IVe Congrès de l’Association Française de Sociologie
Grenoble, 5-8 juillet 2011
RT24
Présentation :
Le 4e congrès de l’Association Française de Sociologie est consacré au thème : Création et innovation. L’appel à communication se consacre à ce thème général en le développant en trois axes. Chacun de ces axes constitue une entrée privilégiée pour étudier les formes d’expression et les effets de l’innovation, les résistances qui lui sont opposées, à partir d’un éclairage par le genre/les rapports sociaux de sexe mais aussi via une lecture privilégiant l’articulation des rapports de sexe/genre aux autres rapports de pouvoir, poursuivant en cela la réflexion propre du RT depuis sa création.
Biotechnologies et interventions sur les corps
Les biotechnologies ont une influence déterminante dans la construction actuelle du corps humain et particulièrement sur la normalisation subjective de l’apparence. Nous proposons de réfléchir sur la façon dont les biotechnologies affectent les représentations du sujet corporel et normalisent les corps, en particulier ceux des femmes, qu’il s’agisse des techniques pour mincir, bronzer, se blanchir la peau, ou de la chirurgie esthétique, des implants, du bracelet électronique etc. Le développement des nouvelles technologies, en particulier des innovations reproductives comme la procréation médicale assistée (fécondation in vitro et transfert d’embryon, etc.), ont constitué un thème central des études féministes durant les deux dernières décennies. Ces travaux ont notamment porté sur les liens entre les sciences reproductives et certains mouvements sociaux controversés en matière de contrôle de la natalité, d’eugénisme, et plus largement de contrôle des femmes. Plus récemment des travaux ont été réalisés sur la capacité des sciences et technologies reproductives à créer de nouvelles formes de vie via le génie génétique (clonage). Nous attendons des communications qu’elles analysent la manière dont les innovations scientifiques sont construites par les rapports sociaux de sexe, de classe et de race, mais aussi des communications qui appréhendent les innovations comme des espaces potentiels de transformation de ces rapports sociaux. Sont bienvenus tous les travaux qui traitent des interventions sur les corps ainsi que des effets des nanotechnologies sur la santé et l’environnement.
Innovation et division ethnique et sexuée du travail
Les travaux de Paola Tabet ont mis en évidence les liens qui existaient entre l’inégal accès des hommes et des femmes aux outils et aux techniques et la division sexuée du travail. La supériorité technique confère aux hommes un rôle stratégique dans la production et leur permet de contrôler l’activité des femmes. Qu’en est-il aujourd’hui ? De nombreuses recherches ont analysé la féminisation des métiers et des professions ainsi que les recompositions de la division sexuée du travail. La division ethnique du travail a également été l’objet de plusieurs analyses. Ces travaux ont cependant moins portés sur les enjeux de pouvoir liés à l’innovation. Dans quelle mesure, l’innovation et la maîtrise des techniques participent-elles à la construction des positions minoritaires versus majoritaires, que ce soit en termes de qualification ou de hiérarchisation des segments professionnels ? Nous attendons des communications qui interrogent les liens entre l’innovation et la dynamique des inégalités liées aux rapports de classe, de race et de genre dans le travail, au sein des professions mais également dans l’espace non marchand.
Domination, résistance et innovation socio-politique
Depuis 4 ans, l’un des groupes de travail du RT 24 réfléchit sur les luttes sociales et les résistances. Poursuivant dans cette voie, nous proposons ici d’analyser les rapports des dominé-e-s et/ou des « minoritaires » (au sens de Colette Guillaumin) et/ou des « subalternes » à l’innovation sociale et politique. Cette analyse contribue à saisir la complexité des rapports de pouvoir entre groupes dominés (de race, de sexe, de classe…) et groupes dominants (hétérosexuels, blancs, bourgeois…), entre minoritaires et majoritaires. Il s’agira, dans une perspective qui tient compte de la co-formation des rapports sociaux de sexe, de classe et de race, de se demander sous quelles modalités les groupes dominés ou minoritaires/subalternes construisent une ou des positions politiques, théoriques, organisationnelles spécifiques. On pourra ainsi mieux appréhender ce que leurs luttes et leurs théorisations apportent aux processus de transformation sociale, mais aussi dans quelle mesure les groupes dominants ou majoritaires résistent à ces positions ou les empêchent d’émerger. Les propositions seront, de préférence, axées sur les innovations théoriques, politiques, culturelles, organisationnelles… proposées et/ou mises en pratique par les groupes dominés ou minoritaires dans les mouvements sociaux ou dans les formes d’organisations plus institutionnalisées (politiques, médiatiques, culturelles…). La manière dont ces innovations interagissent avec les actions ou les structures des groupes dominants ou majoritaires (pensée hégémonique, droit, police…) sera, si possible, mise en évidence.
Les propositions de communication
(résumé de 3000/4000 signes avec 5 références bibliographiques significatives) sont à adresser d’ici le 22 Novembre 2010, à l’adresse suivante : rt24.afs@inv.univ-rouen.fr