Intervention dans le cadre du séminaire « Sexe et genre : pour un dialogue interdisciplinaire au carrefour des sciences de la vie et des sciences humaines » de l’Institut Emilie du Châtelet
Vendredi 20 décembre 2013
14h à 16h00 : Jardin des Plantes (MNHN), Grand Amphithéâtre d’Entomologie, 43 rue Buffon, 75005 Paris
Présentation :
Mon questionnement, à partir de l’expérience de la cure de psychanalyse, et notamment d’une clinique qui a pu rencontrer des histoires de sexuation marquées par le vœu de changer de sexe/genre, portera sur la façon dont on peut comprendre la charge sexuelle, ce qui ne veut pas dire d’emblée sexuée, de la question du genre. Étant entendu que, du point de vue de la psychanalyse, le sexué – autrement dit ce qui se donne à penser en termes de partage masculin/féminin – est à envisager non comme un socle originaire, correspondant, fut-ce sur le mode de la discordance, à la réalité physiologique/biologique/anatomique, mais comme une formation de l’inconscient. Qu’est-ce alors qu’une formation de l’inconscient ? La notion gofmanienne de « cadre primaire », soit de ce qui de façon (illusoirement) immédiate donne sens à une expérience, et définit ce qui nous paraît être indubitablement « réel », me servira de point d’appui pour réfléchir à ce qui constitue à la fois l’emprise et la vulnérabilité de l’adhésion intime au partage sexué/genré du monde. Avec comme horizon une question : en quoi la psychanalyse, contre tout ce que peut en répandre aujourd’hui sa vulgate, est-elle partie prenante d’une mise en crise des certitudes en la matière, qui peut faire travailler, au lieu de chercher à la colmater, la vulnérabilité du cadre primaire ?
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