Présentation :
Après un cycle consacré aux historiennes (Histoires d’historiennes, sous la dir. de Nicole Pellegrin, PUSE, 2006), et un autre à « Femmes, histoire et voyages » (Le temps des voyageuses, XVIe-XXe siècles, à paraître aux PUSE), le groupe « Femmes et histoire » de l’IHMC (UMR 8066 CNRS/ENS) centrera ses travaux des trois prochaines années sur la thématique Femmes au travail : questions de genre, xve- xxe siècles.
Le groupe a défini ce nouveau sujet d’étude avec le souci d’observer des femmes en situation de travail, sur une longue durée et au travers du prisme des rapports sociaux de sexe à l’œuvre dans un éventail aussi ouvert que possible d’activités, de statuts et de formes de professionnalisations. La périodisation retenue permettra d’évoluer de la rigidité du cadre corporatif en place sous l’Ancien Régime à la déstructuration du travail, dans ses temporalités, lieux et conditions s’accentuant à la fin du xxe siècle. Le thème choisi répond en outre au désir de favoriser et d’élargir l’interdisciplinarité du groupe en direction de l’histoire économique et sociale comme des sciences sociales. Le séminaire se veut carrefour de réflexions autour de chantiers de recherches encore en cours, achevés récemment, ou plus anciennement mais ré-interrogés dans une perspective de genre non présente lors de leur élaboration.
En 2009/2010 les travaux mettront l’accent sur les écritures du travail.
Assez logiquement, la première année du séminaire s’intéressera aux sources « auto-produites » par le travail des femmes, utiles pour répondre aux interrogations de genre portées sur celui-ci. Il pourra s’agir de productions écrites (parlées, filmées…) par les femmes dans le cours même de leur travail, ou écrites par d’autres mais directement générées par leurs pratiques professionnelles. Exemples : comptabilités, correspondances professionnelles diverses, cahiers de textes, de notes, rapports d’inspection d’enseignantes, cahiers de fouilles d’archéologues, carnets de laboratoires, transmissions de consignes écrites entre collègues, mains courantes, écrits de revendications (presse syndicale, tracts), autobiographies de travail, nécrologies, petites annonces d’emplois, écrits normatifs type règlements d’ateliers, etc. Sans s’interdire non plus d’entendre par « écriture » l’« inscription » du travail sur soi, notamment par le port d’un vêtement spécifique, ou par les effets physiques des gestes accomplis.
A l’issue de cette année, exploratoire tant du point de vue des sources mobilisables que des approches à faire dialoguer avec celle de l’histoire, le groupe prévoit de s’interroger :
. en 2010/2011 sur les transmissions et partages du travail déclinés sous des aspects verticaux - transmission des savoirs et savoir-faire, des affaires, des pouvoirs au sein des métiers - et horizontaux - spécialisations féminines ou masculines et partages des tâches au sein d’une même activité, cadre d’exercice, métier ou profession. Dans tous les cas il s’agira de rendre visibles les effets de genre à l’œuvre lors de ces différents transferts et partages.
. en 2011/2012 sur les créations, inventions, productions avec une attention particulière –sans être exclusive – pour le travail intellectuel et artistique.
Modalités d’organisation en 2009/2010 :
Les séminaires 2009/2010 (6 séances de novembre à mai, en principe les premiers mardis après-midis de chaque mois, dans les locaux de l’IHMC, 45 rue d’Ulm 75005 Paris) pourront être complétés d’une journée d’études en juin 2010, permettant d’élargir le cercle des intervenants et d’aborder des questions non initialement définies mais suggérées dans le cours des travaux.
La circulation de l’information relative au groupe passera par l’ouverture à l’automne 2009 d’un carnet de recherche sur la plateforme Hypothèses développée par le CLEO. Ce carnet/blog facilitera les échanges réguliers et la diffusion d’informations dans le groupe, et permettra la mise en ligne des documents accompagnant les séances et leurs enregistrements audios, avant leur publication sous une forme qui sera définie ultérieurement.
Les séminaires mensuels souhaiteraient croiser systématiquement un regard provenant de la discipline historique avec un point de vue issu d’un autre secteur des SHS, sur des questions présentant une proximité d’objet ou de problématique.
Ce premier appel à contribution, adressé à l’ensemble des SHS s’interrogeant sur le genre et sur le travail, porte sur le premier thème retenu, écritures du travail, mais invite également les chercheuses et chercheurs dont les travaux pourraient faire l’objet de présentations au cours des deux années suivantes à se manifester.
Dans tous les cas, merci d’adresser vos propositions d’interventions ou d’exprimer votre intérêt pour notre programme, par mail avant le 31 juillet auprès de Martine Sonnet à l’adresse électronique :
martine.sonnet@ens.fr