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[Annonces du RING] - 1er décembre 2014


Date de mise en ligne : [09-12-2014]




[Annonces du RING]

// http://www.univ-paris8.fr/RING/index.php \\

[N’hésitez pas à m’adresser vos informations.]

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SOMMAIRE :
1 - COLLOQUES :
• "Femmes et habitat : une question de genre ?", Paris INED
• "La Maternité face au marché", 3 décembre, Paris Sciences Po
• "Du corps au genre : dialogues interdisciplinaires", 9 décembre, Lausanne
• "« Les intermédiaires ». Utopies du troisième genre dans les arts visuels du passage du siècle (1880/1920)", 10 décembre, Paris
• "Sexualité(s) et enfermement en Europe", 11-12 décembre, Lille 1
• "Femmes, féminismes, arts", 12 décembre, Paris
• "Renforcer le genre à l’Université. Regards croisés d’expériences africaines, latino-américaines et européennes", 12 décembre, Bordeaux
• "Borderline, les économies du sexe : pornographie et prostitution", 12-13 décembre, Paris Centre Pompidou,
• "Espaces publics, genre et mobilisations actuelles au Proche-Orient", 16 décembre, Paris INED
2 - SÉMINAIRES :
• Gabrielle Schnee, "« Silence public, terreur privée ». À propos d’un article de Dorothy Allison", 4 décembre, Paris MIE
• Bishnupriya Gupta, "Gender gap and marriage market in India", 4 décembre, Lyon ENS
• Muriel Salle, "Hermaphrodites et invertis dans le discours médical à la Belle Epoque. Corps vulnérables ou corps coupables ?", 8 décembre, Strasbourg
• Aude Fauvel, "Femmes aliénées : la psychiatrie et le ‘sexe faible’ en Grande-Bretagne et en France (1850-1950)", 8 décembre, Genève
• "Genre et prostitution", 9 décembre, Strasbourg
• Geneviève Fraisse, "Les excès du genre", 9 décembre, Paris Sciences Po
• Nadya Araujo Guimarães, "La marchandisation au féminin. Visibilité et inégalités du travail des femmes à travers les recensements au Brésil", 10 décembre, Paris Pouchet
• "L’Opéra et la Méditerranée", 11 décembre, Aix-en-Provence
• "Genre, précarité et protection sociale", 12 décembre, Nantes
• "« Domestique » : une condition plurielle ?. Les relations de travail des employé.e.s à domicile", 16 décembre, Paris EHESS
3 - APPELS A CONTRIBUTIONS :
• Avant le 6 décembre, "Identités visuelles normatives prises au jeu des dispositifs", Montréal
• Avant le 15 décembre, "Subjectivités féministes, queer et postcoloniales en art contemporain. Une histoire en mouvements", Rennes 2
• Avant le 15 décembre, "Genre, Travail du Sexe et Santé Sexuelle" , Toulouse
• Avant le 22 décembre, "Le genre : politique, travail, droit, développement", Inde
• Avant le 5 janvier 2015, "Résister en corps. Ethnographies de l’infamie", Saint-Etienne
• Avant le 9 janvier 2015, "Autobiographies de militantes ou l’écriture de soi comme expression politique", Paris
• Avant le 10 janvier 2015, "Scopophilia. Genre et politiques du regard", Lausanne
• Avant le 15 janvier, "Gender Trouble : lectures hispanophones de Judith Butler", Toulouse
• Avant le 15 janvier 2015, "Genre, Classe, Race. Rapports sociaux et construction de l’altérité", Saint-Quentin-en-Yvelines
• Avant le 31 janvier 2015, "L’avortement, question politique", revue L’homme et la société
• Avant le 31 janvier 2015, "Travail social et genre", revue Cultures & sociétés
• Avant le 1er février 2015, "Parentés contemporaines", revue Journal des Anthropologues
4 - THÈSES et HDR :
• Clément Arambourou, "Les masculinités du métier politique. Contribution à l’étude des logiques de production du genre en politique au temps de la parité"
• Audrey Lasserre, "Histoire d’une littérature en mouvement : textes, écrivaines et collectifs éditoriaux du Mouvement de libération des femmes en France (1970-1981)"
• Eve Meuret-Campfort, "Des ouvrières en lutte. Mondes populaires et genre du syndicalisme dans un secteur d’emploi « féminin ». Le cas de l’usine Chantelle à Nantes (1966-2005)"
• Efthymia Makridou, "Le care dans tous ses éclats. Des employées au service des personnes âgées : entre contraintes et petits arrangements"
• Lucia Direnberger, "Le genre de la nation en Iran et au Tadjikistan. (Re)constructions et contestations des hétéronationalismes"
• Rejane Senac, "L’égalité sous condition : ruse ou fin du politique ? Une république néolibérale « enchantée » par la parité et la diversité"
• Delphine Peiretti-Courtis, "Corps noirs et médecins blancs. Entre race, sexe et genre : savoirs et représentations du corps des Africain(e)s dans les sciences médicales françaises (1780-1950)"
• Clélia Barbut, "Corps à l’oeuvre, à l’ouvrage et à l’épreuve. Sociohistorique des arts de la performance, années 1970"
• Jasmina Stevanovic, "La longue traversée des officières de la marine marchande. Ethnographie d’un monde professionnel au prisme du genre"
5 - SOUTIENS CONCOURS CNRS :
• GTM
• CSU
6 - EN LIGNE :
• Jérôme Courduriès, Cathy Herbrand, "Gender, kinship and assisted reproductive technologies : future directions after 30 years of research"
7 - PUBLICATIONS :
• Cahiers du genre, "L’engendrement du droit"
• Genèse, "Police du genre"
• Régine Bercot (cd.), La santé au travail au prisme du genre : épistémologie, enquêtes et perspectives internationales
• Sandrine Ricci, Avant de tuer les femmes, vous devez les violer ! Rwanda : rapports de sexe et génocide des Tutsi
• François Guillemot, Agathe Larcher-Goscha (dir.), La Colonisation des corps. De l’Indochine au Viet Nam
• Eva Tilly, Arnaud Duprat (dir.), Corps et territoire. Arts et littérature à travers l’Europe et l’Amérique
• Carol Mann, La résistance des femmes de Sarajevo
• Anne Monjaret, Catherine Pugeault (ed.), Le sexe de l’enquête. Approches sociologiques et anthropologiques
• Laetitia Carreras, Travailleuses domestiques sans autorisation de séjour. Invisibilités multiples et stratégies de résistance
• Colin Giraud, Quartiers gays
• Sylvie Ayral, Yves Raibaud, Pour en finir avec la fabrique des garçons - Loisirs, Sport, Culture
• Caroline Dayer, Sous les pavés, le genre. Hacker le sexisme
• Phillip M. Ayoub, David Paternotte, LGBT Activism and the Making of Europe
• Laurence Mullaly, Michèle Soriano (dir.), De cierta manera : cine y género en América Latina

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1 - COLLOQUES :

• "Femmes et habitat : une question de genre ?"
Cycle de Journées d’étude de l’INED, UR6 - 2014-2015
Responsables :
Anne Lambert, Pascale Dietrich-Ragon, Catherine Bonvalet
Salle Sauvy, INED, 133 bd Davout, 75020 Paris
Présentation :
Quarante ans après les premières études féministes qui ont contribué à « politiser » l’intime (Delphy, 1975), le rôle du logement dans la production des rapports de pouvoir entre les femmes et les hommes n’est, aujourd’hui, plus questionné. D’un côté, avec l’institutionnalisation des recherches sur le genre, les sociologues, démographes et politistes sortent de l’espace domestique et de l’intimité des couples pour majoritairement saisir les rapports de pouvoir dans les écoles, les entreprises, les partis politiques, la sphère publique (Clair, 2012 ; Béréni et al., 2012). De l’autre côté, les sociologues de l’urbain tiennent peu compte du genre dans l’analyse de la production de l’espace résidentiel et de ses usages, qu’ils s’inscrivent dans la tradition de l’Ecole de Chicago, privilégiant l’analyse des processus migratoires et des rapports sociaux de race, ou dans le courant de la sociologie urbaine marxiste qui s’est développée en France dans les années 1970, faisant des rapports de production et de l’appartenance de classe la principale grille de lecture (Park et Burgess, 1925 ; Grafmeyer et Joseph, 1984 ; Amiot, 1986 ; Topalov, 1987, 2013).
La fécondité des travaux contemporains qui interrogent le rôle de l’espace résidentiel dans la production des identités sexuées des groupes minorisés, gays et lesbiens notamment, invite, par la perspective nouvelle qu’ils proposent, à revisiter plus largement les dimensions spatiales du genre (Courduries, 2008 ; Giraud, 2010 ; Alessandrin et Raibaud, 2013 ; Tissot, 2013).
L’objectif de ces journées d’études est, ainsi, d’analyser la manière dont le logement contribue à la (re)production des identités sexuées et à la recomposition des rapports de pouvoir entre les femmes et les hommes, à l’aune des transformations qui affectent la société française contemporaine : progression des divorces et des familles recomposées, reconnaissance juridique des unions de même sexe, mais aussi crise du logement dans les grandes agglomérations, montée des inégalités socio-économiques dans la sphère du travail et de l’emploi. Considérant le logement dans ses différentes dimensions – matérielles, symboliques, économiques -, ces journées doivent permettre de dresser un état des lieux des travaux empiriques et théoriques qui articulent logement et rapports de genre, pour éclairer les formes de recomposition des inégalités entre les femmes et les hommes et proposer de nouvelles perspectives de recherche.
Programme 2014-2015
1) S’installer, partir, rester : femmes et hommes face aux choix résidentiels – 25 novembre
2) Hommes et femmes dans le logement : ordre sexué et lutte pour la territorialisation
15 janvier 2015 (10h-17h)
Discutant : Olivier Schwartz (Université Paris Descartes, Cerlis)
> Thomas Pfirsch (Université de Valenciennes, laboratoire Géographie-cités) : Genre, usages et transmission des logements de famille dans les classes supérieures : regards croisés France-Italie
> Jennifer Bidet (ENS, CMH) : Logiques sexuées des modes d’appropriation des « maisons du bled » de descendant-e-s d’immigrés algériens : analyse de configurations différenciées
> Anaïs Albert (Université Paris 1, CRH XIXè siècle) : De l’appartement aux parties communes : territoires de genre et de classe dans les immeubles populaires parisiens à la Belle Epoque
> Benoit Coquard (EHESS/GRESCO) : Des hommes au foyer. Le repli domestique en milieu populaire rural
> Colin Giraud (Université Paris-Ouest Nanterre, Sophiapol) : Un habiter gay ? Les gentrifieurs, les gays et leur logement
> Pauline Gaullier (Lab’urba) : L’entrée de la puissance publique dans le logement pour agir sur les rapports entre hommes et femmes : l’exemple de la décohabitation des familles polygames
3) Dispositifs résidentiels et socialisation genrée aux différents âges de la vie
5 février 2015 (10h-17h)
Discutant : Muriel Darmon (CNRS, CESSP–CSE)
> Blandine Mortain (Université Lille 1, CLERSE), Cécile Vignal (Université Lille 1, CLERSE) : Processus de décohabitation en milieux populaires. Le poids des rôles familiaux de substitution sur les parcours féminins
> Pierre Gilbert (Université Lyon 2, Centre Max Weber) : Les équilibres domestiques des milieux populaires face à un dispositif résidentiel hétéronome. La cuisine ouverte, entre rejets et appropriations hétérodoxes
> Jean-Yves Authier (Université Lyon 2, Centre Max Weber), Anaïs Collet (Université de Strasbourg, SAGE), Sonia Leman-Frisch (Université de Cergy-Pontoise), Isabelle Mallon (Université Lyon 2, Centre Max Weber) : Socialisations spatiales des filles et des garçons : du domicile à la ville
> Anne Labit (Université d’Orléans, CEDETE) : genre et âge dans les projets d’habitat participatif en France et en Europe
Isabelle Clair (CNRS, GTM– CRESPPA) : Socialisation sexuée et sexuelle dans les quartiers d’habitat populaire : le rôle de l’espace domestique
> Nicolas Oppenchaim (Université François Rabelais, Tours –CITERES) : Ancrages résidentiels et pratiques de mobilité différenciés des adolescentes de ZUS
4) Femmes et hommes face à la précarité résidentielle
13 mars 2015 (10h-17h)
Discutant : Claire Lévy-Vroelant (Université Paris 8 Saint-Denis, CRH)
> Marie Loison-Leruste (Université Paris XIII, CMH), Gwenaëlle Perrier (Université Paris XIII, Lise) Femmes sans domicile et violence de genre : trajectoires et dispositifs institutionnels
> Erwan Lemener (Observatoire du Samu social de Paris) : « On a fait la part des choses » : répartition des tâches domestiques au sein d’une famille sans-papiers.
> Edith Gaillard (Université de Bretagne Occidentale) : Précarité du mode de vie en squat : une émancipation féministe ?
> Pascale Dietrich-Ragon (INED, ERIS) : Faire face à la précarité résidentielle et en sortir. Compétences et rôles des hommes et des femmes.
> Isabelle Frechon (Laboratoire Printemps, INED) : Filles et garçons protégés par l’Aide Sociale à l’Enfance : quels types de placement ?
> Marie Lanzaro (Chercheuse associée au Lab’Urba) : Trajectoires d’hébergement et de relogement en Ile de France : "Avantages" et désavantages d’être une femme sans-domicile.
5) Du travail domestique au travail à domicile : rapports sociaux de sexe, de classe et de race dans le logement
9 avril 2015 (10h-17h)
Discutant : Catherine Marry (CNRS-CMH)
> Anne Solaz (INED), Ariane Pailhé (INED) : 25 ans de participation des hommes et des femmes au travail domestique. Quelles évolutions ?
> Sarah Abdelnour (Université Paris Dauphine, IRISSO) et Anne Lambert (INED, CMH) : Politiques de soutien à l’auto-emploi et à la propriété : quels effets sur le travail dans l’espace domestique des femmes ?
> Christelle Avril (Université Paris-XIII, IRIS) : Formes de subordination et fausses évidences dans le travail à domicile. Le cas des aides à domicile, des assistantes maternelles et des femmes de ménage.
> Stéphanie Condon (INED), Emmanuelle Lada (INED) : Travailler "chez les autres" : les migrantes dans l’aide et les services à domicile en France
> Cécile Vignal (Université Lille 1, CLERSE) : Travail du domicile et travail à domicile : pratiques de familles populaires autour de la propriété du logement
> Dorothée Serges, (CRESPPA-GTM et INED) : Stratégies alternatives de production de revenu par le logement et transformation du système de genre. Le cas des migrantes en Guyane française
6) L’argent du logement : circulations monétaires et rapports de pouvoir entre les sexes dans et autour du logement
2 juin 2015 (10h-17h)
Discutant : Agnès Martial (CNRS, Centre Norbert Elias)
> Ana Perrin-Heredia (CNRS, CURAPP-ESS) : Arrangements entre conjoints pour payer le loyer et les charges : l’économie domestique de locataires HLM
> Sibylle Gollac (CNRS, CRESPPA-CSU) : Fils et filles, épouses et maris et propriété immobilière : une analyse du genre du patrimoine
> Anne Lambert (INED, CMH) : Les couples face au crédit immobilier : s’endetter, payer, gérer
> Marie-Pierre Lefeuvre (Université de Tours, CITERES-COST) : Rentières ou logeuses. Eléments sur les femmes bailleresses
> Camille François (CRESPPA-CSU, Université Paris 8), "Le loyer ou la rue". Normes budgétaires et familiales du traitement institutionnel des ménages menacés d’expulsion.
Contact :
sorya.le-forestier@ined.fr

