Séminaire organisé par Ioana Cirstocea, Delphine Lacombe et Élisabeth Marteu
3e lundi du mois de 16 h à 19 h (salle 6, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 18 novembre 2013 au 16 juin 2014. Séance supplémentaire le 7 avril 2014 en collaboration avec le CEDREF-Université Paris-Diderot (lieu à confirmer)
Présentation :
En écho à des recherches universitaires alimentées par des prises de position critiques féministes, de nouvelles problématiques ont été inscrites pendant les dernières décennies sur les agendas de gouvernement. Adopté par de nombreux acteurs institutionnels, le genre est devenu un outil bureaucratique d’action publique en faveur de l’égalité et une catégorie globale d’intervention publique vouée à reconfigurer l’organisation sexuée des sociétés. S’il reste un instrument heuristique fort puissant, le concept n’en est pas moins désormais un véritable instrument de gestion sociale et de gouvernement politique du monde contemporain. Son appropriation technocratique s’accompagne d’une requalification, voire même d’un éclatement de ses significations, à la faveur d’usages et de véhicules multiples.
Inscrit dans une optique résolument interdisciplinaire, le séminaire “Genre Globalisé” s’attache depuis plusieurs années à déchiffrer les logiques, sociales et politiques, de la prolifération et de la diversification des usages, des contextes, des acteurs et des sens attachés au concept de genre, ainsi que ses modalités de circulation - en particulier les contraintes et les ressources qu’il présente vis-à-vis de populations, Etats et sociétés civiles contrastés.
Les travaux présentés se rassemblent autour de l’hypothèse forte que le genre est une catégorie heuristique pour la sociologie politique de la globalisation. Elle sera déployée à travers l’analyse de phénomènes internationaux à différentes échelles et sous différents angles : production et diffusion de normes de gouvernement à prétention universelle ; transnationalisation des répertoires d’action et des discours des groupes militants ; production internationale, transferts et circulations de savoirs de différents types (académiques et politiques notamment, mais aussi juridiques et économiques) ; multiplication et diversification des échelles d’action (locale/nationale/supra ou transnationale) et articulation entre ces échelles par l’intermédiaire d’acteurs multipositionnés et de réseaux qui croisent les espaces décisionnaires et d’action.
http://www.ehess.fr/fr/enseignement/enseignements/2013/ue/609/