéma etc. – peuvent-ils jouer un rôle dans la transgression voire la subversion des normes et des rapports de genre ? Peut-on, par les médias, y contrevenir ou les déstabiliser ? Quels sont les dispositifs employés à cet effet ? La subversion peut-elle venir d’une réappropriation des contenus médiatiques par les publics ? Les médias peuvent-ils être un outil au service de contre-publics féministes et queer ?

Pour répondre à ces différentes questions, plusieurs axes peuvent être dégagés :

Axe 1 : Discours médiatiques, mutation(s), subversion.

On s’interrogera ici sur l’apparente reconduction, dans les médias, d’une conception dominante du genre. Les normes relayées par la sphère médiatique sont-elles invariablement une reconduction à l’identique de cette vision ? Les discours sur le genre véhiculés par les médias n’ont-ils pas, au cours du temps, connu de sensibles et lentes évolutions (différenciation moins explicite des rôles masculins et féminins, mise en lumière de nouveaux modèles de comportements) ? Ces mutations « silencieuses » sont-elles le résultat d’actes transgressifs ou n’en représentent-elles en définitive qu’un point de départ ? Il conviendra dans cette perspective de s’interroger sur la place et le rôle de la sphère médiatique dans les processus de subversion. Les médias peuvent-ils être la source de nouvelles contestations ? Les transgressions qu’on y repère peuvent-elles aboutir à la subversion ou les médias ne sont- ils finalement qu’un espace du dicible, les miroirs de mouvements subversifs déjà amorcés ? On se demandera enfin comment les discours médiatiques sur le genre sont appréhendés par les publics. Y a-t-il une place pour la subversion du côté de la réception ? La diffusion d’une
conception traditionnelle du genre est-elle unanimement perçue comme une (ré)affirmation de la hiérarchisation des sexes ou peut-elle faire l’objet d’une réception oblique ? Inversement, les éventuelles mutations perceptibles dans les médias sont-elles nécessairement interprétées à la lumière d’une conception plus égalitaire du genre ?

Axe 2 : Médias subversifs ? Militer et résister dans les médias.

Encore aujourd’hui, les médias semblent relativement traditionnels dans leurs structures. Les études récentes dénoncent en effet la faible représentation des minorités sexuelles et des femmes au sein des producteurs de l’information et des détenteurs du capital des médias. Pourtant, accéder au métier de journaliste, créer un média, exprimer une parole discordante constituent autant de possibilités à la fois de visibilité, de contestation et d’introduction de revendications nouvelles dans l’espace public, voire d’apprentissage de la démocratie.
Dans cet axe, on pourra revenir sur l’évolution, historique et sociologique, du rôle et de la place des minorités actives (féministes, militant.e.s LGBT) dans les entreprises médiatiques. Il s’agira d’éclairer le lien entre militantisme et médias, à la fois outils d’une lutte et formes en eux-mêmes d’un militantisme. Quels médias proposent des espaces pour faire participer les minorités actives au débat public ? Comment faire entendre des voix marginalisées ? Quel est l’impact de cette prise de parole sur la construction des identités (question de l’empowerment) ?
Ici nous nous interrogerons à la fois sur les professions médiatiques et sur les moyens mis en œuvre pour s’introduire dans le débat public, contourner la censure ou les interdictions. Pourquoi, quand et comment résister dans les médias ? Cela passe-t-il par l’exercice du métier de journaliste ou l’occupation de postes stratégiques ? Les innovations technologiques (par exemple Internet et le numérique) sont-elles toujours porteuses de subversion ? Quelles sont les formes structurelles et rhétoriques adoptées dans cette perspective (humour, blogs, « nouveaux médias »...) ? Sont-elles nécessairement novatrices ? Les périodes révolutionnaires favorisent-elles l’utilisation transgressive des médias par les minorités actives ?

Axe 3 : Controverses et contre-publics

L’objectif est ici d’interroger la place accordée aux discours féministes et queer dans les médias, de leur émergence à aujourd’hui. Alors qu’un ensemble de thématiques liées au genre et à la sexualité sont régulièrement débattues dans la sphère publique, quelles sont les possibilités d’expression d’une parole militante, allant dans le sens d’une plus grande égalité et d’une déconstruction des catégories de genre ? Quelle résonance ces discours ont-ils dans la constitution de l’opinion publique ?
L’affaire DSK, le mariage pour tous, la pénalisation des clients de la prostitution, les manuels scolaires de SVT et les discours alarmistes sur la « théorie du genre » sont autant de sujets qui ont récemment bénéficié d’un large traitement médiatique. Suscitant de vives controverses, ils ont aussi donné lieu à la constitution de problèmes publics, en étroite relation avec les rapports de genre et de sexualité. Si ces moments médiatiques ont été l’occasion de donner la parole à de multiples acteurs aux points de vue contradictoires, parfois révélateurs d’une véritable panique de genre, ces controverses sont aussi le signe d’une prise en considération progressive des points de vue portés par les contre-publics LGBT et féministes.

Quelles sont les différentes stratégies déployées par ces publics pour ouvrir des espaces de subversion des normes de genre et porter de nouvelles revendications dans la sphère publique ? Peuvent-ils bénéficier d’une attention durable et espérer obtenir des répercussions dans l’action publique ? Quelles évolutions ont connu les logiques de monstration qui ont accompagné les mouvements féministes et queer ?
Le comité de sélection sera particulièrement attentif aux propositions mettant en avant l’imbrication de différents rapports de pouvoir. Pluridisciplinaire, cet appel est ouvert aux propositions portant sur l’ensemble de la période contemporaine et sur d’autres aires géographiques. Les communications émanant de jeunes chercheuses et chercheurs sont vivement encouragées.

Modalités de soumission :

Les propositions de communication seront envoyées avant le 08 avril 2014 à l’adresse suivante :
genreetmedias.efigies@gmail.com
D’une longueur maximale de 3000 signes, elles devront comporter un titre, un résumé de la communication et quelques indications bibliographiques. Merci de préciser vos nom, prénom et rattachement institutionnel.

Les notifications d’acceptation seront adressées aux auteur.e.s au plus tard le 30 avril.

Haut de page

Fichiers de syndication :


Statistiques :


Le site contient 4383 articles

Info / contacts :


Navigation / Syndication :