• "La Maternité face au marché"
Colloque sous la direction scientifique de Marie-Anne Frison-Roche et Marie-Jo Bonnet
3 décembre 2014 | 15:00-19:45
Amphithéâtre Jacques Chapsal (27, rue Saint-Guillaume - 75007 Paris - Bâtiment A)
Présentation :
Avant de se battre sur des « réponses » qu’il convient d’apporter à des problèmes de société, il faut avoir des opinions fermes que chacun doit être apte à se construire personnellement. Pour cela, il faut disposer non pas des multiples discours fournissant des « réponses », mais de l’état des « questions », pour que chaque citoyen devienne apte à se faire une opinion et puisse la faire valoir dans l’espace public démocratique national et international.
Or, la « question » de la Maternité face au Marché est aujourd’hui d’une confusion totale, alors qu’elle est déterminante pour le présent et pour l’avenir. Cette confusion est due notamment à la multitude des discours, souvent radicaux, qui s’appuient sur des réponses, souvent très simples, souvent très agressives.
Le colloque La Maternité face au Marché n’a pas pour objet d’apporter des réponses, mais de poser des questions.
C’est la voie utile pour que chacun soit en mesure de se faire sa propre opinion et de la faire valoir.
Se faire une opinion est d’autant plus important que la question est essentielle.
En effet, pendant des millénaires, la Maternité a été présentée et perçue comme un fait. L’enfant a pour mère la femme du ventre de laquelle il sort. Cela est constitué comme un fait. A partir de ce fait, l’enfant peut être détaché de sa mère, peut circuler à l’intérieur de la famille, de la société, hors de la société, etc. Mais ce fait étant « acquis », le lien demeurait, même si d’autres se superposaient.
Par ailleurs, à partir du XVIIIème siècle en Occident, l’idée du marché a été construite, notamment par Adam Smith. Le concept a été édifié, selon lequel le désir particulier de chacun, égoïste et relevant de la catégorie des « vices », produit par sa mise en masse un mécanisme vertueux, puisque le marché, en ajustant les désirs de tous, en faisant se rencontrer les offres et les demandes, accroît les richesses, mécanisme global qui profite à chacun, même en part infime. Il est admis que le marché est une idée, une construction.
Ainsi, jusqu’à l’avènement du néo-libéralisme, la Maternité avait statut de « fait », en cela elle était inattaquable, tandis que le Marché avait statut d’ « idée construite », en cela contestable et pouvant être combattue, notamment par le droit.
Le premier mouvement, après la Seconde Guerre Mondiale, a consisté à changer le statut épistémologique du Marché, à le faire passer du statut d’« idée construite à un moment de l’histoire occidentale », au statut de fait. L’ajustement des désirs individuels des uns et des autres, par la rencontre opérée des offreurs et des demandeurs, a été présenté comme naturel. Tout ce qui peut être désiré présente de la valeur, c’est un fait, et celui qui peut offrir ce qui est convoité par un autre, trouve un moyen de s’ajuster à lui par un échange : c’est la « loi du marché », qui est une « loi de nature ». Le Marché devient un fait. Dès lors, ce fait peut être déploré, mais on ne pourrait que le constater.
Ce mécanisme par lequel le Marché a réussi ce saut hiérarchique d’être une idée contestable et que l’on pouvait de ce fait combattre est un phénomène relativement ancien puisqu’il date d’une cinquantaine d’années. Il est notamment lié à la puissance de la discipline universitaire de l’économie.
D’une façon beaucoup plus récente, un mouvement inverse a produit la dégradation du statut épistémologique de la Maternité. Il est en train de se produire. En effet, celle-ci est en train de cesser d’être considérée comme un « fait », pour devenir une « idée relative née dans une société à un moment donné ». La Maternité devient une « idée construite ». On peut en trouver désormais des définitions, comme la Mère affective ou la Mère sociale. Dès lors, on peut très bien « concevoir » qu’un homme puisse être une très bonne mère, si l’on « construit » l’idée de mère sur le lien d’amour entre l’enfant et l’adulte, un homme pouvant aimer l’enfant de la même façon que peut le faire une femme.
Dès lors que la Maternité est une « idée construite », elle peut être contestée et combattue. Il devient possible de contester à la femme du ventre de laquelle l’enfant est né sa qualité de « mère », car sa qualité n’est plus naturelle. La qualification de la Maternité devient disponible, puisqu’elle est construite. La déconstruction de la Maternité est possible. Sa reconstruction, par les pratique sociales et par le droit, devient possible, voire bienvenue.
Ce double mouvement épistémologique produit un effet de ciseaux extraordinaire et « formidable », au sens premier du terme.
En effet, entre le donné et le construit, le donné est beaucoup plus puissant que le construit, puisque l’on peut contester et combattre le construit (pour le démolir et en construire un autre), tandis qu’un fait est un fait. Le fait a pour lui la puissance de la tautologie.
Si le Marché acquiert le statut du Fait, la « loi du marché », tandis que la Maternité n’est plus qu’une pratique sociale et une construction, par la société ou les parties à travers un contrat, alors la Maternité peut sans difficulté devenir un objet de marché.
Or, la Maternité renvoie à la puissance d’engendrement, à la capacité à faire venir au monde un enfant, alors qu’auparavant il n’y en avait pas. L’enfant étant aujourd’hui l’objet de tous les désirs, la « valeur refuge » des individus, l’enfant est alors naturellement un objet de marché et la Maternité devient une prestation. La maternité devient une gestation, dans une rupture entre la grossesse et la maternité.
Le Marché, qui n’ajuste que les désirs, satisfait le désir naturel d’enfant de celui qui veut avoir un enfant et qui porte alors la Maternité alors qu’il n’a pas porté physiquement l’enfant, tandis que le Marché satisfait le désir naturel de recevoir de l’argent de celui qui offre une prestation de grande valeur, la gestatrice qui délivre l’enfant convoité. Rien de plus naturel.
L’enjeu n’est pas ici de dire si cela est bien ou si cela est mal. A chacun de se faire, dans un second temps, une opinion personnelle.
L’enjeu est de mesurer la révolution de civilisation que nous sommes en train de vivre.
Le monde ne sera plus le même si l’on ne réfléchit pas ici et maintenant sur ce qui se passe maintenant entre La Maternité face au Marché.
Programme et infos :
http://mafr.fr/fr/article/problematique-du-colloque-la-maternite-face-au-mar/

• "Du corps au genre : dialogues interdisciplinaires"
Table-ronde
9 décembre 2014 de 17:15 à 19:15, Anthropole 2064
Université de Lausanne
Présentation :
Les doyen·ne·s de six facultés de l’Unil on participé le 19 mars dernier à la table ronde inaugurale de la PlaGe, intitulée Genre et interfacultaire : quels défis ? Au cours des discussions, un certain nombre de questionnements ont surgi autour de l’interdisciplinarité du genre, entre chercheur·e·s en sciences humaines et sociales d’une part, et en sciences naturelles de l’autre. La PlaGe se propose donc d’entamer un dialogue autour du corps.
Programme :
Sexe et genre : le corps à la croisée du gène et de l’environnement
> Evelyne Peyre, biologiste et anthropologue, Le sexe osseux
> Joëlle Wiels, biologiste, Le sexe génétique
Table ronde avec
Vincent Barras (IUHMSP, CHUV-UNIL)
Isabelle Décosterd (Département des neurosciences fondamentales, Anesthésiologie, FBM)
Paola Rattu (Institut de géographie et durabilité, FGSE)
Modération : Delphine Gardey (Institut des Études Genre, Université de Genève)
Infos complètes :
http://www.unil.ch/plage/home/news.html?actunilParam=events&showActu=1415035832428.xml&showFrom=1

• "« Les intermédiaires ». Utopies du troisième genre dans les arts visuels du passage du siècle (1880/1920)"
Journée d’étude organisée par l’HiCSA (EA 4100)
10 décembre
Galerie Colbert, Salle Vasari 2, rue Vivienne 75002 Paris
Présentation :
Depuis quelques années, les historiens de l’art accordent à la question du genre une place de plus en plus lisible. Pourtant, au sein d’une historiographie de l’art retravaillée par ces études de genres, l’approche binaire des catégories sexe masculin/sexe féminin tend parfois à oublier une multitude de figures poreuses et intermédiaires, communes aux sphères littéraire, médicale, judiciaire et artistique (androgyne, gynandre, virago, hermaphrodite, inverti, travesti,...). Si l’émergence d’un troisième genre, considéré par certains comme la fusion idéale du masculin et du féminin, perçu par d’autres comme une psychopathologie sexuelle déviante, a été largement analysée dans le champ des sciences humaines, elle a été moins abordée dans celui des cultures visuelles. Comme le rappelle le psychanalyste Jean-Bertrand Pontalis dans L’Insaisissable entre-deux, l’idée d’un effacement de la différenciation sexuelle porte pourtant en elle tout un faisceau d’utopies. Du mythe ovidien de l’Hermaphrodite à l’Androgyne platonicien fantasmé par le Sâr Péladan, l’aspiration à transcender la conflictualité des contraires procède d’une quête d’une unité originelle supposée. Au seuil de la modernité, c’est ce rapport au mythe qui est réinterrogé. Alors que l’exploration d’un « troisième genre » est profondément réinterprétée par les avancées de la recherche médicale de l’époque – notamment sous l’impulsion du médecin allemand Magnus Hirschfeld et sa théorie des « stades sexuels intermédiaires » et les premiers débats, fondateurs, de la psychanalyse naissante –, les utopies communautaires et leurs résonances au sein de projets artistiques collectifs engagent une réflexion structurelle sur les relations entre la création artistique, le genre et l’idée d’universalité. Si le concept d’un « troisième sexe », tel qu’il apparaît dans la théorie médicale, ne connaît pas une terminologie équivalente dans la littérature artistique de l’époque, la problématique affleure comme partie prenante du terrain d’investigation du symbolisme et des avant-gardes.
Cette journée d’étude, qui s’inscrit dans un programme pluriannuel, se propose d’engager la réflexion autour de figures et de pratiques qui ont porté ces projets d’une utopie sociale et politique du « troisième genre » dans les arts visuels de différents pays occidentaux et sur une période allant des années 1880, avec les discours symbolistes, pour s’achever avec les premières avant-gardes et l’avènement de l’abstraction.
Programme et contact :
http://hicsa.univ-paris1.fr/page.php?r=3&id=740&lang=fr

• "Sexualité(s) et enfermement en Europe"
Atelier et journée d’études
Comité d’organisation :
Regis Schlagdenhauffen : regis.schlag@gmail.com
Gwenola Ricordeau : gwenola.ricordeau@univ-lille1.fr
11-12 décembre
Lille 1
Présentation :
Il a souvent été rapporté que les pratiques, les normes, ainsi que les représentations de la sexualité dans un univers fermé diffèrent de celles du reste de la société. Cette observation s’expliquerait par l’organisation de l’espace, la culture propre aux enfermé.e.s et les usages institutionnels qui contrôlent, réduisent ou interdisent les contacts entre les personnes enfermées avec les personnes extérieures.
Les individus vivant des situations d’enfermement physiques tels que dans les prisons, les camps d’internement et de concentration, les centres de rétention et les zones d’attente pour réfugié.e.s et demandeur.e.s d’asile, parfois pour une durée indéterminée, sont obligés de négocier la sexualité avec les détenteurs du pouvoir, mais aussi avec leurs « camarades d’infortune ». Dans d’autres cas, l’enfermement peut se manifester de manière plus diffuse, notamment dans des institutions spécialisées (telles que les hôpitaux, maisons de retraite, internats, couvents, gated communities, etc.) posant la question de la « clôture » et par-delà celle de la perméabilité des relations sociales et sexuelles entre un « dedans » et un« dehors ».
L’avènement des études sur le genre, en France, a permis celui des travaux sur la sexualité. Ceux-ci demeurent néanmoins relativement limités dans le champ d’étude des lieux d’enfermement, que ceux-ci soient physiques ou symboliques. Notre appel à communications suggère d’investiguer les relations entre enfermement et sexualités, au prisme des études sur le genre, et de questionner les frontières entre dehors et dedans.
Programme :
http://ricordeau.over-blog.com/2014/10/programme-journees-sexualite-s-et-enfermement.html

• "Femmes, féminismes, arts"
Journée d’étude organisée dans le cadre du séminaire « Femmes et engagement »
Universités de Cergy‐Pontoise et Paris 1 Panthéon‐Sorbonne
Responsables :
Karine Bergès, MCF civilisation espagnole, chargée de mission Egalité femmes‐hommes, UCP, laboratoire CICC
Alexandrine Guyard‐Nedelec, MCF civilisation britannique Paris 1‐Panthéon Sorbonne, UMR de Droit Comparé
12 décembre 2014
Holiday Inn Express Paris ‐ Canal de la Villette
68 Quai de la Seine ‐ 75019 Paris Métro : Riquet (l.7, sortie 1, à droite)
Présentation :
Cette journée vise à penser la visibilité et/ou l’invisibilité des femmes dans le monde de l’art, en s’interrogeant sur les structures sociales, sur l’organisation de la production artistique, et sur la construction sociale de l’exclusion des artistes femmes de l’histoire de l’art officiel et des réseaux institutionnels. Les aspects aussi bien historiques, que théoriques ou critiques auront toute leur place au sein de cette journée, qu’il s’agisse d’art contemporain ou de manifestations plus canoniques, en prenant en compte des formes d’expression aussi diverses que la peinture, la sculpture, la photographie, la danse, etc. En prolongement, la réflexion s’articulera autour de la place du corps féminin, de son utilisation comme outil d’engagement féministe dans les pratiques artistiques (et notamment les performances).
Programme :
> 9h30‐10h30 : Conférence d’ouverture par Marie‐Hélène Bourcier, MCF en sociologie à l’université de Lille
« Why my body is still a battleground » : et que c’est vrai des performances féministes des années 70 au pornactivisme du XXIè siècle
> 10h30‐11h00 : Marie‐Emilie Lorenzi, doctorante, Université Paris 1‐Panthéon Sorbonne
« Stratégies de lutte de l’activisme féministe queer : un art de la contestation »
> 11h00‐11h30 : Floris Taton, doctorante Histoire, Université d’Angers
« S’unir pour devenir visible : quand les artistes femmes fondent une galerie »
. 11h30‐12h30 : Discussion
. Pause repas
> 14h00‐14h30 : Anne‐Laure Vernet, MCF en Arts plastiques, Université de Lorraine
« Féminisme et processus de forclusion des femmes de génie, un combat inégal – L’exemple de la cinéaste Alice Guy »
> 14h30‐15h00 : Hélène Marquié, MCF en études de genre, Arts et genre, Centre d’Etudes féminines de Paris 8
« Quelle visibilité pour les femmes dans la danse et son histoire ? »
> 15h00‐15h30 : Stéphanie Elhouti‐Cabanne, conférencière pour la Réunion des Musées Nationaux
« L’art au féminin : statut et création des femmes peintres, de la Renaissance aux Lumières »
. 15h30‐16h15 : Discussion
> 16h30‐17h30 : Conférence de clôture par Fabienne Dumont, autour de son ouvrage Des sorcières comme les autres : Artistes et féministes dans la France des années 1970, PUR, 2014. Fabienne Dumont est historienne de l’art, docteure en histoire de l’art et critique d’art.
Contact :
karine.berges@u‐cergy.fr

• "Renforcer le genre à l’Université. Regards croisés d’expériences africaines, latino-américaines et européennes"
Journée d’études
Vendredi 12 décembre 2014 9h00 - 18h00
Maison des Suds, Esplanade des Antilles, Pessac, Bordeaux
Salle des stages
Présentation :
10 ans après le premier colloque de Genre en Action « Renforcer le genre dans la recherche » organisé avec le Centre d’études d’Afrique noire (CEAN, aujourd’hui Laboratoire « Les Afriques dans le monde », LAM) à Sciences Po Bordeaux en 2004, Genre en Action s’associe à la Chaire UNESCO sur la formation de professionnel/-les du développement durable de l’Université Bordeaux Montaigne, rattachée au LAM (UMR CNRS 5115) pour revenir sur cette thématique dans la perspec- tive d’un bilan croisé sur trois continents.
Le terme « genre » renvoie aux identités socialement construites des femmes et des hommes, aux questions d’égalité et d’équité des droits, pouvoirs, responsabilités et charges, à la division du travail (à tous les niveaux), à l’accès et au contrôle des ressources et à des notions de justice. La thématique genre n’a pas toujours été présente dans l’Université. Si des travaux de recherche sur les femmes, sur l’invisibilité de leur travail et sur les inégalités dont elles pâtissent ont vu le jour dans les années 70 et 80, dans le sillon de la 2e vague du féminisme en Amérique du Nord et en Europe, cette dynamique n’a pas toujours pu se maintenir dans le temps. Le sommet de Pékin en 1995 a donné un nouveau souffle à la diffusion de cette thématique et elle est (re)venue dans nos institutions plus au moins rapidement, notamment comme objet de recherche ou d’enseignements. Déjà à ce niveau, l’arrivée du genre est complexe : les recherches sur le genre trans- cendent souvent les disciplines qui structurent les universités et l’enseignement du genre nécessite implicitement ou explicitement une réflexivité des apprenant-e-s qui est en contraste avec des méthodes d’enseignement universitaires ordinaires.
Toutefois, le genre n’est pas juste une catégorie d’analyse ou une thématique comme une autre, c’est une thématique avec un potentiel politique fort. L’approche genre incite à une critique du statu quo concernant les inégalités entre genres et pose des questions fondamentales sur les équilibres dans le partage du pouvoir, sur le caractère inclusif des processus de prises de décision, et sur les obstacles à une pleine participation, aux articulations entre sphères – privée et publique –, à l’épanouissement de toutes et tous comme citoyens-nes. Cette « mise sur agenda » du genre dans la re- cherche et dans l’enseignement appelle aussi à une interrogation sur le fonctionnement des institutions porteuses de ces enseignements et recherches : quelle est la place de la valeur égalité femmes-hommes et sa mise en œuvre dans la gou- vernance des universités ? Quelle est l’articulation entre le renforcement du genre dans la recherche et l’enseignement, avec le genre dans la gouvernance institutionnelle au sens large (parité dans les instances décisionnelles, différences de genre dans les filières et dans l’évolution des carrières du personnel de toutes les catégories, lutte contre les discrimina- tions et les violences de genre au sein de l’Université, etc.). Et pour l’ensemble de ces domaines (recherche, éducation, gouvernance) se pose la question des stratégies et des dispositifs qui sont mis en œuvre pour avancer, et de leur degré d’institutionnalisation. Et last not least : quels moyens sont consacrés à ces efforts pour « genrer » la gouvernance, ainsi qu’aux recherches et à l’enseignement du genre ?
Cette journée d’études permettra de croiser les bilans des évolutions d’exemples de différentes zones du monde dans l’objectif d’identifier les leviers et les obstacles respectifs, d’analyser les convergences et les divergences des contextes, des stratégies, des processus et des dispositifs, de comprendre le sens et le poids des jeux d’acteurs. L’accent est mis sur l’articulation de la prise en compte du genre à la fois comme thématique d’enseignement et de recherche et dans la po- litique et le fonctionnement institutionnels. Comment l’Université comme institution qui forme les acteurs et actrices de demain intègre-t-elle le genre de manière globale et cohérente : non seulement comme objet (dans la recherche et l’en- seignement), mais également comme une thématique induisant des valeurs et des normes qui doivent influencer non seulement ce que nous faisons, mais aussi la manière dont nous le faisons ? Le croisement des analyses d’expériences, des exemples de trajectoires et des efforts qui ont porté des fruits ou échoué permettra d’approfondir la compréhension de la complexité des transformations qu’induit la prise en compte du genre.
La journée d’étude cherche à croiser des éléments de bilan de cette prise en compte du genre dans les universités à partir d’exemples tirés de trois continents : Afrique, Amérique Latine, Europe avec la France (et plus particulièrement Bordeaux) et un exemple suisse. La journée sera organisée en tables rondes et en travail en sous-groupes. Elle débouchera sur une publication en ligne des communications, une synthèse des discussions qui alimentera un « Focus » (bulletin thématique) de Genre en Action et la formulation de recommandations pour faire avancer cette prise en compte du genre dans l’université, de manière à articuler recherche sur le genre, enseignements sur le genre et une meilleure « justice de genre » dans le fonctionnement de l’Université et la gouvernance institutionnelle.
Programme provisoire :
http://www.genreenaction.net/IMG/pdf/programme_genre_universite_bordeaux_2014.pdf
Contact :
elisabeth.hofmann@u-bordeaux-montaigne.fr

