Colloque pluridisciplinaire organisé par :
Le Centre de recherches de Littérature et poétique comparées [EA 3931] [Directeur : Camille Dumoulié]
Le Laboratoire de Sophiapol [EA 3932] [Directeur : Christian Lazzeri]
Le Cerphi [UMR 5037 du CNRS] Institut d’Histoire de la Philosophie Classique, ENS de Lyon [Directeur : Pierre-François Moreau]
Université de Paris Ouest-Nanterre-La Défense
27 et 28 octobre 2010, Salle des Conférences du Bâtiment B
Présentation :
L’émergence d’espaces transculturels francophones et anglophones invite à une rupture avec les schémas traditionnels d’altérité et de confrontation qui ont longtemps caractérisé l’étude des identités sexuelles et culturelles. Dans un contexte hétérogène, hybride, fragmenté, mondialisé, les concepts de l’identité (individuelle et collective) et des unités fondatrices de la culture (nation, classe, langue, identité sexuelle) appellent de multiples interrogations. Lieu privilégié de contestations des formes et des évidences, l’œuvre artistique, fascinée par ces transformations, les problématise, et contribue à créer de nouvelles figures du sujet et de l’espace culturel. La littérature, en particulier, est « ce qui est capable de transformer une revendication d’identité en une expérience d’altérité » (Lecercle & Shuterman).
En interrogeant des représentations concrètes (récits historiques ou de fiction, films, mouvements contemporains de pensée : gender studies, black studies, études féministes, études postcoloniales), les réflexions porteront sur les thèmes suivants :
L’interdit, l’irreprésentable. Dans le rapport au religieux, la condamnation des images et représentations s’enracine, à des degrés divers, dans les trois monothéismes. La mise en garde de l’Ancien Testament contre toute forme de représentation, se retrouve dans le Nouveau Testament : « Tu ne feras pas d’image taillée ». Au-delà de l’interdiction de l’idolâtrie, le Coran condamne l’art : « Quant aux poètes, ce sont les égarés qui les suivent », ou encore : « Nous n’avons pas enseigné la poésie au prophète, cela ne saurait lui convenir ». Une partie de la tradition philosophique occidentale (Platon, Rousseau, etc.) ne rejette-t-elle pas également la fiction et l’imitation ? Comment expliquer l’absence (refus) ou l’existence (acceptation), dans une société, de ces représentations ?
Les identités « subalternes » (Gayatri Spivak), les minorités. Peuvent-elles construire une représentation de soi (les femmes, les peuples colonisés, les migrants, les cultures) dans leur dialogue avec l’Occident ? Fantasmes, complexes, attraction, répulsion, quelles sont les relations entretenues avec l’Occident, et inversement ?
Genres, sexe, sujet féminin. Voit-on émerger de nouveaux sujets ou assiste-t-on à l’expression de la ruine de la subjectivité, qui irait dans le sens des apories du sujet féminin en Occident, comme l’illustre Le Deuxième sexe de Beauvoir ?
Programme et infos :
http://www.u-paris10.fr/1283501631804/0/fiche___actualite/&RH=REC