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Appel à contributions

Femmes au travail entre domination et performance. L’échec des politiques de mixité (titre provisoire)

Avant le 15 juin


Date de mise en ligne : [16-04-2008]




Appel à contribution de la revue des Cahiers du Genre pour un numéro à paraître en 2009.

Dossier coordonné par Hélène Y. Meynaud, Sabine Fortino et José Calderon

Présentation :

L’ambition de ce dossier est double, dans un moment historique ou plusieurs ont réorganisé les champs du possible en ce qui concerne le traitement égalitaire des femmes au travail. On se proposera d’interroger, à l’aune de cette nouvelle situation, la notion de mixité en montrant qu’à l’origine, elle était appréhendée par le mouvement et la théorie féministe comme un puissant levier de l’égalité entre les sexes. Ainsi, qu’il s’agisse des champs scolaires, politique et professionnel, la réalisation de la mixité est (presque) toujours pensée comme susceptible de faire reculer la domination masculine et ce, même si les expériences de mixité d’ores et déjà observables révèlent des effets pour le moins contrastés en la matière. La thèse que nous défendrons ici est qu’en matière d’égalité professionnelle, la mixité doit être considérée comme le début d’un processus (et non comme une fin en soi) qui appelle, de la part des organisations comme des acteurs sociaux individuels et collectifs, une réflexion et l’invention de nouvelles pratiques pour que les milieux professionnels cessent d’être genrés et inégalitaires.

Nous verrons en second lieu que cette réflexion « sociétale » (ou dite morale) sur et autour de la mixité, portée depuis longtemps par la théorie féministe, tend désormais à être dépassée par les sciences de la gestion qui, depuis quelques années, se sont emparées du dossier « égalité professionnelle » sur d’autres critères que l’émancipation et l’égalité. Ainsi, tout en défendant des principes éthiques (au nom de la responsabilité sociale des entreprises), le discours gestionnaire justifie la mise en œuvre de la mixité en fonction de critères pragmatiques ou opérationnels. La mixité est dès lors appréhendée comme un moteur de la performance économique et un vecteur puissant pour améliorer l’image de marque des entreprises, actions de communication pour obtenir tel ou tel label ou cotation d’excellence sociale.

Dans les accords signés depuis 2004 entre les entreprises et les partenaires sociaux, on en revient à une vision très maternante des femmes : concilier « temps de travail et temps domestique », créer des installations de petite enfance, toute chose fort utile quel que soit son genre, mais qui tendraient à faire penser que c’est l’absence de ces dispositifs qui a créé le manque de progression des femmes.

Plus largement, nous replacerons, dans ce dossier, ce mouvement de ré appropriation, par les sciences de la gestion, des idées qui promeuvent la mixité au travail dans le cadre plus général du « retournement » des idées et valeurs utopiques de l’après-1968 par les dirigeants d’entreprise pour renouveler et ré-inventer le capitalisme.

Nous montrerons comment des démarches dynamiques pour rétablir l’égalité salariale entre les hommes et les femmes ont été négociées dans les accords de branche, qui trouveront de réelles applications dans plusieurs entreprises, mais qui ne s’attaquant à aucune des causes structurelles de la différence de revenus, les inégalités salariales rattrapées, les amèneront à se reproduire. Les études sur la performance sont en général peu convaincantes et essentialisent les femmes supposées être plus comme ci ou plus comme cela.

Nous soulignerons comment les réseaux internes constitués par les entreprises ont tendance à sur-psychologiser les femmes. Ces derniers proposent d’attribuer des « coachs » et « mentors », car c’est de tout leur sujet que les femmes doivent servir la multinationale. Le discours gestionnaire masque ici l’origine des acquis des luttes féministes, et reprend et réutilise à son profit la théorie féministe.

Un élément du dispositif gestionnaire qu’il s’agira de décrire est la politique dite de diversité qui dilue le dossier femme, entre le dossier des origines, celui des pratiques sexuelles et le handicap, l’âge, etc. On a vu apparaître la notion de non-discriminé (les hommes) comme une catégorie plus discriminée que les autres.

Présenter le résumé d’une proposition en 1500 signes pour le 15 juin 2008.

Si le projet d’article est retenu, l’article devra arriver au secrétariat de rédaction impérativement le 15 décembre 2008, pour être soumis au comité de lecture.

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