Indissociables des mouvements de libération des femmes des années 1960-1970, les études consacrées aux femmes, « études féministes » ou encore women studies, sortes d’« effets théoriques de la colère des opprimées », selon la formule de Colette Guillaumin, se développèrent dans les pays anglo-saxons et en Europe occidentale afin de dénoncer les inégalités de traitement dont celles-ci étaient victimes dans la plupart des domaines de la vie sociale (accès aux études et au travail, maîtrise de son corps, charges parentales et domestiques, etc.). Il s’agissait avant tout de compenser une vision scientifique jusqu’alors « androcentrée », c’est-à-dire essentiellement fondée sur le rôle des hommes dans l’histoire et l’organisation des sociétés, de remédier aux Silences de l’histoire soulignés par l’historienne Michelle Perrot.