• "Borderline, les économies du sexe : pornographie et prostitution"
Journées d’études organisé par la BPI/Centre Pompidou
12 et 13 décembre
Centre Pompidou, Paris
Niveau -1
Entrée principale, rue Saint-Martin (Piazza)
Présentation :
Borderline, la pornographie et la prostitution se situent aux frontières : du visible/caché, de l’illicite/licite/toléré, du consenti/subi, du désirable/abject,… Les sexualités monnayées posent ainsi de multiples questions, morales et politiques. Que dévoile le travail sexuel sur le pouvoir, sur les rapports de genre, de race et de classe ?
La prostitution implique-t-elle de façon intrinsèque un rapport d’exploitation et de domination ?
Quelles représentations, quelles normes la pornographie génère-elle ?
A travers débats, conférences et interventions artistiques, des chercheurs de diverses disciplines et des acteurs sociaux dialogueront pour éclairer ces problématiques contemporaines.
Programme et infos :
http://www.bpi.fr/agenda/borderline-les-economies-du-sexe--pornographie-et-prostitution--journe

• "Espaces publics, genre et mobilisations actuelles au Proche-Orient"
Journée scientifique coordonnée par Nisrin Abu-Amara, Sylvie Cromer, Smaïn Laacher
Mardi 16 décembre 2014
Institut national d’études démographiques (Ined) 133, boulevard Davout, 75020 Paris
Présentation :
Les transformations socio-politiques actuelles au Proche-Orient démontrent l’existence d’un processus de changement social touchant à la fois à la sphère politique, sociale mais également familiale. Les rapports de genre constituent une catégorie sociale autour de laquelle se concentrent des tensions, qui s’expriment par des violences étatiques et sociales, qui constituent des réactions contre la volonté de changement. L’objectif de cette journée d’étude est d’analyser, par le prisme du genre, l’effet des changements actuels dans plusieurs pays du Proche-Orient, en tenant compte des particularités de chaque pays. Le thème de l’espace constitue un fil conducteur de cette journée : nous nous interrogerons dans ce sens sur la place qu’occupent les femmes et les hommes dans les espaces « publics », espaces de contestation, espace « privé » familial, espaces frontaliers. Quel est le rôle des acteurs et actrices sociaux dans le processus de reconstruction d’un nouvel ordre social et politique ? Quelles sont les modalités d’action propres aux femmes et aux hommes pendant les manifestations ? Quelles sont les conséquences spécifiques pour les femmes en termes de vulnérabilités, prise en charge et diverses formes de résistances, notamment dans l’espace contrôlé par l’État et la société ? Enfin, on abordera les résistances des femmes et des hommes comme dans le cas de la Syrie ou les jeunes artistes créent des œuvres dans lesquels ils expriment leurs revendications à travers les médias et les réseaux sociaux.
Programme et infos :
http://pole_suds.site.ined.fr/fr/les_journees/mobilisations_sociales_et_changements_politiques_au_moyen_orient_au_prisme_du_genre/

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2 - SÉMINAIRES :

• Gabrielle Schnee, "« Silence public, terreur privée ». À propos d’un article de Dorothy Allison"
Séance de l’atelier EFiGiES « psychanalyse(s) et savoirs situés »
Jeudi 4 décembre à 19h45 à la MIE – Bastille (50, rue des Tournelles, Paris 75003).
Présentation :
En 1984, deux ans après avoir été prise à parti dans la polémique de la conférence de Barnard, Dorothy Allison écrit l’article « Public silence, private terror », mêlant autobiographie et réflexion militante. Selon elle, la peur de soi, la « terreur privée », constitue le ressort majeur de l’engagement de féministes contre certaines formes de sexualité. L’originalité de Dorothy Allison réside dans la manière dont elle analyse l’articulation des registres du psychique et du social, du politique et du subjectif, sans jamais céder -positionnement éthique autant que politique- à la tentation de la division, de l’exclusion et de la haine.
Gabrielle Schnee est rattachée à UTRPP, Paris 13
Contact :
psychanalyses.savoirs.situes@mailoo.org

• Bishnupriya Gupta, "Gender gap and marriage market in India"
Intervention dans le cadre du séminaire de l’Institut de l’Asie orientale
Jeudi 4 décembre 2014, Salle de réunion de l’IAO (R66), de 14h à 15h30
Ecole Normale Supérieure de Lyon
15 Parvis René Descartes, Lyon
Résumé :
Son preference characterizes many Asian societies. In India the use of modern technology has led to an artificially high sex ratio in favour of boys at birth and a large number of “missing women” in the population. Is this a modern phenomenon ? The paper uses Indian census data from 1901 and shows the prevalence of son preference in some regions of the country. This regional variation can also be found in the census of 2001 suggesting that use of modern technology has accentuated the bias in the sex ratio, but the bias can be traced back to the 19th century
The preference for sons creates a shortage of brides in the marriage market. Using the census1931, the paper finds that a low marriage rate for men in the regions that have a preference for sons. The long run changes show that a marriage squeeze has reduced the surplus of men in all regions ; however the regional differences in son preference and marriage outcomes remain the same in 2001.
http://iao.ish-lyon.cnrs.fr/spip.php?article616

• Muriel Salle, "Hermaphrodites et invertis dans le discours médical à la Belle Epoque. Corps vulnérables ou corps coupables ?"
Intervention dans le cadre du séminaire interdisciplinaire "Corps vulnérables"
8 décembre, 18-20h
Misha, salle Europe - MISHA (Université de Strasbourg)
Contact :
efigiesstrasbourg@gmail.com

• Aude Fauvel, "Femmes aliénées : la psychiatrie et le ‘sexe faible’ en Grande-Bretagne et en France (1850-1950)"
Intervention dans le cadre du Cycle de conférences publiques en Etudes genre
Lundi 8 décembre
Salle S130, Université de Genève 
Présentation :
L’étude des rapports entre psychiatrie et histoire des femmes s’est souvent faite sur le mode de la dénonciation : de Phyllis Chesler à Lisa Appignanesi en passant par Elaine Showalter, pour de nombreuses historiennes, la psychiatrie est une discipline au passé sexiste, les spécialistes du psychisme ayant non seulement nourri les discours sur l’infériorité du « sexe faible », mais aussi très concrètement contribué à l’exclusion des femmes en acceptant d’hospitaliser les « folles » qui osaient aller contre les désirs de la gent masculine.
Mais si cet examen d’une certaine victimisation des femmes par la médecine mentale est une veine utile et même nécessaire de l’historiographie, il n’empêche que cet angle a parfois restreint le regard et eu l’effet paradoxal d’éclipser le rôle que les femmes, et singulièrement les patientes, ont pu jouer dans cette histoire. Car il s’avère que les « folles » se sont essayées, parfois avec succès, à répondre aux docteurs, influant ainsi sur la construction des savoirs et l’évolution des pratiques médicales.
Aude Fauvel est MER, Institut Romand d’histoire de la médecine et de la santé, Lausanne.
Infos :
http://www.unige.ch/etudes-genre/cycleconferencespubliques/cycle-2014-2015/

• "Genre et prostitution"
Séance de l’atelier Efigies Strasbourg
9 décembre, 18h
Salle AT2, bâtiment Atrium, 16 rue René Descartes, Strasbourg (Campus Esplanade)
Intervenantes :
> Chloris Gondouin, doctorante en Ethique (Université de Strasbourg)
"Observation d’un dispositif discursif de domination dans les débats numériques sur la prostitution"
> Morgane Merteuil, porte-parole du Syndicat du Travail Sexuel (STRASS)
et Cornélia Schneider, représentante du STRASS-Strasbourg
"L’approche syndicale du travail du sexe"
Contact :
efigiesstrasbourg@gmail.com

• Geneviève Fraisse, "Les excès du genre"
Intervention dans le cadre du programme PRESAGE
Mardi 9 décembre 2014 – 17h / 19h
Sciences Po, 13 rue de l’université 75007 Paris
Salle Erignac (3ème étage)
Présentation :
Les Excès du genre offre une perspective originale tant sur la polémique sexe/genre que sur la critique des stéréotypes et l’usage de la nudité en politique. Pionnière dans le domaine des "études de genre", Geneviève Fraisse observe ces débats violents de l’oeil critique d’une chercheuse qui a résolument privilégié la généalogie politique de l’émancipation des femmes et l’examen de la tradition philosophique, plutôt que la discussion sur l’identité et les identités.
S’il s’agit de valider un nouvel objet de pensée, le concept de "genre" ne saurait s’entendre ni comme simple outil ni comme théorie radicale. "Genre est un mot en excès, car la question qu’il traite déborde l’ordre établi.
De quoi parle-t-on avec les "stéréotypes de genre" ? De changer les images des femmes et des hommes pour transformer la réalité ? La lutte contre les stéréotypes n’est-elle pas plutôt la meilleure façon d’en reconduire la puissance ? Et de quoi témoigne alors la nudité en politique ? L’usage du nu, du corps porteur de slogans (les Femen, par exemple) renvoie à l’histoire lointaine (occidentale) de la nudité comme vérité, et de la femme nue comme image de la vérité. Auquel cas, la nudité serait elle-même un geste public.
http://www.programme-presage.com/details/events/les-exces-du-genre.html

• Nadya Araujo Guimarães, "La marchandisation au féminin. Visibilité et inégalités du travail des femmes à travers les recensements au Brésil"
Intervention dans le cadre du séminaire « Genre, Travail, Mobilités » Cresppa (UMR 7217, CNRS-Paris 8, Paris 10)
Mercredi 10 décembre 2014 de 14h à 16h
Salle 159, site Pouchet du CNRS, 59 rue Pouchet, Paris 17ème
Présentation :
Les statistiques sur l’emploi constituent sous toutes les latitudes une
source de données sur l’histoire de la participation croissante des femmes
au marché du travail. Il en est ainsi au Brésil : ces cinquante dernières
années ont vu le mouvement de marchandisation du travail toucher la
plupart des individus qui devaient recourir au marché et à la vente de
leur travail pour subvenir à leurs besoins. Il faut aussi avoir à l’esprit
que c’est un mouvement qui se décline au féminin car il a clairement
démontré l’engagement des femmes brésiliennes dans l’activité économique.
Une insertion opérée sur un rythme particulièrement rapide car elle
s’inscrit dans un temps relativement court. Nous cherchons à explorer les
deux faces du mouvement de marchandisation du travail des femmes au
Brésil : sa face visible, traduite dans les chiffres officiels, et sa face
invisible, cachée entre les lignes des définitions des catégories
statistiques. Pour ce faire, nous procéderons à une analyse des
recensements brésiliens en les faisant dialoguer avec les interprétations,
fructueuses à l’époque, qui ont été élaborées par les féministes et/ou les
spécialistes du marché du travail au Brésil.
Mais il est de bon aloi de penser aussi que les résultats de cette notable
et rapide augmentation de la participation des femmes sur marché brésilien
du travail se passe de façon concomitante avec la multiplication des
formes des inégalités pas seulement entre hommes et femmes, mais aussi
entre femmes noires, métisses et blanches, concernant aux revenues
obtenues comme résultat de cet engagement. Ces inégalités
s’approfondissent même dans la période post-2003 quand on observe un
accroissement de l’institutionnalisation du mouvement des femmes, dans une
conjoncture d’expansion de l’activité économique et de réduction des
écarts de salaire au Brésil. Tel est la question qui défie aujourd’hui
notre compréhensio
Discutante :
Monique Meron, statisticienne, Institut National de la
Statistique et des Études Économiques – INSEE
Nadya Araujo Guimarães est sociologue, Université de Sao Paulo
- USP
Contact :
sandra.nicolas@gtm.cnrs.fr

• "L’Opéra et la Méditerranée"
Séance du séminaire TELEMME
Organisé par Martine Lapied
Jeudi 11 décembre 2014
15h30-18h
Conservatoire Darius Milhaud - Salle Villette, Aix-en-Provence
Présentation :
En tant que mode de représentation, l’opéra offre de multiples éclairages du monde méditerranéen. Il permet d’analyser des images de femmes transgressives qui rompent avec les normes d’une société à dominante patriarcale. Il présente des figures de l’Éros, en particulier dans les personnages de Don Giovanni et Carmen qui ont marqué profondément l’imaginaire. Il témoigne du regard européen sur l’Orient, mais au delà, et jusqu’aux récentes créations lyriques d’artistes de la rive sud, il peut être un reflet des enjeux géopolitiques contemporains.
Intervenantes :
> Martine Lapied, AMU-CNRS, Telemme
Quelles transgressions pour les femmes « méditerranéennes » dans l’opéra romantique ?
> Élisabeth RaLLo-ditche, AMU, Littérature comparée
Les grandes figures de l’Éros méditerranéen : ardeur et désinvolture
> Alexandre Lhâa, docteur en histoire, Telemme
L’opéra et la rive sud de la Méditerranée : des représentations à l’appropriation
Contact :
attard@mmsh.univ-aix.fr

• "Genre, précarité et protection sociale"
Séance du séminaire inter-axes à Nantes « Genre et norme » 2014 - 2015 du Projet « Genre et discriminations » - GEDI
Vendredi 12 décembre 2014 9h30 – 12h30 à la MSH Ange Guépin - allée J. Berque - Nantes
Intervenantes :
> Manuella Roupnel, sociologue, ESO, Université d’Angers
Souffrances au chômage : femmes et hommes de Moulinex
Longtemps les méfaits du chômage de masse ont été appréhendés par l’entremise du sujet masculin, les manières dont les femmes vivaient la privation d’emploi restant mal connues et peu étudiées. Une recherche menée auprès d’hommes et de femmes licencié(e)s des usines fermées et non reprises de Moulinex en Basse-Normandie fait apparaître la singularité féminine de l’expérience du chômage. En comparaison avec l’expérience masculine, la souffrance des chômeuses est particulièrement marquée par l’isolement social, la perte d’indépendance financière vis-à-vis du conjoint et le repli domiciliaire. Les hommes restent quant à eux plus souvent éloignés de ces sentiments en partie du fait de leurs meilleures chances de réinsertion professionnelle. L’expérience du chômage n’est pas réductible à la seule privation d’emploi mais se présente clairement comme une rupture sociale qui touche de nombreux domaines de la vie et notamment les relations sociales.
> Pascale Vielle, juriste, Université de Louvain (Belgique)
La protection sociale au prisme des normes relatives au genre et à l’égalité
Malgré leur caractère apparemment neutre, les institutions de protection sociale sont marquées par des stéréotypes de genre. L’examen du droit international, européen et comparé de la sécurité sociale permet de mettre en évidence les normes sous-jacentes à ces institutions et le rôle qu’elles jouent dans le maintien de l’inégalité de genre.
Contact :
annie.dussuet@univ-nantes.fr

• "« Domestique » : une condition plurielle ?. Les relations de travail des employé.e.s à domicile"
Séance du séminaire de recherche de l’IRIS animé par Christelle Avril (Iris, U. Paris 13) & Marie Cartier (CENS, U. de Nantes, IUF) 
16 décembre 2014 
9h00-13h00
EHESS 190 av. de France 75013 Paris salle 1
Présentation :
Ce séminaire propose une réflexion sur les « relations de travail » (relations hiérarchiques, entre pairs, professionnelles) des employé.e.s à domicile. Il innove en proposant de centrer l’attention non pas seulement sur les situations de domination exacerbées repérées dans les recherches sur les domestic workers aux Etats-Unis mais plus largement sur la diversité inter-nationale et intra-nationale des conditions d’emplois et de travail chez les employé.e.s à domicile. Comment cette diversité des situations de subordination influence-t-elle les « relations de travail » des employé.e.s à domicile ?
Interventante :
Débora Gorbán (CONICET-IDAES, Univ. Nacional de San Martín) 
avec la participation de Eleonora Elguezabal (INRA), Marie-Hélène Lechien (GRESCO, U. de Limoges) et Ania Tizziani (CONICET-ICI, Univ. Nacional de General Sarmiento)
Contact :
christelle.avril@ehess.fr

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3 - APPELS A CONTRIBUTIONS :

