RING


Accueil > Actualité du genre > Colloques > Le traitement de la violence (de genre) en Histoire. Outils notionnels - (...)

Table-ronde

Le traitement de la violence (de genre) en Histoire. Outils notionnels - Méthodes

9 novembre - EHESS


Date de mise en ligne : [05-11-2012]



Mots-clés : histoire | violence


Table-ronde organisée par Claire Chatelain

avec le soutien du Centre de Recherches Historiques (CRH, UMR 8558) l’Identités, Relations Internationales et civilisations de l’Europe (IRICE, UMR 8138)

9 novembre
EHESS
Salle Denys Lombard 96 bd Raspail, 75006 Paris

Présentation :

C’est un fait : le thème de la violence est devenu un sujet important en histoire moderne. Il a acquis sa légitimité depuis une dizaine d’années. A la suite d’un appel qui a fait date, lancé dans la foulée d’une campagne nationale contre la violence faite aux femmes, des historiennes du genre depuis longtemps sensibilisées à cette question ont fait émerger le thème de la violence « mixte » comme axe programmatique de nombreux travaux de recherche. La première enquête nationale de la violence envers les femmes en France (ENVEFF) dont les résultats sont parus en 2000, a suscité d’intenses discussions autour de colloques et tables rondes diverses qui ont tenté de spécifier le sujet pour la discipline historique, de circonscrire les possibilités d’atteindre de façon méthodique les phénomènes de violence de genre dans les sources disponibles.
Dans cet environnement historiographique et sociétal, est-il possible de proposer une utilisation raisonnée de notions et/ou de démarches issues de la métapsychologie afin d’approfondir l’enquête historique sur ce sujet de la violence de genre ? En effet, présente et exposée, par exemple dans les archives judiciaires, la narration de la violence sidère le chercheur qui l’a longtemps laissée en dehors de ses préoccupations parce qu’elle éprouve sa capacité à endurer le récit d’atrocités physiques ou morales. Que faire avec cela ? Comment en rendre compte ? Peut-on la prendre au sérieux après la critique portée par la théorie du Linguistic Turn quant au texte comme dispositif et construction ? Faut-il s’en tenir aux instruments et formats d’analyse de la sociologie critique ou du fonctionnalisme des anthropologues ? Si l’on veut établir une histoire des mutations des rapports entre acteurs du passé pris en genre par exemple, ou encore, constituer une histoire du règlement judiciaire de leurs différends, de leurs délits ou crimes, peut-on employer d’autres catégories ou notions que celles inspirées des démarches pré citées, utiliser aussi celles de la psychanalyse et dans quelle mesure ? Et pour quels objectifs historiographiques ? Pourrait-on ainsi concevoir une historicité des rapports inter-subjectifs de la Modernité, jusque et y compris ceux qui débouchent sur des formes de violence ? Les champs ouverts par les différents courants psychanalytiques peuvent-ils aider à penser des régimes de violence particuliers à des dispositifs historiques, comme les violences en genre ? Peut-on aussi déceler une attention des contemporains à formuler des réponses vis-à-vis des trouées de la violence pour lui assigner des bornes, la tenir en respect en quelque sorte ou la déplacer ?
Chaque chercheur invité à cette table ronde, élabore des démarches pour analyser l’histoire des violences de genre, étudier les dispositifs institutionnels, culturels et sociaux qui l’ont rendue possible, et contribuer à dessiner des perspectives la circonscrivant dans des usages peu à peu inventés par les acteurs du passé. Emergent ainsi des notions relatives à la genèse des phénomènes de violence (par exemple, l’interdit, l’outrage, le pacte matrimonial, l’honneur ...), qui relancent des questionnements quant aux modalités sociales et culturelles particulières aux violences de genre qu’il me semble intéressant de discuter dans la perspective d’un renouvellement d’une psycho-histoire contextualisée. Ce terme suranné de psycho-histoire nous ramène en effet vers des tentatives historiographiques des décennies 1970- 1980 qui ont fait long feu en raison de leurs interprétations anachroniques et essentialistes. Que reste-t-il des approches qui ont tenté de concilier psychanalyse et histoire, si ce n’est l’œuvre de Michel de Certeau ?
Ce type de démarche a-t-il épuisé son programme heuristique (le doute est permis là-dessus), ou reste- t-il encore du champ pour poser « des questions psychanalytiques à l’histoire » comme le proposait le psychanalyste Michel Tort ? Mais alors, avec quelles sources et quel traitement de celles-ci ?

Programme et infos :

http://irice.univ-paris1.fr/IMG/pdf/TRViolencegenre.pdf

Haut de page

Fichiers de syndication :


Statistiques :


Le site contient 4383 articles

Info / contacts :


Navigation / Syndication :