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Séminaire interdisciplinaire « Genre et norme »

Genre et migrations

10 avril - Le Mans


Date de mise en ligne : [02-04-2013]



Mots-clés : migration


Séance du séminaire interdisciplinaire « Genre et norme »
2012 - 2013 Le Mans - Nantes

Mercredi 10 avril 2013 14h - 17h

Salle de réunion ESO Maison des sciences humaines et sociales (MSHS), avenue Olivier Messiaen, Université du Maine - Le Mans

Intervenantes :

> Chadia Arab (géographie, ESO UMR 6590, Angers), « Genre et migration : le cas des saisonnières marocaines en Espagne »
Les femmes marocaines ont souvent été considérées comme des participantes passives, qui subissent plus qu’elles n’agissent dans leur histoire migratoire. Actuellement, cette situation a évolué, les femmes sont de moins en moins discrètes et invisibles. Elles sont actrices de leur migration. Elles prennent aussi elles-mêmes l’initiative de partir.
Peu de recherches ont été menées sur ce type de migrantes. Alors que la question du genre a été largement abordée en terme d’espace et de territoire (J. Coutras, 1996 ; C. Verschuur et F. Reysoo, 2005) il semblerait que pour la thématique des migrations internationales le sujet reste relativement moins étudié. Jusqu’au milieu des années 1970, les études sur les femmes migrantes sont quasi-absentes. A partir de la fermeture des frontières en 1974 en France et en Europe de l’Ouest, apparaît la figure de la migrante, réduite à l’épouse qui rejoint un conjoint, une femme économiquement inactive, dépendante de l’homme migrant qui lui a fait le choix de partir. Ces dernières années la migration marocaine féminine a évolué et s’est diversifiée en termes de pays d’accueil. De nouvelles figures migratoires et féminines émergent dans divers pays.
Nous nous intéresserons particulièrement à la migration circulaire par contrats temporaires de milliers de femmes marocaines, qui sont allées cueillir la fraise à Huelva entre 2006 et 2013. Ces femmes sont mariées, divorcées, ou encore veuves, mais elles ont toutes des enfants, condition nécessaire à leur recrutement. Cette politique de main d’œuvre entre l’Espagne et le Maroc est clairement sexuée et permet dans le même temps de lutter contre les migrations clandestines par un système bien huilé financé par l’Union Européenne (Programme AENEAS). Cette migration de femmes seules est nouvelle et pour le pays d’accueil et pour le pays d’origine. Qui sont ces femmes, combien sont-elles ? Comment cette migration circulaire joue-t-elle sur leur propre développement économique et social ? Y-a-t-il des changements sociaux, voir des rapports de genre en conséquence à cette migration en Espagne ? Quelques questions auxquelles nous tenterons de répondre lors de cette présentation.

> Angélina Étiemble (sociologie, VIP&S EA 4636, Le Mans) « Mineures isolées étrangères : entre invisibilité sociale et assignation genrée en France »
A la fin des années 1990 apparaît en France une « nouvelle figure » juvénile de la migration internationale : les mineurs isolés étrangers. Âgés de moins de 18 ans, ils sont sans référent parental sur le territoire et, au titre de l’enfance en danger, doivent être protégés. Pour autant, leur présence en France soulève questions et débats, encore vifs, sur la responsabilité de leur accueil et de leur prise en charge : elle relèverait, pour les uns, de l’État, les considérant d’abord comme étrangers, pour les autres, des départements (Aide sociale à l’Enfance) car ils sont avant tout mineurs. Certains se demandent également s’ils ne font pas « le jeu des filières » en accueillant, sans conditions, ces jeunes dans le dispositif de Protection de l’Enfance. Contester leur minorité (apparence physique, « âge osseux »...) participe bien souvent d’une tentative de réguler « le flux » des mineurs dans un dispositif par ailleurs saturé. Du reste, la polémique masque une autre question, celle de la moindre présence des adolescentes dans le dispositif de protection. La population des mineurs isolés étrangers est majoritairement masculine, constat toutefois à nuancer selon les nationalités d’origine des mineur-e-s. La question est néanmoins de savoir si « l’absence » de filles est vraie sur le territoire national ou témoigne de leur « invisibilité » en France ? On évoque alors, à demi-mots ou de manière plus alarmiste, des situations d’exploitation : prostitution, domesticité, mendicité... Nous proposons d’interroger ces interprétations communes de « absence »/ « présence » du genre dans la migration juvénile. Du reste, des jeunes filles sont admises dans le dispositif de protection, et nous analyserons également les orientations d’insertion qui leur sont proposées par les travailleurs sociaux vers le secteur des services à la personne. D’aucuns énoncent, comme une évidence de genre, le fait que des jeunes filles « choisissent » la maternité pour s’insérer.

Contact :

Erika.Flahault@univ-lemans.fr

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