• Avant le 6 décembre
"Identités visuelles normatives prises au jeu des dispositifs"
Dans le cadre du 7e congrès de recherches féministes francophone qui aura lieu à Montréal en août 2015
Argumentaire :
Les dispositifs médiatiques et culturels assignent des rôles aux individus à travers des narrations toujours contraintes à respecter d’emblée des cadres genrés prédéterminés. Véritables mises en scène de nos expériences corporelles et identitaires, un bon nombre de dispositifs, d’appareillages, de prothèses sont à notre disposition pour parfaire jour après jour les images d’un soi sans cesse réinventé par ses porteurs. Les différents réseaux socionumériques (Facebook, Twitter, Instagram, ...). En effet, certaines catégories genrées sont reconduites en même temps qu’elles se défont le long des dispositifs hypermédiatiques et/ou culturels.
Dans une perspective féministe pluridisciplinaire, ce colloque proposera de réfléchir sur les « fils ténus » des dispositifs (Braidotti, Colomb, De Lauretis) comme autant de systèmes de pouvoirs insidieux qui proposent aux individus la liberté de choisir leur genre tout en circonscrivant ses limites dans des tiroirs fermés à clé. Depuis les pratiques performatives des artistes femmes d’hier et d’aujourd’hui qui usent de dispositifs techniques comme autant de stratégies transgres- sives pour pervertir leurs genres jusqu’aux libertés illusoires des identités facebookiennes, notre objectif est de mieux comprendre comment ces représentations visuelles peuvent à la fois devenir meurtrières (Maalouf, 1998) et ouvrir des espaces de résistance politique féministe.
Notre colloque interrogera les représentations visuelles genrées produites par une panoplie de dispositifs selon les deux axes suivants :
Axe 1 : La persistance des identités visuelles normatives dans les dispositifs médiatiques et culturels
Ce premier axe abordera la pérennité des catégories genrées dans ces dispositifs et l’assignation de l’individu aux identités normatives pour répondre aux questions suivantes : sous quelles formes représentationnelles se traduit la persistance de ces catégories ? Comment ces dispositifs réussissent-ils à assigner aux individus des identités visuelles normatives sous la couverture d’une liberté de choix identitaire ?
Axe 2 : Les dispositifs médiatiques et culturels au service des transgressions identitaires
Ce second axe ouvrira le débat sur les perspectives et limites des transgressions identitaires dans les dispositifs médiatiques et culturels pour répondre aux questions suivantes : ces dispositifs sont-ils (ou peuvent-ils encore accueillir) des stratégies de résistance critique pour les féministes d’aujourd’hui ? Parviennent-ils à contrecarrer l’hégémonie des pouvoirs institutionnalisés ? Sont-ils les miroirs d’un féminisme pluriel et militant ?
Modalités :
Sous réserve de l’acceptation de la proposition de colloque par le 7 Congrès international des recherches féministes dans la francophonie qui aura lieu à Montréal en août 2015, nous diffusons cet appel à communications.
Pour soumettre une proposition, veuillez envoyer le titre de votre contribution et décrire brièvement (3 lignes) le sujet de votre communication avant le 6 décembre 2015. Le document doit comporter également votre nom, votre adresse courriel, votre statut, votre département ou votre affiliation institutionnelle.
L’envoi d’un résumé de 250 mots de votre communication est prévu pour février 2015. Veuillez envoyer vos propositions par courriel aux deux responsables du colloque :
Liza Petiteau : petiteau.liza@uqam.ca Rania Aoun : aoun.rania@uqam.ca

• Avant le 15 décembre
"Subjectivités féministes, queer et postcoloniales en art contemporain. Une histoire en mouvements"
Colloque organisé par Marie-laure Allain Bonilla, Émilie Blanc, Johanna Renard
Université Rennes 2
Argumentaire :
Depuis l’explosion des luttes féministes historiques à la fin des années 1960, celles-ci n’ont cessé d’irriguer les pratiques artistiques et les recherches théoriques en art. Cette dynamique a vu, d’une part, le féminisme universitaire développer une nouvelle historiographie en déconstruisant les discours, les images et les pratiques idéologiques qui façonnent l’oppression de genre dans le domaine artistique et, d’autre part, les artistes se nourrir de cette ébullition intellectuelle afin de questionner les identités politiques. Envisageant l’œuvre d’art, des années 1980 à aujourd’hui, au prisme des relations entre expérience artistique et intellectuelle, langage et représentations, texte et image, ce colloque souhaite dépasser les discours hégémoniques qui éclipsent le foisonnement des subjectivités. Il tentera d’apporter un éclairage sur des problématiques en art contemporain qui les interrogent. Dans cette perspective, ce colloque explorera les résonances et les circulations entre les théories, les écrits et les pratiques artistiques féministes, queer et postcoloniales les plus stimulantes à l’échelle mondiale. En adoptant une approche transdisciplinaire, englobant toutes les formes d’expressions artistiques contemporaines visuelles, scéniques ou littéraires, il s’agira de prendre, dans le champ de l’histoire de l’art, le pouls de perspectives travaillées par la démultiplication des points de vue.
Dans un monde globalisé, où l’art contemporain s’est transformé en véritable espace transnational, le féminisme, opérant à la croisée des études de genre, des études postcoloniales et des théories queer, se doit désormais de remettre en cause le parti-pris eurocentré des paradigmes théoriques et critiques. Définie au sein d’un « savoir sans pouvoir » par Trinh T. Minh-ha, vue comme une reconfiguration des frontières entre les corps et les discours et comme un déplacement à la fois personnel et conceptuel par Teresa de Lauretis ou encore comme une théorie dans la chair par Cherríe Moraga, la pensée féministe invite à la délocalisation et s’ouvre aux espaces de friction qu’elle induit. De cette pluralité de mondes, émergent des identités fragmentées, contradictoires et plurielles, ne coïncidant plus forcément avec un sujet féminin universel : des subjectivités transversales, transgressives, transféministes. Pour dire ces subjectivités, pour que surgissent le « nous », le « je » et le « moi » des sujets subalternes, les féministes investissent langages et savoirs, histoire et autobiographie, représentation et auto-représentation, se réapproprient leurs corps, à travers la performance, le happening et la danse et s’énoncent grâce à des stratégies visuelles provoquant des disjonctions entre les disciplines et en ouvrant, par ces prises de position esthétiques et politiques, un vaste chantier de déconstruction et de recréation.
La réflexion s’axera autour de trois points (cette liste n’est pas exhaustive et ne doit donc pas être prise comme limitative) :
- Temporalités et histoires
. L’histoire en tant que lieu privilégié de la déconstruction des oppressions de genre, de race, de classe et de sexualité et espace de production de nouveaux récits (de l’Histoire aux histoireS)
. relectures et réinventions, mythologies et fictionnalisations
. révision des mythes et des traditions de la modernité
. narrations contre-coloniales, postcoloniales, décoloniales
- Poétiques féministes, postcoloniales, queer et subalternes / déconstructions du langage
. Sémiologie politique : se libérer et se réinventer à travers le langage
. Recréation féministe, queer et postcoloniale de la langue : procédés textuels, stratégies syntaxiques, renouvellement de la grammaire et du lexique
. Les pratiques langagières expérimentales, le « bilinguisme », les phénomènes d’hybridation linguistique (créoles, spanglish, border languages, etc.)
- Des circulations entre théories et pratiques
. Pensée et création : échanges entre artistes et théoriciennes
. Apports des artistes aux théories féministes, queer et postcoloniales : les régimes de représentation, analyse de la position du spectateur/de la spectatrice, subversion des identités et de performativité du genre, etc.
. Résonances et glissements entre conscience politique, conceptualisation et expression artistique féministes
Modalités :
Les propositions de communication devront être adressées à subjectivitesfeministes@gmail.com avant le 15 décembre 2014.
Le texte de présentation ne devra pas excéder 3000 signes (espaces compris). De plus, une courte bio-bibliographie devra être jointe à la proposition de communication. Les auteur-e-s seront informé-e-s de la décision du comité scientifique dans le courant du mois de janvier.

• Avant le 15 décembre
"Genre, Travail du Sexe et Santé Sexuelle"
Colloque
Toulouse, les 16 et 17 mars 2015, Espace des Diversités et de la Laïcité
Argumentaire :
Le colloque « Genre, travail du sexe et santé sexuelle » aura pour objectif de discuter ces nouvelles pratiques, et de favoriser le partage d’expériences et d’informations autour des différentes formes de travail sexuel, des nouveaux publics concernés et des méthodes d’in- tervention innovantes mises en place à leur intention. Il sera l’occasion de faire le point sur les dernières données disponibles, et d’entendre le témoignage des personnes concernées. Il offrira un espace d’échange pour discuter du principe communautaire, de sa mise en ap- plication, et des méthodes de recherche et de prévention qui le prennent en compte.
Cet appel à communication est ouvert aux travailleur-se-s du sexe, aux acteur-ices de la santé communautaire, et aux chercheur-se-s en sciences humaines et sociales (sociologie, anthropologie, histoire, sciences politiques, droit...)
Les communications pourront avoir pour objet toute forme de travail sexuel : travail du sexe du rue ou indoor (escorting, bars à hôtesses, salons de massage, lieux de sociabilité gays...), pornographie, échanges économico-sexuels informels...
Elles devront porter sur la situation en France métropolitaine, dans les Départements, Ré- gions et Collectivités d’Outre-Mer, ou dans d’autres pays francophones.
Thématiques transversales :
- Identité-s de genre et orientation-s sexuelle-s :
Les travailleur-se-s du sexe sont en grande majorité des femmes et des minorisé-e-s sexuel-le-s. Les inégalités économiques et sociales qu’elles et ils subissent en raison de leur identité de genre et/ou de leur orien- tation sexuelle constituent des freins à l’accès à la prévention et au soin. Les stéréotypes associés à la féminité et à la masculinité, ainsi que l’inégale répartition du pouvoir entre les femmes et les hommes conditionnent le rapport de chacun-e à la sexualité, aux outils de prévention, au dépistage ; de la même façon, la stigmatisation de l’homosexualité et de la transidentité compliquent le recours aux services médicaux. Les communications propo- sées devront prendre en compte ces facteurs, et intégrer le genre en tant que système de domination.
- Pratiques communautaires :
L’apparition du VIH/Sida a montré à quel point la participation du public visé est essentielle à la mise en place d’actions de prévention efficaces. En pratique, l’approche communautaire demeure néanmoins marginale, que ce soit dans le champ de la santé ou du social, et la parole des travailleur-se-s du sexe est rarement en- tendue. Seront par conséquent privilégiées les interventions de travailleur-se-s du sexe, de professionnel-le-s qui mettent en place des actions paritaires, et de scientifiques dont les travaux s’inscrivent dans le cadre de recherches-actions menées avec les personnes concernées.
Thèmes possibles :
. Les nouvelles formes de travail sexuel
. Le travail sexuel dans les Départements, Régions et Collectivités d’Outre-Mer, ou dans d’autres pays francophones
. Travail du sexe et migration-s
. Travail du sexe et usages de drogues : parcours, outils disponibles, freins dans l’accès à la santé...
. Les facteurs de vulnérabilité au VIH et aux IST : conditions d’exercice de l’activité, stigmate-s, discriminations...
. L’évolution du cadre légal, la répression, et leur impact sur la vie et la santé des travailleur-se-s du sexe
. Les méthodes innovantes de prévention, leurs avantages et leurs limites
. L’approche communautaire dans la santé, le travail social ou la recherche ; les bonnes pratiques et les freins à leur mise en place
Modalités :
Les propositions de communication sont attendues au plus tard le 15 décembre 2014. Les personnes souhaitant soumettre une proposition sont priées d’envoyer un mail à krystel@griselidis.com.

• Avant le 22 décembre
"Le genre : politique, travail, droit, développement"
17èmes Ateliers Jeunes Chercheurs de l’Association Jeunes Études Indiennes
Organisation :
Fabien Provost (Université Paris Ouest – Nanterre La Défense, LESC, CEIAS) : provost.fabien@gmail.com
Adrien Bouzard (Université Paris Ouest – Nanterre La Défense, LESC, CEIAS) : adrienbouzard@gmail.com
Varanasi, Uttar Pradesh, Inde
9-12 mars 2015
L’Association Jeunes Etudes Indiennes (AJEI) regroupe des étudiants de différents champs disciplinaires des sciences humaines et sociales, du niveau mastère au niveau postdoctoral, ayant pour aire de recherche l’Asie du Sud. Elle organise chaque année un séminaire en France et des ateliers en Inde, rassemblant jeunes chercheurs et chercheurs confirmés, pour discuter des travaux présentés.
Argumentaire :
Le statut des individus et l’attribution des rôles sociaux selon le genre fait, depuis longtemps, l’objet de recherches détaillées par des chercheuses et des chercheurs de l’ensemble des sciences humaines et sociales. Le genre est aujourd’hui conceptualisé comme une construction sociale de la différence sexuelle, qui fait système tant sur le plan de la différenciation que sur celui de la hiérarchisation. Le genre ne peut ainsi être compris qu’en articulation avec d’autres formes de domination liées à la caste, à la classe et à la religion. Dans le cas de l’Inde, il a été établi que, malgré une participation de toutes et tous aux affaires publiques et privées, à la transmission de la culture, à la santé, à l’éducation et au revenu, d’importantes différences de statut, d’accès aux ressources et de pouvoir se cristallisent, en variant d’une famille à l’autre, et au gré de facteurs comme le sexe, la position dans le lignage et dans la famille, l’âge, la caste, la classe sociale et la religion. Plus récemment, les différences de genre furent interprétées au prisme de plusieurs controverses qui opposent laïcité et religion, progressisme et conservatisme, mondialisation et tradition ou encore nationalismes et féminismes.
Ces ateliers se veulent une plateforme permettant à de jeunes chercheurs spécialisés comme non-spécialisés dans les questions de genre de rendre compte, tant de la manière dont des perspectives de genre apportent un éclairage complémentaire à leur objet d’étude que des contributions de leurs recherches aux débats sur le genre.
Nous porterons une attention particulière à rendre compte de la réalité sociale dans sa diversité et sa complexité. En effet, depuis presque une décennie la notion d’ « intersectionnalité » permet de mettre en évidence, par l’entrecroisement des caractéristiques sociales (de classe, d’âge, de sexe, de sexualité ou de caste), la co- construction des relations de pouvoir à la base des inégalités. Loin de fragmenter l’analyse du social, l’étude du genre en termes d’ « intersectionnalité » permet d’aborder la construction d’identités hétéroclites façonnées par de multiples rapports sociaux.
Nous encourageons des communications mettant en valeur les interventions et interactions de caractéristiques sociales diverses dans la construction des identités de genre, soulignant la spécificité ou l’universalité de certaines situations ou impliquant une discussion comparative.
Les étudiants intéressés peuvent inscrire leur contribution dans un ou plusieurs des axes suivant. Les situations auxquels les descriptifs des axes se réfèrent sont proposées à titre d’exemple. Elles n’ont aucunement un caractère restrictif.
Le genre en 4 axes :
Genre et politique :
Dans ce premier axe, il sera question d’interroger le contexte politique indien dans sa relation au genre et dans la place qu’il réserve à chacune et chacun au sein des espaces formels et informels de la démocratie. Dans cette perspective nous pourrons ainsi questionner, dans une perspective de genre, les relations au pouvoir et à son exercice, les implications de la politique de quotas ou encore les relations entre formations politiques historiques et mouvements issus de la société civile. Nous pourrons enfin revenir sur l’instrumentalisation de figures de femmes qui, à l’instar de Mayawati, de Prathibha Patil, d’Indira ou de Sonia Gandhi, ne suffisent pas à masquer un fort déséquilibre de représentations des femmes dans l’espace politique indien.
Genre et travail :
Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), le taux d’activité des femmes en Inde a reculé, passant de 37% en 2004-2005 à seulement 29% en 2009-2010. Les femmes subiraient la concurrence accrue des hommes pour des emplois devenus rares en raison du contexte de crise économique. Nous questionnerons ces indicateurs en nous interrogeant sur les caractéristiques sociales très hétéroclites des réalités auxquelles ils renvoient. Nous nous pencherons sur le ou les appartenances de genre de caste, d’âge, de religion, de classe des individus ou encore sur la ou les régions où ils vivent et travaillent. Enfin nous nous intéresserons aux représentations sociales et religieuses du féminin et du masculin au sein des différentes institutions de la société (maisonnée ou institutions extérieures) et tout particulièrement à leurs implications dans le champ du travail.
Genre et droit :
Nous nous intéresserons à l’existence de mécanismes de reproduction, dans les institutions juridiques de l’Inde, d’une certaine forme de domination masculine. Ces mécanismes, qui pourraient résider tant dans les textes de loi que dans les décisions et les attitudes des membres des institutions, peuvent se donner à voir, dans leurs variations régionales, au gré des types d’affaires et des classes sociales concernées, tant au sein des lieux d’exercice du droit, en dehors qu’à des échelles d’analyse statistique.
Genre et développement :
Le genre, enfin, est synonyme d’inégalités dans l’accès à des infrastructures relevant de ce que les politiques indiennes regroupent sous la désignation de développement : l’accès aux soins, à l’éducation, à un environnement sain, etc. Tout en s’articulant à des contrastes urbain/rural et à des différences de niveau sociale, le genre est une clé importante pour saisir les dimensions historiques, géographiques, sociolinguistiques, socio-anthropologiques, etc. de l’accès des populations au développement.
Modalités :
Les propositions de contribution (500 mots) sont à envoyer en français ou en anglais avant le 22 décembre 2014 à l’adresse suivante : ateliers@ajei.org. Chaque présentation se fera en anglais, durera 20 minutes, et sera discutée par un spécialiste. Merci de joindre à votre proposition vos nom, prénom(s), discipline, niveau d’études, institution de rattachement et sujet de recherche.
Après décision du comité d’organisation et annonce aux auteurs fin décembre, il sera demandé aux participants de communiquer les textes complets (10 000 mots) en anglais, destinés au discutant de chaque session, avant le 22 Janvier 2015.
Infos complètes :
http://www.ajei.hypotheses.org

