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Séminaire

Où en est l’histoire des homosexualités ?

Approches historiques des sexualités, XIXe-XXe siècles - Paris


Date de mise en ligne : [02-10-2009]




Séminaire Approches historiques des sexualités, XIXe-XXe siècles

Responsables : Sylvie Chaperon (FRAMESPA et Centre d’histoire sociale du XXe siècle) et Christelle Taraud (Centre d’histoire du XIXe siècle et NY University)

2e vendredi du mois 16h-18h, Sorbonne : Salle Picard

Présentation :

L’histoire de la sexualité connaît un véritable essor en France depuis les années 1990-2000. Dans leur majorité, les chercheurs conçoivent la sexualité comme une pratique sociale et culturelle qui varie selon les individus, les milieux sociaux, les époques, etc. Ce séminaire prend acte de l’avancée de ces recherches tout en souhaitant contribuer à les enrichir, à les approfondir et aussi, simultanément, à les médiatiser. Sans exclusive ni esprit d’école, il accueillera jeunes chercheurs et chercheurs confirmés pour offrir un espace de dialogue entre générations, entre approches, et entre disciplines, tout en privilégiant la dimension historique qui est restée longtemps le parent pauvre des recherches sociales sur la sexualité. Les tendances nouvelles de l’historiographie, venues de l’histoire des femmes et du genre, des études gays et lesbiennes, des études post-coloniales, de l’histoire comparée ou de la micro-histoire, seront incitées à dialoguer avec les perspectives plus classiques de l’histoire sociale, politique ou économique, de l’histoire des sciences ou des idées, de l’histoire démographique ou des religions…

A travers des études récentes aussi bien empiriques que théoriques nous invitons à explorer les multiples constructions sociales et culturelles de la sexualité qui ont donné sens et corps aux conceptions, aux pratiques et aux expériences vécues de l’époque contemporaine.

Le programme de l’an passé s’interrogeait logiquement sur les renouvellements historiographiques dans le champ. Cette année, il s’agit plutôt de se concentrer sur l’histoire des homosexualités, domaine incontestablement pionner dans l’histoire générale de la sexualité. Comment les communautés gay et lesbienne émergent-elles, se trouvent contestées ou confortées, se transforment-elles ? Comment se construisent, de l’intérieur et de l’extérieur, des pratiques et des identités sexuelles jugées déviantes ou au contraire comment elles sont, et par qui, à certains moments pensées comme « normales » ou « normalisées » et selon quels modèles et quels codes ? Peut-on voir se dessiner des spécificités nationales, sociales, genrées, etc.

Ce séminaire est ouvert aux étudiants à partir du Master 1 ainsi qu’à tout public intéressé.

Programme des séances 2009-2010 :

. 16 octobre 2009 : Laure Murat, « Ce sexe qui déshonore les deux autres ? ».
Diplômée de l’EHESS et docteure en histoire, Laure Murat s’est spécialisée dans le domaine de l’histoire culturelle, en poursuivant notamment des recherches sur l’histoire de la psychiatrie en rapport avec l’histoire de la littérature et du genre. Elle est actuellement professeure associée au département d’études françaises et francophones de UCLA (Université de Californie/Los Angeles). Laure Murat est par ailleurs l’auteure de plusieurs livres, dont Passage de l’Odéon : Sylvia Beach, Adrienne Monnier et la vie littéraire de l’entre-deux-guerres (Fayard, 2003) et La Loi du genre : une histoire culturelle du « troisième sexe » (Fayard, 2006). Elle prépare actuellement un ouvrage sur les rapports entre idéologie et pathologie au XIXe siècle, intitulé L’Homme qui se prenait pour Napoléon (à paraître chez Gallimard).

. 13 novembre 2009 : Philippe Artières, « L’ami du contraire. Le fonds Alexandre Lacassagne et les débats sur l’inversion ».
Philippe Artières est Chargé de recherches au CNRS (EHESS) au sein de l’équipe Anthropologie de l’ecriture (IIAC-UMR8177) ; parmi ses ouvrages récents on trouve, Georges Apitzsch, Lettres d’un inverti allemand, éd. présentée et établie par (EPEL, 2006).