• Avant le 5 janvier 2015
"Résister en corps. Ethnographies de l’infamie"
Colloque organisé par Jérôme Beauchez et Fabrice Fernandez (Centre Max Weber UMR CNRS 5283)
Saint-Etienne, 3-6 novembre 2015
Argumentaire :
Ce colloque vise à documenter l’expérience indissociablement sociale et intime des imputations infamantes où se concentrent les effets d’étiquetages dégradants. Racisme, discriminations sexuelles, constructions performatives de l’ « anormalité », mépris de caste ou de classe : autant de disqualifications qui prennent bien souvent le corps, sa constitution, ses apparences et ses usages pour objets. Quant aux sujets les plus disqualifiés, une grande part de leur quotidien reste méconnue dès lors qu’elle se trouve recouverte par le voile des stéréotypes et des préjugés ; un voile dont l’ethnographie peut lever un coin en livrant un accès aux vies a priori dominées. En-deçà des mouvements sociaux et de leurs mobilisations, il s’agit alors de décrire ces coulisses du pouvoir où les moins dotés en possibilités d’agir s’efforcent pourtant d’exister, de maintenir leur dignité et parfois même de résister, en corps.
 Cinq axes de travail organiseront les échanges autour des thématiques suivantes :
1. Castes ou classes dangereuses : corps stigmatisés et gestion des identités souillées
2. La ligne de partage des couleurs : faire face aux constructions infamantes de la « race »
3. En corps, partager le genre : résister aux assignations
4. A-normal, corps et âme : pathologisation, « expérience totale » et affranchissement
5. Représentations de l’infamie : résistances en corps, images et textes
 Les propositions de communication mentionneront sur une première page les coordonnées complètes des auteurs : statut, université et/ou laboratoire de rattachement, adresse postale, adresse mail, numéro de téléphone (mobile de préférence).
 La seconde page sera anonyme et devra, en 300 mots maximum :
- indiquer un titre précis ;
- décrire brièvement l’enquête sur laquelle repose l’intervention (priorité sera donnée aux travaux ethnographiques) ;
-  identifier un problème en rapport direct avec la thématique du colloque ;
- exposer quelques résultats dans la perspective d’au moins un des cinq axes qui structureront les débats.
La date limite de réception des résumésest fixée au 5/01/2015
Les propositions doivent être soumises en ligne à l’adresse suivante :
http://resistcorps2015.sciencesconf.org/
Infos complètes :
http://www.afs-socio.fr/node/3103

• Avant le 9 janvier 2015
"Autobiographies de militantes ou l’écriture de soi comme expression politique"
Dans le cadre de la 6e Conférence européenne des études africaine (ECAS) qui se tiendra à Paris du 8 au 10 juillet 2015.
Responsables :
Didier Monciaud (Groupe de Recherche sur le Maghreb et le Moyen Orient - Université Paris VII) : monciaud@yahoo.com
Ophélie Rillon (Institut des mondes africains - Université Paris I) : ophelie.rillon@gmail.com
Argumentaire :
Ce panel propose d’étudier l’écriture féminine autobiographique et ses usages politiques : logiques mémorielles, promotion personnelle, défense d’une cause (sociale, religieuse ou partisane). Si les témoignages écrits laissés par les Africaines sont rares - tant l’écriture de soi constitue une imposture pour les subalternes - l’importance accordée à l’intime dans les mémoires de femmes permet d’écrire une histoire où s’enchevêtrent les positionnements politiques et personnels, les réseaux militants et familiaux/sociaux. Qu’elles prennent la forme d’un récit militant ou d’une histoire de vie, qu’elles aient été publiées ou non, l’ensemble des autobiographies de femmes seront prises en compte dans ce panel qui ambitionne d’étudier, de concert, le dispositif narratif et la démarche de production de tels récits.
Il s’agira notamment d’interroger :
- les pratiques biographiques et leurs usages politiques. En refusant « l’illusion biographique » soulignée par Bourdieu, on s’intéressera aux silences, aux processus de sélection, de légitimation et de mise en cohérence suscités par le récit.
- les voix critiques qui émergent de ce types de récits hautement codifiés : peut-on identifier une démarche féministe qui ne dit pas son nom, en quoi le passage à l’écrit a pu constituer une arme de distinction au sein d’une organisation ?
S’adressant à l’ensemble des disciplines qui usent du matériel biographique comme source, ce panel est ouvert à toutes les périodes historiques.
Modalités :
Les propositions de communications peuvent être soumises en français ou en anglais. Le panel est ouvert à toutes les disciplines et aux travaux portant sur l’ensemble du continent africain (Maghreb, Afrique subsaharienne, Madagascar). Nous encourageons cependant les contributions qui croisent une perspective historique et une réflexion méthodologique sur les dimensions sexuées de l’écriture de soi dans les sociétés africaines. Vous trouverez l’argumentaire détaillé ci-dessous (en français et en anglais).
Les proposition peuvent nous être directement envoyées ou vous pouvez passer via le formulaire en ligne de l’ECAS : http://www.ecas2015.fr/fr/comment-soumettre-une-communication/
L’organisation des panels doit être finalisée le 9 janvier 2015. Nous vous serions gré de nous envoyer vos propositions avant cette date.
Nous restons à votre disposition pour toute information complémentaire.
http://www.ecas2015.fr/fr/

• Avant le 10 janvier 2015
"Scopophilia. Genre et politiques du regard"
Colloque international
4 et 5 juin 2015
Université de Lausanne, Suisse
Argumentaire :
En 1975, Laura Mulvey inscrit avec « Visual Pleasure and Narrative Cinema » la question du plaisir de regarder, dans son articulation avec le processus narratif, au cœur de la première théorisation politique des rapports de genre au cinéma. Elle montre alors que loin de n’être au cinéma qu’un enjeu d’ordre esthétique, le regard est aussi un enjeu inextricablement politique en ce sens qu’il est la variable nodale d’une symbolique qui permet de signifier des rapports de pouvoir entre femmes et hommes bien sûr, mais surtout entre masculin, féminin et toutes les identifications de genre qui seraient susceptibles de déroger à cette dichotomie. Depuis cette contribution fondatrice, qui a été abondamment discutée, nuancée, reformulée et développée − parfois par la théoricienne elle-­‐même −, le paramètre du regard en général et celui de la scopophilie en particulier n’ont eu de cesse de prendre de l’importance au sein des travaux qui se sont attachés à mettre en lumière la propension du cinéma dominant à structurer les relations de pouvoir entre les genres sur un mode androcentriste et hétéronormatif. En se donnant pour objet le rôle politique du regard et du plaisir qu’il suscite dans l’instauration des rapports de genres aujourd’hui, c’est-­‐à-­‐dire dans la dynamique de pouvoir qui émaille ces rapports, nous ne visons ni à réhabiliter le paradigme psychanalytique émoussé qui a caractérisé l’émergence de cette question ni à rendre compte des nombreux débats productifs auxquels elle a donné lieu, mais à l’interroger à nouveaux frais via son inscription dans les contextes filmiques et théoriques contemporains.
Ce colloque a ainsi pour objectif de proposer une réflexion axée, d’une part, sur les apports que les approches gender actuelles, mais queer également peuvent avoir pour le renouvellement de cette question et, d’autre part, sur la (re)configuration genrée des regards au sein des productions filmiques et télévisuelles contemporaines. Depuis la parution de « Visual Pleasure and Narrative Cinema », les méthodologies issues du croisement entre études filmiques et gender studies ont en effet sensiblement évolué, à l’instar des expériences offertes par le cinéma et la télévision. Il s’agira par conséquent de privilégier ici des contributions qui, à partir d’un parti pris de méthode ou sur la base d’un corpus singuliers, s’efforcent de renouveler la problématique des relations entre plaisir de regarder, récit et modalités de construction des genres.
On pourra notamment se demander :
- de quelle manière le postulat du « male gaze » émis en son temps par Mulvey se trouve affecté par l’essor des technologies numériques de la communication ou la représentation qu’en offre le cinéma ;
- dans quelle mesure les divers axes de visions identifiés par la théoricienne se trouvent infléchis au sein d’un dispositif tel que celui de la téléréalité (ou de tout autre dispositif audiovisuel), et avec quels effets sur la constitution des normes de genre ;
- si le cinéma hollywoodien réflexif du tournant des années 2000 perturbe les registres identificatoires à disposition au point d’assigner des places à la spectatrice ou au spectateur différentes de celles conjecturées jusqu’ici ;
- quelles contributions spécifiques le fort potentiel épistémologique propre aux théories queer peut-­‐il encore faire à cette problématique ;
- si, étant donné la place de choix occupée par les cinémas d’horreur et d’espionnage américains dans les analyses articulant des enjeux d’identification de genre à des questions d’objectivation et/ou de voyeurisme, les productions issues du renouveau qu’ont connu ces deux genres à partir de 1996 (notamment avec les séries Scream et Mission Impossible) conduisent à une reconsidération soit des politiques sexuelles corrélées à leurs antécédents génériques soit des outils théoriques qui leur ont été appliqués ;
- en quoi les réalisations cinématographiques dont le discours tombe dans l’orbite contradictoire du post-­‐féminisme seraient-­‐elles susceptibles d’offrir, on non, une autre structuration genrée des regards ;
- quelles implications théoriques peut-­‐on tirer d’une confrontation entre les thèses de Mulvey et les théories classiques du dispositif cinématographique (Christian Metz ; Jean-­‐ Louis Baudry) pour une meilleure compréhension des enjeux relatifs au plaisir et au désir visuels engagés par le cinéma de fiction/cinéma narratif, en relation avec la formation d’identités genrées.
- quelles sont les applications et les implications de la notion de scopophilie si on l’envisage en dehors de son acception strictement psychanalytique pour embrasser des frontières plus larges incluant la dimension sociale et culturelle du regard comme construction de genre.
Modalités :
Chaque proposition de contribution comprendra les informations suivantes :
Nom et prénom de la contributrice ou du contributeur ;
Affiliation institutionnelle ;
Adresse électronique ;
Résumé et proposition de titre de la contribution (max. 300 mots / 2000 caractères)
Les principales références bibliographiques.
Les propositions devront être envoyées au plus tard le 10 janvier 2015 en fichier joint (format Word) aux adresses suivantes : charles-antoine.courcoux@unil.ch et mireille.berton@unil.ch
Chaque proposition fera l’objet d’une évaluation par le comité scientifique du colloque. Les avis de sélection seront envoyés en février 2015.

• Avant le 15 janvier
"Gender Trouble : lectures hispanophones de Judith Butler"
Journée d’Études – IRIEC dans le cadre du séminaire « Lectures du genre dans la production culturelle espagnole et hispano-américaine »
Vendredi 27 mars 2015 - Université Toulouse Jean-Jaurès
Argumentaire :
Initiées en 2005, les lectures théoriques et les analyses des productions artistiques féministes et queers proposées dans le cadre du séminaire intersites Tours-Toulouse “Lectures du genre dans la production culturelle espagnole et hispano-américaine” ont été profondément marquées par le tournant théorique de la pensée du genre lié à la publication de Gender Trouble (1990), Bodies that mater (1993) et Excitable Speech. A Politics of the Performative (1997). Pour célébrer les dix ans du séminaire, il nous a semblé opportun de faire retour sur l’apport fondamental de la pensée de Judith Butler à la réflexion féministe en dédiant une journée d’étude aux lectures hispanophones de son œuvre.
Dans le cadre de cette réflexion, nous entendons ainsi lectures tout d’abord en relations aux discussions, nouvelles orientations et inflexions de la pensée du genre et des sexualités qui sont associées à la diffusion des écrits de Butler. À partir des années quatre-vingt-dix, ces essais se sont institués comme des références incontournables dans les débats féministes hispaniques et hispano-américains. Il s’agira ainsi de revenir sur les concepts développés par Butler autour de la question du genre, du statut du sujet et des identités sexuées en lien avec les relectures qu’elle propose d’auteurs comme Austin, Foucault, Derrida, Freud ou Lacan. La question des modalités et des enjeux de la réappropriation de ces concepts dans le « trafic de théories » qui informe la circulation des discours au sein du féminisme international pourrait également constituer un angle d’approche intéressant des lectures de Butler dans les études hispaniques et hispano-américaines.
Dans la continuité des travaux proposés par le séminaire « Lectures du genre », nous entendons lectures également en relation aux productions artistiques (littérature, cinéma, performances, etc.) qui entrent en dialogue avec la pensée butlérienne et révèlent la dimension performative du genre, mettent en scène des représentations qui questionnent le système binaire sexe/genre, brouillent la stabilité des identités sexuées et proposent une critique des essentialismes.
Les propositions de communication (titre et résumé d’environ 300 mots, accompagnées d’une notice bibliographique) sont à envoyer avant le 15 janvier aux adresses suivantes :
therese.courau@club-internet.fr, j_gonzalezpa@hotmail.com

• Avant le 15 janvier 2015
"Genre, Classe, Race. Rapports sociaux et construction de l’altérité"
Réseau thématique 24
A l’occasion du VIè Congrès de l’Association Française de Sociologie
(Saint-Quentin-en-Yvelines, 29 juin- 2 juillet 2015)
Argumentaire :
Le 6ème Congrès de l’Association Française de Sociologie a pour thème : La sociologie : une science contre nature ? L’appel à communications de l’AFS pointe à juste titre l’actualité de la vieille opposition nature/culture qui continue de nourrir à la fois la production scientifique et la controverse sociale. La violence des conflits qui sont constitutifs de la dynamique du genre, de la race, de la classe – tout comme de la sexualité ou d’autres clivages – s’appuie aussi sur une forte naturalisation des normes et hiérarchies sociales. Déconstruire les schèmes biologisants, essentialisants, naturalisants qui structurent la dynamique des rapports sociaux constitue une préoccupation centrale du RT24 depuis sa création. Notre appel se situe dans la dynamique engagée lors des séminaires internes et des cinq autres congrès qui ont animé la vie du réseau depuis ses débuts et qui ont porté successivement sur les épistémologies féministes, l’articulation des rapports sociaux et les questions méthodologiques posées par l’intersectionnalité. Ce 6ème Congrès est pour nous l’occasion d’approfondir ces réflexions en les centrant sur les processus de naturalisation, les rapports de pouvoir qu’ils construisent et les résistances face à leur persistance, voire leur recrudescence, tant dans le discours profane que dans certains courants scientifiques.
Il importe de revenir sur des questions qui ont été fondatrices du féminisme matérialiste. Que signifie la naturalisation aujourd’hui ? Quelles sont ses frontières avec le culturalisme et/ou quels sont ses éventuels liens ? Ces deux processus méritent-ils d’être distingués du fait qu’ils n’ont pas la même historicité, ne convoquent pas le même processus de réification et ne recourent pas de ce fait au même registre de légitimation ? La déconstruction des processus de naturalisation révèle l’ampleur des enjeux de pouvoir qu’ils dissimulent : « Tous les humains sont naturels mais certains sont plus naturels que les autres » constatait Colette Guillaumin (1978) en faisant référence à la dissymétrie qui oppose les majoritaires aux minoritaires. Dans cette perspective, la naturalisation se révèle être un mode de légitimation du pouvoir exercé sur les minoritaires. Les communications pourront porter sur les modalités des processus de (dé)naturalisation à l’œuvre dans différents espaces : le travail, les professions, l’espace public, la santé, la famille... les enjeux qu’ils révèlent et les tensions qu’ils suscitent. Par exemple, la dénaturalisation des compétences féminines est encore largement un enjeu de la déconstruction des rapports de domination au travail et de la ségrégation du marché du travail. De même, la naturalisation des minoritaires s’exprime-t-elle dans les mouvements sociaux et les débats publics.
Notre discipline elle-même, la sociologie, en est-elle exempte ? Envisager la science comme une « technologie du genre » permet d’envisager la production du genre à l’œuvre non seulement dans les sciences naturelles mais également dans les sciences sociales. Par exemple, le mot genre tend dans certains travaux, tant quantitatifs que qualitatifs, à ne désigner que des individu-es sexués, vidant ce terme de son acceptation conceptuelle initialement dénaturalisante.
Deux sessions communes avec d’autres réseaux thématiques sont prévues. L’une sera organisée avec le RT 5 "Classes, inégalités, fragmentations" sur la question de l’articulation des rapports sociaux. Un intérêt particulier sera porté aux communications abordant, à partir d’enquêtes ou de synthèses de travaux, le fait que la dénaturalisation d’un rapport social peut contribuer à naturaliser ou à invisibiliser les autres (la déconstruction de la race peut naturaliser le genre et gommer la classe, l’analyse de la classe peut naturaliser le genre et masquer la race, etc.).
L’autre session commune sera organisée avec le RT2 « Migrations, altérité et internationalisation » : elle sollicite des propositions de communication s’intéressant aux apports mutuels de la sociologie des migrations et des rapports sociaux de sexe, classe, race, pour penser les formes de naturalisation à l’œuvre dans le monde social.
Les communications se saisiront de ces différentes questions en s’inscrivant dans une perspective qui tienne compte de la co-formation des rapports sociaux de sexe, de classe et de race car cette perspective est celle du RT 24. Quel que soit l’axe privilégié, nous attendons que les communications présentent les dispositifs méthodologiques mobilisés.
Modalités :
Les propositions de communication de 4000 signes ainsi qu’une bibliographie doivent être envoyées à l’adresse suivante : rtgenreclasseraceafs@yahoo.fr d’ici le 15 janvier 2015.
Elles seront anonymisées par le bureau du RT24 avant la réunion du comité de sélection qui se réunira courant janvier. Une réponse vous sera envoyée par le bureau du RT24 courant février.
Le RT24 tient à rappeler que la participation au Congrès suppose des frais d’inscription et d’adhésion à l’Association Française de Sociologie.

• Avant le 31 janvier 2015
"L’avortement, question politique"
Pour un prochain numéro de la revue L’homme et la société
Coordination :
Pierre Bras, Professeur de littérature française, University of California, Paris
Michel Kail, Professeur de Philosophie
Argumentaire :
L’année 2015 marquera un anniversaire, celui des 40 ans de la loi libéralisant l’avortement. Bonne occasion de revenir, non pas d’un point de vue historique mais politique, sur cette revendication majeure du mouvement féministe des années 1970.
« Non pas d’un point de vue historique mais politique » ne signifie pas que nous soyons indifférents au processus qui a autorisé ce vote, mais outre que cette histoire sera largement évoquée partout ailleurs du fait de cet anniversaire, il nous semble essentiel de saisir cette revendication dans son actualité. D’abord, parce que ce droit est toujours contesté dans les sociétés où il a été acquis (qu’il nous suffise de faire référence aux projets du gouvernement de droite espagnol de remettre en cause ce droit). Ensuite, et surtout, parce que cette revendication ne vient pas s’insérer dans une sphère politique qu’elle laisserait intacte mais sert à redéfinir les conditions mêmes de l’exercice politique. C’est cette actualité que nous voudrions mettre en avant dans ce numéro.
Pour la révéler, il ne s’agit finalement que de prendre la mesure de ce principe affirmé à travers le mot d’ordre, « notre corps nous appartient ».
Ce numéro tentera donc d’épuiser le contenu de ce mot d’ordre dans ses dimensions politique, juridique, éthique, existentielle.
Pourquoi accorder une telle importance à une proposition qui semble aller de soi ; n’est-il pas évident que notre corps nous appartienne puisqu’il est une partie de nous-mêmes ?
« Notre corps », c’est-à-dire ici le corps des femmes, dont la propriété et les propriétés sont déterminées par l’idéologie masculiniste, en particulier la capacité de procréation. Aussi, proclamer « notre corps nous appartient » n’est nullement une exigence de propriétaire qui aurait été victime d’une expropriation illégitime — affirmer une telle exigence reviendrait à se soumettre à la logique de la domination masculine — et qui pourrait à nouveau jouir pleinement de sa propriété, mais impose de modifier radicalement le statut même du corps. Pour le dire en termes beauvoiriens, le corps n’est plus, à la lumière de cette revendication, maintenu dans l’ordre de l’en-soi mais intégré dans l’ordre du pour-soi, n’est plus assigné à l’ordre de l’immanence mais à celui de la transcendance. Le corps n’est pas un moyen, c’est un projet.
Soulignons, sur l’exemple, décisif, de l’émancipation, en quoi ce changement de statut du corps affecte la conception même de la critique et de la politique. Classiquement, l’émancipation est interprétée à partir d’un présupposé essentialiste puisqu’elle consiste en une actualisation d’une essence que l’aliénation empêche. Dans la logique du projet mis ici à jour, l’émancipation requiert un parti pris anti-essentialiste préalable.
Modalités :
Les articles (format word) sont à envoyer avant le 31 janvier 2015 au secrétariat de rédaction de L’homme et la société : deldyck@univ-paris-diderot.fr
Chaque article sera évalué par deux membres du comité de rédaction de la revue, voire d’un troisième si les deux premiers sont d’un avis contraire.

• Avant le 31 janvier 2015
"Travail social et genre"
Pour un prochain numéro de la revue Cultures & sociétés coordonné par Zoé Rollin et Véronique Bayer
Argumentaire :
Le terme « travail social » est utilisé à la fois pour définir une activité, un secteur professionnel et un champ d’interventions.
En 1959, les Nations Unies définissent le travail social comme étant « une activité visant à aider à l’adaptation réciproque des individus et de leur milieu social, cet objectif est atteint par l’utilisation de techniques et de méthodes destinées à permettre aux individus, aux groupes, aux collectivités de faire face à leurs besoins, de résoudre les problèmes que pose leur adaptation à une société en évolution, grâce à une action coopérative, d’améliorer les conditions économiques et sociales ».
C’est aussi un champ professionnel rassemblant plusieurs métiers qui se distinguent particulièrement en France par une présence massive des femmes : assistantes maternelles (99%), aides à domiciles (97%), assistantes de service social (92%), éducatrices de jeunes enfants (97%) éducatrices spécialisée (67%)... (Sources INSEE- enquête recensement 2010).
Il exige un degré de qualification et de compétences qui impliquent une formation dispensée principalement dans des écoles et des établissements professionnels.
Aussi si l’on admet que ces trois dimensions recouvrent le travail social, comment le genre nous invite –t’il à l’interroger, le penser et à renouveler nos pratiques ?
Pour définir le genre, nous adopterons les propositions de Laure Bereni qui a co-écrit avec d’autres auteurs un manuel (Bereni, Chauvin, Jaunait, & Revillard, 2012) qui a l’intérêt de réunir plusieurs définitions. Le genre est « un système de bicatégorisation hiérarchisée entre les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et représentations qui leur sont associées. » (Bereni & Trachman, 2014, p. 13). Les auteurs distinguent quatre dimensions analytiquement centrales :
- l’adoption d’une posture constructiviste qui placent au cœur des approches, la rupture avec l’essentialisme qui rapportent les différences perçues et la hiérarchie entre les hommes et les femmes à des considérations biologiques
- l’adoption d’une perspective relationnelle qui suppose que les rapports entre les hommes et les femmes sont le produit d’un rapport social
- l’existence d’un rapport de pouvoir, d’une asymétrie, d’une hiérarchie entre les hommes et les femmes, le masculin et le féminin
- les rapports de genre sont toujours imbriqués dans d’autres rapports de pouvoir (racisme, domination de classe, hétérosexisme...) (Bereni & Trachman, 2014)
L’année 2014, suite à l’acceptation du « mariage pour tous », a été marquée par la déferlante des propos réducteurs des « anti-genre », dénonçant une prétendue « théorie du genre ». La portée de ces propos a été telle, et ce dans tous les champs, que la formulation de réponses argumentées et rigoureuses est urgente. De nombreux travaux de synthèse ont vu le jour récemment (Alessandrin & Esteve-Bellebeau, 2014 ; Bereni & Trachman, 2014), mais peu de publications sur la thématique sont recensées dans le champ du travail social. Au delà de ces éléments de repères et comme l’a déjà souligné et montré Marc Bessin (Bessin, 2008), (Bessin, 2013) le genre est un concept problématique pour le travail social. En effet, le sociologue observe que le monde professionnel semble vouloir éluder le sujet alors que le genre est utile pour penser et renouveler les analyses et les interventions. Comment appréhender cette impensé ?
Le tout aussi récent qu’excellent rapport de la MASSP (Direction générale de la cohésion sociale. Mission Analyse Stratégique Synthèses et Prospectives, 2014) témoigne d’une sortie progressive de ce silence. Du reste, ce mouvement naissant permet de penser que le travail social au prisme du genre peut aussi avoir comme effet de restaurer le dialogue entre le monde professionnel et celui académique afin de co- construire les savoirs et les pratiques.
Ce dossier spécial de Cultures et sociétés s’inscrit directement dans cette perspective : en effet, nous souhaitons faire dialoguer et cohabiter des textes émanant de chercheur-e-s et de professionnel-le-s s évoluant dans le champ du travail social.
Ce dossier propose trois axes de réflexions et productions :
- Axe 1 : Les travailleur-e- s sociaux et le genre
- Axe 2 : L’intervention socio-éducative et le genre
- Axe 3 : La formation dans le travail social et le genre
Modalités :
Les propositions sont à adresser à Véronique Bayer : veronique.bayer@etsup.com et Zoé Rollin : zoe.rollin@univ-paris13.fr
La construction du dossier se constitue en plusieurs temps :
- Proposition de projets d’articles : les auteur-e-s intéressé-e-s envoient un projet d’article pour le 31/01/2015 ne dépassant pas 300 mots.

• Avant le 1er février 2015
"Parentés contemporaines"
Projet de numéro thématique pour le Journal des Anthropologues
Coordonné par Mélanie Gourarier (CRESPPA/IEC) et Séverine Mathieu (Université de Lille 1-CLERSÉ)
Argumentaire :
Les récentes mutations intervenues dans la gestion aussi bien légale, politique, médico- technique, qu’affective de ce qui "fait famille" font croire à un changement de paradigme radical dans l’approche de la parenté. De fait, anthropologues et sociologues de la parenté ont été amenés à se positionner dans les champs académiques et médiatiques afin de souligner les continuités et ruptures qu’engendrent l’introduction des lois sur le mariage et la filiation au sein des sociétés contemporaines, principalement européennes et nord-américaines. Cette concentration des discours scientifiques autour des changements dans la production des familles a eu pour intérêt d’inscrire ces innovations dans une généalogie longue des savoirs sur la parenté, forçant parfois la discipline à se réinventer.
Dans la suite de ces travaux, le Journal des anthropologues souhaite prolonger l’effort d’historicisation des innovations intervenues dans l’alliance et la filiation. En proposant un numéro consacré aux Parentés contemporaines sans limite géographique ni temporelle, l’ambition est de rompre avec une approche qui appréhende les manières actuelles de faire famille dans l’opposition avec un modèle supposément traditionnel, âge d’or d’un ordre familial rêvé davantage qu’occurrence historique stabilisée. Plus que dans d’autres champs, l’anthropologie de la parenté reste en effet marquée par une nette distinction entre ce qui procèderait de situations inédites et spécifiques aux mondes contemporains situées en Europe et en Amérique du nord, de celles situées dans tous les autres contextes culturels et géographiques. Ce clivage a pour effet de générer peu de dialogue entre les travaux portant sur l’un ou l’autre de ces espaces : aux premiers les questions de conjugalité, de parentalité et d’innovations technologiques dans la reproduction, aux seconds les questions d’alliances et d’arrangements traditionnels dans l’engendrement et la filiation. Pourtant, ce clivage peut être dépassé par une inscription résolument comparative du travail ethnographique.
Nous sollicitons ici des contributions susceptibles de discuter et de dépasser la dialectique tradition/ modernité (et ses corollaires : groupe/individu, biologique/social) dans l’approche des parentés contemporaines. Il nous semble qu’une telle critique peut s’élaborer à partir de travaux soucieux d’appréhender les changements (légaux, institutionnels et techniques) intervenus dans la fabrication des familles, dans une perspective englobant à la fois les questions d’alliance et de filiation.
Une attention particulière sera ainsi portée aux analyses qui saisissent en contexte la production des normes sociales, ou qui analysent leur objet dans ses intrications avec la question du politique. Il nous paraît en effet intéressant de cerner les influences du débat public sur la manière dont ces questions sont conceptualisées. L’approche en terme de genre a permis, par exemple, de souligner l’hétéronormativité de ces conceptualisations. Nous appelons des contributions qui permettent de prolonger cette critique. Enfin, dans une perspective davantage épistémologique, quels sont les problèmes posés par les parentés contemporaines à l’anthropologie ? Et, en quoi l’anthropologie fournit-elle des outils utiles pour éclairer l’actualité des controverses et des politiques législatives sur la famille ?
Modalités :
Les projets d’articles (1/2 page à 1 page) sont à adresser par mail en format word avant le 1er février 2015 aux coordinatrices et les articles complets, d’une longueur maximum de 40 000 signes (espaces compris) avant le 1er juin 2015, avec copie à la rédaction du Journal des Anthropologues (afa@msh-paris.fr).
Publication : 1er semestre 2016.
Contacts :
melanie.gourarier@yahoo.fr, severine.mathieu@univ-lille1.fr

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4 - THÈSES et HDR :

• Clément Arambourou soutiendra sa thèse en science politique intitulée "Les masculinités du métier politique. Contribution à l’étude des logiques de production du genre en politique au temps de la parité" à l’IEP de Bordeaux le lundi 1er décembre 2014 en salle Copernic. La soutenance débutera à 14h00.
Jury :
Marion Paoletti, maîtresse de conférences (habilitée à diriger des recherches) en science politique à l’Université de Bordeaux.
Antoine Roger, professeur de science politique à l’IEP de Bordeaux.
Catherine Achin, professeure de science politique à l’Université Paris-Dauphine
Christian Le Bart, professeur de science politique à l’IEP de Rennes.
Margaret Maruani, sociologue et directrice de recherche au CNRS-CERLIS
Résumé :
Ce travail de thèse sur les masculinités du métier politique au temps de la parité entend répondre à la question de la convertibilité des propriétés masculines en capital politique, question d’autant plus intéressante à poser que ces masculinités sont produites dans un contexte marqué par les critiques des manières masculines d’endosser les rôles de représentant. Ces masculinités sont diverses. Leurs productions et leurs usages dépendent des propriétés sociales, politiques et sexuelles de ceux qui les incarnent. Surtout, ces identités masculines peuvent faire l’objet d’une adaptation aux critères de légitimité liés à l’émergence d’un second individualisme – pourtant symboliquement associé au féminin. Elles contribuent alors à la légitimation du personnel politique en général et à celle des établis du champ politique en particulier. Dans sa variante conservatrice-progressiste, le registre de la masculinité participe encore à la légitimation des ordres politique, social et sexuel dans leur ensemble ; il s’agit donc là d’une masculinité hégémonique au sens fort du terme.
Contact :
clemarambou@hotmail.fr

• Audrey Lasserre soutiendra sa thèse de doctorat en littérature et civilisation françaises intitulée "Histoire d’une littérature en mouvement : textes, écrivaines et collectifs éditoriaux du Mouvement de libération des femmes en France (1970-1981)", le mercredi 3 décembre 2014 à partir de 14h à l’Université Paris 3 - Sorbonne nouvelle, Centre Censier, salle 410 (4ème étage), 13, rue de Santeuil 75005 Paris.
Jury :
Christine Bard, professeure (Université d’Angers)
Marc Dambre, professeur émérite (Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle)
Michèle Le Dœuff, directrice de recherche (CNR)
Christine Planté, professeure (Université Lumière Lyon 2)
Alain Schaffner, professeur (Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle)
Résumé :
Le Mouvement de libération des femmes en France ne fut pas seulement un mouvement politique et social, ce fut également l’une des dernières, si ce n’est la dernière, avant-garde littéraire que la France a connue. Du point de vue international, l’activité des littératrices au sein du Mouvement constitue un des principes distinctifs de la lutte des femmes en France. Les manifestantes qui déposent publiquement une gerbe de fleurs à la femme plus inconnue encore que le soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe le 26 août 1970, sont déjà pour certaines – appelées à le devenir pour d’autres – des écrivaines. Dix ans plus tard, le MLF, depuis peu marque déposée à l’Institut national de la propriété industrielle, appartient à une éditrice, Antoinette Fouque, promotrice d’une écriture dite féminine. Dans l’espace circonscrit par ces deux points fixes, paraît un ensemble de textes qui s’inscrivent au sein de deux tendances majoritaires – mais antagonistes – du Mouvement, le féminisme d’une part et la néo-féminité, ou éloge de la différence, d’autre part. En miroir, un double rhizome éditorial se développe, partageant maisons d’édition et revues en deux factions militantes et littéraires bien distinctes. Pendant dix ans, la littérature se met tout autant au service du Mouvement des femmes que le Mouvement irradie la littérature, chacun-e influençant et informant la pratique et la pensée de l’autre. C’est de cette coïncidence entre littérature et Mouvement de libération des femmes que le présent écrit se propose de rendre compte, afin de retracer un mouvement politique qui fut et se fit littéraire, et, dans le même élan, une littérature qui fut et se fit politique. Par là même, la thèse redouble la question posée par tout un mouvement de femmes à la littérature elle-même, contestant ses définitions premières et repoussant les limites qui lui ont été assignées.
Contact :
audrey.lasserre@univ-paris3.fr