. 11 décembre 2009 : Histoires pionnières : Marie Jo Bonnet : « Le temps des pionnières est-il révolu ?- La Libération (des femmes- de la France) comme dynamique de la pensée » ; et Patrick Cardon, « Initier et développer une praxis de genre : l’expérience TRANSculturelle de l’association GayKitschCamp »
Marie-Jo Bonnet est Historienne et spécialiste de l’histoire des femmes et de l’histoire de l’art. Elle a participé au MLF, au FHAR (Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire) dès sa fondation ainsi qu’aux Gouines rouges. Elle a soutenue sa thèse sur les relations amoureuses entre les femmes en 1979 sous la direction de Michelle Perrot. Elle a publié depuis de nombreux livres et articles (voir wikipedia et mariejobon.net). Elle travaille actuellement sur la résistance et l’occupation.
Patrick Cardon, docteur ès Lettres, il s’est construit une identité de chercheur indépendant en publiant aux éditions QuestionDeGenre/GKC (www.gaykitschcamp.com) des textes d’histoire culturelle LGBT. De 1991 à 2006 il a organisé – entre autres – un festival annuel de films à Lille (QuestionDeGenre). Il a dirigé un centre de documentation LGBT dans la même ville de 2000 à 2006. Auteur récemment de Discours littéraire et scientifique fin-de-siècle. La discussion sur les homosexualités dans la revue Archives d’anthropologie criminelle du Dr Lacassagne (1886-1914) autour de Marc-André Raffalovich (Orizons, 2008).

. 15 janvier 2010 : Emmanuelle Rétaillaud-Bajac, « Le journal de Mireille Havet (1898-1932), source pour une histoire de l’érotisme lesbien des années folles ».
Emmanuelle Rétaillaud-Bajac, enseigne l’histoire à l’Institut universitaire de technologie de Tours. Après avoir travaillé sur l’histoire des drogues, elle a publié une biographie : Mireille Havet, L’enfant Terrible (Grasset et Fasquelle, 2008)

. 12 février 2010 : Comparaisons européennes : Thierry Delessert « Le « milieu » homosexuel suisse pendant la Seconde guerre mondiale ». ; et Wannes Dupont : « Un petit Paris « pervers » : l’homosexualité à Bruxelles à la Belle Epoque ».
Thierry Delessert est Infirmier psychiatrique. Il a poursuivi des études de sciences politiques et est devenu assistant à l’université de Lausanne, il finit actuellement une thèse sur « L’homosexualité en Suisse pendant la Seconde guerre mondiale ».
Wannes Dupont a d’abord étudié l’histoire culturelle du Moyen Age à l’université d’Anvers (Universiteit Antwerpen). Dès janvier 2007 il fait partie du centre d’histoire urbaine (Centrum voor Stadsgeschiedenis) et du groupe de recherches d’histoire politique (Onderzoeksgroep Politieke Geschiedenis) de la même institution où il travaille à un projet sur les homosexualités masculines à Bruxelles (1867-1967).

. 12 mars 2010 : Julian Jackson, « Vivre en Arcadie : être « homophile » en France dans les années 1950 »
Julian Jackson est historien et professeur à l’Université Queen Mary de Londres. Il est Fellow of the British Academy depuis 2003, et son livre sur la défaite de 1940 a gagné le Wolfson History Prize en2004. Il est notamment l’auteur de La France sous l’occupation 1940-1944 (Flammarion, 2004). Depuis plusieurs années, Julian Jackson travaille sur l’histoire sociale de l’homosexualité en France et dans le reste de l’Europe, après la Seconde Guerre mondiale. Outre cette enquête sur Arcadie (Autrement, 2009), il travaille à un programme de recherches sur les années 1968 en France.

. 9 avril 2010 : Véronique Blanchard, « Moralité douteuse. Amitiés particulières, pratiques homosexuelles des jeunes filles placées en institutions correctives dans les années 1950 en France » ; et Massimo Prearo, « La trajectoire révolutionnaire du militantisme homosexuel italien. Autour du livre de Mario Mieli, Éléments de critique homosexuelle [1977], EPEL, 2008 ».
Véronique Blanchard est Doctorante en histoire à l’Université Paris VII et formatrice-chercheuse à l’EN-PJJ (Ecole Nationale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse).
Massimo Prearo est Doctorant en Études Politiques au Centre de Recherches Politiques Raymond Aron (EHESS) sous la direction de Marcel Gauchet. Il termine une thèse sur « La genèse des mouvements d’affirmation identitaire : homosexualité et identité à l’âge de l’autonomie ». Il est le traducteur de l’ouvrage de Mario Mieli, Eléments de critique homosexuelle. Italie : les années de plomb (EPEL, 2008).

. 7 mai 2010 : Sharon Marcus, « La vie domestique et la vie homosexuelle au XIXe siècle ».
Sharon Marcus est Professeure de litterature anglaise et comparée à Columbia University où elle travaille sur la question des femmes, du féminisme et du queer. Elle est notamment l’auteure de Apartments stories : City and Home in nineteenth centyry Paris and London(University of California Press, 1999) et Between Women : Friendship, Desire and Marriage in Victoria England (Princeton University Press, 2007).

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