• Eve Meuret-Campfort soutiendra sa thèse en sociologie intitulée "Des ouvrières en lutte. Mondes populaires et genre du syndicalisme dans un secteur d’emploi « féminin ». Le cas de l’usine Chantelle à Nantes (1966-2005)" le lundi 8 décembre 2014 à 14h à Nantes (salle 3000, 1er étage, bâtiment Censive, campus de Lettres Sciences Humaines, Université de Nantes)
Jury :
Catherine Achin, professeure, Université Paris Dauphine (examinatrice)
Annie Collovald, professeure, Université de Nantes (directrice de thèse)
Olivier Fillieule, professeur, Université de Lausanne (rapporteur)
Gilles Moreau, professeur, Université de Poitiers (examinateur)
Frédéric Sawicki, professeur, Université Paris I-Panthéon-Sorbonne (examinateur)
Delphine Serre, professeure, Université Paris I-Panthéon-Sorbonne (rapporteure)
Résumé :
A partir d’une étude de cas, envisagée dans une perspective localisée et sociohistorique – le militantisme syndical et les grèves des ouvrières de l’usine Chantelle de Nantes (1966-2005) –, cette thèse revisite la question des obstacles à l’engagement militant de femmes de classes populaires en prenant pour objet les processus d’acquisition et de déstabilisation d’un capital militant par des ouvrières. Au croisement d’une sociologie du genre, du travail et du militantisme, elle montre que les ressources mobilisées par les ouvrières dans leurs carrières militantes sont plus collectives qu’individuelles, et plus conjoncturelles que statutaires. Dépourvues a priori d’un sentiment de compétence politique, les femmes de classes populaires trouvent dans le groupe ouvrier féminin de l’usine les moyens d’une collectivisation et d’une subversion des ressources militantes ouvrières, pensées comme masculines. La centralité ouvrière des « années 1968 », particulièrement marquée à Nantes, autorise les « Chantelle » à se hisser au rang des usines connues et reconnues localement et à conquérir un sentiment de dignité collective sur un registre ouvrier et masculin – « comme les mecs », disent-elles. La nouvelle conjoncture des années 1980-1990 dégrade au contraire les conditions de possibilité de ces engagements. Ces femmes continuent à faire preuve d’une capacité de protestation, bien qu’elles ne soient pas d’accord sur la « bonne manière » de s’émanciper, mais sont finalement assignées à des positions dominées de victimes. En s’appuyant sur des archives syndicales et administratives et des entretiens, la thèse propose une analyse des mondes populaires et du syndicalisme « par le bas » et « par le féminin ».
Mots clefs :
ouvrières, genre, syndicalisme, mondes populaires, secteur d’emploi « féminin », capital militant.
Contact :
evemeuretcampfort@yahoo.fr

• Efthymia Makridou soutiendra sa thèse, intitulée "Le care dans tous ses éclats. Des employées au service des personnes âgées : entre contraintes et petits arrangements", sous la direction de Helena Sumiko Hirata, le lundi 8 décembre 2014, à 9h, au site Pouchet du CNRS, 59/61 rue Pouchet 75017, en salle 255.
Jury :
Annie Dussuet, maîtresse de conférences, université de Nantes.
Helena Hirata, directrice de recherche émérite, CNRS.
Caroline Ibos, maîtresse de conférences, université de Rennes 2.
Ruri Ito, professeure, Université de Hitotsubashi.
Pascale Molinier, professeure, Université Paris 13.
Danièle Kergoat, directrice honoraire, CNRS
Résumé :
Cette thèse étudie les pratiques, les conditions et la division contemporaine du travail de care pour les personnes âgées, en examinant à la fois le travail qualifié et non qualifié, le travail formel et informel, le travail dans les institutions et dans l’aide à domicile. Elle repose sur une enquête qualitative menée en Île-de-France. Cent vingt-huit entretiens semi-directifs ont été réalisés avec des employées qui ont travaillé ou travaillent en emploi direct et dans des organismes (deux EHPAD et une Association d’aide à domicile). La démarche comparative des dynamiques de professionnalisation, ainsi que des formes d’organisation et de hiérarchisation du travail a permis de mettre en lumière les différentes façons dont se construisent les frontières entre le social, la santé et le travail dit non qualifié. La conception fragmentée du travail de care contribue à sa dévalorisation. Dans ce cadre, nous avons développé une approche méthodologique et théorique qui montre l’importance de la relation active entre pourvoyeur et bénéficiaire qui se développe à long terme et englobe l’ensemble des aspects du travail. À partir des expériences de femmes sans-papiers et de la question du mal-être au travail, nous avons étudié les modalités selon lesquelles les rapports sociaux de sexe, classe et race s’inscrivent dans la relation du care. La thèse s’inscrit au croisement de plusieurs champs : la sociologie du travail, la sociologie du genre, la sociologie des migrations, la sociologie des émotions. Nous intégrons également dans notre réflexion et dans notre approche les apports pluridisciplinaires des théories du care.
Contact :
makefthymia@yahoo.fr

• Lucia Direnberger soutiendra sa thèse de sociologie intitulée "Le genre de la nation en Iran et au Tadjikistan. (Re)constructions et contestations des hétéronationalismes" le jeudi 11 décembre à 14h00 dans la salle des thèses du bâtiment Halle aux farines de l’Université Paris Diderot - Paris 7 (9 esplanade Pierre Vidal-Naquet ou 10 rue Françoise Dolto, Paris 13ème - Hall F, 5ème étage, accès par le hall E, allée paire, ascenseur F).
Jury :
Catherine Achin, professeure de science politique, Université Paris Dauphine (rapporteure)
Laëtitia Atlani-Duault, anthropologue, directrice de recherche à l’IRD
Paola Bacchetta, professeure de sociologie, University of California - Berkeley (rapporteure)
Ioana Cîrstocea, sociologue, chargée de recherche au CNRS - MISHA
Sonia Dayan-Herzbrun, professeure de sociologie, Université Paris 7
Azadeh Kian, professeure de sociologie, Université Paris 7 (directrice de thèse).
Résumé :
Cette thèse a pour objet d’étude les (re)constructions des hétéronationalismes en Iran et au Tadjikistan depuis l’émergence des idéologies nationales (fin XIXème siècle en Iran et début XXème siècle au Turkestan) jusqu’à l’époque contemporaine (2012). A partir d’archives, elle analyse la fabrique de la nation comme outil de production des hiérarchies de genre, de races et de sexualités. Elle révèle aussi les constructions des masculinités, des féminités et des sexualités, imbriquées avec celles de la race, comme mode de légitimation de la nation. Si les idéologies nationales en Iran et au Tadjikistan connaissent de profonds changements au cours des périodes étudiées, des lignes d’appartenance au sein de la communauté nationale et entre les nations sont toujours tracées pour naturaliser et hiérarchiser les sexes et les races. De plus, les projets nationaux reposent sur l’hétéronormativité, que ce soit au nom de la modernisation de la nation ou de l’authenticité nationale. Les constructions des identités nationales, loin d’être immuables et monolithiques, font l’objet de tensions ou de conflits politiques importants et les masculinités et les féminités apparaissent comme un outil majeur de clivages politiques dans la (re)définition de la nation en Iran et au Tadjikistan. Cette thèse développe également une approche sociologique de la nation à partir d’entretiens et d’observations participantes. Elle analyse ainsi les stratégies d’appropriations, de négociations et de contestations des idéologies nationales par les mouvements féministes en Iran depuis 1979, et par le mouvement associatif de femmes au Tadjikistan depuis 1991. Ces mouvements mettent en oeuvre différentes stratégies pour légitimer un ancrage local de la cause des femmes tout en défiant, dans des modalités bien spécifiques aux contextes politiques, les régimes nationaux des sexes.
Contact :
lucia.direnberger@gmail.com
 

• Rejane Senac soutiendra son habilitation à diriger des recherches intitulée "L’égalité sous condition : ruse ou fin du politique ? Une république néolibérale « enchantée » par la parité et la diversité" le 11 décembre 2014 à 9h30 au Centre de recherches politiques de Sciences Po – CEVIPOF, salle Lavau au 98, rue de l’Université 75007 Paris.
Jury :
Yasmine Ergas, lecturer-in-Discipline of International and Public Affairs ; Associate Director, Institute for the Study of Human Rights ; Director, Gender and Public Policy Specialization, Columbia University, New York
Elizabeth Frazer, associate Professor of Politics, Official Fellow, New College ; Head of Department, Politics and International Relations, University of Oxford
Justine Lacroix, professeure ordinaire et directrice du centre de théorie politique à l’Université libre de Bruxelles
Janine Mossuz-Lavau, directrice de recherche CNRS, CEVIPOF, IEP de Paris (présidente)
Pierre Muller, directeur de recherche CNRS, CEE, IEP de Paris (directeur et rapporteur)
Patrick Savidan, professeur des universités en philosophie politique à l’Université de Poitiers (rapporteur)
Joan Wallach Scott, professeure émérite à l’Institute for Advanced Study de Princeton (rapporteure)
Résumé :
Dans un contexte international caractérisé à la fois par la globalisation des politiques d’égalité et la mondialisation des inégalités, comment l’égalité « à la française » est-elle mise à l’épreuve ?
Veillant à ne pas opposer un ordre politique idéalisé à un ordre social inachevé, notre propos est d’interroger la persistance des inégalités comme une expression des dilemmes, voire des butoirs, du républicanisme français. Pour cela, nous examinerons les principes de justification des politiques d’égalité pour celles et ceux qui sont définis comme différent-e-s, « singuliers ». Les analyses menées sur la parité et la diversité et les controverses sur la dite « théorie du genre » nous permettront d’aller au-delà du consensus sur l’égalité de traitement de tous les citoyens, quelles que soient leurs particularités, pour examiner la dimension politique – idéologique et clivante – de l’articulation entre l’égalité citoyenne et la reconnaissance des singularités.
Notre hypothèse est qu’en justifiant l’application du principe d’égalité pour celles et ceux qui sont identifié-e-s par leur singularité, sexuée ou racialisée, au nom de la performance de la mixité et des différences, la promotion de la parité et de la diversité ne lève pas le voile sur l’implicite républicain d’une fraternité exclusive. Elle participe au contraire de la perpétuation du mythe républicain de la complémentarité des non-frères par sa modernisation. En effet, suite au diagnostic d’échec du modèle républicain à intégrer des populations considérées comme inassimilables du fait de leur singularité – que cette dernière soit perçue à travers le prisme sexué, racialisé ou religieux – elle constitue une réponse conciliant l’héritage universaliste et le contexte multiculturel et néolibéral.
Contact :
rejane.senac@sciencespo.fr

• Delphine Peiretti-Courtis soutiendra sa thèse intitulée "Corps noirs et médecins blancs. Entre race, sexe et genre : savoirs et représentations du corps des Africain(e)s dans les sciences médicales françaises (1780-1950)" le 12 décembre à partir de 14h dans l’amphithéâtre de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme (MMSH) à Aix-en-Provence.
Jury :
Anne Carol (directrice de thèse), professeure, Université d’Aix-Marseille
Sylvie Chaperon, professeure, Université de Toulouse-Jean Jaurès
Jean-Jacques Courtine, professeur, University of Auckland
Sophie Dulucq, professeure, Université de Toulouse-Jean Jaurès
Isabelle Renaudet, professeure, Université d’Aix-Marseille
Résumé :
Ce travail de recherche porte sur les descriptions du corps des Africain(e)s dans la littérature médicale française de la fin du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle. Si la "race noire" est perçue comme un ensemble monolithique dans les discours médicaux du début de la période, la pluralité africaine apparaît peu à peu sous la plume des médecins coloniaux dans le dernier tiers du XIXe siècle, parallèlement à l’expansion coloniale. Au-delà de la classification des grandes races humaines, une taxinomie ethnique se dessine progressivement au sein des études raciologiques, du fait des interactions entre médecins de cabinet, en métropole, et médecins de brousse, sur le terrain. Elle distingue et hiérarchise les peuples noirs d’Afrique subsaharienne, depuis le Cap de Bonne-Espérance jusqu’à la Sénégambie. La description sexuée des populations s’accroît au cours du XIXe siècle dans le but de préciser et de délimiter les catégories raciales et ethniques mais aussi de confronter les peuples noirs à un modèle de civilisation et aux normes de féminité et de virilité européennes, redéfinies elles aussi par la comparaison aux types africains. Si la diversité africaine est progressivement mise en lumière, certains stéréotypes raciaux demeurent prégnants tout au long de la période, comme l’hypersexualité des Noir(e)s ou encore l’inversion des sexes et du genre en Afrique.
Notre travail, qui s’appuie sur des dictionnaires médicaux, des monographies sur les races humaines ou encore des ouvrages de médecine coloniale, démontre l’imbrication des théories sur la race, le sexe et le genre au sein des représentations sur le corps noir ainsi que la similarité des procédés rhétoriques utilisés pour définir et décrire l’Autre, qu’il soit de sexe féminin et/ou de race noire. Cette recherche met aussi en lumière la façon dont ces représentations se nourrissent des controverses scientifiques et des préoccupations politiques de la période, qu’elles ont contribué à influencer à leur tour. Si la littérature médicale stigmatise l’infériorité raciale des Africain(e), par le biais d’un discours sur les corps, le sexe, le genre et la sexualité des Noir(e)s, ce travail montre aussi les voix dissonantes et les oppositions de certains médecins à ces schémas consensuels tout au long du XIXe siècle et plus particulièrement au cours du premier XXe siècle.
Contact :
delphine.peiretti@univ-amu.fr

• Clélia Barbut soutiendra sa thèse en sociologie et histoire de l’art intitulée : "Corps à l’oeuvre, à l’ouvrage et à l’épreuve. Sociohistorique des arts de la performance, années 1970" le vendredi 12 décembre à 9h, salle Bourjac, en Sorbonne (entrée par le 17 rue de la Sorbonne, 75005, aile de l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3)
Jury :
Anne Bénichou, professeure, Université du Québec à Montréal
Maxime Coulombe, professeur, Université Laval (co-directeur)
Christine Détrez, maître de Conférences, École Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines, Lyon
Fabienne Dumont, professeure, École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne
Bruno Péquignot, professeur, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 (co-directeur)
Georges Vigarello, directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales
Résumé :
La thèse décrit l’émergence des courants artistiques de l’« art de la performance », du « happening », du « body art », de l’« art corporel » ou encore de l’« art de l’action », dans le champ des avant-gardes visuelles occidentales, pendant la décennie 1970. À travers les discours et pratiques des artistes et des critiques qui participent à construire ces courants, le corps est fabriqué comme un sujet légitime d’attention et de valeur. Jamais auparavant autant d’acteurs des mondes de l’art n’avaient décidé simultanément de se tourner vers le corps lui-même, et de le mettre à l’œuvre, à l’ouvrage, à l’épreuve. Au prisme du corps, ces acteurs interrogent avec acuité et engagement le travail créateur : conditions de travail des artistes femmes, rapports sociaux de sexe et de genre dans la création, démocratisation des avant-gardes, participation des publics, engagements politiques des artistes, marchandisation des oeuvres, rapport aux archives...
L’étude, sociohistorique, focalise autour de trois scènes (France, côtes est et ouest des États-Unis) à partir d’un corpus d’archives documentaires (principalement des périodiques artistiques qui donnent accès à des entretiens, critiques, essais, manifestes, notations, photographies). Elle comprend un volet d’enquête qui mesure les degrés de la reconnaissance de ces pratiques, un second volet d’histoire institutionnelle et intellectuelle décrivant les savoir-faire et les modalités d’énonciation artistiques liés aux actions et aux événements et enfin, une topographie qui résume les modèles du corps produits par les gestes et les discours des artistes et de leurs commentateurs.
Contact :
c.barbut@yahoo.fr

• Jasmina Stevanovic a soutenu sa thèse intitulée "La longue traversée des officières de la marine marchande. Ethnographie d’un monde professionnel au prisme du genre" le 24 novembre à l’université Paris Descartes.
Jury :
Marlaine Cacouault, professeure des universités émérite, Université de Poitiers
Charles Gadea, professeur des universités, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Anne Monjaret, directrice de recherche, CNRS (HDR)
Olivier Schwartz, professeur des universités, Université Paris Descartes
Delphine Serre, professeure des universités, Université Paris 1
Résumé :
Cette thèse, réalisée à partir d’une enquête ethnographique à bord de navires de commerce, porte sur les officières de marine marchande. Elle examine les conditions d’insertion professionnelle de femmes occupant une position hiérarchique élevée dans la stratification professionnelle de ce milieu. Au-delà de l’étude des interactions hommes-femmes à bord des navires et de l’appropriation des mondes de la marine par les marins, cette thèse s’intéresse aux négociations de la place des officières à bord des navires. Dans cette perspective est effectuée une analyse des trajectoires sociales et de carrière de ces femmes, en accordant une attention particulière aux conditions de leur socialisation familiale dans un premier temps, puis à celle qui se déroule au cours de l’apprentissage du métier (à l’école de marine marchande) dans un second temps.
L’analyse de leur carrière montre qu’en dépit de règles se posant apparemment comme neutres, car s’inscrivant dans un processus temporel clair, peu de femmes ont accès aux plus hautes fonctions du bord. La présence de ce plafond de verre s’explique en partie par les attentes d’une hiérarchie qui continue à utiliser la norme masculine comme cadre de référence pour se convaincre de l’aptitude du marin.
De plus, l’articulation entre vie professionnelle et vie privée pose la question de l’assignation de rôle au sein de la sphère privée. Si les officières poursuivent leur carrière, le regard social qui est posé sur leur trajectoire, ajoute à la difficulté de leur progression.
Enfin, en analysant la position professionnelle de ces femmes en interaction directe avec des « subordonnés », dans un milieu conjuguant hégémonie masculine, confinement dans un espace clos et éloignement prolongé de la sphère privée, il s’agit de comprendre si les conditions particulières d’exercice du travail font évoluer les représentations autour de l’assignation de rôle des hommes et des femmes dans la sphère du travail dans le monde maritime.
Mots clés :
Cadres, carrière, discrimination, genre, ingénieurs, institution totale, intimité, marine marchande, rapport au travail, rapports sociaux de sexe, relations de travail, travail, travail/hors-travail.
Contact :
jasstevanovic@gmail.com

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5 - SOUTIENS CONCOURS CNRS :

• GTM
Les candidat-e-s aux concours CNRS 2015 (sections 36 et 40) qui souhaitent solliciter le soutien de l’équipe GTM du CRESPPA, UMR 7217 (CNRS/Université Paris 8/Université Paris Ouest), sont invité-e-s à envoyer leur dossier de candidature avant le 1er décembre, comprenant :
* Projet de recherche dans sa version la plus aboutie possible
* CV
* Liste des publications
* Résumé de la thèse
* Et, quand il est disponible, le rapport de soutenance de thèse
Les dossiers de candidature seront examinés par une commission. Les réponses seront communiquées à partir du 10 décembre. Les candidat-e-s sont invité-e-s à prendre contact dès à présent avec la direction de l’équipe GTM :
Contact :
michel.kokoreff@univ-paris8.fr
cbrugeil@u-paris10.fr

• CSU
Le CSU est une des trois équipes de l’UMR Cresppa (CSU, GTM, Labtop). Le programme scientifique du Cresppa s’articule autour d’une double appartenance disciplinaire, à la sociologie et la science politique, et de 3 thématiques transverses :
Genre et rapports sociaux de sexe
Au croisement du travail et des classes sociales : dominations, exploitations, résistances
Frontières et dynamiques de la citoyenneté.
Au sein du CRESPPA, les travaux du CSU se déclinent autour de trois axes propres : Ville, catégories et ségrégations urbaines ; Culture ; Santé
[...]
http://www.csu.cnrs.fr/spip/spip.php?article717

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6 - EN LIGNE :

• Jérôme Courduriès, Cathy Herbrand, "Gender, kinship and assisted reproductive technologies : future directions after 30 years of research", revue internationale Enfances, Familles, Générations, No. 21, 2014, p XXVIII-XLIV
This volume of Enfances Familles Générations (Childhood Families Generations) looks at the current issues raised by the advent and proliferation of assisted reproductive tech- nologies with a particular focus on kinship and gender. In the contemporary globalised world, a range of reproductive possibilities are now available, many of which raise im- portant socio-anthropological questions related to the balance of power inherent in such interactions, the different practices and regulations involved in the delivery of ART and the individual and cultural significance of these practices. These issues have generated a rich and extensive body of literature over the past thirty years, particularly in English language scholarship. This introductory paper provides a reminder of these debates and seeks to foster dialogue with respect to work across different disciplines, by underscoring their respective contributions, particularly those in English- and French-language litera- ture. Beginning with the summarizing of the major issues and contributions stemming from ART studies with respect to gender and parenthood, we shall underline the issues that are yet to be resolved and that, in our opinion, warrant further investigation. The main line of our argument is that, based on available literature and on social science re- search, emphasis must be placed on gender as inextricably linked to the experience and the study of assisted reproductive technologies.
http://www.efg.inrs.ca/index.php/EFG/article/view/467/225

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7 - PUBLICATIONS :

• Cahiers du genre, "L’engendrement du droit", n°57/2014, 272 p., 24,50 euros.
Coordonné par Coline Cardi et Anne-Marie Devreux
Le droit, pétri de genre dans le processus même de sa fabrication, ne cesse, en retour, de produire des rapports, des catégories et des identités de genre. Cette coproduction est ici analysée à travers les combats féministes, dans différents pays, divers domaines et tout au long de la chaîne du droit. Une démarche qui impose d’évaluer aussi les limites du droit à construire l’égalité.
http://cahiers_du_genre.pouchet.cnrs.fr/FichesNumeros/numero57.html

• Genèse, "Police du genre", n°97, 2014/4, Editions Belin, 160 p., 21,30 euros. ISBN : 9782701189925
Dossier coordonné par Mathilde Darley et Gwénaëlle Mainsant
Sommaire :
- Mathilde Darley, Gwénaëlle Mainsant : Introduction
- Gwénaëlle Mainsant : Comment la « Mondaine » construit-elle ses populations
cibles ? Le genre des pratiques policières et la gestion des illégalismes
sexuels
- Émilie Biland, Gabrielle Schütz : Tels pères, telles mères ? La production des
déviances parentales par la justice familiale québécoise
- Arthur Vuattoux : Adolescents, adolescentes face à la justice pénale
- Mathilde Darley, Jérémie Gauthier : Une virilité interpellée ? En quête de
genre au commissariat
http://www.cairn.info/revue-geneses-2014-4.htm
http://www.editions-belin.com/ewb_pages/r/recherche-avancee.php?rech_go=1&collection=Revue%20Gen%E8ses

• Régine Bercot (cd.), La santé au travail au prisme du genre : épistémologie, enquêtes et perspectives internationales, Octares Editions, 130 p., 16 euros. ISBN : 9782366300369
Comment rendre compte de la santé au travail en tenant compte des appartenances de genre ?
Cette question suppose de saisir les différences tant au niveau sociétal qu’au niveau du travail lui-même, d’intégrer des dimensions liées à la socialisation et à l’ethos des groupes, de rendre compte des effets du travail dans son articulation aux contextes de vie et aux trajectoires.
Que nous disent les grandes enquêtes quantitatives  ? Prenant appui sur des enquêtes quantitatives nationales au Québec et au Chili les auteurs affinent les résultats en mettant en exergue les différences hommes-femmes ainsi que les sources de ces différences. Ils questionnent les enjeux et les rapports de force autour de la construction des indicateurs.
Au fil des chapitres, on découvrira tout à la fois les données produites et les problèmes de méthodes qui se posent au chercheur souhaitant faire apparaître des corrélations entre différentes situations et différents contextes.
Une focale mise sur les conducteurs de bus au Portugal illustre la manière dont les acteurs et particulièrement les femmes sont fragilisés par des rythmes de travail incompatibles avec leurs contraintes de vie.
http://www.octares.com/boutique_fiche.asp?IdProd=251

• Sandrine Ricci, Avant de tuer les femmes, vous devez les violer ! Rwanda : rapports de sexe et génocide des Tutsi, Syllepse, 10,99 euros. ISBN : 9782849504512
« Avec cet ouvrage, Sandrine Ricci a entrepris une grande première en langue française : étudier le génocide – ici le génocide des Tutsi en 1994 – dans une perspective féministe. Mais étudier ce génocide de ce point de vue, c’est remettre en cause les présupposés qui informent toutes les études sur les génocides, et le génocide en général ; et qui informent aussi les présupposés sur les violences contre les femmes commises dans toutes les guerres. Car oui, la guerre est « genrée », comme la paix. ».
http://www.syllepse.net/lng_FR_srub_37_iprod_620-avant-de-tuer-les-femmes-vous-devez-les-violer-.html

• François Guillemot, Agathe Larcher-Goscha (dir.), La Colonisation des corps. De l’Indochine au Viet Nam, Editions Vendémiaire, 448 p., 24 euros. ISBN : 978-2-36358-148-8
Symbolique de la tête, du ventre et des membres, poids de la gestuelle,représentations sexuelles ou anthropométriques tendant à classer cet être étrange qu’est le colonisé, fabrication d’un corps du roi conforme aux souhaits de la République française, perceptions renouvelées de l’environnement et du bien-être à travers les prescriptions de la modernité, enfin terribles effets de la guerre, corps meurtris, âmes sans repos hantant aujourd’hui encore un paysage où la tradition s’épuise à tenter d’absorber la violence du contemporain : telles sont quelques-uns des aspects dont traite ce livre, rapportant à l’Asie la thématique de l’histoire du corps désormais familière à l’Occident. De l’Indochine française au Viet Nam en guerre, plusieurs chercheurs de toutes nationalités ont été réunis pour mener à bien cette entreprise sans précédent.
http://www.editions-vendemiaire.com/index.php?mact=Catalogue,cntnt01,ouvrage,0&cntnt01ouvrage_id=113&cntnt01returnid=74

• Eva Tilly, Arnaud Duprat (dir.), Corps et territoire. Arts et littérature à travers l’Europe et l’Amérique, PU de Rennes, 298 p., 19 euros. ISBN : 978-2-7535-3525-1
Alors que le corps humain est plus que jamais au centre d’enjeux sociétaux, cet ouvrage engage une réflexion sur les représentations du corps et de ses territoires dans les œuvres artistiques. À mi-chemin entre miroir du monde et origine de nouvelles perceptions, les créations nous parlent de la place du corps dans la société, en s’exposant comme territoires textuels qui donneraient formes corporelles aux œuvres.
http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=-3673

• Carol Mann, La Résistance des femmes de Sarajevo, Ed. du Croquant, 219 p., 14 euros. ISBN : 9782365120494
Comment survit-on durant la guerre ? Comment vit-on la guerre, occidentale et contemporaine ?
Durant la guerre, à Sarajevo comme ailleurs, les femmes et tous ceux qui ne sont pas au combat (enfants, vieux et malades) maintiennent la vie, la protègent, lui donnent sens. Cette résistance de chaque instant, pour continuer à en faire exister un quotidien, se fait aussi avec l’aide du travail humanitaire. Présente durant le siège et par la suite, de 1994 à 2000, Carol Mann nous fait entrer dans Dobrinja, la banlieue la plus « dure » de Sarajevo. Venue comme humanitaire, elle reste en tant que sociologue, oubliée par les officiels déjà évacués et empêchée de partir par la fermeture de l’aéro­port. L’auteure nous fait pénétrer dans la famille d’Azra qui vit à quelques mètres de la ligne de front. Là, nous vivons avec elle la réinvention de la société par les femmes et d’un quotidien renaissant avec une imagination et une efficacité prodigieuses. Parmi les premiers ouvrages écrits directement dans les conditions de la guerre, son livre témoigne de manière pionnière du rôle des femmes dans la résistance civile. Constamment attentive aux émotions, aux intimités, autant qu’à l’organisation matérielle et concrète, ­l’auteure nous offre, dans une langue romancée, un travail d’investigation ethnographique et sociologique, un témoignage réaliste et une analyse essentielle de la façon dont la guerre impacte l’organisation sociale et le genre.
http://croquant.atheles.org/genrefeminismes/laresistancedesfemmesdesarajevo

• Anne Monjaret, Catherine Pugeault (ed.), Le Sexe de l’enquête. Approches sociologiques et anthropologiques, ENS Editions, 300 p., 26 euros. ISBN : 978-2-84788-561-3
Plus sensibles en France à la dimension de la classe et de l’origine des acteurs de l’enquête, les approches méthodologiques en sciences humaines ont jusqu’aux années 2000 négligé celles du sexe et de l’orientation sexuelle. La dimension sexuée des interactions retient cependant davantage l’attention que par le passé.
Cet ouvrage restitue des expériences de sociologues et d’anthropologues hommes et femmes. Il explore les manières dont se construit le genre au cours de l’enquête et interroge le tissage continu des relations de confiance entre enquêteurs et enquêtés. Les identités de sexe soutiennent-elles des formes de complicité ? La différence sexuée produit-elle des effets attendus ? L’érotisation des rapports de terrain affecte-t-elle la recherche ?
Bien loin de produire des recettes, Le sexe de l’enquête plaide pour un examen critique des configurations relationnelles, sans naturaliser le sexe, sans négliger non plus les autres catégories (âge, génération, classe, origine, etc.) influençant la définition des échanges. Il interprète aussi l’enquête comme un ordre politique, mettant en scène la visibilité et l’invisibilité relatives des sexes sociaux.
http://catalogue-editions.ens-lyon.fr/fr/livre/?GCOI=29021100347180

• Laetitia Carreras, Travailleuses domestiques sans autorisation de séjour. Invisibilités multiples et stratégies de résistance, 184 p., 35,90 euros. ISBN : 978-3-8417-3842-4
Comment des travailleuses domestiques sans autorisation de séjour vivent-elles leur rapport au travail ? Malgré leurs multiples invisibilités – femmes migrantes, sans statut légal, effectuant un travail largement "invisibilisé" dans une sphère privée – elles aménagent des espaces de négociation et de résistance. Cette recherche, menée dans le cadre d’un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en Etudes Genre des Universités de Genève et de Lausanne, examine l’élaboration de différentes stratégies dans une situation de grande précarité et d’isolement. Le contexte théorique nécessite une analyse en terme de genre des migrations, longtemps conjuguées au masculin, de l’absence d’autorisation de séjour, ainsi que du travail domestique et de son externalisation. L’enquête de terrain – menée à Genève – révèle différentes facettes de la relation aux personnes employeuses, ainsi que la manière dont les travailleuses domestiques se situent dans leur trajectoire migratoire, notamment par comparaison et par l’attribution de sens à leur vécu et aux événements auxquels elles sont confrontées.
https://www.editions-ue.com/catalog/details/store/fr/book/978-3-8417-3842-4/travailleuses-domestiques-sans-autorisation-de-s%C3%A9jour

• Colin Giraud, Quartiers gays, PUF, 348 p., 29 euros. ISBN : 978-2-13-060632-1.
Depuis le début des années 1980, l’apparition des quartiers gays a participé à la visibilité croissante de l’homosexualité dans les sociétés occidentales. Mais que sait-on exactement de ces espaces urbains spécifiques ? Comment sont-ils nés ? Qui s’y installe et pourquoi ? Comment les citadins les pratiquent-ils et les vivent-ils au quotidien ? Une enquête sociologique menée à Paris et Montréal permet de dépasser les clichés et les stéréotypes sur des espaces fortement médiatisés, mais finalement peu connus.
En revenant sur la naissance de ces espaces, l’enquête montre comment les gays ont participé ici à la gentrification des métropoles par leur nouvelle présence commerciale, résidentielle et symbolique au centre-ville. Elle montre aussi que, loin de constituer des ghettos communautaires, ces quartiers voient cohabiter des trajectoires, des modes de vie et des identités socialement différenciées. La comparaison entre Paris et Montréal révèle enfin des convergences internationales, mais aussi des spécificités locales et nationales : les formes urbaines, les usages concrets et les représentations que suscitent les quartiers gays traduisent des rapports différenciés à la ville et à l’homosexualité selon les sociétés.
http://www.puf.com/Autres_Collections:Quartiers_gays
Compte rendu :
http://lectures.revues.org/16301

• Sylvie Ayral, Yves Raibaud, Pour en finir avec la fabrique des garçons - Loisirs, Sport, Culture, Volume 2, Maison des Sciences de l’homme d’Aquitaine, 272 p., 25 euros. ISBN : 9782858924349
Cet ouvrage collectif est la suite du livre « La Fabrique des garçons. Sanctions et genre au collège » (Ayral, 2011, PUF) et de sa discussion lors d’un colloque international, à Bordeaux en 2013. Le premier volume s’interroge sur les mécanismes de séparation et de hiérarchisation des sexes qui sont à l’œuvre au sein du système scolaire. Il montre comment l’école et les rites virils se fécondent mutuellement et comment les garçons se trouvent devant une injonction paradoxale : être docile à l’institution scolaire et affirmer leur virilité. Le deuxième volume s’intéresse aux activités périphériques organisées en périphérie de l’école : le sport, temple du masculin ; la culture, pratiquée par tous.tes mais dominée par les hommes ; les vacances et les loisirs qui permettent une plus grande fluctuation des rôles de genre, même si les activités proposées reproduisent le plus souvent les stéréotypes de sexe et la hiérarchisation qui en découlent. Par une description minutieuse et exhaustive des situations éducatives l’ouvrage invite à une interrogation renouvelée sur la mixité et la coéducation des filles et des garçons.
http://www.msha.fr/msha/publi/ouvrage/rec_doc.php?t=2&chaine=32

• Caroline Dayer, Sous les pavés, le genre. Hacker le sexisme, Editions de l’aube, 96 p., 10 euros. ISBN : 978-2-8159-0957-0
Alors que s’érigent de nouvelles barricades contre l’égalité, Caroline Dayer jette un pavé dans la mare du genre. Des manifs contre le mariage pour tous et toutes aux attaques contre l’IVG, l’auteure éclaire ces controverses contemporaines en démontrant que le genre n’est ni une idéologie ni une théorie mais un concept et un champ de recherches interdisciplinaires. Un pavé ne tenant pas tout seul, la mosaïque des discriminations est ainsi déman­telée. Renversant les apparences, cet ouvrage ­invite à cerner le cœur du système afin de ­hacker la matrice des violences. Et à fouler les pavés… pour l’égalité !
http://editionsdelaube.fr/catalogue/souslespav%C3%A9slegenre

• Phillip M. Ayoub, David Paternotte, LGBT Activism and the Making of Europe, Palgrave Macmillan, 65 livres sterling. ISBN : 9781137391759
Europe has long been regarded as a unique place for the promotion and furthering of LGBT rights. This important and compelling study investigates the alleged uniqueness and its ties to a relatively long history of LGBT and queer movements in the region. Contributors argue that LGBT movements were inspired by specific ideas about European democratic values and a responsibility towards human rights, and that they sought to realize these on the ground through activism, often crossing borders to foster a wider movement. In making this argument, they discuss the ‘idea of Europe’ as it relates to LGBT rights, the history of European LGBT movements, the role of European institutions in adopting LGBT policies, and the construction of European ‘others’ in this process.
http://www.palgrave.com/page/detail/lgbt-activism-and-the-making-of-europe-phillip-ayoub/?isb=9781137391759

• Laurence Mullaly, Michèle Soriano (dir.), De cierta manera : cine y género en América Latina, L’Harmattan, 286 p., 21 euros. ISBN : 978-2-343-03067-8
Los 12 textos que componen este libro abordan en cine como tecnología de género. Postulan que el cine que hacen algunas mujeres en América latina desde los años 70 - a pesar de su marginación por la industria del cine y el campo cultural -, replantea los modos y límites de lo pensado, de lo impensado y de lo pensable. Las autoras valoran aquí las obras de cineastas que intervienen en el campo cultural para alterar el orden desigual, denunciar todas las formas de violencia y crear alianzas entre las identidades híbridas y plurales.
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=44783


Fédération de recherche sur le genre RING (FR 4120)
Bâtiment D - Salle 226
Université Paris 8
2 rue de la Liberté
93526 Saint-Denis - Cedex 02
01 49 40 73 49
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